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De la Ploutocratie Par Bruno Bertez

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Je pense que l’on ne peut que lire et relire « La route de la servitude » de Hayek, tout y est dit.

Il y a plus de 30 ans que le système évolue, pas à pas, toujours dans la même direction, celle de la socialisation. La monnaie est au centre de cette évolution. La monnaie perd peu à peu ses caractéristiques essentielles; être un instrument de réserve de valeur, être un instrument de liberté individuelle, être une mesure fiable, objective des valeurs. Tout ceci converge vers une monnaie serve, au service d’abord de la politique économique des Gouvernements, puis au service d’une minorité qui a capté les Etats et les Démocraties.

Pas à pas, la monnaie a changé de nature, au lieu de venir du bas, « bottom up », de la pratique des sujets économiques qui a consisté produire un équivalent général des marchandises, la monnaie est devenue « top down », un instrument des pouvoir.

Le chartalism est l’aboutissement théorique de cette extorsion. C’est un renversement. Ce fut d’abord une mutation subreptice, les petits pas, et nous en sommes à la ratification de la mutation, on va oser pouvoir proclamer l’inversion.

En fait quand on y réfléchit,  c’est un coup fatal à cet auxiliaire de la liberté individuelle, le droit de propriété. Les auteurs les plus perspicaces comme Clouscard démontrent que le capitalisme ne survit, au profit d’une minorité de plus en plus restreinte, que par une marche discrète, cachée au socialisme.

Cette évolution tire sa racine, son origine du refus des ultra-riches, d’accepter la loi du Capital qui est la destruction de ce qui est dépassé, inefficace socialement. En refusant la destruction de l’ancien et de l’inefficace, les ploutocrates favorisent la marche lente au socialisme, d’abord Fabien puis socialisme tout court qui va les détruire en tant que classe sociale. Lénine avait raison! Ils fournissent la corde pour les pendre. La monnaie est l’instrument de leur perte dialectique. Les grands bourgeois perdent peu à peu leurs alliés, ils s’isolent et ne sont plus protégés par les classes moyennes.

Ce qu’il faut comprendre, c’est que nous sommes dans un processus de confiscation des uns et l’appropriation des autres; c’est un putsch, une violence « soft »; mais qui va laisser les ploutocrates, un jour, sans défense, sans rempart.

Il y a très longtemps, nous avons diagnostiqué une évolution similaire de celle de la monnaie, pour les autres assets financiers. Nous avons écrit un texte qui expliquait que les actions et les obligations changeaient de nature et que leur cours cessait de refléter les choix et préférences des marchés, mais les politiques volontaristes de la classe kleptocratique.

Nous avons écrit que les actions cessaient d’avoir apport avec l’action et le pouvoir des individus, mais qu’elles avaient rapport avec le pouvoir de quelques-uns et qu’elles devenaient, aliénation suprême, des passions, des instruments de la servitude par la passion du jeu. Nous avons écrit, et intitulé ce texte : « des actions aux passions »

LISEZ ATTENTIVEMENT LE TEXTE CI DESSOUS. A PREMIERE VUE, IL SEMBLE ANODIN. C’EST UN TEXTE COMME ON EN VOIT DES CENTAINES, UN PLAIDOYER DE PLUS..

VOUS REMARQUEREZ LES POINTS SUIVANTS :

  • 1 C’est un banquier central non élu, dont la nomination résulte d’un marchandage, qui s’exprime avec autorité. Il n’attire aucune contradiction ou débat.
  • 2 C’est un ancien banquier issu de la communauté spéculative internationale, Goldman Sachs.
  • 3 Il exprime un point de vue politique, suprême, puisque ses propos concernent : la souveraineté.
  • 4 Il veut imposer un ordre politique sans consultation populaire sur un sujet clef, majeur.
  • 5 Il veut mettre en ordre l’Europe au nom de l’économie et surtout la monnaie.
  • 6 Pour parvenir à ses fins, l’argument utilisé est celui de la peur : « ce retard pourrait être dangereux ».
  • 7 Ce sont des propos non justifiés, rien n’est démontré, tout est asséné, unilatéralement. On peut aussi bien soutenir, conformément aux théories libérales perverties dont les kleptos se réclament que c’est de la diversité et de la concurrence que naitront l’innovation, l’efficacité et  la prospérité.

