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Les Clefs Pour Comprendre du Samedi 14 Février 2015: Le Grand Secret, la vieille taupe creuse sous vos pieds Par Bruno Bertez (2ème partie)- Quand la Dette produit du socialisme!

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Les Clefs Pour Comprendre du Samedi 14 Février 2015: Le Grand Secret, la vieille taupe creuse sous vos pieds Par Bruno Bertez (2ème partie)- Quand la Dette  produit du socialisme!

EN LIEN:  Les Clefs pour Comprendre du Dimanche 8 Février 2015 : Le Grand Secret, la vieille taupe creuse sous vos pieds Par Bruno Bertez (1ère partie)- Quand le dette remplace les salaires

Note politique. Pourquoi la vieille taupe ?

A l’origine, la vieille taupe était un clin d’œil, une facétie qui nous était inspirée par le travail de sape souterrain effectué par la dette sur nos systèmes. La dette sape le système capitaliste, nous l’avons maintes fois expliqué et démontré. La Vieille Taupe creuse, elle aussi, c’est une allusion à l’idée Marxiste selon laquelle le mouvement des forces sociales, à l’insu de la société, progresse  et ce faisant prépare et conduit à la Révolution socialiste.  En fait la dette, comme la Vieille Taupe,  assure la reproduction et le développement, du capitalisme  tout en le tuant.

C’est ce qu’ont parfaitement compris les vrais conservateurs américains, les libertarians et les autrichiens. Le Parti républicain, dans sa masse est devenu social-démocrate, pro Wall-Street, pro ultra-riches, il a cessé d’être le parti de la Liberté et de la Constitution. Les vrais conservateurs se retrouvent autour de gens comme Ron Paul ou des multiples organisations qui se réclament de Mises ou de Jefferson. L’un de leurs représentants les plus actifs en ce moment est David Stockman ancien Directeur (démissionnaire) du Budget de Reagan.

Ainsi, jusqu’en 2007, le Système Américain a pu prolonger sa croissance et maintenir son taux de profit par la croissance exponentielle de l’endettement de tous les agents économiques et la politique ultra laxiste de la Fed. Cela a permis de résoudre l’antagonisme, la contradiction entre le besoin de faire tourner les entreprises pour réaliser le profit (le maintien d’une demande forte) et la nécessité de peser sur les salaires pour tenter de rester compétitif  (nécessité de la productivité, de la modération salariale et le besoin de délocaliser).

La dette ou plutôt l’accroissement des dettes a permis cela. Le système a pu être prolongé, les contradictions dépassées par ce que l’on appelle la financiarisation, laquelle a conduit au développement d’une nouvelle forme mutante du capitalisme, le capitalisme financier et a produit une nouvelle classe ultra- riche de kleptocrates et ploutocrates, les grands prêtres de la chose financière.

La financiarisation a buté, trébuché en 2007/2008. Le Système s’est grippé lors de la GFC, Grande Crise Financière et a failli sombrer dans la GEC, la Grande Crise Economique. Les élites anglo-saxonnes ont réussi un coup de maître en imposant ce que nous avons toujours appelé la fuite en avant … dans la dette. Ce qui était une solution, cynique, mais intelligente. Quand la plomberie financière se bouche, se colmate, on injecte des liquidités avec une pression considérable et à force de le faire, les tuyaux se débouchent. Nous n’avons pas besoin ici de refaire la séquence des injections, elle est connue. Ce qu’a fait la Fed, c’est,  traiter un problème de solvabilité et de confiance par une inondation de liquidités. Laissons de côté la question actuelle qui est de savoir comment neutraliser ces liquidités, comment tenter de normaliser alors que l’on sait que si on essaie de les retirer le système saute à nouveau. Ce qui est plus important, c’est de s’intéresser à ce qui est passé inaperçu dans le processus : une gigantesque socialisation.

Les Banquiers centraux et leurs auxiliaires des gouvernements ont pris le pouvoir : ils ont décidé qui allait payer les pots cassés de la crise, qui allait s’enrichir dans la crise, ils ont décidé quelles couches sociales devaient trinquer et lesquelles devaient prospérer. Ils ont acquis une autorité quasi totale. Non seulement en matière monétaire, financière, mais ils  guident  les politiques fiscales et vont maintenant, on le voit avec la Grèce clairement, mais plus subrepticement avec la France (les réformes Macron), l’Italie (les réformes Renzi) piloter les réformes  sociales. Ils redéfinissent l’ordre social dans le sens qui convient et qui accompagne leurs politiques.  

En un mot comme en cent, la souveraineté populaire est battue en brèche, mais le marché, les forces du marché en général sont contestées. La valeur des choses, des marchandises, le prix du travail, jusqu’à la politique des revenus, tout cela est piloté, tout cela vient d’en haut. Ils forcent à l’inflation, ils imposent une préférence suicidaire pour le présent, ils détruisent l’épargne et les retraites des classes moyennes etc. Bref, à la faveur de la crise, le monde a basculé, au lieu de marcher sur les pieds, il marche sur la tête et les pieds sont censés obéir. Nous sommes dans un monde dirigé, dirigiste. Certains détiennent la Vérité, ils ont accès à la Caverne de Platon, savent ce qui est bon pour nous, et nous  n’avons qu’à exécuter : c’est le contraire de l’économie de marché ou chacun exprimant ses préférences l’optimum résulte de la confrontation des volontés des gens  d’en bas.

