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Magie Muskulaire… Par James Howard Kunstler

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Magie Muskulaire… Par James Howard Kunstler

Kunstler.com/24hgold Publié le 13 mai 2015

Elon Musk, le nouveau génie de la Silicon Valley venu remplacer le défunt Steve Jobs, nous a présenté en grande pompe la semaine dernière sa nouvelle batterie PowerWall, et a ainsi joué un rôle dans la promotion et le soutien des espoirs illusoires d’une nation incapable d’échapper aux griffes de la techno-grandeur. L’illusion première est que nous puissions résoudre les problèmes de notre société techno-industrielle au travers d’une technologie meilleure et toujours plus répandue.

Musk, qui a passé les premières années de sa vie en Afrique du Sud, où il est né, est mieux connu pour avoir fondé Tesla Motors, le fabricant de voitures électriques ultrasophistiquées. Les citoyens de la Silicon Valley jurent par la Tesla. Il n’y a dans le nord de la Californie, où un épais brouillard d’illusions enveloppe la voie vers l’avenir, pas de meilleur étalon de statut social. Tous sont persuadés, comme le leur a lui-même déclaré Musk, que la Tesla ne « brûle pas d’hydrocarbures ». Cette déclaration est bien évidemment absurde, et Musk, diplômé de physique à l’université de Pennsylvanie, doit sans doute rougir à l’idée d’avoir pu affirmer une chose pareille. Après tout, il est nécessaire de la brancher quelque part sur le réseau électrique des Etats-Unis pour pouvoir recharger ses batteries.

Seuls six pourcent de l’énergie électrique des Etats-Unis proviennent d’une production hydraulique « propre ». Le reste provient du charbon (48%) et du gaz naturel (21%), ou encore des énergies « renouvelables » et du pétrole (ces énergies renouvelables ne peuvent certainement pas être régénérées sans une économie d’énergie fossile). Une majorité de l’énergie consommée aux Etats-Unis provient des hydrocarbures. Et n’oublions pas le rôle joué par le nucléaire, qui est souvent ignoré parce que les génies technologiques et les politiciens des Etats-Unis n’ont aucune idée de la manière dont fermer les centrales vieillissantes, ou de comment se débarrasser sans risque des inventaires de barres de combustibles qui sont, et nous le savons, susceptibles de contaminer la planète toute entière. 

La nouvelle batterie domestique de Tesla

Tesla Powerwall peut stocker l’électricité fournie par des panneaux solaires ou par le réseau électrique au moment où celui-ci fournit de l’électricité bon marché.

Le fabricant californien des véhicules électriques de luxe Tesla a dévoilé jeudi une « batterie pour domicile » destinée selon le fondateur de la société Elon Musk à changer « la totalité de l’infrastructure énergétique dans le monde ».

Cette batterie baptisée Tesla Powerwall peut stocker l’électricité fournie par des panneaux solaires ou par le réseau électrique au moment où celui-ci fournit de l’électricité bon marché, notamment pendant les heures de nuit, a précisé la société. La batterie peut également servir en cas de coupure de courant, a ajouté Tesla.

La batterie, destinée à être fixée sur le mur d’une maison ou dans un garage pourrait rendre les habitations équipées de panneaux photovoltaïques totalement indépendantes des réseaux électriques traditionnels.

« Notre but est de transformer totalement l’infrastructure énergétique mondiale pour la rendre totalement durable et sans produire d’émissions de carbone », a indiqué Elon Musk à la presse avant de dévoiler la Tesla Powerwall dans la banlieue de Los Angeles.

La batterie coûtera 3500 dollars lors de sa mise sur le marché américain lors de l’été 2015 et devrait être disponible dans le monde entier l’année prochaine. L’Allemagne devrait devenir un marché-clé pour cette batterie car ce pays est l’un des plus équipé en système photovoltaïques du monde, selon Elon Musk. Mais la batterie pourrait également être utilisée dans des régions en développement où les réseaux électriques sont souvent peu fiables en dépit d’une énergie solaire abondante. La batterie pourrait jouer « un rôle analogue à la manière dont la téléphonie mobile a remplacé les lignes terrestres », a estimé M. Musk. La Tesla Powerwall « sera une grande avancée pour les communautés les plus pauvres du monde », a ajouté le patron de Tesla, car « elle permet de se passer des réseaux électriques ».

Tesla avait annoncé l’année dernière la construction de la plus grande usine mondiale de batteries lithium-ion dans l’état américain du Nevada, une usine géante de 5 milliards de dollars en collaboration avec le géant japonais de l’électronique Panasonic.

L’usine géante a pour objectif de faire baisser les prix des batteries, et donc des voitures électriques, l’une des barrières principales à leur adoption massive par le grand public. 

Bien que Tesla produise un nombre relativement réduit de véhicules, il est devenu une vedette du secteur en raison notamment de sa réputation de haute qualité.

