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Le variant Delta provoque l’une des pires épidémies en Chine depuis Wuhan/Avoir été malade de la Covid-19 ne protège pas aussi bien qu’un vaccin, surtout face au variant Delta/Vaccin à ARN messager : dix questions pour démêler le vrai du faux

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Le variant Delta provoque l’une des pires épidémies en Chine depuis Wuhan

Le variant delta s’est finalement implanté en Chine.

La Chine, foyer d’origine du coronavirus qui est apparu pour la première fois à Wuhan fin 2019, a signalé sa plus grande épidémie du variant delta à ce jour après qu’une épidémie centrée sur la ville de Nanjing se soit propagée dans tout le pays. En date de vendredi, les responsables chinois ont dénombré 206 nouveaux cas depuis le 20 juillet, la plupart d’entre eux se produisant autour de Nanjing, bien qu’ils se soient propagés à 13 villes dans au moins 5 provinces différentes.

Les autorités affirment que l’épidémie est imputable à une équipe d’employés de l’aéroport qui nettoyaient un avion venant d’arriver de Russie.

Les médias d’État ont rapporté que deux de ces travailleurs ont été testés positifs après avoir omis de suivre des directives d’hygiène rigoureuses. Jusqu’à présent, sept personnes infectées dans le cadre de la récente épidémie sont dans un état critique, ce qui n’est pas surprenant si l’on considère que le variant delta est considéré comme plus virulent et contagieux, provoquant des infections plus graves chez les jeunes patients.

Il s’agit de la première épidémie en Chine depuis celle qui s’est déclarée le mois dernier à Dongguan. Les autorités ont réagi à cette épidémie de la manière habituelle, en fermant une partie de la ville et en ordonnant des tests de dépistage obligatoires.

Pékin a mis en place une stratégie pour gérer les cas de COVID, conformément à l’approche « tolérance zéro », que les autorités sanitaires chinoises partagent avec l’Australie, qui doit faire face aux retombées économiques de sa dernière série de mesures de confinement. Cette mesure implique généralement de nouvelles mesures de confinement (ou au moins des restrictions temporaires des déplacements) pendant que des millions de personnes dans la région sont testées. Les autorités prévoient de tester l’ensemble des plus de 9 millions de personnes vivant à Nanjing.

Nanjing est située dans la province chinoise du Jiangsu, où des milliers de personnes sont actuellement confinées. Les provinces du Sichuan et du Liaoning ont également signalé des cas.

La dernière épidémie soulève également de nouvelles questions sur l’efficacité du vaccin chinois Sinovac, qui fait l’objet de critiques pour sa faible efficacité. Plusieurs pays asiatiques ont choisi d’abandonner le vaccin Sinovac malgré son prix avantageux.

Et maintenant que le variant delta s’est finalement installé en Chine, il va mettre ses vaccins à l’épreuve, comme il l’a fait au Royaume-Uni, en Europe continentale, en Inde et – bien sûr – aux États-Unis.

Avoir été malade de la Covid-19 ne protège pas aussi bien qu’un vaccin, surtout face au variant Delta

By mirmandepatrimoines mirmandepatrimoines.photo 3 min View Original

Déclaration d’intérêts

Jennifer T. Grier ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d’une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n’a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.

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Nous croyons à la libre circulation de l’information

En tant qu’immunologiste étudiant les réponses immunitaires aux infections respiratoires, j’ai suivi l’émergence des nouveaux variants du coronavirus non sans une certaine appréhension, avec à l’esprit la question de savoir si la vaccination ou une infection antérieure pouvait offrir une protection suffisante contre ces souches, et notamment contre le variant Delta hautement transmissible, qui s’est rapidement diffusé dans plus de 70 pays.

