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Géopolitique Friction du Mercredi 11 Février 2015: Qui va Payer ? Par Bruno Bertez

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Géopolitique Friction du Mercredi 11 Février 2015: Qui va Payer ? Par Bruno Bertez  

Il ne faut jamais compter sur les pouvoirs et leurs élites pour mettre les choses au clair. Ce qui est simple, ils le rendent complexe. Ce qui est droit, ils le rendent obtus. Et nous affirmons que ceci est au cœur des difficultés de nos sociétés. 

On aurait tort, cependant d’imaginer que tous ces gens pensent faux. La plupart  oui, cela est vrai car ce sont des idiots, mais il a des super-élites, des stratèges qui élaborent et conseillent.

 Aux Etats-Unis, pour simplifier on dit que ce sont les PHD des grandes Universités Privées. C’est presque vrai. En Europe c’est moins net, le recrutement des super-élites de l’ombre, des tireurs de ficelles, est plus diversifié. Donc ils sont plus difficiles à identifier. 

La fonction de ces gens est de réfléchir,  d’analyser, d’élaborer des stratégies politiques et sociales au service de l’ordre dominant. Au service des ultra-riches. Ils sont passés maitres dans l’art de la communication  laquelle consiste non pas à informer et transmettre une connaissance ou un  savoir, mais à influencer et à dicter ce que le public concerné doit penser. 

Leur art suprême c’est l’embrouille, la mystification, les vessies pour les lanternes. 

En voici un exemple à propos de la dette. Vous savez que nous sommes en Europe Unie, et donc en bonne logique les problèmes doivent être abordés et réglés en termes économiques globaux, unitaires qui dépassent les frontières nationales. Surtout si l’objectif est de sauver le fameux euro. 

Sur ces bases, il ne vous échappe pas que la distinction majeure, opérationnelle, est entre débiteurs et créanciers. A la faveur de l’excédent de leur balance des paiements certains pays, certaines catégories de personnes  ont accumulé une épargne, des créances, un capital sur les pays qui eux avaient un déficit de leur balance des paiements; c’est à dire des dettes. La responsabilité est collective, on ne peut séparer l’œuf  de la poule car excédents des uns et déficits des autres sont inséparables, On n’a pas le choix, c’est une équivalence comptable. C’est un système. Donc il est inutile de chercher qui est plus responsable que l’autre, cela c’est de la morale. Ce qu’il faut, c’est trouver une solution économique et financière à ce problème de la dette.

La solution au problème de la dette est simple, claire, il suffit de trouver « qui va payer ? ». De tous temps, depuis qu’il y a des dettes, on n’a jamais pu sortir de cette évidence: Trouver une solution au problème des dettes équivaut toujours à trouver « qui va payer? ». 

Si la classe politique était honnête, ce qu’elle n’est pas, depuis 2008, tout le débat politique devrait être centré sur cette question. Et  la question dans un espace que l’on prétend unifier se pose de la façon suivante: est ce que l’on va faire payer les créditeurs, les créanciers, les classe sociales qui ont tiré et tirent profit des dettes ou bien est ce que l’on va faire payer les citoyens, les classes moyennes? La vraie et seule question de la solution au problème des dettes que l’on ne peut honorer est celle-là, qui fait-on payer? Et il faut y réponde en fonction de l’intérêt général européen. Il faut faire le choix qui fait le moins dégât. 

Il est évident que le choix de politiques d’austérité est en soi une réponse: On choisit  de faire payer les masses, les citoyens, les classes moyennes. L’autre branche du choix c’est de faire payer les créditeurs, les créanciers et ceux qui bénéficient du système de la dette. Faire payer ceux que Tsipras veut qu’ils paient. 

Poser les questions en ces termes, ne convient pas aux élites dominantes et pour cause, cela fait apparaitre un choix inique, injuste, spoliateur, renforçateur d’inégalités. Au lieu de poser les choix en termes économiques, ce que tout européen authentique, de bonne foi ferait, on les biaise. On escamote le fait que l’on spolie  des catégories sociales et on fait croire que c’est un problème National, Nationaliste. Ainsi on  a maintenant un problème en ce moment entre la Nation Grecque et la Nation Allemande. Ainsi pour éviter de dire la vérité qui serait désagréable aux dominants on met en avant le concept dangereux  à manier de Nation. Et on le fait au risque de ranimer les antagonismes, les haines  et les revendications comme celle de Tsipras qui veut des indemnités de guerre nazies de la part des Allemands.

 Ou au risque de faire monter Podemos dans les sondages ou Marine Le Pen. Ce contre quoi on prétend lutter. 

La dette est un problème de classe et de groupes sociaux que par cynisme, irresponsabilité et avidité on transforme dangereusement en un affrontement de Nations. Tout comme en 1914 on a transformé un problème d’impérialisme et d’hégémonie en un affrontement  National dont a vu l’issue. 

Ce choix des dominants est destructeur, il casse en profondeur tout esprit Européen, il monte les peuples les uns contre les autres au lieu  de les rapprocher.

BRUNO BERTEZ Le Mercredi 11 Février 2015 

illustrations et mise en page by THE WOLF

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