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Les races humaines, un débat scientifique clos?

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Je me suis rendu il y a quelques jours à la conférence organisée par Humanist UK au sujet du retour du racisme scientifique avec pour invité d’honneur Adam Rutherford, un généticien d’envergure internationale à qui la BBC offre une émission hebdomadaire. Le moins que l’on puisse dire est que j’en sors seulement partiellement satisfait.

La responsabilité des scientifiques dans ce retour du racisme

L’intervention commençait sur des points avec lesquels je suis d’accord : la responsabilité des scientifiques et le contexte sociopolitique actuel propice à voir fleurir le racisme. Les scientifiques sont, pour moi, responsables à double titre. D’une part, par la production de leurs travaux sur lesquels s’appuient le retour de ce racisme scientifique et d’autre part par un certain double discours semblant aller à l’encontre de leur recherche. Et cette intervention ne dérogea pas à la règle. Les premiers instants étaient riches en promesses puisqu’Adam Rutherford nous dévoilait le nom de son prochain livre “How to argue with a racist”, ce qui laissait présager que la suite nous donnerait des arguments irréfutables, contre la notion de « race » d’un point de vue scientifique.

Pourtant, au delà de quelques interventions intéressantes, la lecture ne présentait pas d’intérêts majeurs pour quiconque avait déjà lu ses livres et suit son activité. Pire encore, elle a presque uniquement tourné autour du racisme, et comment des bananes sont jetées sur des footballeurs noirs plus que sur la validité ou non du concept de « race » d’un point de vue scientifique. On retiendra cependant qu’Adam Rutherford dit que c’est extrêmement contre productif de dire que “Les races n’existent pas”… mais seulement parce que ça revient à nier l’expérience que des gens racisés peuvent avoir dans leurs interactions sociales. Puis il déroula en quoi on ne peut pas parler de races telles que les grandes figures du 18ème et 19ème les voyaient ou telles que les Gogols88 se filmant en train de boire du lait pour montrer leur tolérance au lactose les voient aujourd’hui… ses blagues font mouches mais ce sont des cibles faciles ! Des scientifiques morts dont la vision erronée de la race résultait d’un manque de connaissance, des idiots contemporains se retrouvant sur des forums edgy avec la même vision erronée… Mais pas un seul mot sur David Reich, ce généticien s’étant illustré par une sortie remarquée dans le New York Times l’an dernier, appelant à la nécessité de reconnaître la notion de « races » face à l’ampleur des différences génétiques observées. Il le connait pourtant à coup sûr, puisque dans son livre paru en 2016, il le mentionne à plusieurs reprises et n’hésite pas à dire que ses recherches sont essentielles dans la narration de son propre livre.

C’est bien là la source de mon insatisfaction car c’est le seul débat d’idées qui m’intéressait. J’aurais voulu connaître le point de vue d’Adam Rutherford sur les positions controversées de David Reich qui ne s’appuient en rien sur des visions obsolètes ou partielles de la race comme la pigmentation de la peau (Carl Von Linné, Voltaire, Thomas Huxley…) ou la cranométrie (Carleton Coon, Johann Blumenbach…). David Reich est une des rares personnes au monde disposant d’un laboratoire permettant d’étudier l’ADN ancien. Il est donc une des personnes les mieux informées à ce jour sur le sujet des différences génétiques, et il dit ceci :

Il n’est simplement plus possible d’ignorer les différences génétiques moyennes entre les ‘races’

Il choisit d’utiliser le mot « race » alors même que dans son livre, pour la même phrase, il utilisait le mot « population ». Cette sortie lui valut le soutien de certains conservateurs et des réactions mitigées de la part généticiens qui le conduisirent à préciser ses positions dans un second article intitulé « How to talk about « Race » and Genetics » qui déclencha une levée de boucliers de la part d’acteurs des Sciences-Sociales qui publièrent un article co-signé intitulé « How not to talk about Race and Genetics ».

De l’anti-racisme à sa mise en doute

Pour que vous compreniez bien d’où je parle, j’ai grandi dans des milieux non-racistes, voire anti-racistes, que ce soit à l’école, en famille comme dans les associations sportives. Ma vision du monde a été largement formée par des programmes télés comme la série “H” avec Jamel, et Éric et Ramzy et tous les soirs j’écoutais Difoul sur Skyrock qui ne manquait pas de mettre en avant le bon copain “Momo”, steward au Parc des Princes, et faisait des « doubles appels » (cela consiste à appeler deux personnes en même temps et les faire converser entre elles. Chacune pensant que c’est qui l’autre qui a appelé) ridiculisant les bonnes familles de “Fronce”. Autrement dit, pour moi, le cool, c’était l’anti-racisme. Plus tard j’ai travaillé dans le milieu du digital, ce qui m’a conduit à San Francisco afin de participer à un projet pour Google, puis aujourd’hui à Londres où j’évolue dans des sphères où la justice sociale dicte la bonne conduite. Pas vraiment le parcours d’un fieffé raciste endoctriné dès l’enfance… toutes les constructions sociales auxquelles j’ai été exposé étaient anti-racistes et j’étais moi-même anti-raciste et niais la notion de « race ». Une position qu’il m’est aujourd’hui difficile de maintenir avec la foi d’antan.