Draghi tient ce que l’on appelle des propos et des injonctions d’autorité, c’est à dire qui n’ont de poids que par son seul statut de patron de la Banque Centrale. Donc c’est un abus, il outre passe sa légitimité. Sa qualification éventuelle, sa compétence ne valent que dans le cadre de sa fonction. Elles sont restreintes à cela. Il est nommé pour servir, pas pour commander et menacer.

Voici le schéma qui autorise les putschs par les kleptocrates et autres guelfes noirs ou gnomes :

  • -On évacue la politique comme dimension de nos sociétés.
  • -On évacue la souveraineté populaire comme source du pouvoir et on la remplace par le faux savoir idéologique de la technocratie.
  • -On impose l’économique comme catégorie suprême.
  • -On met l’économie productive au pas et au service de l’argent et de la finance, puis de la Banque.
  • -On insère dans un ensemble mondial qui dicte de façon « soft » mais incontournable ce que l’on doit faire et ne pas faire.
  • -On organise l’ensemble mondial de façon techno-ploutocratique, dans la cadre  d’un pouvoir sans visage auto cooptatif et auto reproductible. Une self perpetuating élite.

Et on a instauré la tyrannie.

Lisez avec attention, arrêtez-vous sur chaque phrase.

« Le président de la Banque centrale européenne Mario Draghi demande aux pays de la zone euro de s’unir pour réformer leur économie et affirme qu’un partage de souveraineté est une chance et non une menace.
Dans un message lu lors d’une conférence à Rome et diffusé samedi par la BCE, Mario Draghi demande aux Etats d’agir rapidement à propos des recommandations faites par la BCE pour parachever l’union économique et monétaire parce que de nombreuses mesures préconisées sont restées lettre morte.
« La situation dans la zone euro montre que ce retard pourrait être dangereux », déclare le président de la banque centrale des pays de la zone euro.
Vendredi, il avait indiqué que la croissance économique resterait faible dans la zone euro compte tenu du chômage et de la faiblesse des investissements.
Des progrès ont certes été faits, notamment en matière d’union bancaire, déclare Mario Draghi samedi, mais les risques privés doivent être partagés au sein de la zone euro, l’intégration financière améliorant l’accès des entreprises au crédit et débouchant sur une union totale des marchés financiers, déclare Mario Draghi.
Le banquier central appelle à un respect plus strict des règles budgétaires pour réduire les différences entre Etats membres en matière d’emploi, de croissance et de productivité.
En matière de réformes structurelles, les Etats membres devront à la fois suivre des normes communes, tout en ayant chacun une approche adaptée aux spécificités locales. Tout cela permettra « une convergence dans la capacité de nos économies à résister aux chocs et à croître ensemble ».
Enfin, Mario Draghi souligne que la zone euro devrait se demander si elle a fait suffisamment pour sauvegarder la possibilité d’utiliser la politique budgétaire pour contrecarrer les cycles économiques et conclut par la négative.
De nombreux pays européens n’ont réalisé qu’après l’apparition de la crise de la dette que leur droit souverain à déterminer leur propre politique économique serait limitée au sein de l’union monétaire, souligne Mario Draghi.
Travailler pour atteindre la stabilité sur la durée passe par un partage des commandes, souligne le président de la BCE. « Ce qui peut sembler une menace est en fait une opportunité », affirme-t-il. »

BRUNO BERTEZ Le 31 Mai 2015 

illustrations et mise en page by THE WOLF

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