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Mister Market and Doctor Conjoncture du Jeudi 14 Mai 2015 : Un avertissement parfaitement crédible, car le pire est certain ! Par Bruno Bertez

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Mister Market and Doctor Conjoncture du Jeudi 14 Mai 2015 : Un avertissement parfaitement crédible, car le pire est certain ! Par Bruno Bertez

La médiocrité des statistiques économiques Américaines commence à faire réfléchir. Au lieu d’entonner le chant de la victoire, les économistes des banques TBTF se mettent à la pensée critique.

On remarquera que tout ce qui est dit ci-dessous est analysé, connu depuis longtemps et que de tels avertissements n’ont à ce jour retenu l’attention de personne. Tous les économistes qui réfutent les théories néo-classiques du fameux quarteron du MIT pensent que nous ne sommes pas sortis d’affaire et la situation est pire qu’avant car les amortisseurs traditionnels sont usés et la masse des déséquilibres/Damoclès bien plus grande.

Blanchard du FMI s’en va

Chart: Greece officially back in recession –

L’un des grands responsables des pseudos solutions à la crise mondiale et à la crise de la dette Européenne, Olivier Blanchard quitte le FMI. Blanchard fait partie de ce que nous appelons le quarteron d’économistes qui s’est trompé sur tout et en particulier en 2008 lorsqu’il a considéré que l’économie mondiale n’avait jamais été aussi solide! Il a également été l’un des responsables de l’aberrante mise en place des politiques dites d’austérité pour traiter la crise de la dette européenne. Finalement, il a quand même reconnu s’être trompé, sur les fameux multiplicateurs fiscaux.

C’est selon nous le grand responsable de l’aggravation de la crise grecque, des calculs faux et des modèles idiots qui ont été utilisés alors; C’est lui qui a conduit à l’impasse dans laquelle ce pays se débat maintenant.

Si le pire se produit, l’establishment pourra encore mentir et dire que personne n’avait prévu ! La communauté de l’élite mondiale pratique une pensée court-termiste, c’est à dire qu’elle refuse de voir et de tenir compte des conséquences de ses actions à long terme, elle ne recherche que des optimums de court terme, se disant : après on verra.

C’est la dictature des marchés et le mode de pensée « efficient » dominé par l’information et les nouvelles, the flow. On n’analyse plus fondamentalement, on prend en compte les nouvelles au fur et à mesure. Et bien sûr on fait en sorte que personne ne suive et ne comprenne la logique des situations, on escamote les causes et les effets.

Le chef économiste de HSBC résume sa pensée de la façon suivante :

 « L’économie mondiale est comme un grand paquebot sans canots de sauvetage. Si une autre récession se présente, cela pourrait être comme le Titanic, une lutte sans espoir pour les responsables de la conduite des affaires ».

« Alors que lors des précédentes phases de reprise économique les responsables ont pu reconstituer leur stock de munitions, celle-ci, -aussi bien aux USA qu’ailleurs- s’est caractérisée par une pénurie persistante de munitions, qui a empêché la reconstitution des stocks. C’est un problème majeur. Dans toutes les récessions depuis les années 70, la Fed a dû baisser les taux des Fed Funds d’au moins 5 points, cette possibilité de stimulus traditionnel a complètement disparu.»

Eh oui , on a tout usé et rien reconstitué et c’est pour cela que depuis le départ de la crise, nous avons diagnostiqué :  « dans la voie qui est choisie, « ILS » ont brulé nos vaisseaux. Pas de possibilité de retour en arrière, c’est l’aventure, » c’est un nouveau monde, celui du non-conventionnel permanent, institutionnalisé. Un nouveau système..

Rien n’a évolué comme prévu et c’est normal puisque l’on s’est efforcé de lutter contre … tous les ajustements possibles, contre tout ce qui aurait pu corriger :

En fait c’est une crise de la pensée, de cette pensée qui croit pouvoir tout régler sans douleur, par le « fine tuning » et les petits pas de bébés, les « baby steps ». Une crise de la pensée provoquée par la dictature des marchés, lesquels ne doivent jamais être choqués, bousculés. On a ouvert la boite de Pandore du crédit Market-based et on en paie le prix. On le paiera au centuple. Car on n’échappe pas au besoin de destruction, ce besoin qui est le fondement de notre cadre analytique.

La seule solution, du moment que l’on refuse les restructurations de dettes, la dévalorisation des créances et l’euthanasie des promesses que l’on ne peut tenir, la seule solution c’est la hausse des revenus, la hausse des cash-flows qui permettent de solvabilité les dettes. C’est, puisque les salaires sont la clef des revenus, la hausse des salaires avec son enchaînement terrible : baisse des profits des firmes, baisse des marges bénéficiaires, retour aux normes historiques du partage du revenu national, hausse des taux d’intérêt, chute des prix des assets sur-gonflés par les taux bas et zéro, effet de richesse négatif, destruction des collatéraux bancaires, « runs » sur les banques et puis le remède : face au besoin de liquidités, la création monétaire , le printing kolossal !

Au passage désolvabilisation des organismes de protection collective, déflation des prix de matières premières etc, cela, ce seront les cerises sur le gâteau !

Les grands mouvements financiers, la volatilité reposent sur des anticipations très fragiles et très moutonnières.

Nous sommes plutôt du côté des pessimistes, puisque nous ne croyons pas aux vertus économiques des mesures monétaires non conventionnelles. Nous avons donc tendance à penser que de croissance auto-entretenue il n’y a pas et que la modération actuelle est plutôt dans l’ordre des choses. Les miracles n’existent pas, même si les taux bas et les liquidités suscitent des embellies fragiles sinon temporaires. Tout ce qui est soutenu finit par tomber, telle est notre philosophie simpliste.

 

BRUNO BERTEZ Le 14 Mai 2015 

illustrations et mise en page by THE WOLF

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