Art de la guerre monétaire et économique

La débâcle de l’Europe… au ralenti : Erdogan ou comment l’Europe se vend au salafisme, Merkel se déchaîne pour laisser les frontières ouvertes !

Les amis turcs de Merkel mettent bas les masques, le fascisme ne se cache plus

Erdogan: comment l’Europe se vend au salafisme Par Eric Verhaeghe

Erdogan, le président turc islamiste, a franchi un nouveau pas dans le totalitarisme, en ordonnantl’expropriation manu militari du journal d’opposition Zaman. Après l’ouverture d’instructions judiciaires contre les journalistes de Cumhuriyet, cette décision confirme le dangereux dérapage autoritaire du gouvernement turc, devant lequel l’Union Européenne se prosterne de façon hallucinante.

Erdogan, l’ennemi de la démocratie

Depuis plusieurs mois, la soumission de l’Europe à Erdogan est accablante, et le despote turc n’a désormais plus aucune raison de retenir ses impulsions dictatoriales.

L’été dernier, déjà, Erdogan avait probablement utilisé Daesh pour organiser un attentat contre l’opposition kurde en passe de le priver de sa réélection. La mise sous tension de l’opinion turque quelques jours avant le scrutin lui avait permis de gagner et de préparer sa prise de contrôle sur le pays.

Dans la foulée, les assassinats politiques et l’intimidation face à la presse ont donné le ton de ses intentions: la Turquie doit devenir un Etat islamiste, mettant ainsi un terme à un siècle de révolution laïque.

L’expropriation de Zaman constitue une étape supplémentaire. Le journal est contrôlé par l’imam Güllen, qui dispose d’une assise financière suffisante pour défier le pouvoir d’Erdogan. Son éviction, qui constitue une hallucinante voie de fait, réduit encore le périmètre des libertés en Turquie.

Erdogan, le chouchou de l’Union Européenne

On comparera de façon instructive cette information sur la violation de la liberté de la presse, avec le titre d’une dépêche publiée hier:

Bruxelles cherche à sauver Schengen et cajole la Turquie

Pendant qu’Erdogan envoie sa police occuper les journaux d’opposition, l’Union Européenne lui fait les yeux doux et lui débloque des fonds. Cette soumission est d’autant plus hallucinante qu’Erdogan ne ménage pas ses partenaires européens.

La politique étrangère européenne, fondée sur un affaiblissement du régime syrien en s’appuyant sur les Turcs touche ici au paradoxe. Officiellement, nous luttons contre le tyran Assad, mais nous y parvenons en soutenant le tyran Erdogan.

Rappelons ici qu’Assad a eu l’inconvénient de ne pas obéir aux Etats-Unis, mais d’être laïque, alors qu’Erdogan soutient les Américains, mais instaure un régime islamiste.

Erdogan massacre ses Kurdes en tout quiétude

La soumission de la communauté internationale à Erdogan a un avantage majeur: elle lui permet de massacrer au calme ses populations kurdes insoumises. Alors que l’Europe n’a pas de mots assez durs pour dénoncer les bombardements de populations civiles par le régime syrien, elle occulte totalement le sort des Kurdes sous la botte d’Erdogan. Deux poids, deux mesures.

Dans les villes kurdes du sud de la Turquie, l’affrontement militaire est bien pire que ce que nous imaginons:

https://fr.news.yahoo.com/video/turquie-cisre-en-ruine-apr%C3%A8s-150703967.html?format=embed&player_autoplay=false

Manifestement, peu d’Européens semblent émus par cette situation, et certainement pas Angela Merkel, la généreuse bienfaitrice des réfugiés, qui reste sourde au sort de ces pauvres Kurdes.

Erdogan bien décidé à utiliser l’arme des migrants contre l’Europe

Dans le même temps, Erdogan compte bien, comme en 2015, continuer son oeuvre de déstabilisation de l’Europe en y déversant des flots de réfugiés pilotés par des mafias dont la police turque se nourrit allègrement.

Il refuse consciencieusement toute solution permettant de limiter les flux de réfugiés, tout en exigeant des sommes colossales de l’Union Européenne. Comme prévu, 2016 devrait donner lieu à des arrivées massives de réfugiés en Europe.

