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L’islam est-il un danger « chez nous »? De l’urgence d’une révolution copernicienne Par Uli Windisch

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L’islam est-il un danger « chez nous »? De l’urgence d’une révolution copernicienne

Les Observateurs Suisses 8/8/2015

La polémique fera rage encore longtemps sur cette question.

L’argument de ceux qui pensent que le danger n’existe pas ou est en tout cas largement exagéré avancent très souvent le fait que les musulmans n’ont rien à voir avec les islamistes et qu’en la matière ceux qui ne voient guère de différence entre les deux procèdent à des amalgames inacceptables, scandaleux… C’est le discours du padamalgame ! Le refrain est connu.

La réponse de ceux qui tentent, au contraire, de montrer  que le danger est réel, et même une menace grave pour les fondements de nos sociétés traitent les premiers de naïfs, d’aveuglés, de bisounours, de collabos, de traîtres à notre modèle de société, etc…

Ma critique aux deux perceptions en présence et en lutte : le manque de dimension historique, à savoir que l’on ne considère jamais le long terme, encore moins le très long terme.

Une véritable  révolution copernicienne s’impose dans l’appréhension de la très forte expansion de l’islam, qui devient non seulement une grave menace mais un danger mortel pour notre civilisation et nos valeurs.

A long terme ;  c’est cela qu’il faut absolument comprendre et être capable de voir.
Démonstration avec l’exemple de ce qui se passe en Birmanie et de ce qui est arrivé en Indonésie.
 
Il a été question depuis longtemps dans plusieurs médias des graves violences à l’encontre de la minorité musulmane de Birmanie de la part d’un mouvement bouddhiste radical extrême et d’une totale intransigeance envers l’islam.

A la tête de ce mouvement antimusulman : le moine bouddhiste Wirathu, devenu très populaire auprès de beaucoup de bouddhistes et connu pour ses propos et prêches nationalistes, racistes et violemment antimusulmans

Même si les musulmans ne représentent que le 4 % de la population birmane et les bouddhistes près de 90 %, ce moine affirme que l’islam représente néanmoins une menace mortelle pour l’identité du pays. Comment cela est-il possible ? C’est ici que réside la vision centrale du moine : le long terme.

A l’appui de ses affirmations, il cite le cas de l’Indonésie autrefois à large majorité bouddhiste  qui en l’espace de deux siècles est devenue un pays musulman.(cf l’excellent reportage de Nicolas Hénin, Le Point,18 juin 2015 sur ce sujet et dont nous reprenons en les condensant l’essentiel des  propos y relatifs ici).

Wirathu a été condamné à 25 ans de prison en 2004 pour incitation à la violence et libéré en 2010 à la faveur d’une amnistie. Certains médias internationaux en parlent même comme d’un terroriste, notamment à partir d’une couverture du Time, titrée : « Le visage du terrorisme bouddhiste ».

Il est devenu le Birman le plus connu après Aunng San Suu Kyi. Il cite lui-même les multiples termes utilisés pour le diaboliser : « Hitler birman » ; « Ben Laden bouddhiste »…

Son rejet des musulmans est constamment affirmé sur la base de tous les aspects de la vie quotidienne et des graves méfaits qu’ils leur attribuent.

Tous les faits divers sont utilisés contre les musulmans en partant du slogan : les musulmans sont violents les bouddhistes pacifiques.
Il joue délibérément sur la provocation : « Je conseillerais plutôt à quelqu’un de donner sa fille en mariage à un chien qu’à musulman », etc.
Pour davantage d’exemples concrets de cette vie quotidienne perçue de manière haineuse on se référera au reportage susmentionné.

Dans certaines régions de la Birmanie les violences sont parfois extrêmes, entre communautés ethniques, religieuses, provoquant des centaines de morts, principalement des musulmans ; des dizaines de milliers de personnes ont dû fuir leur ville; la Birmanie a connu de véritables pogroms…

Le « prophète »Wirathu en rajoute pour donner une image aussi négative et menaçante que possible des musulmans, également  pour montrer le risque d’un remplacement de population si une lutte déterminée et avec la force n’est pas menée contre les musulmans.

La thèse du remplacement n’est donc pas qu’une thèse européenne ou française ; dans le cas présent elle n’est pas considérée comme sulfureuse ou totalement fantasmatique.