Je suis un amateur de science en tout genre dont la génétique, avec un bon esprit logique mais ne suis en aucun cas scientifique. Je n’exclus donc pas la possibilité d’avoir tout simplement mal interprété les mots des scientifiques et serais ravi de faire amende honorable si l’on me pointe mes erreurs. Je devrais être de la plus grande facilité à convaincre pour les scientifiques, percevant ces derniers comme des personnes tirant l’humanité vers le haut dont les travaux m’inspirent le plus profond respect. Je valorise la méthode scientifique et suis plutôt imperméable aux superstitions, croyances et romantismes en tout genre. Je n’ai pas non plus lu les livres souvent cités par les suprématistes blancs comme The Bell Curve de Charles Murray dont je connais toutefois le principal du contenu. J’ai, en revanche, lu le best seller de Nicholas Wade, A troublesome inheritance, et en ai compris les limites grâce aux contre-arguments formulés à son encontre, notamment par Adam Rutherford dans The Guardian. J’entends aussi les reproches adressés à James Watson pour les propos qu’il a tenu en off qui relèvent plus de l’intuition que de la méthode scientifique, par exemple sur la supposée conformité des Chinois due à une sélection artificielle datant de la Chine ancienne… Que ce soit vrai ou pas, nous ne disposons pas de données scientifiques suffisamment solides pour l’affirmer. Pour sa défense, il est extrêmement difficile de collecter les données nécessaires pour valider ses propos, tant l’orthodoxie sclérose la recherche sur ce sujet.

Parler d’orthodoxie est un euphémisme. La simple façon par laquelle les études sont validées collectivement l’encourage, mais il vient s’ajouter sur ce sujet particulier l’injonction morale. Par exemple, la scientifique politique Jacqueline Stevens, auteur du blog « State Without Nations », a suggéré que toute recherche et même les emails échangés, faisant référence à des potentielles différences entre groupes humains telles que les races, ethnies et nationalités, devraient être bannis.

Je n’en suis pas pour autant prompt à me jeter sur toutes les voix discordante à l’orthodoxie. Tout comme David Reich qui le démontre assez bien dans son livre “Who we are and how we got there” où il démontre en quoi certains propos de Nicholas Wade et James Watson prennent des largesses avec la méthode scientifique. Il n’en reste pas moins qu’il défend, lui aussi, une notion revisitée de « races » à la lumière de nouvelles connaissances génétiques dont il est à la pointe.

Comme vous l’aurez compris, je ne suis pas un expert, et le but de l’article n’est donc pas de trancher la question de l’existence ou non des races humaines mais de traiter la question suivante: “Quels sont les arguments principaux des scientifiques opposés au concept de « race »? et pourquoi, en l’état, ils peinent à convaincre des gens comme moi face à ceux de David Reich”.

Qu’entend-t-on par « Race »?

Il convient d’abord de définir ce que l’on entend par « race ». La notion de « race » a recouvert différents sens au cours de l’Histoire. Si au début, le mot « race » semblait plutôt définir un groupe de personnes usant d’une langue commune, il a par la suite renvoyé à l’appartenance nationale avant de commencer à définir une catégorisation du vivant sur la base du phénotype à partir du 17ème siècle, lorsque les scientifiques naturalistes se sont mis en quête de tout classer. Une vision un peu plus marginale est celle de Charles Peguy, qui parle de “Race française” pour évoquer l’union d’un peuple avec une idée qu’il fait sienne et souhaite conserver. Il n’était pas rare non plus de parler de « race » pour évoquer la lignée, comme lorsqu’on parle de la « race des seigneurs” par exemple. C’est ce dernier sens qu’elle prend sous la plume de Nietzsche lorsqu’il dit :

« La beauté n’est pas un accident. – La beauté d’une race, d’une famille, sa grâce, sa perfection dans tous les gestes est acquise péniblement : elle est, comme le génie, le résultat final du travail accumulé des générations. »

Je parlerai de la « race » ici, comme suit. La « race » est la résultante de l’acquisition d’allèles plus ou moins communs à une population donnée, héritées d’ancêtres communs, qui permettent de la distinguer des autres. On pourrait classer ces allèles en trois types :

  1. Des mutations spécifiques à une population, apparues au hasard mais fixées par la double sélection culturelle et environnementale, comme la capacité des Européens à boire du lait à l’âge adulte
  2. Des différences de fréquence moyenne d’allèles communs comme 5HTT dont la variante longue domine en Europe (80 à 60%) et la variante courte en Asie (80%).
  3. Des introgressions avec d’autres espèces qui introduisent des allèles inédits. Les non-africains ont par exemple des gènes hérités de l’hybridation avec l’Homme de Néandertal que les Africains n’ont pas.

Quels sont les arguments contre cette notion de « race »? 

Argument 1- « La race est une catégorisation humaine, donc une construction sociale, qui repose sur des attributs physiques récents et superficiels. »

La tendance actuelle est plutôt de voir la « race » uniquement comme une construction sociale n’étant pas intrinsèque à l’individu mais plutôt une identité créée de toute pièce et souvent par les groupes dominants pour légitimer une prétendue supériorité.

Une construction sociale?