Dans le même temps, il devrait obtenir l’entrée des citoyens turcs sans visa dans l’Union. Ce petit coup de pouce au reluisant allié turc permettra d’accélérer la venue d’immigrés économiques sur le territoire de l’Union.

A quel jeu l’Europe joue-t-elle en Turquie?

Tous ces faits consternants interrogent sur le sens de la politique européenne. Pourquoi faire la guerre aux Etats laïcs du Moyen-Orient tout en soutenant les régimes islamistes qui font tout pour nous déstabiliser?

La question est sans réponse claire aujourd’hui.

http://www.eric-verhaeghe.fr/erdogan-leurope-se-vend-salafisme/

Migrants: consensus européen pour continuer

Les migrants oubliés du sommet franco-britannique

A Amiens, les gouvernements français et britannique se sont mis d’accord pour ne toucher à rien. En dehors du déblocage de 22 millions d’euros par la Grande-Bretagne pour sécuriser la zone de Calais, on en reste aux accords du Touquet qui prévoient que la France assume les fonctions de garde-chiourme du Royaume-Uni.

On notera toutefois cette injonction extravagante à l’issue du sommet:

Soutenir une mise en œuvre plus déterminée de la réponse européenne pour contenir les flux et retrouver le contrôle des frontières extérieures, grâce notamment à une aide au déploiement et au fonctionnement efficace des centres d’accueil et d’enregistrement des migrants, en Grèce et en Italie ; à l’entière mise en œuvre du Plan d’action UE/Turquie afin de lutter contre les flux irréguliers ; à l’accélération de l’examen de la proposition de garde-frontières et garde-côtes européens, afin de rendre le nouveau système opérationnel d’ici l’été prochain ;

On reviendra plus loin sur la mise en oeuvre du plan d’action UE-Turquie. Il est en tout cas amusant de constater que la France et l’Angleterre sont tout à fait d’accord pour demander aux Grecs, aux Italiens, aux Turcs, de faire un effort là où nous n’en faisons pas. Bel esprit européen!

Les migrants victimes du sommet franco-britannique

Dans le même temps, le sommet franco-britannique a permis de confirmer la politique étrangère des deux pays dont la crise des migrants est la conséquence directe:

La France et le Royaume-Uni :

Demandent à toutes les parties qui commettent des violations du droit international humanitaire, y compris la Russie et le régime syrien, de mettre fin immédiatement aux attaques contre les groupes de l’opposition modérée ; de cesser toute attaque contre des civils et en particulier contre les installations médicales et leur personnel ; de cesser leur marche vers Alep, qui compromet les perspectives de paix, menace d’aggraver de manière dramatique la crise des réfugiés et de profiter à Daech ; (…)

Réaffirment leur soutien à l’opposition syrienne et se félicitent de son attachement à un règlement politique au moyen d’une véritable négociation, tel qu’indiqué par le Haut-comité de négociation, notamment lors de sa réunion tenue à Riyad du 9 au 11 décembre 2015.

On notera au passage que le même désastre se prépare en Libye. Cette fois, c’est l’Italie qui sera submergée par les centaines de milliers de migrants qui débarqueront à Lampedusa.

Les migrants, ces bombes humaines lancées par Erdogan

Si l’Angleterre et la France se préoccupent beaucoup de l’opposition syrienne, le silence prévaut en revanche sur le sort des populations kurdes bombardées et affamées par Erdogan. Deux poids deux mesures bien étranges.

Il est en effet évident qu’Erdogan utilise les migrants comme autant de bombes humaines destinées à déstabiliser l’Europe. L’affaire des missions militaires de l’OTAN (dont la Turquie est membre) pour juguler les flux qui passent de la Turquie en Grèce en constitue la plus parfaite illustration.

Le mandat définitif de la mission a, en tout cas, été fixé la semaine dernière mais la Turquie a continué à manifester une série de réticences. Parmi les points d’accroche : le rayon d’action envisagé pour la flottille, la réadmission des réfugiés qui seraient récupérés en mer après avoir quitté son territoire ou le rôle de la marine grecque. Si Athènes a autorisé l’OTAN à accéder à l’ensemble de ses eaux territoriales, Ankara refusait le principe d’un accord global.

