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Géopolitique Friction : Le camp du Bien en panique !

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Le camp du Bien en panique

5 Février 2016 , Rédigé par Observatus geopoliticus 

L’avancée russo-syrienne à Alep fait des dégâts dans le camp autoproclamé du Bien ; Etats-Unis, Arabie saoudite et Turquie sont sur les dents et menacent même, pour les deux derniers, d’entrer dans la mêlée tandis que la guerre de l’information reprend de plus belle.

Depuis une semaine, les forces loyalistes appuyées par les Russes, les Iraniens et le Hezbollah volent de succès en succès dans la région d’Alep, deuxième ville du pays et verrou de la rébellion. La libération des deux villages chiites de Nubul et Zahraa, assiégées depuis trois ans (!) par les « terroristes modérés », a considérablement changé la donne dans le nord syrien.

Petite carte indiquant quels endroits sont ciblés par les frappes aériennes russes et de la coalition

 La principale route d’approvisionnement d’Al Qaeda et autre Ahrar al-Cham vers la Turquie est coupée et l’étau se resserre autour de la grande ville du nord, déjà occupée pour moitié par les forces loyalistes. Alep est peut-être un tas de ruines mais sa prise constituerait un important tournant, psychologique mais aussi stratégique. La rébellion « modérée » se verrait obligée de se replier sur Idlib et Jisr al-Chougour, ses derniers fiefs au nord, tandis qu’Assad commencerait à reconstruire la Syrie utile avant de se tourner contre Daech en Syrie orientale.

Et comme ailleurs, notamment dans le sud ou dans la province de Lattaquié, la situation n’est pas meilleure pour les salafistes si chers au camp du Bien, ça commence à sentir le roussi pour les protégés de la bande américano-turco-saoudienne… Comme le dit un analyste, « les rebelles battent en retraite partout ».

Les Russes, que les stratèges de Saint-Germain-des-Prés voyaient s’embourber, mènent pour l’instant leur campagne de main de maître. Contrairement à ce que claironnait la propagande saoudienne, ils renforcent même leur présence militaire en Syrie avec l’envoi de quelques Sukhois 35, dernière pépite de l’aviation russe (avant le futur Pak-Fa) et l’un des meilleurs avions du monde.

Idéal pour tester l’avion en conditions réelles et lancer un avertissement à la Turquie.

Plus d’avions + renseignement amplifié (notamment grâce au centre de Bagdad mis sur pied en septembre à la barbe des Américains) = forte recrudescence des raids russes ces derniers jours (25 à 30%) qui mettent au supplice les insurgés.

Dans ces conditions, il n’est guère étonnant de voir le camp du Bien engager une danse du ventre hystérique. La mafia médiatique reprend sa bonne vieille propagande, les osbcures ONG syriennes installées à Londres ou en Turquie (LOL) hurlent au massacre de civils par les méchants navions russes (tout y passe : hôpitaux, écoles, ne manquent plus que les léproseries…), Ankara accuseévidemment Moscou de fournir des armes au PKK (ce qui n’est d’ailleurs peut-être pas tout à fait faux).

Surtout, Turcs et Saoudiens seraient prêts à entrer en guerre en Syrie, sous couvert de combattre leur bébé daéchique (éternel prétexte) ; si ça se confirme, cela signifie qu’ils considèrent la situation comme vraiment mauvaise. Si une intervention saoudienne relève de la farce, les pitres wahhabites étant incapables depuis plusieurs mois de venir à bout de quelques rebelles déguenillés au Yémen, une intervention ottomane est à prendre beaucoup plus au sérieux. Mais elle interroge…

Reprenons l’article qui résume bien la situation de ces derniers jours :

« Nous avons de sérieuses raisons de soupçonner une préparation intensive de la Turquie pour une intervention militaire sur le territoire d’un État souverain : la Syrie », a indiqué, le 4 février, le général Igor Konachenkov, le porte-parole du ministère russe de la Défense,

« L’armée russe observe un nombre croissant de signes d’une préparation secrète des forces armées turques afin de mener des opérations sur le territoire syrien », a ajouté l’officier, faisant état de « l’accumulation en de nombreux points de la frontière turco-syrienne d’équipement du génie servant à préparer une intervention militaire, ainsi que de soldats et d’engins militaires ».

« Ce type de dispositif est utilisé pour permettre des mouvements rapides de colonnes militaires avec armes et munitions en zone de guerre, ainsi que le transfert et l’évacuation du personnel », a souligné le général Igor Konachenkov. « Si quelqu’un à Ankara pense que l’interdiction d’un vol de reconnaissance russe permettra de cacher quoi que ce soit, il n’est pas professionnel », a-t-il poursuivi.

Pour l’instant, les autorités turques ont refusé de faire tout commentaire face à ces accusations russes, se contentant de confirmer « l’interdiction pour raisons de sécurité » d’un vol russe de reconnaissance prévu du 1e au 5 février dans le cadre du traité Ciel ouvert dont les deux pays sont signataires. Ce traité prévoit des survols pour contrôler les installations militaires et d’armements, afin d’entretenir la confiance mutuelle.

