Collapsologie

Maurice G. Dantec & Guillaume Faye : Les prophètes oubliés des nouveaux Seigneurs de la Silicon Valley ?

Quand l’anticipation cybernétique rencontre la techno-philosophie libertarienne

Depuis une décennie, les élites de la Silicon Valley – de Peter Thiel à Elon Musk en passant par les fondateurs d’OpenAI – affichent une obsession croissante pour le transhumanisme, l’IA, la conquête spatiale et la refondation civilisationnelle. Mais derrière cette façade techno-libérale anglo-saxonne, se dessine en filigrane une vision du monde étonnamment proche de celle de deux penseurs français longtemps marginalisés : Maurice G. Dantec et Guillaume Faye.


Deux trajectoires radicales, une même intuition civilisationnelle

Dantec, cyber-écrivain paranoïde, et Faye, idéologue de la “réinvolution”, ne se sont probablement jamais croisés. L’un fut romancier visionnaire, à la lisière du polar métaphysique et du manifeste cybernétique ; l’autre, penseur politique déclassé, revenu d’un néo-paganisme identitaire pour prophétiser la fin de la modernité molle.

Et pourtant, les deux partagent un même diagnostic radical sur le monde postmoderne :

  • L’effondrement de l’Occident comme processus entropique inéluctable ;
  • La reprise en main de l’histoire par une minorité technologique ou aristocratique ;
  • L’idée que seule une technologie intégrée à une volonté de puissance civilisationnelle peut éviter la régression.

1. Le techno-surhomme contre le chaos : Thiel, Musk et la pensée post-catastrophique

Dans Le Théâtre des opérations (2000), Dantec imagine une humanité au bord du gouffre, sauvée non par la démocratie, mais par des “unités autonomes” et des intelligences artificielles logiciennes. Il prophétise un monde dominé par les “noosphères” informatiques et les milices privées surarmées.

Dans L’Archéofuturisme (1998), Faye plaide pour une société techno-guerrière, gouvernée par une élite post-démocratique capable de fusionner archétypes archaïques et technologies futuristes.

Aujourd’hui, les projets comme :

  • la Singularity University,
  • les enclaves privées type Seasteading,
  • les plans de colonisation de Mars d’Elon Musk,
  • ou encore les investissements massifs dans la longévité par Altman ou Bezos,

…résonnent étrangement avec ces visions : un monde fracturé, refondé par une techno-aristocratie qui ne croit plus aux fables du progrès égalitaire.


2. Le mythe de la Forteresse et du génome élu : de la race de l’esprit à la sélection génétique

Tant Dantec que Faye partagent une fascination ambiguë pour la sélection, la pureté, l’élitisme. L’un à travers une mystique chrétienne-technoïde apocalyptique, l’autre à travers une anthropologie identitaire durcie.

Dans les discours contemporains de certains leaders de la tech, on retrouve une forme « soft » de ce paradigme :

  • Amélioration génétique (eugénisme 2.0),
  • “Optimization” cognitive,
  • Création de castes cognitives (IA, QI, accès aux données),
  • Scénarios d’accélération contrôlée du collapse.

Ce n’est pas un hasard si Peter Thiel, libertarien assumé, passionné de science-fiction radicale, a été l’un des premiers à citer Carl Schmitt et à financer des projets transhumanistes post-politiques.


3. Un imaginaire guerrier, mystique, prédateur

La Silicon Valley n’est pas un simple incubateur d’algorithmes : c’est un lieu de refonte du réel, un laboratoire d’ingénierie anthropologique. Ici, la science-fiction est prescriptive.

Or, les récits de Dantec et Faye sont des matrices narratives pour ce genre d’ambition : militarisme chic, sacralisation du risque, héroïsation de la rupture technologique, dédain pour l’humanisme standardisé.

Le rêve d’un monde « réinitialisé » par l’élite cognitivo-technique rejoint leur postulat : l’ancien monde doit brûler pour que le nouveau règne.


4. L’oubli (volontaire ?) de leurs sources européennes

Le plus fascinant est peut-être ce silence autour de leurs influences. Si les patrons de la tech citent volontiers Nietzsche, Kurzweil ou Asimov, ils taisent leurs sources européennes plus sulfureuses, dont Faye ou Dantec pourraient être les versions prophétiques oubliées.