Autrement dit, la Turquie n’a absolument pas envie que cesse le flux de réfugiés qui est en train de couler sa vieille ennemie la Grèce, et qui provoque une implosion de l’Europe.

Curieusement, les Etats-Unis, qui dirigent l’OTAN et la verrouillent, n’ont pas encore tapé du poing sur la table pour que la Turquie, membre de l’Alliance, se plie aux décisions communes. L’Allemagne négocie avec Erdogan et la France continue sa guerre contre Bachar El-Assad.

Bref, 2016 sera l’année de la crise des migrants et de son internationalisation.

http://www.eric-verhaeghe.fr/migrants-consensus-europeen-pour-continuer/

Migrants: le Sénat alerte sur les hotspots

De l’avis des personnes rencontrées dans le hotspot de Moria et malgré l’arrestation et le déferrement aux autorités judiciaires de personnes soupçonnées de lien avec des activités terroristes ou autres crimes et délits, le point faible du dispositif reste les contrôles lors de l’identification, considérés comme insuffisamment poussés pour assurer la sécurité de l’Union européenne. Serait en cause notamment un défaut d’exploitation et de recoupement des informations recueillies par la police grecque et Frontex avec celles contenues dans le Système d’information Schengen (SIS) ou celles détenues par Europol. Letrafic de faux documents ferait également florès, étant en cause non seulement les titres de voyage présentés par les migrants mais également le « sauf-conduit » délivré par les autorités grecques (cf. infra), à la sécurisation duquel travaille actuellement l’Union européenne.

Avant tout, la mission d’orientation des migrants reste à cette heure théorique. Tout migrant enregistré sur l’île se voit attribuer un « sauf-conduit » pour le continent valant également « injonction de quitter le territoire », dont les délais varient en fonction de la nationalité du titulaire – 6 mois pour les Syriens, 1 mois pour les autres nationalités. Moyennant 60 euros – le coût de la traversée en ferry -, toute personne en possession de ce « sauf-conduit » peut donc rejoindre le continent et poursuivre son chemin vers les Balkans, sans demander l’asile aux autorités grecques ni s’en retourner dans son pays d’origine.

L’éloignement des migrants en situation irrégulière ne concerne en effet qu’une infime minorité. Selon les chiffres fournis par les autorités grecques à la Commission européenne, seuls 16 131 retours forcés auraient été effectués en 2015, majoritairement à destination de l’Albanie. À la fermeture de la quasi-totalité des places en centres de rétention administrative s’ajoutent, en effet, les difficultés rencontrées par la Grèce
– comme par l’ensemble des États de l’Union européenne – pour obtenir l’application par certains États tiers des accords de réadmission signés avec les autorités européennes.

Quant aux retours volontaires aidés, seuls 3 460 auraient eu lieu en 2015 et 503 au mois de janvier 2016, dont la grande majorité – 352, soit près de 70 % – à destination du Maroc, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).

Si l’on songe que le hotspot est la principale réponse apportée par l’Union à l’arrivée de migrants, on mesure immédiatement que nous sommes bien loin d’avoir réglé le sujet!

http://www.eric-verhaeghe.fr/migrants-le-senat-alerte-sur-les-hotspots/

Sommet UE-Turquie sur l’immigration : Merkel se déchaîne pour laisser les frontières ouvertes

« La chancelière allemande, Angela Merkel, se déchaîne au sommet UE/Turquie pour maintenir les frontières européennes ouvertes à l’immigration musulmane en provenance du tiers-monde.

Aidé par Jean-Claude Juncker, le président de la Commission Européenne, le chef du gouvernement allemand refuse tout communiqué final qui indiquerait que la “route des Balkans” serait désormais “fermée”.

La Macédoine et la Bulgarie, aidées par une dizaine de pays des Balkans, ont entrepris de clore leurs frontières.

Angela Merkel, largement isolée en Europe comme en Allemagne suite à son soutien à l’invasion migratoire, tente désespérément d’imposer sa ligne à tout le continent. La chancelière allemande entend organiser l’implantation de millions de migrants afro-musulmans dans tous les pays de l’UE ».

