Site icon Le blog A Lupus un regard hagard sur Lécocomics et ses finances

Presstitute : Je tolérerai une presse libre quand les journalistes ne le seront plus ! Sur le chemin.

Publicités

Le détention du capital n’est qu’un des aspects du problème des médias.

Un des aspects seulement car les propriétaires n’interviennent pas beaucoup dans les choix rédactionnels. C’est rarissime et en plus mal commode .

Le patron de la pub intervient plus sur les contenus rédactionnels car il est en général plus proche de la rédaction et de ses cadres.

Non, le propriétaire intervient au niveau du choix du directeur de la rédaction: il choisit quelqu’un qui lui convient quelqu’un qui correspond à son objectif . Le directeur de la rédaction sait ce que l’on attend de lui, il a intériorisé les demandes ouvertes ou implicites de son propriétaire. Il est là pour cela.

Personne ne dira par exemple que le directeur de la rédaction de Libération ou le chef du service politique de BFM est choisi pour ses compétences et sa déontologie, non il sont sélectionnés sur leur historique, sur leur profil, sur leur carnet d’adresse quelque fois;  sur leur capacité à « tenir » une rédaction et à lui faire respecter la ligne du média . La ligne et les intérêts du média.

Le directeur de la rédaction choisit les journalistes qui lui conviennent c’est à dire ceux qui vont aller dans son sens et si il y a des anciens récalcitrants, il se débrouille pour les mettre sur la touche et ne pas leur donner de sujet intéressant ou sensible. Il y a dans ce métier beaucoup de gens au placard!

La manipulation prend de multiples formes avec le choix des sujets, leur   hiérarchisation , la titraille, la place dans le journal , le nombre de signes, le placement dans la page, l’appel ou non en ‘une’  etc.

Tout est manipulé et manipulable. Et on peut parfaitement être totalement biaisé et donner l’impression d’être objectif, c’était le secret de fabrication du journal  Le  Monde quand il avait de grands journalistes et avant qu’il ne sombre dans la m…e.

J’aime rappeler cette affirmation cynique: « je tolererai une presse libre quand les journalistes ne le seront plus ». J’aime parce que c’est ce qui se passe concrètement en France, à notre époque.

Ce n’est pas tant que les journaux ne sont pas libres, non c’est que les journalistes eux ne le sont pas:

  • -incompétence qui ne donne pas les moyens de résister aux intoxications
  • chômage et déqualification car le métier est le dépottoir de certains diplômés inutiles ailleurs
  • -vocation incertaine avec l’illusion que savoir écrire ou parler est la clef du bon journalisme
  • vénalité pour des déjeuners, des voyages, des honneurs sous forme d’invitations ou accréditations
  • -dépendance structurelle à l’égard des sources qui font de vous des larbins privilégiés

Le fait que les médias ne soient pas très rentables et  soient endettés, bref qu’ils n’aient pas les moyens de leur indépendance est un élément à notre sens déterminant.

Regardez la déchéance du journal Le Monde!  Quand vous avez besoin d’une banque ou d’un grand annonceur ou d’une grande centrale d’achat d’espace pour faire les fin de mois, alors vous êtes serf . Et souvent , c’est le pire, content de l’être.

BRUNO BERTEZ

EN BANDE SON : 

Quitter la version mobile