Art de la guerre monétaire et économique

POUR INFO : Le système bancaire européen est proche de l’effondrement (Mish)

Le système bancaire européen est proche de l’effondrement

Photo published for Banks are in the midst of an identity crisis. An exploration into the state of the banking businessBy Mish, www.24hgold.com

Les actions des banques européennes sont en baisse pour une deuxième journée consécutive suite à l’établissement d’un deuxième plan de sauvetage destiné à des banques italiennes, un jour seulement avant qu’un test de stress a montré que Monte dei Paschi deviendrait insolvable en cas de crise.

Les tests de stress publiés vendredi ont souligné le besoin en capital de Monte dei Paschi, son ratio de capitaux propres de catégorie 1 s’élevant à MOINS 2,44%.

Oubliez la possibilité de crise. Monte dei Paschi, la troisième plus grosse banque italienne et la plus ancienne banque du monde, est insolvable quel que soit le scénario.

ZeroHedge nous a fourni les détails du plan de refinancement aux 5 milliards d’euros de Monte dei Paschi, et la conclusion à en tirer n’est pas différente de celle des plans de refinancement passés : il ne pourra pas fonctionner.

Un investissement d’1,6 milliard d’euros sur la tranche mezzanine des actions de Monte dei Paschi grâce au fonds de refinancement aux 5 milliards d’euros Atlante (Atlas) suffirait soi-disant à remédier à 50 milliards d’euros de prêts non-performants.

Le système bancaire italien possède un total de 360 milliards de prêts non-performants, et Atlas est supposé remédier à l’intégralité du problème.

Le plan de refinancement de Monte dei Paschi affecte les actions bancaires

Voici l’extrait d’un article du Financial Times intitulé Monte dei Paschi Rescue Hits Bank Shares :

Les actions d’UniCredit, la plus grosse banque italienne en termes d’actifs, ont perdu 9% lundi après que les termes du plan de refinancement accordé à Monte dei Paschi di Siena ont suggéré que d’autres banques italiennes auront certainement besoin d’apports supplémentaires en capital.

Dans le cadre du plan de sauvetage, la banque de Toscane déplacera son portefeuille de prêts toxiques de 27,7 milliards d’euros vers un véhicule de sécurisation, à hauteur de 33 centimes par euro.

[J’ignore comment nous sommes passés de 50 à 27,7 milliards d’euros, mais ces deux chiffres ne cessent plus d’être mentionnés. Le FT a rapporté hier que « le plan de sauvetage a pour objectif d’aider Monte dei Paschi à surmonter ses problèmes de capital. »]

Les gens observent ce qui se passe, et se disent que les capitaux des autres banques domestiques jugées en sécurité devraient aussi gonfler, même si elles ont passé les tests de stress.

« Cette solution est adaptée à Monte et ne s’adresse pas au système dans son ensemble… la banque fera usage de l’ensemble du fonds Atlante », a expliqué Rahul Kalia, gestionnaire d’investissements chez Aberdeen Asset management.

[Je ne crois pas que ce plan remédie à quoi que ce soit, et le marché semble du même avis.]

Lorenzo Codogno, fondateur de LC Macro Advisors et ancien économiste en chef du Trésor italien, nous explique ceci : « Cette première opération a de fortes chances de faire rebondir le marché des prêts non-performants en Italie, ce qui sera très utile pour répondre à nos problèmes plus larges ». Selon lui, ce plan de refinancement pourrait être répliqué au travers du système bancaire du pays.

Jeu de confiance

#eu Le fonds Atlas de 5 milliards d’euros devrait régler 360 milliards d’euros de prêts non-performants.
Personne n’y croit. Les marchés non plus.

— Mike Shedlock (@MishGEA) 2 août 2016

La dette a en effet été réévaluée à la baisse, et davantage de dépréciations sont attendues.

Monte dei Paschi a perdu 16% aujourd’hui

Monte dei Paschi a perdu 99,72% depuis son record de mai 2007

Et ce déclin ne concerne pas que Monte dei Paschi. Et pas seulement les banques italiennes.

BNP Paribas / valeur quotidienne

Deutsche Bank / valeur quotidienne

Deutsche Bank / valeur mensuelle

Qu’en est-il de Commerzbank ?

1 mai 2016 : Commerzbank Looks to Build on Gains of Recent Years

25 juillet 2016 : Commerzbank Warns of Decline in Capital Position

A l’occasion d’une annonce non planifiée, la deuxième plus grosse banque d’Allemagne en termes d’actifs a annoncé que son ratio de capital propre de catégorie 1 – une mesure clé de santé financière – est passé de 12% à la fin mars à 11,5% à la fin juin.