Source : The Independent (via Breizatao.com), le 7 mars 2016

https://olivierdemeulenaere.wordpress.com/2016/03/07/sommet-ue-turquie-immigration-merkel-frontieres-ouvertes/

La débâcle de l’Europe… au ralenti Par Pepe Escobar

«Les mêmes personnes qui ont encouragé les interventions humanitaires et soutenu les insurrections armées à l'étranger, qui ont conduit à des guerres perpétuelles, générant un flux constant de réfugiés, exigent maintenant que la population de nos pays accueille les réfugiés. Ils commencent par créer le chaos là-bas, puis ils applaudissent le chaos ici.» Jean Bricmont
Pepe Escobar
Pepe Escobar

Par Pepe Escobar – le 3 Mars 2016 – Sourcestrategic-culture

De la tentative avortée pour effacer la jungle de Calais à la situation épouvantable à la frontière gréco-macédonienne, l’UE se désagrège sous la pression d’une crise massive de réfugiés. Même les eurocrates responsables de la construction kafkaïenne de l’Europe par Bruxelles l’admettent – en privé, parce que l’Union européenne officielle doit toujours projeter une image mythique de l’unité : «Nous sommes au bord de l’abîme» [… faisons un grand pas en avant, Note du Saker Fr].

Dans toute l’UE et parmi les élites intellectuelles russes, les scénarios se multiplient sur l’effondrement imminent de la civilisation occidentale, car une telle quantité de réfugiés ne peut pas être correctement assimilée. En Russie, ce processus est examiné avec une extrême préoccupation car il se produit non loin de la frontière ouest de la Russie, et implique ceux que le Kremlin définit traditionnellement comme «nos partenaires».

Et si cette lente débâcle européenne n’était finalement pas reconnue comme une dystopie de style Mad Max, mais plutôt provoquée par un tsunami de musulmans déplacés par les guerres fabriquées par l’Occident ?

Admirez la forteresse Europe

Photo published for Steve Bell on the refugee crisis in Europe

Il y a seulement six mois que le gouvernement de la chancelière Angela Merkel a fait un énorme pari en adoptant une politique prétendumenthumanitaire envers les réfugiés ; appelons cette politique le visage civilisé de la R2P (responsabilité de protéger), concept par ailleurs politiquement avarié, qui a été impitoyablement exploité pour justifier l’invasion et la destruction de la Libye.

Six mois plus tard, nous avons des essaims de réfugiés échoués le long de la route des Balkans, progressivement encerclés et piégés par des contrôles stricts aux frontières, la disparition des avantages sociaux, des clôtures et des murs hérissés partout, et l’extermination pratique des accords de Schengen. Le pari de Merkel est perdu ; la forteresse Europe revient se venger.

Entendez-vous le vacarme des mythes qui s’écroulent ? En voici quelques-uns. La notion de solidarité européenne – pour ne pas mentionner égalité et fraternité. L’idée que les membres de l’UE accepteraient une distribution compatissante, harmonieuse et proportionnelle des réfugiés. L’idée que l’Europe ne pourrait pas rejeter, expulser et déporter les personnes fuyant des zones de guerre. L’idée, enfin, que la Turquie allait protéger l’UE de la crise.

La route des Balkans, à toutes fins pratiques, est maintenant fermée aux réfugiés pendant que Ankara, pour sa part, construit lentement un mur le long de certains tronçons de la frontière turco-syrienne – pas tellement pour contenir vraiment les réfugiés – après tout Ankara doit garder ouverte l’autoroute djihadiste – mais comme un coup de propagande.

La politique humanitaires de l’Allemagne vis à vis des réfugiés est en lambeaux et tourmentée par le doute ; il y a seulement deux semaines, la chancelière Merkel se demandait si elle devait poursuivre «notre approche européenne avec la Turquie» ou si l’UE doit ordonner la fermeture étanche de la frontière gréco-macédonienne, purement et simplement.

Et cela nous rapproche du cœur de la question -–qui est bien sûr la Turquie.