Il existe deux façons de développer une immunité, autrement dit une capacité à résister à une nouvelle infection : après avoir été infecté par le virus, ou par la vaccination. Cependant, toutes les immunités ne se valent pas… Immunité induite par vaccin et immunité naturelle se distinguent en termes d’intensité de réponse et de durée de protection acquise. De plus, après une infection, tout le monde ne bénéficie pas du même niveau d’immunité, alors que les effets des vaccins sont très constants.

Cette différence parait encore plus marquée lorsqu’on considère les nouveaux variants. Début juillet, deux études ont en effet montré que les vaccins contre la Covid-19, quoique légèrement moins efficaces que contre les anciennes souches virales, semblaient toujours fournir une excellente réponse immunitaire face aux nouveaux variants. En regardant comment nos anticorps se liaient à ces derniers, les chercheurs ont constaté que les personnes infectées antérieurement pouvaient être vulnérables à ces souches émergentes, alors que les individus vaccinés avaient plus de chance d’être protégés.

Les vaccins constituent donc une voie à la fois sûre et fiable vers l’immunité, tant contre les anciennes souches de coronavirus que contre les nouvelles, parmi lesquelles le variant Delta.

L’immunité après une infection est imprévisible

Pourquoi une telle différence entre immunité naturelle et immunité induite par les vaccins ? Rappelons déjà que la protection que nous confère notre système immunitaire découle de sa capacité à se souvenir d’une infection passée et de l’agent pathogène qui l’a causée. S’il devait être confronté à nouveau au même envahisseur, notre corps saurait comment se défendre en faisant appel à cette mémoire immunologique. Parmi les acteurs majeurs de notre protection figurent les anticorps (des protéines capables de se lier par exemple à un virus) et les lymphocytes T (des cellules immunitaires impliquées dans l’élimination des cellules infectées et des virus déjà neutralisés par les anticorps).

Notre système immunitaire génère des anticorps (Y) capables de reconnaître tout virus auquel il a déjà été confronté. ktsdesign/Shutterstock

 

Après une infection par le SARS-CoV-2, anticorps et lymphocytes T fournissent une protection à la réinfection. 84 % à 91 % des personnes ayant développé des anticorps contre la souche originelle de coronavirus étaient peu susceptibles d’être ré-infectés dans les six mois, même si ladite première infection avait été légère. Quant aux individus contaminés mais n’ayant développé aucun symptôme (on parle d’infections « asymptomatiques »), s’ils tendent à avoir moins d’anticorps, ils développent néanmoins également une immunité.

Chez certaines personnes, l’immunité naturelle peut donc être forte et de longue durée. Mais ce n’est pas toujours le cas. En effet, près de 9 % des personnes infectées par le SARS-CoV-2 ne généreront pas un niveau d’anticorps détectable, et les lymphocytes T de près de 7 % des anciens malades sont incapables de reconnaître le virus 30 jours après l’infection.

Vaccin à ARN messager : dix questions pour démêler le vrai du faux

Depuis le début de la crise sanitaire, des informations contradictoires circulent au sujet du vaccin à ARN messager déployé contre le virus du Covid-19, suscitant défiance et peur chez de nombreuses personnes. Trois scientifiques strasbourgeois détaillent cette technologie sur la base de données établies.

Par Un dossier de Geneviève DAUNE – 23 juil. 2021 à 17:00 | mis à jour le 24 juil. 2021 à 21:38 – Temps de lecture : 6 min
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Les vaccins Pfizer ou Moderna ne contiennent aucun adjuvant tel que le sel d’aluminium.  Photo L’Alsace /Jean-François FREY
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Le vaccin pénètre principalement dans les zones musculaires près du point d’injection.  Photo L’Alsace /Jean-François FREY

Les cellules de notre organisme sont composées de deux compartiments principaux, le noyau qui contient l’ADN porteur de nos gènes et le cytoplasme qui contient de nombreuses molécules et de petites usines comme les ribosomes, qui turbinent en permanence. Les ribosomes fabriquent les protéines nécessaires à notre métabolisme à partir des gènes de l’ADN. Ce dernier ne peut pas sortir du noyau. L’information génétique doit donc être copiée et apportée par un messager, en l’occurrence l’ARN (acide ribonucléique) messager, qui va passer du noyau au cytoplasme. Cet ARN messager est lu par le ribosome pour fabriquer une protéine.

