Marchés : Une nouvelle vague de reflation… ou bien la perte de confiance
Beaucoup de gens, même parmi les plus sophistiqués, refusent l’idée que nous sommes en crise. Ils refusent de considérer que nous y sommes entrés en 2008, que la crise s’est approfondie en 2012, et qu’en 2015, alors que l’on pensait pouvoir sortir des mesures exceptionnelles, nous sommes en fait en train de rechuter.
En 2015, la crise prend une nouvelle apparence, c’est celle du reflux du Grand Reflation Trade qui a commencé en 2010. Ce reflux touche tout ce qui en avait été bénéficiaire : les matières premières, l’énergie, les devises des producteurs de commodities, les économies des pays émergents, la Chine, le Brésil, le Canada. Les Etats-Unis ne sont pas épargnés avec les difficultés du secteur Exploration/Production et le ralentissement de l’activité industrielle.
L’idée de la continuité du développement de la crise est essentielle à sa compréhension. Si on récuse cette idée de la continuité, alors on est conduit à trouver des explications partielles, toutes plus ou moins hasardeuses, sans réel pouvoir explicatif. Nous affirmons depuis très, très longtemps, que nous sommes en crise et que l’histoire économique récente n’est que l’histoire du développement et des mutations de cette crise. La crise traverse l’histoire, elle prend des formes diverses, elle frappe un ensemble économique, puis un autre. Au-delà de son apparente diversité, elle est UNE, sous des masques divers.
Pour ceux qui en douteraient, il suffit pourtant de rappeler qu’il y a quelques semaines, on a frôlé la crise boursière incontrôlée en Chine ; que cette crise boursière a contaminé toutes les places internationales, et que, pour couronner le tout, elle a obligé les autorités de la Réserve Fédérale américaine à annuler la hausse des taux d’intérêt symbolique qui était prévue pour le 17 septembre. Que l’on y réfléchisse bien, le report de cette hausse tant attendue est un événement considérable. Après sept ans, on s’aventurait vers une tentative de régularisation et, in extrémis, il a fallu, presque dans la honte, la repousser. Nous disons, presque dans la honte, mais ce n’est pas par hasard, car, il y a quelques semaines, l’un des gouverneurs les plus importants, celui de la Fed de New York, avait déclaré « la hausse des taux devrait avoir un impact favorable sur les marchés car elle sera le signe que les choses vont bien ». Bien peu de gens conservent ces citations en mémoire, mais elles sont révélatrices, car, si on ne peut monter les taux, a contrario, c’est que les choses vont mal. Le Chief Economist de la Banque d’Angleterre allait dans notre sens ces derniers jours lorsqu’il déclarait : « les Banques Centrales leaders du monde se trouvent à nouveau confrontées au risque que leurs efforts massifs pour raviver la croissance soient réduits à néant… certaines personnalités officielles militent en faveur d’idées nouvelles et audacieuses pour contrer la menace de croissance lente au cours des années à venir ».
Nous soutenons donc que ce que nous observons depuis sept ans, c’est le déroulement, le développement et les mutations d’une seule et même crise, que, pour simplifier, nous appelons la crise de l’excès de crédit. Ce qui nous autorise à ce diagnostic est très simple, c’est le remède. Le remède révèle le mal qu’il est censé traiter. Le remède, c’est le crédit gratuit avec les taux zéro, la création de liquidités surabondantes pour masquer l’insolvabilité et les bulles d’actifs qui ont pour fonction de tenter de donner une apparence de solvabilité au secteur financier. Dans ce cadre, l’action des autorités est partout la même. Ce sont les mêmes remèdes qui sont utilisés. Partout, ils produisent les mêmes effets, à savoir la formation de myriades de bulles qui, toutes plus fragiles les unes que les autres, finissent par exploser. La Banque du Japon réfléchit à nouveau sur les moyens de rendre plus efficace son stimulus monétaire, elle a peur qu’il ne devienne bientôt insoutenable ; à la BCE, on a dit que peut-être le programme d’achats de titres à long terme devrait être repensé si l’inflation persistait à rester basse. Il n’y a pas de doutes, si les responsables s’interrogent sur ce qu’ils pourraient bien inventer de nouveau, c’est que la situation est grave. La même situation s’est produite en 2012, souvenez-vous, elle s’est dénouée par le va-tout, le « coûte que coûte » de Draghi. En fait, nous sommes au bout du rouleau, de ce rouleau initié en 2012 avec les mesures monétaires désespérées d’alors. Après des années de taux zéro, des Trillions et des Trillions de monnaie du troisième type et des interventions, manipulations, pilotages, guidages, rien n’y fait, les résultats ne sont pas au rendez-vous.