C’est l’argument employé par Evelyne Heyer dans son livre « On vient vraiment tous d’Afrique? », où elle reconnait la nécessité de catégoriser le vivant sans qu’un tel procédé relève forcément du racisme tout en demeurant toutefois une construction sociale. Elle dit :

« Il faut un effort de réflexion pour comprendre que les catégories que l’on applique aux humains ne sont pas « naturelles » mais construites par la société dans laquelle on vit. Les catégories prédominantes varient selon les sociétés : Elles peuvent avoir un fondement social, culturel ou religieux. Elles varient également selon les époques ».

Cependant, par là-même, elle sort du domaine purement biologique pour traiter cette question en l’élargissant aux domaines du social et du religieux. Je suis d’accord pour dire qu’in fine, catégoriser les choses et les humains relève d’une construction sociale puisque c’est le résultat d’un travail d’abstraction fourni par l’esprit humain dans le but de pouvoir appréhender le monde dans sa complexité..

Une construction sociale qui s’appuie sur une base biologique

Les constructions sociales restent cependant la forme principale d’interaction que des humains peuvent avoir. Plus encore, il parait délicat d’affirmer dans le cas des « races » que ces constructions ne reposent en rien sur des notions biologiques. Dalton Conley, qui est passé d’une position de « sociologue de gauche » anti-raciste à une autre plus nuancée en étudiant la génétique, a posé cette question à Alondra Nelson, professeur en sociologie et études du genre et présidente du conseil de recherche des sciences sociales.

“Dalton Conley : Peut-on encore affirmer le mantra que la race est une catégorie sociale qui n’a pas de fondements biologiques? Ou est-ce que ces nouvelles avancées technologiques en matière de test de l’ADN mitochondriale sur les chromosomes Y et X nous préparent à mettre en doute la supposition que la race est seulement une construction sociale?

Alondra Nelson : Je pense que les dernières avancées en génétique, et la façon dont elles se manifestent en termes de généalogie, nous forcent à reconsidérer que la race est seulement une construction sociale ou une catégorie sociale. […] Je pense pouvoir dire aujourd’hui que la race est toujours une construction sociale mais je pense que ce que les scientifiques ont mal fait durant les vingt dernières années, c’est de voir en quoi la biologie fait partie de ce processus »

Alondra Nelson, ne va pas plus loin que ces propos et elle figurera même sur une lettre ouverte s’opposant aux vues de David Reich sur la race, laquelle récoltera 67 signataires issus du monde scientifique.

“In short, there is a difference between finding genetic differences between individuals and constructing genetic differences across groups by making conscious choices about which types of group matter for your purposes.”

— Alondra Nelson (@alondra)

Parmi ces signataires, on retrouve des docteurs en études de genres, des experts en études de décolonisation ou en African-American studies… mais presqu’aucun généticien. C’est pourquoi, je reste du côté de David Reich, car il fait partie de la poignée de personnes dans le monde disposant d’un laboratoire pour analyser l’ADN ancien.

Comment la génétique nous permet-elle de classer les humains en groupes?

Dès lors, on peut se demander quelles sont les avancées technologiques susceptibles de nous permettre d’identifier la base biologique conduisant l’Humain à créer de telles catégories.

Pendant longtemps, la couleur de peau et la taille des crânes furent les critères prédominant pour segmenter les êtres humains. De nombreux scientifiques se sont penchés sur la question, identifiant entre 1 et 63 races. Je retiendrai trois exemples. Carl Von Linné classa les races en 4 grand groupes différents sur la base de la pigmentation; Europeanus, Americanus, Africanus et Asiaticus (et un bonus qu’il appela « monstrosus »). Johann Blumenbach classa les humains en cinq groupes en s’appuyant sur l’étude des crânes; Caucasiens, Mongoliens, Malays, Américains et Ethiopiens. Enfin Thomas Huxley identifia trois grands groupes subdivisés en 11 sous groupes sur une base phénotypique et anatomique; Négroïdes, Caucasoïdes, et Mongoloïdes.

Carte des principales variations de l’humanité par Thomas Huxley, 1870

Toutes ces interprétations se limitent à l’observation de critères liés au phénotype. Or, on sait aujourd’hui qu’une part assez faible de gènes codent le phénotype des individus. La couleur de la peau, par exemple, est la résultante de seulement 10 gènes différents. Dès lors, des phénotypes différents ne suffisaient pas à définir des groupes humains différents sur une base scientifique solide.

Les caractéristiques de la diversité humaine naturelle utilisées pour définir de larges catégories sociales de races, telles que Noire, Asiatique ou Blanche, se basent essentiellement sur la pigmentation de la peau, les traits morphologiques ou la texture des cheveux et sont toutes codées biologiquement.
Or, lorsque l’on observe les génomes complets de personnes du monde entier, ces différences représentent une fraction infime des différences entre les peuples.

La révolution vint de la capacité à voir les choses à une échelle moléculaire en se penchant sur les gènes et l’ADN, la cause, plutôt que sur le phénotype, la conséquence. Cela fut rendu possible par le travail de Luigi-Cavalli Sforza qui en 1991, avec l’aide de centaines de scientifiques tout autour du globe, collecta des centaines de milliers de génomes d’individus du monde entier dans le cadre du Human Genome Diversity Project.