Elon Musk a esquivé une question lui demandant si l’activité énergie de Tesla allait supplanter l’activité automobile, pour laquelle elle est aujourd’hui le plus connue.

Elon Musk est un entrepreneur d’origine sud-africaine, qui est devenu une star pour ses succès aussi bien dans l’automobile que dans l’industrie spatiale privée (SpaceX). Auparavant, il avait fait fortune grâce à la société de paiements sur internet PayPal. Il détient 26,7% des parts de Tesla, valorisées à plus de 7 milliards de dollars à Wall Street.

L’inauguration de PowerBall a mis l’accent sur le caractère « abordable » de la batterie au lithium, qui se vendra 3.500 dollars l’unité. L’individu moyen susceptible d’avoir regardé la performance de Musk sur le web a certainement pu penser qu’il pourrait l’utiliser pour alimenter toute sa maison en électricité. Musk a omis quelques points. Comme par exemple les panneaux solaires nécessaires à l’alimentation de cette batterie. Prévoyez de dépenser entre 25.000 et 40.000 dollars supplémentaires pour vous en accaparer, selon qu’ils soient fabriqués en Chine (mauvaise qualité) ou en Allemagne ou aux Etats-Unis (installation laborieuse et coûteuse). Sachez également que vous aurez besoin d’un contrôleur de charge et d’un onduleur pour contrôler les flux électriques et convertir le courant direct (énergie solaire) en courant alternatif – comptez donc encore 3.500 dollars supplémentaires. Le coût total de cette installation est donc bien plus proche des 50.000 dollars. 

Et que se passera-t-il lorsque les panneaux solaires ou la batterie arrivent en fin de vie, disons au bout de vingt-cinq ans, à une heure où l’énergie fossile se fera rare (ou simplement les industries capables de nous en fournir à prix abordable) ? Comment pourrez-vous obtenir des pièces de rechange ? D’ici là, nos sorcier industriels auront certainement inventé un remède magique. Croyez-y si vous voulez, mais n’oubliez pas de considérer que vous puissiez être déçu de la manière dont tout ça tournera.

Ce qui me dépasse en ce qui concerne les divers produits Tesla est qu’ils n’ont pour objectif que d’étendre les rackets de la vie contemporaine, notamment notre dépendance à la motorisation et au développement des banlieues. Notre dépendance à la motorisation devrait s’achever sur un plan financier avant même que la question de savoir avec quoi alimenter nos voitures ne devienne urgente. Le principal problème économique auquel nous faisons face est la fin de la croissance telle que nous la connaissons, la fin de la croissance qui génère du capital réel et permet l’expansion des prêts bancaires. Nous avons aujourd’hui de moins en moins de prêts, accordés à de moins en moins d’emprunteurs qualifiés. Le gouvernement finira par ne plus pouvoir financer la réparation de la hiérarchie élaborée d’autoroutes, de voies rapides et de routes sur lesquelles les voitures se déplacent. Imaginez à quel point nos milliardaires de la Silicon Valley pourraient souffrir s’ils avaient à conduire leur Tesla P85D de 87.000 dollars sur une autoroute que l’Etat de Californie n’a plus réparée depuis cinq ans.

http://www.24hgold.com/francais/actualite-or-argent-magie-muskulaire.aspx?article=6872458228H11690&redirect=false&contributor=James+Howard+Kunstler

Grâce à Tesla, les batteries domestiques pourraient se multiplier

PAR ANOUCH SEYDTAGHIA/ Le Temps 2/5/2015

Tesla a présenté deux batteries pour stocker l’énergie chez soi. Leclanché, actif sur le même marché, juge positivement ces annonces

Souvent comparé à Steve Jobs, Elon Musk est allé jusqu’à l’imiter dans les propos dithyrambiques pour décrire ses produits. Dans la nuit de jeudi à vendredi, le directeur de Tesla a présenté deux batteries domestiques. Dans le but de «transformer totalement l’infra­structure énergétique mondiale». Ses batteries, Elon Musk estime qu’elles joueront «un rôle analogue à la manière dont la téléphonie mobile a remplacé les lignes terrestres».

C’est à son siège de Hawthorne, près de Los Angeles, que le directeur du fabricant de voitures électriques a présenté l’appareil Power­wall. D’apparence similaire à une petite armoire (130 x 86 x 18 cm), disponible en plusieurs coloris, la batterie est destinée à être installée chez soi, par exemple dans son garage. Il sera aussi possible de la placer à l’extérieur. Elon Musk envisage deux usages. D’abord le stockage d’électricité produite via les cellules photovoltaïques présentes sur le toit. Ensuite, le stockage de courant acheté à son distributeur électrique au moment de la journée où les prix sont les plus bas, pour l’utiliser lors des pics de tarifs.

