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Mister Market and Doctor Conjoncture du Dimanche 7 Décembre 2014 : Ils sont devenus fous. La contagion commence. La périphérie craque Par Bruno Bertez

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Mister Market and  Doctor Conjoncture du Dimanche 7 Décembre 2014 : Ils sont devenus fous. La contagion commence. La périphérie craque Par Bruno Bertez

Excusez notre emportement, mais il est à notre avis pleinement justifié. Ils sont fous. Aussi bien les Américains et leurs Néocons que les Européens qui jouent les supplétifs belliqueux.

Nous sommes dans un monde où tout est faux, toutes les valeurs sont bidons, gonflées à mort par des politique monétaires déraisonnables, avec des prix inflatés et intenables sur le long terme et voilà qu’ils prennent le risque de déstabiliser tout l’édifice par une politique guerrière, financière et pétrolière absurde. Le monde économique est incapable d’absorber une montée du risque et voilà qu’ils lui administrent un choc terrible.

Le monde est en lévitation, c’est la seule manière synthétique de le décrire. Il est en lévitation, il est dans un rêve éveillé, sous morphine monétaire, sous hypnose. Son rêve lui fait croire ses propres hallucinations, il prend ses désirs pour des réalités sous influence qu’il est de charlatans irresponsables.

Le monde financier est valorisé pour la perfection, pour le risque zéro, pour la sérénité totale et perpétuelle et que font-ils ? Ils le disloquent, ils le déstabilisent, ils introduisent eux-mêmes la possibilité, que dis-je la probabilité du chaos.

Le grand risque de la fin du Taper Américain, c’est la dislocation en chaîne de ce que j’appelle la périphérie. La périphérie, c’est tout ce qui est fragile, déséquilibré et qui a enflé, de façon artificielle et malsaine à la faveur du déversement des flux de capitaux à la recherche de rentabilité par la prise risque.

Pour réussir le Taper, le monde global a besoin de calme, pas de vague, pas de perturbation ; il faut faire croire que tout peut se gérer, se passer en douceur ! Et que font-ils? Ils démolissent, désolvabilisent en boule de neige. Au lieu de se concerter, ils s’affrontent!

Cette semaine fut terrible et l’on a noté, comme nous le craignions, les premiers effets de la contagion de l’effondrement des prix des matières premières, de la grande chute du « reflation trade » initié en 2010 puis relancé en 2012. Une véritable semaine de destruction. De retour en arrière ! Tout cet argent dépensé pour rien, tous ces risques pour, au bout du compte faire demi- tour, droit dans le mur que l’on a essayé d’éviter.

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Le rouble russe a baissé de 6,5%; il est en chute de 38% depuis le début de l’année.

La contagion a gagné l’Amérique Latine, avec chute des devises, hausse des taux, envolée des CDS, chute des Bourses. Le Peso Mexicain a perdu 3% dont 1,6% sur la seule journée de vendredi ; le Colombien 4,3%, le Péruvien 1,2%, le Réal Brésilien 1%. La Bourse du Brésil a reculé de 5% !

La contagion a gagné les pays de l’Est, Ukraine bien sûr, mais aussi Roumanie, Bulgarie, Hongrie, Pologne. On brade la monnaie et les assets Turcs.

La contagion a gagné l’Asie, avec des baisses sanglantes sur le Ringitt Malais, de lourdes chutes sur le dollar de Singapour et la Roupie Indonésienne.

En Afrique, le Rand est au plus bas de 6 ans, il chute encore de 2,6%.

L’indice GSCI, celui de Goldman Sachs, des commodities ajoute 1,3% à ses pertes antérieures, il revient au plus bas de Juin 2010. Le pétrole est en chute libre, au plus bas de 5 ans. Le gaz naturel s’effondre de 7%. Le sucre aussi, tout comme le porc et le bétail.

Pendant ce temps, pour accroître à la détresse des emprunteurs en dollars, le dollar index franchit un nouveau record a 89,35 soit une hausse de 1,1%, ce qui porte sa hausse à 11,6% depuis le début de l’année.

Pensez à tout le leverage qui est dans le Système ! A toutes les dettes pourries, « distressed », personne n’en veut. C’est la débandade.

On est en train d’annuler tout ce qu’avait réussi le Printing, on laisse s’effondrer des valeurs centrales des valeurs pivots, de l’économie mondiale. On détruit les émergents sans même penser aux capitaux des pays développés qui y sont piégés. Européens en particulier. Pendant ce temps, les Italiens sont dégradés, dans l’indifférence et l’ignorance générales, juste au-dessus de la poubelle.

On lutte pendant près de 6 ans contre la déflation pour essayer de faire tenir l’échafaudage financier, pour ne pas ruiner les collatéraux, pour éviter les défaillances en cascade et en quelques semaines, par calcul politique à courte vue, on met tout à terre au risque de déclencher une crise non maîtrisable.

Non maîtrisable car elle intervient sur une économie mondiale tenue par des béquilles, incapable d’aller de l’avant, une économie qui a usé ses amortisseurs et surtout épuisé les ressources de la finance incantatoire.

 

 BRUNO BERTEZ Le Dimanche 7 Décembre 2014 

illustrations et mise en page by THE WOLF

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