Imaginez l’ADN comme un moyen de stocker des données, les données contenues étant des informations biologiques. Notre génome est composé de 3 milliards de bases, des lettres de codes individuels, soit 20 000 gènes. Ce projet permit de mettre en avant que sur ces 3 milliards de bases, deux individus issus d’une même population vont en avoir en moyenne 3 millions différentes. Aussi, deux individus issus de deux populations différentes vont avoir en moyenne entre 150 000 et 200 000 bases différentes en plus, soit entre 5% et 6.6% de plus.

David Reich donne lui une façon différente de comparer deux populations qui se veut plus précise. Selon lui, la meilleure façon de mesurer la similarité génétique de deux groupes humains est de prendre le carré de la différence de fréquences de mutation entre elles, puis de faire la moyenne sur des milliers de mutations indépendantes au sein du génome. Avec cette méthode, deux individus issus de populations européennes différentes sont sept fois plus similaires qu’un européen comparée à un Asiatique de l’est.

À partir de quel degré de différence devrait-on considérer qu’on a affaire à des « races »? Un raciste se satisfera du minimum, un anti-spéciste ne saurait être satisfait du maximum. Dans le cas présent, afin de savoir s’il est possible d’attribuer une base biologique à la construction sociale de la « race », il me semble que la simple possibilité de pouvoir assigner un génome à un groupe ou à différents pourcentages de plusieurs groupes différents suffit à mettre en évidence qu’une catégorisation du vivant humain est possible.

Carte de la diversité génétique générée numériquement par Luigi Cavalli-Sforza, et al, 1994

En 2002, Noah Rosenberg et son équipe analysèrent le génome de plus de 1000 personnes venant du monde entier. Pour expliquer simplement, ils ont uploadé les séquences génétiques des individus dans un programme informatique leur permettant de séparer les génomes en un nombre de groupes prédéfinis. En choisissant de séparer les séquences en 2 groupes, on obtient d’un côté un groupe composé des Européens, des Africains et des Moyen-Orientaux et dans le second les Asiatiques de l’est. En choisissant 5 groupes, on obtient une vision assez proche de celles de Linné et Blumenbach qui reposait sur la simple observation. En passant à 6 groupes, un nouveau groupe inattendu apparaît, le peuple kalash, vivant au Pakistan dont les traditions le rende extrêmement endogame.

Séquençage du génome humain réparti en 2,3,4,5,et 6 groupes par Noah Rosenberg
Carte du séquençage du génome humain en 6 groupes

Pour Adam Rutherford, le fait qu’on trouve les kalashs en sixième groupe distinct est un argument majeur contre le concept de « race », mais une fois de plus cet argument peine à me convaincre. À tout le moins, cela démontre la capacité à générer des groupes sur une base biologique. 

Cette catégorisation semble non seulement reposer sur des données biologiques viables, mais elle a en plus des applications tangibles dans la réalité. Sur un plan médical, il est important de tenir compte de l’ethnicité des patients dont l’origine peut leur conférer des prédispositions à certaines maladies. Dans un article de 2002 paru dans le New-York Times, Sally Satel, psychiatre américaine, écrivait :

Dans la pratique de la médecine, je ne suis pas daltonienne. Je prends toujours en considération la race (ethnicité) de mon patient. Comme beaucoup de mes collègues. Nous le faisons parce que certaines maladies et réponses aux traitements se regroupent par ethnicités. Reconnaître ces patterns peut nous aider à diagnostiquer les maladies de façon plus efficace et prescrire les médicaments les plus adaptés. Dans la pratique de la médecine, les stéréotypes marchent souvent.

Une fois ces groupes identifiés, l’argument majeur pour les discréditer est de dire que, pour la majorité des traits observés, il y a plus de différences au sein d’une même population, qu’entre deux populations distinctes.

Argument 2 – « Il y a plus de différences entre deux individus à l’intérieur d’une même race qu’entre les différentes races »

Une affirmation formulée par Lewontin dans un papier datant de 1972 intitulé « The Apportionment of Human Diversity » visant à démontrer en quoi la séparation taxonomique des êtres humains en « races » était invalide en s’appuyant sur les variations de type de protéines dans le sang. Il sépara les sujets analysés en 7 groupes, West-Eurasians, Africans, East-Asians, South-Asians, Native Americans, Oceanians et Indigeneous Austalians. Il mit en avant que 85% de variation des types de protéines étaient présentes à l’intérieur des populations données et seulement 15% de variation entre les populations. Il conclut que « les races et les populations sont remarquablement similaires les unes des autres » et que la majeure partie des variations observées se trouvaient à l’échelle individuelle et non à l’échelle de groupe. Dès lors, la classification en race des humains n’aurait alors aucune valeur et serait un poids pour les relations humaines au sein de la société. Un consensus s’installa alors sur la base des résultats de cette étude voulant qu’il était impossible d’établir une classification biologique des races. L’étude de Lewontin mettait en avant que l’ensemble des traits étudiés s’entrecoupaient tellement entre individus de différentes races qu’il était impossible de définir des marqueurs permettant de séparer les individus ne serait-ce qu’en deux groupes différents. Cependant ce consensus a évolué depuis.