Les analystes anticipaient un prix autour des 8000 à 10 000 dollars pièce. La division Tesla Energy commercialisera deux modèles de Powerwall à 3000 et 3500 dollars pièce (soit 2800 et 3300 francs). Le premier modèle sera doté d’une capacité de 7 kWh, le second de 10 kWh. A titre de comparaison, un ménage suisse de quatre personnes consomme environ 7000 kWh par an. Il faudra ajouter l’achat d’un inverteur (environ 4000 francs). Une batterie doit durer plusieurs milliers de cycles.

Le marché américain sera le premier servi, dès cet été – aucune date précise n’a été avancée. L’Europe devrait attendre début 2016. Elon Musk n’a pas fixé d’objectif chiffré,

Dans son discours très attendu, le milliardaire sud-africain a insisté sur l’importance des énergies renouvelables et le besoin de se préparer à la fin des énergies de source fossile. Dans le but, à terme, de ne pas s’adresser qu’au Californien moyen dont la maison individuelle possède des panneaux solaires sur le toit, mais aussi à des communautés rurales en Afrique.

Au début, Tesla fabriquera ces batteries dans la même usine que celle œuvrant pour ses voitures électriques, dont le premier prix est de 70 000 dollars l’unité. D’ici à 2020, ce sera l’usine en construction à Reno (Nevada), devisée à 5 milliards de dollars, qui prendra le relais.

Effet de mode, véritable innovation ou coup de pub éphémère? La question se pose vu l’hypermédiatisation dont jouit Elon Musk, dont le moindre tweet est décortiqué. A Yverdon, chez Leclanché, la réponse est claire. En septembre, le spécialiste des batteries s’alliait par exemple à l’EPFL pour stocker l’énergie solaire. «Ne dites surtout pas que Tesla lance un produit révolutionnaire, s’exclame Anil Srivastava, directeur de Leclanché. Ce type de batterie est commercialisé sur plusieurs marchés depuis un moment. Par contre, Tesla, via son marketing, fera beaucoup de bien à l’industrie entière en démocratisant ces batteries domestiques.»

Mais y a-t-il vraiment une demande pour ces produits? «En ­Californie, sans nul doute, vu la multiplication des installations solaires chez les particuliers, poursuit Fabrizio Marzolini, vice-président chez Leclanché. Ces consommateurs peuvent aussi très précisément connaître le prix de l’électricité, heure par heure. En Allemagne, le marché est aussi mûr pour ces batteries, et ce sera bientôt le cas en Suisse.»

Reste à voir si le rêve d’Elon Musk – l’autosuffisance des ménages – est réaliste. «En Europe, certainement pas, estime Pierre Blanc, directeur technique de la société yverdonnoise. Avec des panneaux solaires sans stockage, vous pouvez arriver à couvrir 25 à 30% de vos besoins. Mais pas plus. En y ajoutant du stockage résidentiel, vous atteignez 50 à 60%. Pour arriver à 100%, il faudrait des batteries beaucoup trop grandes.»

Côté technique, Tesla a opté pour une technologie classique et maîtrisée, le lithium-ion. Leclanché utilise les mêmes composants. «Je suis pourtant étonné du temps que mettrait le Powerwall à se recharger: cinq heures, c’est long. Nos dernières batteries se chargent en une heure», précise Anil Srivastava. Leclanché a de son côté lancé la commercialisation de batteries comparables à celles de Tesla il y a un an. «Notre modèle pour les particuliers a une capacité de 3,2 kWh, ce qui est pour l’heure suffisant pour le marché européen. Le premier prix est pour l’heure d’environ 6000 francs et nous en avons écoulé une cinquantaine», affirme Anil Srivastava. Leclanché propose des modèles de plus grande capacité pour les PME et les grandes entreprises.

Tesla vise aussi les entreprises avec des batteries de plus grande capacité. La firme a par exemple noué un accord avec Green Mountain Power Corp., le plus grand distributeur d’électricité du Vermont. La société vendra les batteries de Tesla à ses clients disposant déjà d’installations photovoltaïques.

La société d’Elon Musk pourrait voir ses ventes aidées par des subsides publics. La Californie subventionne jusqu’à 60% de ce type d’appareil, alors qu’au niveau national, les subsides liés à des batteries connectées à des panneaux solaires atteignent 30% de leur prix.

http://www.letemps.ch/Page/Uuid/88268da0-f01f-11e4-8a43-4ad205b10b56/Gr%C3%A2ce_%C3%A0_Tesla_les_batteries_domestiques_pourraient_se_multiplier

‘Je préfère commettre le seppuku plutôt qu’échouer’ et quelques autres citations de l’impossible Elon Musk

L’entrepreneur sud-africain Elon Musk est la vedette du livre « Elon Musk: Tesla, SpaceX and the Quest for a Fantastic Future », écrit par Ashlee Vance, un reporter de Bloomberg. Il dépeint une personnalité opiniâtre, acharnée, avec une détermination irréductible et une grande capacité à diriger dans les conditions les plus difficiles. Tout comme feu Steve Jobs, le fondateur et ex-CEO d’Apple, il semble qu’Elon Musk demande souvent l’impossible à ses employés.
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