D’où aussi la proposition d’un programme politique concret afin de prévenir un tel  remplacement, programme précisé en quatre lois proposées au Parlement pour adoption : loi sur le mariage; loi interdisant les conversions ; loi pour limiter les naissances ; loi sur la polygamie.
La loi qui impose aux Birmanes d’espacer leurs maternités de 3 ans et dont l’objectif est de lutter contre la surnatalité prêtée aux musulmans a déjà été adoptée.

Je ne suis nullement un spécialiste de l’islam, mais cet exemple me permet d’illustrer à quel point une analyse socio-politique et historique plus large et fondamentale devient indispensable pour comprendre les véritables enjeux de tels affrontements, en l’occurrence autour de l’islam, islam qui n’est nullement et uniquement une religion. Faut-il le répéter ?

Ainsi, face aux graves tensions qui se développent dans nos pays et qui sont souvent ramenées à de simples différences de comportements et de valeurs, il me semble capital de souligner  davantage et de manière constante ce que peuvent impliquer, à moyen et surtout à long terme de tels conflits et violences.

Il ne s’agit nullement de simples divergences dans les manière de vivre, mais bien, à niveau beaucoup plus fondamental, d’un conflit de civilisation et d’une menace réelle, toujours sur le long terme, d’un danger qui peut devenir mortel pour notre civilisation et déboucher réellement sur le remplacement de notre civilisation par une autre ; danger d’autant plus grand que pour la première fois dans l’histoire de l’immigration de nos pays il a, pour des communautés et des groupes entiers, refus explicite d’intégration et d’adoption de nos valeurs et, plus grave encore, la volonté, de plus en plus ouvertement affichée, de nous imposer des valeurs totalement étrangères aux nôtres.

Même si ces refus d’intégration et cette volonté d’imposition ne sont pour l’instant le fait que de minorités parmi les musulmans, cette situation est totalement nouvelle et ce serait un grave aveuglement que de penser, qu’avec quelques concessions, et autres « accommodements  raisonnables » sur des valeurs pourtant essentielles, qui n’ont jamais été concédées jusqu’ici, l’intégration continuera à se faire sans autre. Il faut impérativement réaliser que la fameuse Unité dans la Diversité a maintenant des limites et que certaines Diversités sont totalement incompatibles avec notre Unité. C’est aussi une des premières fois que ces limites à l’Unité apparaissent aussi clairement.

Oui, à long terme, ces revendications, ces  refus et ces tentatives d’imposition constituent un danger mortel pour notre civilisation et le risque d’un «Grand Remplacement » n’a rien de théorique. Il faut apprendre à raisonner en siècles, ce qui n’est vraiment pas acquis et est certainement encore considéré comme obsidional. L’exemple de l’Indonésie susmentionné devrait pourtant nous faire réfléchir.

Il faut absolument prendre acte de cette nouvelle situation et surtout de ses conséquences à long terme, malgré les pires critiques et tentatives de diabolisation dont ce genre d’analyse font et feront encore longtemps l’objet.

Les plus répandues de ces critiques étant évidemment  celles qui se résument à l’accusation de verser dans  « l’islamophobie » et autre  « padamalgam »…
Comment réagir à de telles accusations ? D’abord ne plus se laisser intimider !  Dire les réalités sans le corset de la bien-pensance, de la peur et de la lâcheté.

Sans forcément devenir un Wirathu !

Mais sans changement dans notre attitude, et sans refus inconditionnel de l’inacceptable pour nous, le risque est bien mortel pour nos valeurs et notre civilisation.

Il ne suffit plus de montrer du doigt les burqas, burkinis, le halal, l’image de la femme, la charia, les lieux et horaires séparés, etc. Mais s’habituer à penser au long terme et à très long terme, au risque pour nos descendants de voir un jour nos sociétés ressembler, par exemple, aux régions en guerre civile de la Birmanie et finalement à l’Indonésie comme stade final.

Il va de soi que ce risque accru est lié à la progression fulgurante et totalement imprévue dans l’après-guerre des années 1950 des musulmans (la population musulmane de la Suisse a passé de quelques dizaines de milliers de personnes dans les années 1960-1970 à environ 400.000 actuellement).
Il y a urgence à penser à long terme et aux conséquences à long terme de ces phénomènes.

NON, ce changement de perspective n’est pas évident, il nécessite une véritable révolution copernicienne dans notre manière de penser notre quotidien, chaque aspect de notre quotidien.

Uli Windisch, 8 août 2015

http://www.lesobservateurs.ch/2015/08/08/lislam-est-il-un-danger-chez-nous-de-lurgence-dune-revolution-copernicienne/

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