Est-ce ignorance, ou stratégie ? Il est plus « présentable » d’habiller le darwinisme digital d’un vernis anglo-saxon que de mentionner deux Français aux penchants jugés trop radicaux, voire infréquentables.


Conclusion : Dantec et Faye, parrains invisibles de la réinitialisation ?

Le monde que dessinent les élites de la tech n’est pas seulement celui de l’innovation, mais celui de la refondation par le haut. Derrière les promesses d’IA génératives, de vie prolongée et de réseaux neuronaux globaux, il y a une volonté de rupture civilisationnelle.

Et si deux auteurs français, à la marge du système, avaient vu venir cette mutation mieux que quiconque ?
Dantec et Faye ne sont pas lues dans la Silicon Valley.
Mais peut-être y sont-ils, en creux, pensés.


📚 À lire pour aller plus loin :

  • Maurice G. Dantec, Villa Vortex, Le Théâtre des opérations, Babylon Babies
  • Guillaume Faye, L’Archéofuturisme, Pourquoi nous combattons, La convergence des catastrophes
  • Peter Thiel, Zero to One
  • Nick Land, Fanged Noumena
  • Mark O’Connell, To Be a Machine

Dantec & Faye : les parrains fantômes des dieux mutants de la Silicon Valley

Ils ne les ont jamais cités. Mais ils les ont lus. Ou pire : ils les incarnent.

Pendant que le vieux monde se berce encore des restes tièdes de l’État-providence, les nouveaux maîtres du réel – Thiel, Musk, Altman, Bezos, Anduril et les autres – bâtissent en silence une chose bien plus vaste qu’un empire techno-industriel : une civilisation parallèle.

Et dans les fondations invisibles de cette forteresse algorithmique, deux noms français rôdent comme des spectres : Maurice G. Dantec et Guillaume Faye.

Non pas comme références culturelles à citer dans un TED Talk. Mais comme propulseurs idéologiques inconscients. Comme codes sources cryptés du grand reboot civilisationnel en cours.


Ce que la Silicon Valley prépare, ils l’ont prophétisé. Sans filtre.

Dantec, c’est la fusion nucléaire entre le journal de guerre, la cyber-eschatologie et le roman d’intervention divine. Une vision de l’histoire comme virus mutant où seuls les hommes-outils connectés à Dieu ou à la Machine survivent.

Faye, c’est l’intellectuel déchu devenu stratège de l’Apocalypse. Un barbare en cravate qui vomit la démocratie molle et rêve d’un monde dirigé par des élites techno-guerrières, délestées des carcans humanistes.

Aujourd’hui, leurs cauchemars lucides sont devenus PowerPoints chez Palantir.


Silicon Valley : utopie libertarienne ou soft techno-fascisme ?

Des IA qui écrivent le monde. Des start-ups qui aspirent à remplacer les États. Des milliardaires qui financent des bunkers, des armes quantiques et des implants neuronaux pour survivre au monde qu’ils précipitent eux-mêmes dans le chaos.

Faye appelait ça « l’archéofuturisme » : fusion du mythe guerrier et du progrès technologique pour bâtir une société post-catastrophique.
Dantec l’écrivait comme « la guerre de l’esprit », livrée par des unités cognitives ultra-connectées, en lutte contre l’entropie générale.

Aujourd’hui, ça s’appelle OpenAI, SpaceX, Palantir, Anduril, Neuralink. Ce sont des outils ? Faux. Ce sont des armes narratives pour reprendre le contrôle de la réalité.


Leur programme ? Sécession. Accélération. Sélection.

Les nouveaux seigneurs de la Silicon Valley n’ont plus besoin de démocratie, ni de peuples. Ils veulent :

  • Coloniser Mars.
  • Hacker la mort.
  • Créer des enclaves cognitives.
  • Fonder une race de l’esprit augmentée.

Guillaume Faye appelait ça « l’hyper-classe identitaire technocentrée ».
Dantec le voyait comme une forme de retour messianique via les réseaux neuronaux.