Scénarios possibles :

  • Intox russe. Peu probable. Les Russes parlent rarement pour ne rien dire et ne sont pas adeptes, au contraire des Américains, des déclarations grandiloquentes.
  • Intox turque. Eventuellement. Déjà lancé dans une dangereuse fuite en avant sur le plan intérieur, Erdogan cherche peut-être à sauver la face en montrant ses muscles.
  • Les Turcs s’en vont réellement en guerre avec l’appui de l’OTAN, c’est-à-dire des Etats-Unis. Peu probable. Je peux me tromper mais je vois difficilement les Américains risquer une confrontation ouverte avec la Russie, surtout au moment où l’opinion publique US est en train de tourner et devient de plus en plus excédée des alliés islamistes de Washington.
  • Les Turcs s’en vont en guerre tout seuls. Eh bien, bonne chance à eux… Les Russes et les Kurdes n’attendent que ça ! Ces colonnes militaires sans appui aérien (car barré par les S-400 russes) risquent de se faire dégommer en quelques minutes. Sans compter qu’en cas de conflit ouvert entre Moscou et Ankara, Gazprom coupe le robinet, ce qui mettra la Turquie dans une situation très difficile.

En attendant, Washington reste étrangement silencieuse tandis que les Sukhoi 35 sont en état d’alerte pour les prochaines 24 heures…

http://www.chroniquesdugrandjeu.com/2016/02/le-camp-du-bien-en-panique.html?utm_source=_ob_email&utm_medium=_ob_notification&utm_campaign=_ob_pushmail

Djihadistes en pleurs, cheikhs en sueur, sultan mort de peur

6 Février 2016 , Rédigé par Observatus geopoliticus

Le château de cartes djihadiste semble en voie de désintégration sur plusieurs points du territoire syrien. Pas une heure ne passe sans que l’on n’apprenne la prise d’une nouvelle ville ou d’un carrefour stratégique. Dans le nord, dans le sud, à l’ouest… partout les positions rebelles s’écroulent.

A Deraa, les troupes loyalistes lancent une grande offensive après avoir pris Al Naymah. Dans la banlieue de Damas, Darayya, point stratégique de la Ghouta tenu par Al Nosra, est totalement encerclé. Au nord d’Homs, les avions russes ont pilonné durant 36 heures consécutives les défenses islamistes afin d’ouvrir la voie à l’armée syrienne. A Deir ez-Zoor, le bataillon qui résiste assez héroïquement à Daech depuis deux ans s’est même permis une petite attaque et a pris un tunnel et une cache d’armes aux hommes en noir.

Mais c’est surtout dans le nord, autour d’Alep, que les terroristes modérés prennent une monumentale fessée : villes et villages tombent littéralement les uns après les autres. La situation change d’heure en heure et il serait trop long de détailler les avancées de l’armée syrienne, du Hezbollah ou des milices chiites (pour ceux que ça intéresse : ici, ici ou ici rien que pour aujourd’hui). Les combats sont meurtriers et les djihadistes se défendent avec l’énergie du désespoir, mais le sort d’Alep est scellé.

La ville qui devait devenir la capitale de la rébellion islamiste alimentée par la Turquie voisine est désormais coupée de tout. Si hier encore, les parrains saoudiens et turcs pouvaient éventuellement nourrir l’espoir de voir rouvrir l’autoroute qui mène aux armes ottomanes, ils ont été froidement douchés : Hezbollah et armée syrienne ont définitivement barré le passage.

Grosse cerise sur le gâteau, les Kurdes ont également commencé à bouger !

Profitant des victoires du régime, les YPG d’Afrin ont repris, avec l’appui de l’aviation russe, quelques villages à Al Nosra et Ahrar al-Cham, scellant encore un peu plus le sort d’Alep. Il sembleque les YPG ne vont pas s’arrêter là… Nous sommes vraisemblablement au début du mouvement de jonction que nous prévoyions entre Afrin et Kobané, réunissant en une longue bande de terre tous les Kurdes syriens, coupant définitivement par la même occasion les communications entre Daech et son parrain turc.

On imagine les nuits sans sommeil du sultan en son vaste palais d’Ankara… L’intervention russe a pulvérisé ses plans syriens : ses petits protégés terroristes sont coupés de maman Turquie tandis que son cauchemar se réalise avec la constitution d’un Kurdistan autonome syrien à la frontière turque, contrôlé par ses ennemis du PYD et arrière-base du mouvement insurrectionnel du PKK dans le Kurdistan turc. Le boomerang est revenu en pleine poire, Erdo-gollum est châtié par là où il a péché.

Est-il assez fou pour intervenir militairement ? Sans doute pas… Damas peut plastronner, par la voix de son ministre des Affaires étrangères : « Que personne ne songe à envahir la Syrie car nous renverrons les agresseurs chez eux dans des cercueils en bois ». Il sait bien que la Turquie n’osera pas risquer d’ajouter l’humiliation militaire aux revers diplomatiques et stratégiques.

Et Poutine d’enfoncer le clou où ça fait mal. Les Kurdes syriens ouvriront prochainement une représentation diplomatique à Moscou ! Une nouvelle baffe pour Erdogan. Ah sultan, tu vas longtemps regretter ton immense bourde du 24 novembre…

http://www.chroniquesdugrandjeu.com/2016/02/djihadistes-en-pleurs-cheikhs-en-sueur-sultan-mort-de-peur.html

EN BANDE SON

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