Ce pourcentage reste supérieur aux exigences minimales des régulateurs – mais s’éloigne des 12% attendus par les analystes, ce qui explique cette annonce imprévue.

Commerzbank / valeur quotidienne

Commerzbank / valeur mensuelle

Une course jusqu’à zéro

Je suis heureux d’apprendre que Commerzbank semble se consolider suite à ses gains de ces dernières années…

Mais de quoi parle-t-on ici ? De ses gains dans le cadre de la course jusqu’à zéro ?

Dans ce cas, Commerzbank est devant Deutsche Bank, mais derrière Monte dei Paschi. Le plongeon final demandera des efforts considérables, et Monte dei Paschi reste pour le moment la gagnante la plus probable.

Je vous conseille de lire l’article du FT intitulé Vanishing Market Value of European Banks.

« La clé est ici de comprendre qu’il s’agit d’un problème de profitabilité et de solvabilité », a expliqué Hani Redha, gestionnaire de portefeuille chez PineBridge Investments, concernant les performances du secteur.

Je suis d’avis (et c’est aussi le cas du marché) que le système bancaire européen soit sur le point de s’effondrer.

Photo published for Italian, Spanish and German banks SAVAGED in key test of Europe's financial institutions

http://www.24hgold.com/francais/actualite-or-argent-le-systeme-bancaire-europeen-est-proche-de-l-effondrement.aspx?article=8865157996H11690&redirect=false&contributor=Mish.&mk=2

8 réponses »

  1. L’acharnement des anglo-saxons contre les banques européennes a quelque chose de pathétique. Ils sont parties prenantes dans un combat qu’ils semblenr ne pas comprendre, et même ne pas envisager.

    En fait ils ne soupconnent même pas que ce combat existe. Quelques observateurs américains, plus cultivés (et conservateurs) l’ont cependant perçu, Ils évitent d’aborder clairement ces questions et de les mettre en perspective. Donc je vais mettre les pieds dans le plat.

    Le système bancaire européen a besoin d’un sorte de TARP, ( Troubled Assets Relief Program) c’est à dire qu’il a besoin de se défaire d’une masse importante de créances non performantes. Il a besoin d’un dispositif qui permette la « defaisance ». Il faudrait qu’un tel dispositif soit mis en place afin de favoriser ce nettoyage des bilans des banques concernées. Ce nettoyage est vital pour remettre en route l’intermédiation, la création de crédit et donc relancer la croissance. Un TARP passe par la mise en place, en Europe, de l’équivalent du Trésor américain.

    Il faudrait l’audace d’un Paulson et Geithner réunis. Hélas, nous n’avons que des Schauble et sous Schauble ! Des Schauble et des Draghi incapables de visions stratégiques.

    L’Europe est incapable de prendre pareille décision car elle est divisée. Et c’est une division fondamentale, structurelle et culturelle. Tout ce qui débouche sur la solidarité fiscale est bloqué.

    Une partie de l’Europe est dite du « Sud », y compris la France, cette partie de l’Europe est ralliée aux délices de l’inflationnisme et de la monnaie fondante, considérée comme serve et simplement moyen de circulation. Une autre partie est orthodoxe, elle est unie autour des idées allemandes, idées de la Bundesbank laquelle est tout sauf inflationniste. La Buba croit aux vertus de l’orthodoxie, aux vertus de la monnaie saine, non trompesue et surtout non instrumentalisée. Monnaie honnête, de réserve et de reserve de valeur. La Buba croit aux vertus de la séparation du monétaire et du fiscal.

    LEurope du Sud n’est pas inflationniste par choix théorique comme le sont les anglo saxons, non, elle est inflationniste historiquement parce qu’elle est incapable de rigueur. La situation politique et sociale de l’Europe du Sud ne permet pas une gestion rigoureuse, honnête et donc orthodoxe. En Europe du sud, on mélange tout dasn un laxisme généralisé.

    Les Allemands le savent et ils espèrent, surtout Schauble, que par un corset politique européen il peut faire changer les pays du sud, Il est évident qu’il se trompe, la culture et les rapports sociaux font que l’Europe du sud ne choisit pas d’être inflationniste, elle subit simplemnt la dérive de son manque de courage et d’unité sociale. Mais Schauble y croit, il pense qu’en tordant le bras des européens du sud, il peut les faire changer, les forcer à s’aligner sur les normes Allemandes. schauble veut que qui casse paie.