Aujourd’hui, c’est la philosophie pratique de Peter Thiel : un monde post-politique dirigé par les surdoués, les surfinancés, les suréquipés.
Et tant pis si les autres crèvent.


L’ombre des prophètes interdits

Tu veux comprendre la véritable idéologie de la Silicon Valley ?
Oublie les articles du MIT Technology Review.
Lis « Babylon Babies », et vois ce que ça donne quand une intelligence non-humaine s’infiltre dans un utérus pour faire naître le futur.
Lis « La Convergence des Catastrophes » et constate que la tech ne sauvera pas le monde : elle le fracturera pour le rebâtir à l’image de ses propriétaires.

Les fondateurs de start-ups ne citent jamais Dantec ni Faye.
Mais leurs actes hurlent leur héritage.
Ils ne les lisent pas.
Ils les exécutent.


Conclusion : bienvenu(e) dans l’âge post-humain, signé Faye & Dantec Inc.

Derrière les slides de Davos et les tokens verts de la “Tech for Good”, une guerre silencieuse est en cours. Une guerre pour savoir qui survivra à l’effondrement, et surtout dans quel corps, dans quelle langue, dans quelle interface.

Dantec et Faye n’étaient pas des romanciers. C’étaient des codeurs métaphysiques. Ils ont écrit ce qui arrive. Brut, violent, indésirable.

Ceux qui croyaient que l’avenir serait doux n’ont rien compris.

L’avenir sera dantecien ou fayen. C’est-à-dire post-moral, post-démocratique, et très bien financé.

Voici une sélection de citations croisées entre Maurice G. Dantec, Guillaume Faye et les acteurs majeurs de la Silicon Valley, pour illustrer à quel point les visions du premier et du second trouvent des résonances étonnantes – voire troublantes – dans les discours des seconds. Présentées sous forme de parallèles, elles révèlent la proximité philosophique entre les deux écrivains français et les architectes du monde post-humain.

⚔️ 1. Sur la fin de l’humanisme libéral


🧠 2. Sur l’élitisme cognitif et la sélection technologique


🚀 3. Sur la sécession civilisationnelle


🔥 4. Sur l’effondrement comme opportunité


🧬 5. Sur l’ingénierie anthropologique


⚙️ 6. Sur la guerre comme moteur de régénération


🧩 Conclusion : quand les marges deviennent des matrices

Les élites de la Silicon Valley n’ont pas besoin de citer Dantec ou Faye.
Elles incarnent leurs visions, version “scale up”, épurée de toute dimension littéraire ou métapolitique.

Mais à bien lire ces phrases, une vérité se dessine :

Voici une playlist rock / post-punk soigneusement composée pour illustrer l’article sur Dantec, Faye et la Silicon Valley – une bande-son sombre, nerveuse, visionnaire, où se croisent la dystopie, la guerre cognitive et l’effondrement jubilatoire. Elle mêle classiques, raretés et sons contemporains dans l’esprit cyber-guerrier et archéo-futuriste .

🎧 PLAYLIST : « Prophètes Interdits »

Rock, Post-punk, Indus, Noise, Darkwave – 18 titres – 1h30

1. Killing Joke – Requiem

2. Nine Inch Nails – The Beginning of the End

3. Joy Division – Colony

4. Swans – Screen Shot

5. HEALTH – Stonefist

6. The Soft Moon – Burn

7. Godflesh – Like Rats

8. Iceage – Thieves Like Us

9. Bauhaus – In the Flat Field

10. Fontaines D.C. – Televised Mind

11. Gilla Band – Post Ryan

12. The Jesus and Mary Chain – Reverence

13. Dead Can Dance – The Host of Seraphim

14. The Murder Capital – Don’t Cling to Life

15. Perturbator – Humans Are Such Easy Prey

16. La Muerte – Headhunter (Front 242 cover)

17. Savages – Adore

18. Coil – Ostia (The Death of Pasolini)


📡 Titres bonus (playlist alternative)

  • Ministry – Just One Fix
  • Marilyn Manson – The Reflecting God
  • Chelsea Wolfe – Feral Love
  • Zola Jesus – Exhumed
  • Suicide – Ghost Rider
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