La Russie lance Sputnik, un média international pour contrer la «propagande» occidentale
La Russie a annoncé lundi le lancement d’un nouveau service international multimédia, financé par l’Etat, qui vise à lutter contre «la propagande agressive» de l’Occident et fournir une «interprétation alternative» des événements dans le monde.
La structure, baptisée Sputnik, comprendra notamment le service en langues étrangères de l’agence de presse publique Ria-Novosti et la radio Voix de Russie, qui ont été réunies en décembre dernier au sein d’une grande agence Rossia Segodnia (Russie d’Aujourd’hui), a déclaré son directeur, Dmitri Kisselev, lors d’une conférence de presse.
Sputnik est un projet ambitieux, qui sera à partir de l’année prochaine présent dans 130 villes, 34 pays et disponible dans 30 langues. Ce n’est pas qu’une agence de presse destinée à remplacer les deux piliers soviétiques RIA Novosti et l’agence TASS. Sputnik existera aussi sous forme de radio et fonctionnera en symbiose avec la chaîne télévisée d’information continue RT, déjà diffusée à travers le monde en anglais, en arabe et en espagnol. Et bientôt en français et en allemand. RT et Sputnik partagent la même rédactrice en chef, Margarita Simonyan, et sont incorporés au sein de «Rossiya Sevodnia» («Russie aujourd’hui»), qui appartient à l’Etat russe.
L’objectif du Kremlin a été énoncé lundi à Moscou par le directeur général de Sputnik, Dmitry Kiselev, lors de la présentation du projet à la presse et aux diplomates. «Nous visons ceux qui sont fatigués de la propagande agressive en faveur d’un monde unipolaire, et qui veulent une autre perspective.»
«La Russie offre un modèle pour le monde favorisant l’humanité», dit-il. S’en prenant aux Etats-Unis, il explique que «certains pays imposent leur volonté à la fois sur l’Occident et sur l’Orient. Ils provoquent des bains de sang, déclenchent des guerres civiles et des révolutions de couleur.» L’objectif de Sputnik, dont les informations seront publiées sur le site Sputniknews.com et diffusées sur les ondes radio dans une trentaine de pays, parmi lesquels la France, la Chine et les Etats-Unis, est de «montrer un monde multipolaire», a-t-il souligné.
L’effort financier consacré au projet médiatique, alors que le rouble s’effondre et que la croissance économique est quasi nulle, illustre l’importance accordée par le Kremlin à la conquête de l’opinion publique mondiale. Le budget de «Russie aujourd’hui» atteint, pour l’année 2015, 140 millions de dollars, presque le triple de ce qui était initialement prévu.
Nul doute que la Russie a besoin d’améliorer son image. Selon un sondage global rendu public lundi par Pew Research Center. Le sentiment au sujet de la Russie s’est dégradé sur les cinq continents: 72% des Américains et 74% des Européens ont désormais une opinion négative de la Russie, alors qu’ils n’étaient respectivement que 43% et 54% en 2013.
Le site internet sputniknews.com fonctionne déjà. Sa ligne éditoriale ressemble à celle de RT.
Source Le Temps+agences Nov14
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Catégories :Propagande et Manipulation, Risques géopolitiques, Russie, Voix de la Russie













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