Humeurs de Loups

Je suis un Loup ! Par Bruno Bertez

Je suis un Loup !

Le 11 Novembre 2019

Je ne peux manquer de reprendre in extenso cet article de Lupus et d’en remercier mon ami Jean Francois.

https://leblogalupus.com/2019/11/11/le-loup-une-histoire-culturelle/

Comme mes lecteurs sont fidèles, ils comprennent pourquoi!

Et ce n’est pas seulement en raison de mon choix quasi philosophique , lequel me conduit souvent à rappeler que « l’homme est un loup pour l’homme« , et que « qui veut faire l’ange fait la bête », non.

On ne se civilise pas en niant sa nature, mais en la reconnaissant et en construisant dessus, sur son sous bassement, sur ses fondations: savoir d’ou on vient pour savoir qui on est !

« le retour du loup, avec son intelligence, son sens de la hiérarchie et de la discipline, le soin qu’il apporte à ses semblables et la formidable éducation qu’il transmet à ses petits, offre un peu de cette grandiose sauvagerie dont notre civilisation dégénérée a plus que besoin ».

C’est aussi parce que je l’oppose au chien, domestiqué, avec son collier qui est la contrepartie de sa nourriture et de l’amour qu’on lui porte.

A ce propos, réecoutez cette chanson du grand Léo , je ne me souvient plus du titre, mais il y dit:

« je suis un chien et les chiens quand ils sentent la compagnie, ils se dérangent, ils se déconnierisent… »

Hommage au Loup!

A notre frère Loup!

Celui qui aime la vie aime le Loup !

Le système produit la société civile,  les non-citoyens, la masse qui lui conviennent pour se perpétuer et se reproduire.

Autrement dit le système produit ses moutons.

La société civile chère aux conservateurs comme Edmund Burke ne peut se révolter car elle n’est pas différente, pas déviante , elle est déjà conforme.

Nos sociétés sont des sortes d’élevages de moutons.

Ceci comporte une grande part de vérité . Il suffit comme vous le faites de penser à tous ces conformismes modernes vehiculés par l’école, par les médias, par les applications digitales.

Pensez aux consoles de jeux que Macron va faire distribuer ! Il est malin le bougre.

Les élites ont compris et elles protègent leurs enfants de tout cela pour qu’ils restent des élites. Les élites font vivre leurs enfants dans un autre monde que celui qu’elles créent!

La société civile ne peut se révolter car elle est déjà un produit du système. Elle est intégrée.

Les moutons ne se révoltent pas pour être autre chose que des moutons , non ils se révoltent parce que l’on baisse leur ration de nourriture et rogne sur la qualité.

Je pense beaucoup de cette façon.

Nous sommes au delà de Baudrillard et de Henri Lefebvre qui ont tracé la voie de ce type de vision critique.

C’est la thèse de Michel Clouscard philosophe méconnu, ancien communiste et ensuite passé à la droite extrême identitaire .

Clouscard pense que le combat pour se ressaisir ne peut être mené qu’à l’intérieur des frontières, dans un groupe qui a une identité : on ne peut le faire dans le monde universel et ouvert que veulent les idéologues marxistes et globalistes . On est submergé dans l’universel , sans possibilité d’y échapper. Le combat c’est ici et maintenant, pas dans les nuages de l’universel.

Je partage les conclusions de Michel Clouscard mais je suis moins pessimiste et je crois au pouvoir de la pensée critique.

La pensée critique nous apprend que le système est un moment de l’histoire et que la dialectique n’est pas morte: le positif, le négatif, les contraires s’affrontent, l’énergie, le mouvement sont encore là. Les Gilets c’est de l’énergie pure, brute.

Les moutons dominent en nombre , mais il y a encore des loups, dieu merci!

Vous savez que je défends la conception Hobbesienne selon laquelle l’homme est un loup pour l’homme ; et que c’est ce qui fait sa dignité d’homme.

Ce qui fait que la notion de progrès n’est pas pure foutaise, c’est le combat, la révolte. Il y a un mouvement de l’histoire et ce mouvement est accompli par le moyen de luttes, pas par le consensus comme le voudrait Macron et la bourgeoisie du pognon qu’il représente..

C’est la lutte, ce sont les luttes qui font avancer.

La pensée bourgeoise nie le caractère humain des luttes, de la guerre, de la volonté de puissance, de l’héroisme parce qu’en tant que classe elle veut que l’histoire s’arrête, elle veut conserver, économiser, accumuler, d’ou son leitmotiv ; ô temps suspend ton vol, pourvu que cela dure!

La société bourgeoise encourage la féminisation comme moyen de réduire le nombre de loups et de les submerger par les moutons/moutonnes, elle encourage la substitution de l’avoir à l’être et toutes les valeurs de la résignation. Les bourgeois apprennent aux enfants à jouir d’être soumis!

