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Un accord gazier serait en vue entre la Russie et l’Ukraine… Kiev compte sur l’Europe pour payer ses dettes à la Russie

Un accord gazier serait en vue entre la Russie et l’Ukraine… Kiev compte sur l’Europe pour payer ses dettes à la Russie

Ukrainiens et Russes ont tenté jusqu’à fort tard mercredi de trouver, avec l’aide de l’Union européenne (UE), un accord pour surmonter leur différend sur le gaz. La Russie a cessé de livrer l’Ukraine depuis le printemps dernier et, à l’approche de l’hiver, un accord devient urgent.

«J’espère que ce sera notre dernière réunion», a déclaré le commissaire européen à l’Energie, Günther Oettinger, peu avant la réunion. Celle-ci a lieu à Bruxelles en présence du ministre ukrainien de l’Energie, Iouri Prodan, de son homologue russe, Aleksandr Novak, et des patrons des compagnies ukrainienne Naftogaz et russe Gazprom.

L’objectif est de parvenir à un accord provisoire qui assurerait la livraison de gaz à l’Ukraine jusqu’à fin mars. Plusieurs obstacles doivent être levés, notamment le règlement par l’Ukraine de sa dette auprès de Gazprom et le paiement en avance de ses achats.

Un accord de principe sur le prix du gaz pour les prochaines livraisons a déjà été arrêté par les présidents russe Vladimir Poutine et ukrainien Petro Porochenko, lors d’une rencontre le 12 septembre à Milan. Il stipule un prix à 320 dollars pour 1000 mètres cubes pendant l’été et 385 dollars en hiver. Selon Christopher Granville, directeur de Trusted Sources, une société d’études spécialisées dans les pays émergents basée à Londres, les besoins ukrainiens pour cet hiver seraient de l’ordre de 5 milliards de mètres cubes pour un prix de 2 milliards de dollars. «C’est la somme que Kiev demande en prêt auprès de l’UE», explique-t-il.

Pour l’heure, la Commission envisage une aide de 760 millions d’euros. Il est entendu que Moscou ne livrera du gaz que contre paiement en avance. Lors du dernier sommet européen les 23 et 24 octobre à Bruxelles, la chancelière allemande a plaidé pour que l’UE garantisse le paiement des livraisons à l’Ukraine. La Russie pourrait se satisfaire d’une telle garantie.

L’expert britannique rappelle qu’une aide américaine n’est pas à l’ordre du jour. La garantie d’un milliard de dollars offerte par les Etats-Unis pour des prêts internationaux au printemps à l’Ukraine a pris deux mois pour obtenir l’autorisation du Congrès. Selon Christopher Granville, l’Ukraine n’est pas prioritaire dans le calendrier politique américain.

Scénario du pire

Le FMI pourrait-il voler au secours de l’Ukraine? Un nouvel accord pour un programme a été conclu entre l’institution et Kiev. La prochaine tranche d’aide devrait être déboursée en janvier 2015. Mais Kiev souhaiterait un paiement cette année encore.

Reste la question de la dette auprès de Gazprom. La Russie a présenté une facture de 3 milliards de dollars. Après maintes négociations, Kiev ne conteste plus ce chiffre. Désormais, les discussions portent sur un paiement immédiat de 1,45 milliard de dollars et de 1,6 milliard de dollars avant la fin de l’année. Selon Christopher Granville, l’Ukraine aurait les moyens de régler cette dette mais, ce faisant, viderait totalement ses réserves en devises.

Si l’UE joue un rôle de premier plan dans les négociations entre Kiev et Moscou, c’est qu’elle est directement concernée. En cas de scénario du pire, son approvisionnement en gaz ne serait pas garanti. Près de 35% des besoins européens sont satisfaits par les importations russes et 15% transitent par l’Ukraine. Bruxelles veut à tout prix éviter que ne se répète la situation de 2009, lorsque Moscou avait fermé le robinet, privant plusieurs pays de chauffage pendant deux semaines. 

Le résultat du stress test conduit par l’UE sur le gaz russe et rendu public il y a deux semaines a montré que l’UE était mieux préparée pour faire face à une telle éventualité. «Elle a fortement réduit sa dépendance vis-à-vis de la Russie par rapport à 2009», explique Christopher Granville: «Les sources d’approvisionnement ont été diversifiées. Désormais, les stocks sont aussi mieux fournis.» Il n’empêche, selon lui, qu’en cas de coupure prolongée, une pénurie serait inévitable.

PAR RAM ETWAREEA BRUXELLES/Le Temps 30/10/2014

http://www.letemps.ch/Page/Uuid/b101c274-5fb2-11e4-802c-cf45623830fa/Un_accord_gazier_serait_en_vue

2 réponses »

  1. Il faut réfléchir avant de cracher à la gueule du type qui vous assure de quoi vous chauffer en hiver.
    Comme disait Coluche JE ME MAAAARRE

  2. c’est en hiver que la russie gagne les guerres …et obama après avoir bien mis le foutoir retourne chez lui au chaud et le tour est joué ! que l’ue se débrouille !

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