    Ce qu’il faut comprendre, c’est que la situation du secteur bancaire Européen s’analyse comme un champ de bataille, s’analyse comme le lieu ou se déroule le bras de fer. Les solutions pour résoudre le problème bancaire existent et elles sont bien sur connues. Mais chut il ne faut pas le dire, il faut que le combat reste feutré, à fleurets mouchetés. En jouant avec le feu, en laissant la situations des banques se dégrader et en laissant chuter les cours de Bourse, en s’opposant par exemple aux solutions Italiennes, les Allemands font un chantage implicite, une partie de poker; elle se formule ainsi : nous accepterons les solutions de type anglo-saxon, inflationniste monétairement si vous prenez certains engagements en contrepartie. Et ces engagements sont des engagements de rigueur durable. On retouve le même schéma de pensée que dans le conflit avec la Grèce.

    Donc Le problème des banques euro, de l’Union Bancaire, de la mise en oeuvre de fonds de soutien, de la défaisance, et de recapitalisation etc, etc, ces problèmes sont bloqués non par eux mêmes intrinséquement, non ils sont bloqués tactiquement parce qu’ils sont instrumentalisés, ils font partie d’un donnant-donnant, d’une partie de poker.

    Les banques euros ne sont pas au bord du gouffre, seuls des anglo-saxons à courte vue peuvent le prétendre. Ces gens prêtent leur concours à un camp dans le cadre de combats qui les dépassent. Il n’y aura pas de Lehman européen! Les ressources existent, les solutions également, ce qui manque c’est l’accord, le consensus politique pour mettre en place les solutions.

    La question est déterminante pour l’avenir non seulement de la construction européenne, mais également pour son orientation future et encore plus pour l’ordre du monde.

    Grace aux Allemands, les anglo saxons ne font pas ce qu’ils veulent, il y a encore un frein, une alternative; car l’Allemagne c’est la statue du commandeur qui empêche d’inflater en rond et de passer à un autre régime monétaire que le régime mixte, panaché actuel. Derrière la question des banques euros, ce qui se profile c’est la conception de la monnaie, c’est la lutte entre les hégémonies et la lutte féroce entre d’un coté une forme de capitalisme fondé sur l’échange, la circulation, l’arbitrage, les écarts et de l’autre un capitalisme rhénan, de production, de fabrication.

    Ceux qui écrivent contre les banques euros, ceux qui tirent dessus pour les affaiblir sont, sans le savoir au service des anglo-saxons, au service de la monnaie inflationniste, au service de l’hegemon de la finance et au service de ….

    La position Allemande bloque les évolutions que souhaiteraient les anglo saxons vers une monnaie totalement serve, instrumentalisée qui n’a de valeur que par le rapport entre l’offre et la demande de monnaie, et surtout sans concurrence, sans référence , le vrai cours forcé obligatoire.

    Nous devons defendre nos banques et non pas les attaquer, elles font partie de nos libertés.

    • Et les banques europeennes sont plus proches de leur valeur intrinseque que les americaines ou chinoises

      Le probleme est qu’une instrumentalisation soit peut etre l’oeuvre de la CEBruxelles afin de consolider ses positions (crash 1907)

      les banques europeennes ne sont plus un pb en soit:
      ce ne sont pas des banques (mais des tresoreries municipales ou des centres des impots)
      elles ne sont pas europeennes

      ce dont nous avons besoin est une banque par exemple avec 10/20% de reserve OR dans ce qui lui sert de bilan et non pas d’oat de globalistes

  2. La droiture allemande est un mythe et l’ordre prussien a été tué par les Anglo saxons avec la réunification, l’euro dépendant du dollar a parachevé le tout…et a fini par mettre à mal le Pan Germanisme ou du moins l’idée que l’on s’en faisait…

    Quand on voit l’état du système bancaire allemand aussi bien public que privé on se dit que coté foutaise et forfaiture le pan germanisme et son ordo libéralité des choses n’a rien à envier au désordre et au bordel Anglo saxon.

    Décidément tout fout le camp, et l’orthodoxie n’est plus ce qu’elle était : les ortho sont devenus hétéros et les hétéros de vrais paradoxes…Question de genre sans doute
    Mais la finance islamique d’importation grâce à Dame tartine Merkel devrait régler tout ça et mettre enfin tout le monde d’accord ! Ainsi va le Monde…

    • Mon sentiment est que la fin du cash est liée à l’option « taux négatifs » et que cette option recule car elle détruit les systèmes bancaires.

      Les anglo saxons, maitres à penser du monde actuel sont réticents, il suffit de lire la dernière déclaration de Mark Carney de la Banque d’Angleterre vendredi ; « les taux négatifs ont des consequecnes négatives ».

      On s’achemine plus vers l’option « helicoper money », ce qui est moins mauvais pour les détenteurs de dépôts bancaires.

  3. Je vous remercie pour votre réponse
    J’imaginais un scénario « effondrement des monnaies »pour instaurer le « sans cash  »
    Trés Orwellien ..l’option helicopter money est en fait plus subtil pour asservir les peuples..!!!

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