La majorité des politiciens conservateurs allemands veulent que Merkel ferme les frontières allemandes aux réfugiés, alors que Merkel compte encore sur la Providence, à savoir l’aide des «partenaires européens»– qui ne viendra pas – et avant tout Ankara.

Et c’est exactement la position dans laquelle le Sultan Erdogan veut la voir : comme une suppliante, et non pas comme le chef de la première puissance économique européenne.

Le jeu de pouvoir d’Ankara

Un des mythes majeurs de toute la crise des réfugiés est que le gouvernement AKP d’Erdogan fait tout son possible pour la contenir.

C’est une absurdité. La crise elle-même a été conçue par Ankara en 2015, lorsque les réfugiés ont été libérés de leurs camps de détention en Turquie sous la menace qu’ils ne seraient pas pris en charge plus longtemps. Le flot de réfugiés n’a pas été un événement spontané, comme si les Syriens, Irakiens et / ou Afghans avaient soudainement décidé de fuir vers l’UE ; il a été directement provoqué par Ankara. Et Erdogan, depuis le début, convoitait déjà le gros lot ; faire chanter l’UE, en particulier Merkel, pour qu’elle paie – au moins 3 milliards d’euros – afin que la plupart des réfugiés ne restent pas sur le sol turc, mais sur l’une de ses sous-parcelles néo-ottomanes : une zone de sécurité à construire à l’intérieur du territoire syrien.

Une preuve supplémentaire dévoilant le complot d’Ankara est le fait que la Turquie n’a pas augmenté les patrouilles sur la côte méditerranéenne – le point de départ pour des dizaines de réfugiés qui tentent leur chance en bateau pour trouver la sécurité sur les îles grecques. La priorité pour Ankara était de fermer la frontière turco-syrienne. Mais pas vraimentfermer, le passage en toute sécurité restant garanti pour certains rebelles modérés.

L’agence européenne de contrôle des frontières Frontex, basée à Varsovie,  est absolument convaincue que le jeu de rapports de forces entre la Turquie et l’UE continuera. Diplomatiquement, le directeur de Frontex Fabrice Leggeri avance que «la Turquie doit rendre la vie plus difficile aux passeurs».

Pourtant, cela ne se produira pas. Et l’Allemagne – et l’UE dans son ensemble – continueront d’être les otages des manœuvres politiques d’Ankara.

Un sommet UE-Turquie a eu lieu en novembre 2015. A l’époque, Erdogan a promis qu’il y aurait plus de sécurité sur la côte égéenne et plus de raids sur les passeurs. Trop peu, trop tard. La côte de la Turquie sur la mer Égée s’étend sur 2 800 kilomètres. Ankara n’a pas les ressources nécessaires pour contrôler correctement.

Donc la contrebande à grande échelle se poursuit sans relâche. Le laissez-passer de contrebande auprès des bons contacts – au sein de la police turque et des politiciens AKP affiliés – est d’environ 3 000 euros par groupe de réfugiés pour franchir la frontière et atteindre la mer.

En parallèle, Ankara est clairement en guerre en Anatolie du Sud-Est contre les Kurdes du PKK. C’est sa priorité numéro un, pas la contrebande des réfugiés, sans parler de la lutte contre ISIS / ISIL / Daesh. Le Premier ministre turc, Ahmet Davutoglu, ne pouvait pas être plus précis lors de sa visite à Berlin l’année dernière : le plan A de Erdogan et Davutoglu estd’«anéantir» les Kurdes du PKK. Il n’y a pas de plan B.

Le chaos, créé puis applaudi

Personne à Bruxelles ne fera quoi que ce soit. Donc, Frau Merkel, en fin de compte, devrait être le seul leader de l’Union européenne pour faire face à Erdogan et lui lire l’acte de rébellion. Il s’agit non seulement de demander poliment à Ankara de réduire le nombre de réfugiés, mais d’exiger qu’il le fasse, lui demander pourquoi il les a libérés en masse l’an dernier ; et réserver tout plan de sauvetage financier futur, y compris la construction de camps de réfugiés à l’intérieur du territoire syrien.