Ceci nous ramène aux événements de ces dernières semaines caractérisés par l’explosion de la bulle boursière chinoise. En 2008/2009, la Chine a évité le sort du monde occidental par une stimulation monétaire d’ampleur exceptionnelle. Elle a procédé à l’injection d’un gigantesque stimulus. Celui-ci a produit une bulle du crédit, lequel crédit a d’abord trouvé son emploi dans l’économie réelle, puis dans l’immobilier et le logement, et finalement, dans le marché boursier. A noter qu’en quelques mois, le crédit boursier, inconnu auparavant en Chine, a atteint le niveau du crédit boursier le plus élevé connu aux Etats-Unis. Les achats de titres sur marges ont représenté jusque 2% du produit national !
Cette séquence chinoise équivaut en raccourci, en accéléré et en exagéré, à ce qui s’est produit et se produit encore dans les pays plus développés. On n’échappe pas à la logique de la création excessive de crédit, l’histoire finit toujours de la même manière.
Ce qui étonne un peu, c’est que le système chinois étant spécifique, on pourrait s’attendre à ce que les choses là-bas se passent autrement. Il n’en est rien. Non seulement le déroulement de la crise suit le même canevas, mais les remèdes qui sont employés pour y faire face, sont exactement les mêmes que ceux qui ont été mis en place qu’ailleurs.
D’abord, on commence par nier la réalité de la situation. Puis, on baisse des taux d’intérêt. Enfin on libère des liquidités. Au passage, on essaie de faire pression sur les agents financiers pour qu’ils « contribuent » à la stabilisation. C’est le canevas anglo-saxon. Après avoir hésité, la Chine s’y est ralliée et, selon toute vraisemblance, elle suivra les étapes qui sont habituelles en pareil cas, opérations monétaires équivalentes à des Quantitative Easing ou encore achats de titres à long terme, baisse du change, mise en place d’un plan fiscal de soutien de l’activité.
Si l’on veut schématiser ce que nous appelons le canevas anglo-saxon de traitement de la crise, on peut formuler de la manière suivante : face à l’excès de crédit, face au besoin de créer toujours plus de crédit pour soutenir l’édifice, il faut trouver des secteurs qui sont capables d’absorber du crédit nouveau, capables de créer de la dette nouvelle, et ces secteurs, on les trouve dans la séquence suivante : d’abord l’économie productive, ensuite les assets avec l’immobilier et la bourse, puis le Souverain.
La dernière bulle que l’on peut former pour prolonger le cycle du crédit est toujours la même, c’est la bulle de la dette souveraine. Quand plus personne ne peut, ou ne veut s’endetter, quand tout le monde veut « deleverager », il n’y a plus qu’un agent économique pour pouvoir produire le précieux crédit, l’Etat. Et plus un système est endetté, plus le ratio de dette en regard du GDP est élevé, plus le maintien de la progression du crédit est difficile, alors qu’au même moment, tout ralentissement devient fatal. Trouver un secteur ou un agent économique qui s’endette, qui produit le carburant de plus en plus indispensable qu’est le crédit, est de plus en plus difficile. Le rendement du crédit nouveau est de plus en plus faible. C’est la logique dans laquelle nous nous trouvons.
Ce qu’il faut bien voir, c’est le revers, l’autre côté de la médaille du crédit ; pour produire le précieux carburant qui maintient le mouvement et la trajectoire, il faut que ce crédit se déverse, qu’il trouve un emploi, un réceptacle. Bref, il faut qu’en se gonflant, il enfle des valeurs ; à la limite peu importe lesquelles.
Nous n’en doutons pas un seul instant, la Chine suivra, chaotiquement, bien sûr, avec des essais et des erreurs, la voie que nous décrivons ci-dessus. Quelles seront les conséquences pour les marchés d’actifs, pour les commodities, pour l’énergie, pour l’appétit pour le risque en général ? Compte tenu du poids de la Chine dans le Système mondial, va-t-on assister une nouvelle bouffée de reflation spéculative sur les bourses, sur les matières premières?
La Chine va-t-elle agir seule ou bien de façon concertée avec les grands pays leaders mondiaux ?
Ou bien, hypothèse sinistre, va-t-on prendre conscience des limites des remèdes administrés jusqu’alors, de leur échec à traiter le mal et ainsi perdre confiance dans ceux qui les administrent ?

EN BANDE SON:
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La maneuvre Chinoise de fin Août est une estocade.
Elle sait maintenant et précisément ce que pèsent les USA mais surtout la Russie
Et elle ne peut faire cavalier seul
Elle compose avec la Russie (Energie oblige)
Les USA sont laminés
on peut en parler au passé
-3 % en Europe à l’instant -2% aux USA
et surtout, les manufacturiers sombrent
VW -40% en 2 jours
Peugeot et Cie chiffres en berne
LA CHINE FERME LE ROBINET
La chute n’est rien,c’est à l’aterrissage qu’on sent la douleur
La Chine est IMPITOYABLE
et ses moyens lui permettent
Cette année 13O Millions de « touristes »
vous croyez vraiment que c’est pour faire du shopping!!!!!!