En 2003, il fit l’objet d’une réponse intitulée « The Fallacy of Lewontin » par A.W.F. Edwards qui démontra qu’en choisissant les bons marqueurs, on peut tout à fait identifier des groupes homogènes qui correspondent à des taxonomies qu’on pourrait tout à fait appeler des populations ou des « races ». Adam Rutherford, lui-même, reconnait que les deux papiers sont valides à certains niveaux. Pour la grande majorité des traits observés, il existe effectivement une plus grande diversité au sein même des populations qu’entre les différentes « races ». Cela signifie qu’il existe au sein de chaque population des individus possédant des valeurs extrêmement hautes ou extrêmement basses de la majorité des traits. Mais ça ne saurait exclure l’existence d’une différence de moyenne de ces mêmes traits lorsqu’on les compare entre deux populations données.

David Reich mentionne dans son livre « Who we are and how we got there » que l’on observe déjà des différences physiques claires comme la taille, la taille des têtes des bébés et les bassins des mères (qui sont sûrement corrélés) ou la couleur de peau qui sont codées par un nombre restreint de gènes. Il ajoute qu’il est tentant d’affirmer qu’en revanche il ne saurait y avoir de différences génétiques ayant un effet sur les capacités cognitives afin de satisfaire le politiquement correct. Il évoque ensuite une étude menée par Daniel Benjamin qui a mis en avant un ensemble de 74 gènes ayant une corrélation statistiquement significative avec le niveau d’étude. Il conclut enfin en disant que le dernier argument qu’ont les personnes niant ces différences est de dire que s’il existe des différences, elles doivent être ténues car notre ancêtre récent est bien trop proche. Ce qui nous conduit à l’argument suivant. 

Argument 3 – Notre ancêtre commun est trop récent pour pouvoir parler de races

Dans son livre « A brief history of everyone who ever lived« , Adam Rutherford propose une carte mettant en avant les moments clefs des migrations qui ont vu Homo Sapiens se séparer en différents groupes majeurs.

Carte de la migration d’Homo sapiens « out of Africa »

On observe une première séparation entre Subsahariens et non Subsahariens il y a environ 200 000 ans, puis Homo sapiens s’est aventuré hors d’Afrique il y a environ 100 000 ans avant de coloniser le monde entier. En longeant les côtes de l’Asie, il atteint l’Australie il y a environ 50 000 ans, puis la Chine et l’Europe où il croisera Neandertal il y a environ 40 000 ans. La colonisation de l’Amérique se fit un peu plus tardivement, il y a environ 15 000 ans, par des populations de Sibérie méridionales via le détroit de Bering.

D’après Évelyne Heyer, ces dates sont beaucoup trop courtes pour permettre à Homo Sapiens d’avoir évolué en différentes races. Elle affirme que les différences génétiques entre les races de chiens sont 6 fois plus grandes qu’au sein de l’espèce humaine. En prenant deux chiens au hasard provenant de deux races différentes, il y aurait 30% de différences entre eux dues aux différences observées entre les races. Pour les humains, on en trouve 5%. Selon elle, il faudrait 400 000 ans pour obtenir une différence aussi nette que les races de chiens via la sélection naturelle. Or, notre espèce n’a que 300 000 ans.

Cependant, toujours dans son livre « Who we are and how we got there« , David Reich met en évidence qu’il a suffit de 2000 ans pour que certaines mutations génétiques, comme la taille du crâne des bébés, se répandent à l’ensemble d’une population. Dès lors, comment penser que l’échelle de temps en présence remontant jusqu’à 200 000 ans, ne puisse pas permettre l’apparition de mutations majeures permettant de parler de groupes suffisamment différents pour les classer en « races », même si ses différences s’avèrent inférieures à celles observées sur les chiens?

Si les scientifiques acceptent cette assertion, beaucoup rétorqueront que peu importe que notre ancêtre commun soit suffisamment éloigné, le concept de « race » demande des groupes figés, et ce n’est pas le cas.

Argument 4 – « Le concept de race suppose un groupe figé alors qu’il n’y a pas d’essence blanche ou noire. L’humanité est un continuum et on ne désigne pas quelqu’un comme noir de façon homogène suivant les cultures »

En d’autres termes, même s’il y a effectivement des individus formant des populations avec des différences génétiques prononcées, il n’en reste pas moins que les « races » n’existeraient pas car cela sous-entend des « boites » fermées qui n’existent pas et une essentialisation, une pureté, qui n’existent pas non plus.

Une fois de plus, cet argument s’adresse à des gogols88 qui veulent défendre une pureté de la « race » et ont donc une vision erronée de cette dernière. Évacuons d’emblée les termes « blancs » et « noirs » ou autres qualificatifs basés sur la couleur de peau. Parler de « noirs » n’a aucune valeur d’un point de vue scientifique. « Africain », bien que déjà plus précis, a une utilité assez limitée également car on observe une grande diversité génétique au sein de l’Afrique. Par habitude et pour simplifier les choses, on parle souvent de « noirs » comme quand Evelyne Heyer dit « On vient tous d’Afrique et on était tous noirs » alors que parler de « noirs », à cette époque, n’a pas de sens. Il est aisé de briser le concept de « noirs » en mettant en avant qu’un Éthiopien est extrêmement différent d’un Soudanais.