La dure réalité est que toute la crise des réfugiés – une crise existentielle pour l’Europe – est utilisée par Ankara comme monnaie d’échange pour un racket bien élaboré. Erdogan veut un tsunami d’argent de l’UE ; et il veut un tsunami de concessions concernant les négociations pour l’adhésion à l’UE.

Pendant ce temps, on ne voit aucune politique concertée de l’UE au sujet des réfugiés. Pas même un équilibre entre les préoccupations humanitaires et ladissuasion, l’altruisme et la Realpolitik. Aucun chef de file politique de l’UE n’assumera la responsabilité des guerres de l’Otan – avec l’aide des pétrodollars des pays du Golfe – dans la création de toute la crise. La majorité absolue des réfugiés sont des Syriens, Afghans et Africains qui partent du continent, via la Libye détruite par l’Otan.

Les sondages montrent régulièrement que la majorité des citoyens de l’UE ne veut pas accueillir plus de réfugiés . Comme Jean Bricmont, basé en Belgique, auteur de l’impérialisme humanitaire l’a souligné à juste titre, les citoyens européens qui «n’ont jamais été consultés sur la question des réfugiés et qui sont constamment sommés de faire des sacrifices parce qu’il n’y a pas d’argent ne peuvent naturellement plus accepter ce discours moralisant».

Bricmont est parmi les très rares en Europe à reconstituer le puzzle : «Les mêmes personnes qui ont encouragé les interventions humanitaires et soutenu les insurrections armées à l’étranger, qui ont conduit à des guerres perpétuelles générant un flux constant de réfugiés, exigent maintenant que la population de nos pays accueille les réfugiés. Ils commencent par créer le chaos là-bas, puis ils applaudissent le chaos ici».

Eh bien, voilà, en un mot, toute la logique de l’Empire du Chaos.

2030 Pepe Escobar est l’auteur de Globalistan: How the Globalized World is Dissolving into Liquid War (Nimble Books, 2007), Red Zone Blues: a snapshot of Baghdad during the surge (Nimble Books, 2007), Obama does Globalistan (Nimble Books, 2009),Empire of Chaos (Nimble Books) et le petit dernier, 2030, traduit en français.

Traduit et édité par jj, relu par Diane pour le Saker Francophone

http://lesakerfrancophone.fr/la-debacle-de-leurope-au-ralenti

EN BANDE SON 

8 réponses »

  1. erdogan ne va pas s’arréter là ; en plus des 3 milliards d’euros qui lui ont été promis , il demande encore 3 milliards d’euros à l’ue ; les merkel et cie ont mis un genoux à terre devant cette pourriture , les merkel et cie ferment les yeux sur les horreurs commises via ce triste individu , et tout ça sera payé par les européens un jour ou l’autre ; erdogan mérite mille fois la mort mais nous vivons dans un monde ou les assassins sont protégés , et trés franchement je ne vois pas le bout du tunnel;

  2. La débâcle de l’Europe est aussi monétaire.

    La Banque Centrale Européenne a dans ses livres des centaines de milliards d’obligations d’Etat pourries.

    La Banque Centrale Européenne est devenue une gigantesque fosse à merde.

    A propos de la Banque Centrale Européenne, Olivier Berruyer écrit :

    C’est triste un système monétaire qui meurt, et est placé en soins palliatifs…

    Je vous ai mis à jour le bilan de la BCE (de l’EuroSystème pour être exact, c’est-à-dire la BCE + toutes les banques centrales nationales) :

    Bilan de l’EuroSystème :

    https://www.les-crises.fr/wp-content/uploads/2016/03/bilan-eurosysteme-1update-1024×696.jpg

    Titres en euros dans le bilan de l’euroSystème :

    https://www.les-crises.fr/wp-content/uploads/2016/03/bilan-eurosysteme-2update-1024×692.jpg

    On voit bien le QE en cours, où la BCE rachète essentiellement des obligations publiques, augmentant donc son risque…

    La BCE, une incroyable aventure historique dont votre argent est le héros… (sic.)