Ils ont pris le pouls du monde
et ce pouls est très faible….
Trop de vieux,trop d’aides diverses, trop de citoyens aux crochets de la dette
pour résister à la Chine
Une Chine CYNIQUE
et nous prenons la pâtée 🙂 🙂
car « nous le valons bien »
Ceci dit l’analyse de The Wolf est un régal
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De toute façon l’équation est simple. Pour qu’il y est croissance il faut plus de consommation et non pas hausse des prix. Si il y a hausse des prix il faut une hausse des salaires pour maintenir les entrées salaires et les achats dans le cas ou il y a déconnexion entre ces deux variables, il faut créer de nouveaux consommateur autres part. C’était le but de la mondialisation. Mais cette mondialisation ne c’est pas passé normalement. Elle n’as en fait que transféré les salariés des zones bien payé vers des zones moins bien payé. Il n’y a pas vraiment eu une augmentation de consommateur mais un réduction d’emplois des zones riches vers les zones pauvres, bas salaire.
Les unique gagnant de cette stratégie, et non pas complot, sont les entreprises qui ont suent vendre des biens chère aux nouveaux riches et en contrepartie importé une production a bas cout pour les nouveaux pauvres des zones riches. C’est vrai que pendant 20 ans ça a boosté. Mais aux final il ont appauvris les zones riches et pas vraiment enrichi les zones pauvres, a part une petite minorité d’entre elle.
C’est surement la meilleur manière de détruire la croissance, puisque la croissance dépends de la richesse des consommateur ou de leur nombres, mais pour des produits différents. Si tu produit plus de biens de mauvaise qualité et pas chère tu as besoin de moins de riche et de plus de pauvre. Ou alors tu instaure le crédit. Mais là aussi il y a une limite qui sera atteinte et ou une fois tous endetté il ne pourra plus y avoir de prêt et la croissance magique s’éteindra.
Depuis 25 a 30 ans tout a été fait dans se sens. Il ne faut pas s’étonné du résultat.
Il vont devoir revoir leur copie de toute façon si il veulent s’en sortir. Il y a tout de même de forte chance qu’il finissent par accepter que même a la connerie il y a des limites. 🙂 🙂 🙂
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Pour finir la présentation il faut parler de l’inflation qui dans un monde de paupérisation organiser reste le meilleur outils pour cassé la croissance de la productivité par contre elle favorise la croissance de la masse monétaire qui doit être capable de solder dans l’absolu toute les transactions. Hors le crédit et par défaut une transaction qui ne se solde que dans le temps. L’inflation permet aux plus pauvres d’être encore plus pauvres et aux plus riches, disons a ceux qui ont compris le principe de devenir toujours plus riche. Le crédit rends riche si il y a inflation et uniquement si, la demande explose, mais grâce au crédit elle explose. Mais lorsque tous les endetté se sont endetté le crédit n’est plus nécessaire et la machine flanche. Comme c’est le cas en se moment. Pour les états comme pour les particuliers et les entreprises.
Maintenant il faut aussi regarder l’ensemble sous l’angle de la propagande qui a permis cette bonne volonté sapé par une petite bande de crapules, n’ayons plus peur des mots, parce que le mot n’est pas la réalité. On est gentils on va donner de la civilisations a la terre entière et tout le monde a le droit de regarder la télé ou d’avoir un smart phone. Le monde ne sera que meilleur et nous qui produisons et vendons ses produits nous serons très riche surtout si c’est fabriqué chez les pauvres qui eux aussi pourront devenir riche. Et toi pauvre pomme de bon samaritain tu as déjà la télé et le smartphone de quoi d’autre aurait tu besoin 🙂 🙂 :).
Voila pour faire court et élargir le mystère des causes.
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Bien vu 1 pendant 40 ans et plus,on a enrichi des pauvres artifificielme-moins ils en foutaient,plus ils gagnaient ,tout au moins en proportion, et le fait qu’ils devienne ensuite plus pauvres qu’avant cette richesse relative fictive est,hélas inévitable; 2 les fortunes des « riches »,tout aussi artificielles:voire celles,colossales,d’entre les deux guerres comme pour Hugo Stinnes en ALLlemagne et ,pffuit,Ne quelques jours plus rien que de se jetter par la fénêtre:plus de dettes et d’ennuis puisqu’on est mort.Enfin,sur le fond,en occident,il n’a y a pas un petit nombre de crapules mais presque tout le monde,sauf ceux qui se retirent volontairement de ce monde fictif pour rester honnêtes, c’est crapule qui peut avant le sauve-qui-peut!
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