Il y a davantage de diversité génétique au sein même du continent africain, par exemple, que dans le reste du monde entier. Si vous prenez un Éthiopien et un Soudanais, leur différence génétique risque d’être plus importante qu’avec n’importe quelle autre personne de la planète !

De manière générale, on observe une diversité bien plus grande en Afrique qu’ailleurs. Certaines tribus ont été isolées sur une durée quatre fois plus longue qu’ailleurs. Cependant, ça n’est pas suffisant pour évacuer le concept de « race ». l’Histoire de l’Afrique est marquée par 4 grandes expansions, toutes marquées par l’extension du langage qui les accompagnent. Une des expansion majeure est celle des bantous qui a commencé il y a 4000 ans. Partant de la frontière entre le Nigéria et le Cameroun d’aujourd’hui, ils s’étendirent vers l’est jusqu’au lac Victoria. Puis, il y a environ 1700 ans, ils se dirigèrent vers le sud pour atteindre l’Afrique du Sud.

Expansions bantous

La conséquence de cela est qu’aujourd’hui, la grande majorité des peuples de l’ouest, est et sud de l’Afrique parlent des dérivés du langage Bantous. Mais ces peuples sont aussi similaires génétiquement. La fréquence de mutations entre des individus vivant aujourd’hui au Nigeria et en Zambie est plus faible que celle observée entre des Allemands et des Italiens, malgré une distance plus importante entre ces pays.

Pour ce qui est de l’Éthiopie, le génome d’un squelette vieux de 45 000 ans a été extrait. Son génome est extrêmement proche de celui d’individus vivant en Éthiopie aujourd’hui appartenant à la population des Aris. Les Aris font partie de ces populations qui se sont peu mélangées en raison d’une culture contraignante ne favorisant pas les mariages exogames, y comprit au sein même de ce peuple où existent des castes qui ne se mélangent pas. Il est donc non seulement possible d’expliquer l’origine de cette large différence observée entre un bantou et un Sénégalais, mais on voit en plus que ces groupes sont un peu plus figés qu’on ne le pense et que, s’il est délicat de les classer dans un groupe général nommé « Noirs » ou « Africains », on peut néanmoins définir des groupes.

Qu’en est-il des Européens? De la même façon, on sait aujourd’hui que les Européens sont issus du mélange de trois peuples différents, et qu’il n’y a donc pas de pureté raciale. Des chasseurs-cueilleurs arrivés d’Afrique il y a 40 000 ans, des agriculteurs venus des plaines d’Anatolie il y a 9000 ans et d’un peuple nomade venu de la steppe pontique il y a 5000 ans, les Yamnayas, à qui nous avons dédié un article, qui sont eux mêmes un peuple mixte. Il apparaît donc clairement que la « race » n’est pas quelque chose de figé. En l’occurrence, la rencontre de ces trois peuples donna les Européens modernes, au sujet desquels David Reich dit qu’ils sont « homogènes, de la façade atlantique de l’Europe jusqu’aux steppes d’Asie Centrale ».

Une autre façon de voir les choses est d’évoquer l’ISO point des populations. Vous l’ignorez peut-être, mais tous les Européens descendent de Charlemagne et notre plus récent ancêtre commun était vivant il y a 600 ans, ce qui serait notre ISO point. C’est du moins le résultat d’un calcul statistique réalisé par Chang JT qui veut que les lignées des Européens se croisent vers cette époque. Pour expliquer cela simplement, la poignée d’Européens qui vivaient au Moyen-Âge est à l’origine du génome de tous les Européens modernes. Tout le monde a deux parents (pour l’instant), qui ont chacun deux parents et ainsi de suite… au final, nous serions censés avoir au bout de la vingtième génération 1 048 576 ancêtres et au bout de la trente-troisième plus d’un milliard. Seul problème il n’y avait pas autant d’Européens vivant à cette époque. Nécessairement, un même ancêtre occupe plusieurs places différentes dans notre arbre généalogique. On dit que l’arbre « collapse », que l’on pourrait traduire par « se plie sur lui même ». Graham Coop a aussi réalisé ces calculs et les illustre plutôt bien. Dans l’exemple suivant, il représente l’arbre généalogique d’une personne au sein d’une population stable fictive de 100 000 personnes. Chaque cercle met en avant une personne occupant plus d’une position dans l’arbre généalogique.

Arbre généalogique fictif d’une personne vivant au sein d’une population stable de 100 000 personnes mettant en avant , par Graham Coop

Dans ce second schéma, Graham Coop considère deux personnes de cette même population fictive de 100 000 personnes et met en avant leurs ancêtres communs représentés par des cercles.

Arbres généalogiques de deux personnes fictives évoluant dans une population de 100 000 personnes mettant en avant leurs ancêtres communs, par Graham Coop

C’est en appliquant ce principe à la population européenne que Chang JT trouva qu’il était statistiquement probable que nos lignées se croisent il y a environ 600 ans et que nous descendons tous de Charlemagne, et toutes les autres grandes figures de ce temps. Est-ce que cela veut dire qu’on possède tous des gènes de Charlemagne? Pas sûr, car notre génome n’est pas constitué de l’intégralité des gènes de nos ancêtres, comme l’explique Graham Coop.