    Source :

    http://www.les-crises.fr/la-bce-va-tenter-de-sauver-sa-credibilite-avec-de-nouvelles-mesures-par-romaric-godin/

  3. Tous comptes faits, j’en suis réduit à penser que les européistes n’ont plus d’autre solution que la dictature, fût-elle « molle », pour imposer leur idéologie. Qu’ils s’associent avec d’autres dogmatistes, idéologues, fascistes compatibles avec leur dogme européen leur devient alors naturel.

    Ainsi même si le combat contre le terrorisme relève de l’une de leurs « valeurs européennes », ils feront avec lui. Qu’il y ait des terroristes parmi les « réfugiés » leur permettra de voter (c’est fait) et d’appliquer les lois liberticides contraires à ces même « valeurs ». Collaborer avec les complices de ce terrorisme (autorités turque, séoude, quatarie, etc…) leur convient.

    Les européistes avaient bombardé Kadhafi parce qu’il était prétendument sur le point massacrer une partie de sa population ? ils collaborent avec Erdogan qui lui massacre réellement une partie de sa population.

    Les européistes mettent à l’amende ou en prison ceux soupçonnés d’antisémitisme ? ils collaborent avec des néo-nazis en Ukraine.

    etc…, etc…

    • je me réponds car je viens d’apprendre que certains des emails « top secrets » de l’Histery Clinton-gate prouvent que l’attaque de Bengazi était en fait commanditée par l’Arabie séoudite.

  4. Merkel et l’europe de Bruxelles veulent un maximum de migrants et le plus vite possible.

    (hier recension fdesouche / france info : avec artus+ moscovici + des élèves de Dauphine (sic!) : =>création d’eurobond pour les migrants)

    je lisais ce matin fiorentino: la « réussite » de l’allemagne est le fait de Schroder (haartz 4) : merkel n’y est pour rien.

    Les francais et les allemands seront ravis d’apprendre qu’en vérité nous sommes déja en plein dans la guerre.
    Selon des mécanisme strictement identiques à ceux présents en allemagne et en france dans les années 30
    (ou fin xix ieme concernant une immigration spécifique…)

  5. le plus incroyable:
    Trump dit :
    on va faire un mur
    le mexique va payer

    merkel dit
    on va abattre tous les murs
    et on va donner de l’argent en plus

  6. Jekyll island 2 (fondation de la fed) (info donné par roger stone le 28fevrier):

    http://www.zerohedge.com/news/2016-03-08/gop-leaders-tech-execs-plot-against-trump-secret-neocon-island-meeting

    =>le pouvoir bras armé des us est amzn goog aapl fb *
    =>c’est un cartel fondé avec la complicité de l’europe:
    exemption de taxe,
    aucune opposition des gvts: le vrai nom de google est goebbels

    *les us ont 10ans d’avance comme en 1940, hier ou avant hier dans le figaro était expliqué churchill et le « rideau de fer » de 1946(?)

    Non, le « rideau de fer » est une invention / constatation d’un diplomate nazi en 1943, qui dans le même article ( J AI l’ARTICLE ahaha) previent churchill qu’il est en train d’enterrer UK:
    Il le previent en lui rappelant qu’il prend la charge des chasseurs
    alors que les US prennent les bombardiers qui seuls auront un intérêt aprés la guerre
    (les allemands savent deja qu’ils ont perdu)
    =>us ont mis des bases partout pendant la guerre et faisait même des bombardements pour mettre des bases
    =>c’était pour la guerre froide, pour que la panam puisse transporter les managers des multinationales à naître

    Le probleme de google est qu’il va falloir, comme tout cartel le détruire
    si pas alors c’est que merkel nous enterre
    Renversement de l’histoire: aujourd’hui nous sommes du mauvais coté du rideau de fer

  7. Et si l’Allemagne jouait double-jeu?

    D’un coté, elle prone plus d’Europe, plus de ralliement autour de ses décisions, les plus absconses, mais refuse une harmonie fiscale qui condamne forcément l’Euro et la survie de l’U.E.