Quelle est la durée de vie d’un ARN messager ?

« L’ARN messager a une durée de vie allant de quelques minutes à des dizaines d’heures », selon Bertrand Séraphin.

Comment fonctionne le vaccin à ARN messager de type Pfizer ou Moderna ?

Il s’agit d’apporter l’ARN messager d’une protéine d’un virus, en l’occurrence celui du Covid-19 dans une cellule et de compter sur les usines de la cellule pour fabriquer la protéine et la rendre détectable par le système immunitaire. Celui-ci apprend à la reconnaître et à se défendre contre tout intrus portant cette protéine. C’est le principe de base des vaccins.

« C’est la protéine Spike qui a été choisie parce qu’elle est connue depuis dix ans », explique le Dr  Christophe Hommel. « Elle est en effet commune à plusieurs coronavirus comme le Sars ou le Mers, qui l’utilisent pour pénétrer dans les cellules qu’ils infectent. »

Le vaccin Pfizer-BioNtech à l’ARN messager. Archives DNA /Michel FRISON

Dans quelles cellules le vaccin pénètre-t-il ?

Il pénètre essentiellement dans les cellules musculaires à proximité du point d’injection et de certaines cellules immunitaires présentes un peu partout. Ces cellules produisent alors d’importantes quantités de protéine Spike qui s’installe sur leur surface extérieure, permettant ainsi au système immunitaire de les repérer.

L’ARN messager peut-il modifier les gènes de la cellule en s’y intégrant ?

Il existe davantage de probabilités de gagner dix fois de suite à l’Euromillions que de voir l’ARN messager s’intégrer dans le génome d’une cellule musculaire ou immunitaire pour y créer des mutations. « Chaque cellule de notre corps est en permanence bourrée d’ARN messagers traduits pour fabriquer les protéines dont notre organisme a besoin », relève le Pr  Jean-Louis Mandel. « Si ces ARN messagers s’intégraient dans l’ADN du noyau, les cellules ne pourraient pas fonctionner normalement. »

« Aucune donnée scientifique sur les ARN messagers n’a mis en évidence un lien avec la fertilité », ajoute-t-il. Si le risque de voir l’ARN messager du vaccin s’intégrer dans le génome des cellules proches du lieu d’injection est infinitésimal, « il est encore plus improbable » qu’il puisse aller modifier les ovules ou les spermatozoïdes. Le généticien assure en revanche que « les risques de mutation liés au tabagisme, à l’alcool ou à l’exposition prolongée aux UV sont eux bien réels et beaucoup plus probables ».

Le vaccin ne contient-il pas d’autre substance présentant des risques ?

Les vaccins Pfizer ou Moderna ne contiennent aucun adjuvant tel que le sel d’aluminium, mais des composants qui se dégradent naturellement dans la cellule.

De quel recul sur cette technologie dispose-t-on ?

L’ARN messager a été découvert en 1961. Les travaux de la chercheuse d’origine hongroise Katalin Kariko , installée depuis près d’une trentaine d’années aux États-Unis et qui lui a consacré sa carrière, ont permis les avancées sur les vaccins à ARN messager. « Avec un autre chercheur, Drew Weissmann, elle a mis au point la technique de stabilisation de cet ARN en 2005 », explique Bertrand Séraphin. « Elle a aussi mis au point, en 2015, la technique de l’empaquetage de cet ARN après une quarantaine d’années de recherches. Il s’agissait de lui permettre d’entrer dans la cellule et de survivre quelques heures pour produire la protéine correspondante », détaille-t-il.

Comment a-t-il été possible de produire aussi rapidement un vaccin à ARN messager contre le Sars-CoV-2  ?