C’est une forme très particulière de socialisme, mais c’est du socialisme puisque le Bien, n’est pas généré bottom-up, de bas en haut, mais top-down, de haut en bas, par une classe de gens  qui s’est octroyé le monopole du soi-disant intérêt général.  D’un intérêt général qui peut-être habillé de divers noms, l’intérêt de la République pour les ringards, l’intérêt de l’Europe pour les profiteurs eurocrates, l’intérêt de l’euro pour les kleptos et le très grand capital, l’intérêt du monde dit libre pour les cyniques de l’Atlantisme.

La financiarisation depuis le début des années 80 nous a fait faire un pas colossal vers le socialisme et ce que l’on voit en matière monétaire, fiscale, sécuritaire et sociétale n’est que le début puisque, en raison de l’aggravation de la situation en matière d’endettement des mesures spéciales, non conventionnelles, non démocratiques vont devoir être prises.

C’est un socialisme très particulier, mais c’est un socialisme puisque tout est fait au nom du soi- disant intérêt général, du public, d’une entité qui n’existe pas en tant que telle, mais dont certains se disent les représentants. Ils sont dépositaires des Tables d’une certaine forme de Socialisme. D’une certaine forme de dictature de la masse, du tout, de la collectivité sur les individus, sur la Société Civile. Bien entendu la masse, le tout, la collectivité, comme dans le communisme soviétique n’ont rien à dire, mais c’est en leur nom qu’une Nomenklatura commande. La société, à partir de là glisse à gauche, vers une forme perverse de socialisme alors qu’elle rejette le socialisme traditionnel, celui qui était incarné par Hollande avant son élection et qui est encore incarné par la Première Gauche et Mélenchon.

Ce socialisme n’est plus politique au sens traditionnel, il ne fait plus de politique proprement dite, Hollande-Nouveau, Valls et Macron ne font pas de politique, ils gèrent, ils managent. Ce socialisme, est managérial, non pas au nom d’une légitimité populaire, mais au nom d’un savoir supérieur reconnu par les vrais maîtres du monde, les kleptocrates et leurs leaders, les Banquiers Centraux.

Le comble de la mystification, et il faut reconnaitre que ce fut une idée de génie, a été de qualifier et de stigmatiser le Système qui a précédé 2007/2008 de « libéral » ou même d’ « ultra-libéral » ! Ce Système était déjà en voie de socialisation avancée, l’Etat et les Banques Centrales étant déjà là, dirigistes,  pour aider à la réalisation du profit ! Les évènements de 2008 ont fait tomber les masques. On a,  de faon gigantesque et scandaleuse socialisé les pertes ! Et depuis lors, on ne se cache même plus, on continue dans le même mouvement. On transfère les richesses. Qui paie, qui finance, commande. Mais financer, ce n’est pas la même chose qu’être propriétaire.

Le socialisme c’est quand le droit de propriété est contesté, rogné, amputé, cantonné, limité à ce qui convient à la Nomenklatura. Ce qui est à vous n’est à vous que dans la mesure où cela sert les visées de l’Etat.  Ce n’est pas un hasard, mais un symbole riche de significations de poids si Macron vient de s’attaquer aux Notaires, à l’Institution qui précisément est gardienne de la propriété.

ADDENDUM

L’analyse critique du libéralisme et l’analyse critique de ce que les sociaux-démocrates appellent le libéralisme sont deux choses différentes.

Les sociaux-démocrates ont construit une fausse vision du libéralisme qui leur convient c’est cette vision tronquée qu’ils critiquent.

Tant et si bien que les gens même de bonne foi reprennent leurs critiques sans se rendre compte que le libéralisme, ce n’est pas cela.

J’ai entrepris l’analyse critique du système kleptocratique, système du capitalisme financier, pour bien montrer que nous ne vivions pas en système libéral et démystifier les critiques des sociaux-démocrates.

Le système du capitalisme financier est le successeur du système des années 70 du capitalisme monopoliste d’état.

Dans le système du CME, l’action de l’état vise à faciliter la réalisation du profit par l’intervention étatique et la collusion politiciens/grands manges/fonctionnaires/élites cooptées.

Dans le capitalisme financier on franchit une nouvelle étape et on facilite l’optimisation du profit et la reproduction du capital par la monnaie et l’action de la Banque Centrale. Un nouveau complice est venu rejoindre la clique du CME ce complice, c’est le personnage du Banquier Central.

Si vous ne comprenez pas cela, vous ne pouvez pas avoir d’analyse politique efficace et vous ne pouvez pas proposer de solution à la crise.

Pour dépasser ses contradictions le système a, dans les années 60/70 accompli une mutation, il s’est financiarisé, Il a créé du crédit pour suppléer l’insuffisance du pouvoir d’achat des salaires. Il lui a fallu repousser les limites de la création de dettes et produire un nouveau système social, le système social-démocrate alterné, tantôt de droite, tantôt de gauche en rejetant les extrêmes. Ce système a pour ciment la consommation, mais non plus la consommation liée au besoin, mais à l’économie du désir.

La crise de 2008 est une nouvelle contradiction du système, elle marque la limite du système de la financiarisation. On ne peut continuer à accumuler les dettes, il faut trouver un moyen pour en détruire, soit par la croissance nominale c’est à dire l’inflation, soit par la violence destructrice, c’est à dire l’impérialisme belliqueux.

Tout cela n’a rien, mais rien à voir avec le libéralisme.

Le libéralisme dont on parle en France n’est pas un libéralisme, c’est un épouvantail construit de toutes pièces, de bric et de broc.

BRUNO BERTEZ Le Samedi 14 Février 2015 

illustrations et mise en page by THE WOLF

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