    A l’époque de la crise grecque, dans sa phase aigue, Von Schauble appelait au grexit tandis que de l’autre on maniait le gant de velours (Merkel entre autre). On pensait alors qu’il s’agissait de la stratégie classique, façon flic, qui pour obtenir des aveux en sont amenés à manier 2 roles extremes: celui de la brute et du gentil. Le problème que je soulevais alors était que derrière cette stratégie grossière se cachait possiblement une opportunité reelle de faire sauter le système U.E avec comme cause première la Grèce comme unique coupable, au regard de l’Histoire, du méfait accomplis… mais Tsipras a plié d’abord sous les menaces américaines et de ses nervis (FMI, BCE)… l’empire veille comme il veilla les rencontres fructueuses du « Papandréou, Berlusconi, deux chefs de gouvernement (qui) viennent de tomber. Nous sommes en temps de paix. Deux chefs de gouvernement viennent de tomber sous la pression internationale » dixit M. BAROIN dans son »journal de crise ». Merkel et les autres était sous le controle de leur maitre: Obama…

    L’U.E ne peut survivre sans harmonisation fiscale et l’Allemagne, qui le sait, aurait beaucoup à donner de son P.I.B pour soutenir les pays du sud… sacrifice impossible, il va de soi!.
    De fait, et face à ce qui semble inéluctable, l’Allemagne aurait toutes les bonnes raisons de faire sauter l’U.E… et sa dépendance vis à vis de Washington. L’Allemagne est une colonie impériale des USA depuis 1945, celle-ci a noyauté ses média et détient apparemment de nombreux rouages dans ses institutions, de plus elle a plus à gagner, économiquement, d’un rapprochement avec la Russie qu’avec les USA.

    Les décisions prises par Merkel et fortement soutenues par le grand patronat incestueux public/privé, de faire venir des millions d’immigrés, n’a qu’une conséquence logique absolue: celle de générer une onde de choc massive dans toute l’U.E et c’est avec, comme chant du cygne, la nécessaire rétribution, pour chaque pays membre, de cette manne providentielle que l’on achève Schengen…Ce sont là les premières mailles du détricotage européen. Bien sur tout cela n’est pas facile, les partenaires de la première heure et ses suivants ont tout à perdre à ne pas plier AUX injonctions teutonnes car ils ont misé leur carriere et leur train de vie sur le billot de la servitude zélée… celle de leur collaboration qui ne permet aucune réversibilité et qui autorise tous les extremes… l’idiotie en particulier avec le deshonneur comme légion accrochée en pins de collection.

    Il ne faut pas etre dupe, il s’agit clairement de se faire « harakiri » en poussant plus loins la logique « humanitaro-fraternelle » de la fédération comme principe dogmatique coagulateur, substrat de son ADN,revendiqué par la (twilight) zone europeenne… et ce, alors meme que ce choc ne peut que générer en retour une révolte des nationaux (déjà bien lotis depuis des décennies par ces vagues migratoires ininterrompues venues des anciennes colonies, et depuis élargies aux pays ruinés par la misère… la mondialisation dans toute sa splendeur).
    La montée des eurosceptiques, classés irrémédiablement comme « fascistes », oeuvre à la dislocation des nations, à la fois entre elles mais aussi au sein d’elles memes. La grande récession qui amorce son éclosion et qui nous mènera à la dépression… le temps qu’il n’en faut pour les média et les faiseurs de marchés de la nommer ainsi et nous aurons alors le terrain fertile d’une série en chaine d’émeutes voir, au pire, de guerres civiles.

    Ce que recherche l’Allemagne c’est la rupture consommée entre le monde d’avant et celui qui doit émerger, et nous devons en passer par le chaos général parce que au fond, au dessus du grand merdier, l’oligarchie trouvera toujours le moyen de subsister, s’enrichir et consolider son pouvoir… affranchis cette fois du maitre absolus: « l’oncle Sam ». Diviser, opposer, imposer… et s’imposer!.

    Il va de soi que tout ceci n’est qu’une théorie (pas si fumeuse?) qui n’attend que la réalité des expériences qui font le tissus de l’Histoire… et toute théorie n’étant qu’une croyance, elles ont ceci en commun de n’etre que des paris sur le reel qui lui est fondamentalement absolus et véridique en lui meme… alors, attendons de voir les prochains épisodes pour connaitre l’épilogue de cette crise aux multiples contractions utérines.

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