« Toutes les étapes d’études précliniques et cliniques ont été menées comme pour n’importe quel autre vaccin », souligne le Dr  Christophe Hommel. « L’avantage, c’est qu’on connaissait la protéine à cibler, Spike. Trouver la bonne cible est souvent l’étape la plus longue dans la mise au point d’un vaccin. Grâce à Katalin Kariko et Drew Weissmann, on savait aussi comment stabiliser l’ARN messager et l’empaqueter. Et beaucoup d’argent a été mis sur la table, avec de nombreuses personnes mobilisées, pour travailler sur ce vaccin, ce qui a accéléré le processus. »

Un déficit de connaissances ?

Comment expliquer la défiance d’une partie de la population, dont des soignants, ce vaccin qui protège des formes graves mais aussi des formes longues du Covid ? « En France, nous sommes très mauvais dans le domaine de la formation initiale des soignants en matière de prévention, particulièrement sur la vaccination », regrette le Dr Hommel. « Avec le vaccin contre le Covid nous rencontrons le même problème qu’avec celui contre la grippe. » Le Pr Mandel renchérit : « Plus les personnes ont des connaissances sur la vaccination et plus elles sont disposées à se faire vacciner et à faire vacciner leurs enfants. »

Pourquoi constate-t-on l’apparition de variants du coronavirus ?

« Une population peu vaccinée et une circulation active du virus favorisent l’émergence de variants », explique le Dr Hommel. Un virus qui circule beaucoup et se multiplie activement dans une population a beaucoup plus de possibilités de trouver des moyens d’échapper au système immunitaire. Car plus il se multiplie, plus grand est le risque d’apparition de mutations. Si ces mutations permettent à un variant d’échapper en partie ou complètement à l’immunité, ou d’être plus contagieux, les virus mutés vont prendre naturellement le dessus sur les précédents en termes de contagiosité. « Au contraire, en réduisant la circulation du virus, la vaccination limite fortement l’apparition de variants », indique le médecin.

Le vaccin à ARN messager peut-il avoir des effets à long terme ?

Si un effet délétère du vaccin devait apparaître à moyen ou long terme, ce serait en déclenchant une maladie auto-immune. Pour le Dr  Christophe Hommel, « compte tenu du nombre de personnes vaccinées depuis six mois, on aurait déjà observé cet effet s’il s’était produit ».

Le Dr Christophe Hommel

Il est responsable du centre de vaccinations internationales et du centre antirabique aux Hôpitaux universitaires de Strasbourg. Il a une grande expertise sur les différents types de vaccins, obligatoires ou recommandés, en France ou à l’étranger.

Le Pr Jean-Louis Mandel

Docteur en médecine et docteur en sciences, il est responsable d’un groupe à l’Institut de génétique et de biologie moléculaire et cellulaire de Strasbourg, qu’il a dirigé de 2002 à 2006. Il a consacré sa carrière à l’identification de gènes et de mutations responsables de maladies génétiques rares chez l’humain. Il a dirigé un important laboratoire de diagnostic moléculaire de maladies génétiques au CHU de Strasbourg et a été professeur de génétique humaine au Collège de France, de 2004 à 2016. Depuis 2017, il est président du conseil scientifique de la fondation Maladies rares.

Bertrand Séraphin

Directeur de recherche au CNRS, il travaille également, depuis 2009, à l’Institut de génétique et de biologie moléculaire et cellulaire. Son groupe est l’un des leaders mondiaux de l’analyse de la régulation post-transcriptionnelle de l’expression des gènes. Son équipe explore la façon dont les ARN messagers sont produits à partir des gènes et les modifications qu’ils peuvent subir. Il a notamment été médaille d’argent du CNRS en 2007.

Le variant Delta provoque l’une des pires épidémies en Chine depuis Wuhan/Avoir été malade de la Covid-19 ne protège pas aussi bien qu’un vaccin, surtout face au variant Delta/Vaccin à ARN messager : dix questions pour démêler le vrai du faux
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