Mais l’histoire ne s’arrête pas.

Le système est épuisé par ses contradictions, par la finitude, la preuve il est obligé de rogner sur la nourriture et la reproduction des moutons et cela devient conflictuel.

C’est la rareté qui va faire qu’enfin on va redécouvrir la lutte et les combats qui donnent le sens de la vie. La rareté va réintroduire le sens du rapport au monde , alors que nous n’avons plus qu’un rapport au monde névrotique, aliéné, médiatisé par un imaginaire produit par ceux qui nous dominent ou le prétendent.

Nous sommes dans la bouteille de la névrose, cette bouteille se fissure avec la rareté ou si on veut avec la pression des dettes qui ne sont rien d ‘autre que des promesses que l’on ne peut tenir.

Le système ne peut échapper à la crise car il est miné de l’intérieur par l’excès de dettes et de extérieur par les rivalités, les guerres à mort, pour capter les richesses qui subsistent.

Ce que je décris quotidiennement.

Ce n’est pas la fin de l’Histoire mais le début du commencement d’une autre histoire.

BRUNO BERTEZ

« Toute philosophie est la philosophie d’un âge particulier. » – Nietzsche

EN BANDE SON :

 

6 réponses »

  1. Sur le Chemin tu croiseras le Loup !

    Image de ta société, Horrible déchire La chaire.

    Et pourtant si Bien, civiliser Maternelle.

    Noir, Gris & Blanc l’alchimie Réelle tu seras prés quand.

    A recevoir la Bise, l’Haiku qui fait Mal.

    Affamé Noir, tu penses à bien.

    Nuit, dense chaleur, vibration… tu pense à Mal

    Gris tu saisis le vent, Tout voile OUverte tu y vas Charger.

  2. Bravo et merci. Au plaisir de vous lire !

    Petits cadeaux :

    Jean de la Fontaine + Duran Duran https://youtu.be/h17N_2yiYCQ

    Un Loup n’avait que les os et la peau,

    Tant les chiens faisaient bonne garde.

    Ce Loup rencontre un Dogue aussi puissant que beau,

    Gras, poli, qui s’était fourvoyé par mégarde.

    L’attaquer, le mettre en quartiers,

    Sire Loup l’eût fait volontiers ;

    Mais il fallait livrer bataille,

    Et le Mâtin était de taille

    À se défendre hardiment.

    Le Loup donc l’aborde humblement,

    Entre en propos, et lui fait compliment

    Sur son embonpoint, qu’il admire.

    « Il ne tiendra qu’à vous beau sire,

    D’être aussi gras que moi, lui répartit le Chien.

    Quittez les bois, vous ferez bien :

    Vos pareils y sont misérables,

    Cancres, hères, et pauvres diables,

    Dont la condition est de mourir de faim.

    Car quoi ? rien d’assuré : point de franche lippée ;

    Tout à la pointe de l’épée.

    Suivez-moi : vous aurez un bien meilleur destin. »

    Le Loup reprit : « Que me faudra-t-il faire ?

    – Presque rien, dit le Chien, donner la chasse aux gens

    Portants bâtons, et mendiants ;

    Flatter ceux du logis, à son Maître complaire :

    Moyennant quoi votre salaire

    Sera force reliefs de toutes les façons :

    Os de poulets, os de pigeons, sans parler de mainte caresse. »

    Le Loup déjà se forge une félicité

    Qui le fait pleurer de tendresse.

    Chemin faisant, il vit le col du Chien pelé.

    « Qu’est-ce là ? lui dit-il. – Rien. – Quoi ? rien ? – Peu de chose.

    – Mais encore ? – Le collier dont je suis attaché

    De ce que vous voyez est peut-être la cause.

    – Attaché ? dit le Loup : vous ne courez donc pas

    Où vous voulez ? – Pas toujours ; mais qu’importe ?

    – Il importe si bien, que de tous vos repas

    Je ne veux en aucune sorte,

    Et ne voudrais pas même à ce prix un trésor. »

    Cela dit, maître Loup s’enfuit, et court encore.

  3. L’homme est un loup pour l’homme dixit Hobbes penseur anglo saxon du 17eme qui tente de justifier par la sauvagerie naturelle le de l’homme l’arbitrage indispensable de l’Etat. Bien entendu en disant cela il se place dans le giron protecteur de la chrétienté qui n’a eu cesse durant des siècles que de présenter le Loup comme un animal satanique. Fadaise que tout cela car le loup n’est pas un animal solitaire mais agit en meute dirigés par des males dominants qui ont fait leurs preuves dans leur capacité à combattre et à chasser et qui ont souci de protéger et donc de défendre les plus faibles et les petits. Nos élites corrompues par les frères de l’ombre devraient prendre exemple sur l’organisation sociale de cet animal emblématique.

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