Part de notre génome hérité de nos ancêtres suivant leur position dans la lignée

Au delà du fait que nous héritons de gènes et en laissons de côté, on retrouve ici le concept de lignage qui est inhérent à celui de « race ». Une fois de plus, je peux me tromper et tout comprendre de travers, mais parler de « race » pour définir un groupe de personnes homogène partageant une lignée commune récente, telle que celle des Européens, me semble approprié.

Vient alors la question des contours. Quand bien même on obtient un groupe plus ou moins homogène, il serait toujours en contact avec d’autres populations des extrémités qui, en se mélangeant, donne un continuum.

Composition génétique moyenne des individus issus de différentes zones géographique européennes, par David Reich

En 1942, Ashley Montagu disait « There are no races, there are only clines », faisant ainsi directement référence à un continuum avec des individus aussi proches génétiquement qu’ils le sont géographiquement et inversement. Les différences génétiques seraient simplement de subtiles variations d’un peuple à l’autre vivant à proximité. Il est effectivement délicat de classer les gens dans des boites avec des bords absolus. On peut imaginer cela comme un arc-en-ciel où les couleurs passent de l’une à l’autre avec un dégradé. Pour autant, cela ne nous empêche pas de parler de rouge, bleu, jaune etc. Dès lors, je ne vois pas en quoi cet argument pourrait empêcherait d’évoquer les humains en suivant une approche similaire. De plus, cette vision de subtiles variations génétiques s’étendant sur l’ensemble du globe ne seraient possible que si il n’y avait pas de peuples s’étant accaparé des zones géographiques immenses. Hors, comme nous l’avons vu, les expansions yamanayas et Bantous viennent contrecarrer cette vision des choses. 

Argument 5 – Le mot « race » est chargé sémantiquement

Lors d’un meeting au Cold Spring Harbor Laboratory, le journaliste Nicholas Wade affirmait que le mot « race » était un mot parfaitement approprié pour signifier l’ascendance génétique partagée par une population donnée.

« Maintenant ce n’est qu’une question de sémantique » est une phrase qui signale souvent un consensus imminent lors de débat amicaux entre membres de ma profession. Mais quand on parle publiquement de race, le langage compte.

Evelyne Heyer pense de son côté que les mots acquièrent un sens de par la façon dont ils ont été utilisés dans le passé et que le mot « race » ne serait pas approprié car fortement chargé sémantiquement. Elle évoque la hiérarchisation et l’essentialisation.

David Reich penche du côté d’Évelyne Heyer et appelle la communauté scientifique à trouver un nom approprié pour parler des différences qu’on observe entre populations. C’est pour lui la seule façon de sortir de ce débat sans fin entre les fous de la race qui en ont une vision erronée et les anti-racistes qui s’emploient à minimiser, ou tout simplement nier, toute différence.

Cet argument est effectivement valable à mes yeux. La sémantique est importante à mon sens afin de tenir compte des impacts des découvertes sur la société. Cependant, dans le débat qui nous occupe, le signifiant m’intéresse moins que le signifié. Peu importe le nom choisit, il m’apparait plus important de mettre en évidence le réalisme biologique qui tend à montrer qu’il existe des différences génétiques non négligeables qui pourrait nous permettre de parler de « races », ou tout autre mot choisit pour le définir, et qu’on en est qu’au début de ces découvertes.

C’est cela qui pousse les plus humanistes des scientifiques conscients des inégalités biologiques, et donc de la potentialité de trouver des différences inter-races même minimes, à se retrancher derrière une position visant à ne pas chercher à en savoir plus. Le but étant de préserver la cohésion sociale. Ce sera le dernier argument que nous mettront en avant.

Argument 6 – Il vaut mieux ne pas savoir, et quand bien même on découvrirait des différences ce n’est pas important

C’est notamment la position qu’adopte Laurent Alexandre dans une réponse adressé à l’article de David Reich dans le New York Times.

“In short, there is a difference between finding genetic differences between individuals and constructing genetic differences across groups by making conscious choices about which types of group matter for your purposes.”

— Alondra Nelson (@alondra) March 30, 2018

La génétique ne peut pas prendre le risque de cautionner une idéologie inégalitaire. A titre personnel, je suis farouchement opposé à l’ouverture de cette boîte de Pandore : exceptionnellement, les savants doivent faire passer la vérité scientifique après le principe philosophique fondamental de l’égalité de tous les groupes d’hommes.

C’est une position louable, surtout dans le contexte politique de la France, mais c’est quand même ironique qu’un des arguments soit qu’il y a plus de différences entres individus qu’entre populations et, dans le même temps, refuser de faire des recherches extensives qui validerait définitivement cet argument.

Il est évident que même si la découverte de différences majeures ne changeraient pas les institutions, elles s’ancreraient dans l’inconscient collectif et les gens seraient plus réticents à se mettre en couple avec des personnes issus de populations présentant des traits désirables en plus petits nombre, comme l’intelligence, quand bien même il y a pour sûr plus de différence entre individus qu’entre populations. Il n’en reste pas moins dommage qu’un scientifique doive en arriver au point de choisir le camp de la morale contre la vérité scientifique. Il apparaît clairement que la morale humaniste ne pourrait supporter une inégalité biologique sur laquelle elle n’a aucune prise. Peut-être verrons-nous ces études validées une fois que nous seront capables d’éditer les gènes. peut-être que la correction de ce genre de trait deviendra un droit fondamental. Peut-être que les Chinois, en pointe sur la recherche génétique et ne s’embarrassant que peu de l’avis des comités d’éthiques occidentaux, nous révéleront le fin mot de l’histoire. L’avenir nous le dira.

C’est également sur cet argument qu’Adam Rutherford conclue sa conférence. Il dira que même si on pouvait observer des différences majeures entres populations, il ne faut pas que cela bouscule nos convictions humanistes et pousse à faire des hiérarchies.

Il partage une citation d’Angela Davis, membre émérite du parti communiste jusqu’en 1991, avant de déclarer la guerre aux racistes par un « If you are a racist, you are my enemy »

“In a racist society it is not enough to be non-racist, we must be anti-racist.”

Vous ne me verrez pas jeter des bananes sur des joueurs de foot noirs, vous ne me trouverez pas au détour d’un forum ayant une croix celtique pour logo, discutant de mes ancêtres vikings et de la pureté de mon génome, mais en tant que scientifique, ne me proposez pas un ultimatum entre anti-racistes et racistes pour solution. Mettre en avant les erreurs de Blumenbach, Voltaire et ImperiusAryanus88 (ou tout autre pseudo de forum) ne suffiront pas à me convaincre. Je n’attends pas des scientifiques qu’ils s’appuient sur les slogans d’une communiste mais entament une discussion rationnelle et dépassionnée entre scientifiques, ou déconstruisent les idées relevant de la pseudoscience. En déplaçant le débat vers la politique, ils sont condamnés à parler de xénophobie et de racisme de façon interchangeable. Pourtant, la xénophobie n’a pas besoin de l’existence des races et l’existence des races n’entrainent pas forcément la xénophobie.

Qu’on le veuille ou non, le débat de l’existence des races est définitivement revenu sur le devant de la scène et on peut imaginer qu’il va prendre de plus en plus de place dans les années à venir. Je le suivrai attentivement. Ma dernière acquisition est d’ailleurs l’ouvrage d’Angela Saini « Superior: The Return of Race Science » qui paraîtra le 30 Mai 2019 et semble mieux couvrir la résurgence du sujet de la « race » au sein des Sciences et pseudo-sciences. Cependant, au vu de cet article paru dans The Guardian, elle semble elle aussi ignorer les propos de David Reich. Dommage.

Sources: 
Livres 
[1] Who we are and how we got there, David Reich, 2018 
[2] A brief history of everyone who ever lived, Adam Rutherford, 2017 
[3] The Book of Humans: The Story of How We Became Us, Adam Rutherford, 2018 
[4] On vient vraiment tous d’Afrique?, Évelyne Heyer et Carole Raynaud-Paligot, 2019 
[5] Une belle histoire de l’Homme, sous la direction d’Évelyne Heyer, 2015 
[6] A Troublesome Inheritance: Genes, Race and Human History , Nicolas Wade, 2014

Articles 
How Genetics Is Changing Our Understanding of ‘Race’, David Reich, The New York Times, 2018 
How to talk about « Race » and Genetics, David Reich, The New York Times, 2018 
Why racism is not backed by science, Adam Rutherford, The Guardian, 2015 
He may have unravelled DNA, but James Watson deserves to be shunned, Adam Rutherford, The Guardian, 2014 
What Happens When Geneticists Talk Sloppily About Race, Ian Holmes, The Atlantic, 208 
The Fault in Our DNA, David Dobbs, The New York Times, 2014 
Most Europeans share recent ancestors, Ewen Callaway, Nature, 2013 
So you’re related to Charlemagne? You and every other living European…, Adam Rutherford, The Guardian, 2015 
Europe’s fourth ancestral ‘tribe’ uncovered, BBC, 2015 
European genetic identity may stretch back 36,000 years, Ann Gibbons, Science mag, 2014 
I Am a Racially Profiling Doctor, Sally Satel, The New York Times Magazine, 2002 
How Not To Talk About Race And Genetics, Lettre ouverte co-signée par 67 scientifiques, BuzzFeed, 2018 
There is no such thing as race, Robert Wald Sussman, Newsweek, 2014 
Identical ancestors point, Wikipedia 
Human genetic diversity: Lewontin’s fallacy, Edwards AW, ncbi, 2003 
On vient tous d’Afrique et on était tous noirs, Évelyne Heyer, BBC, 2019 
Denying Genetics Isn’t Shutting Down Racism, It’s Fueling It, Andrew Sullivan, 2018, Intelligencer 
Geneticists Criticize Use of Science by White Nationalists to Justify ‘Racial Purity’, Amy Harmon, The New York Times, 2018

Vidéos 
Alondra Nelson and Dalton Conley discuss race and genetic testing, 2015 
Race, Genetics and Health, 2012 
Qu’est-ce que le racisme?, La Tronche en biais, 2019 
What Science Tells us about Race and Racism, The Royal Institution, 2016

EN BANDE SON :

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