Presse sans lecteurs, audiovisuel public militant : le scandale d’État qui ne dit pas son nom
Il n’y a plus de scandale parce qu’il n’y a plus de surprise.
Il n’y a plus de surprise parce que tout le monde sait.
Et pourtant, rien ne bouge.
La France vit aujourd’hui une situation inédite : une presse largement désertée par ses lecteurs, massivement subventionnée, adossée à un audiovisuel public surdimensionné, idéologiquement homogène, et financé par une gabegie budgétaire devenue structurelle.
Le scandale n’est pas moral.
Il est politique.

I. UNE PRESSE SANS PUBLIC… MAIS PAS SANS ARGENT
Les chiffres sont connus, répétés, commentés, puis oubliés :
- effondrement des ventes papier,
- stagnation ou érosion du numérique,
- dépendance croissante aux aides publiques,
- concentration des titres entre quelques groupes.
👉 La presse française ne vit plus de ses lecteurs. Elle vit de transferts.
Aides directes, aides indirectes, exonérations, subventions à la diffusion, à la distribution, à la modernisation :
l’architecture est si dense qu’elle neutralise toute responsabilité économique.
Quand un média ne dépend plus de son public,
il dépend de celui qui paie.
II. L’AUDIOVISUEL PUBLIC : MILITANTISME SOUS STATUT
L’audiovisuel public français n’est plus un service.
C’est un bloc idéologique.
- Surreprésentation des mêmes thèmes,
- homogénéité des grilles de lecture,
- répétition des mêmes experts,
- moralisation constante de l’actualité.
👉 Le pluralisme est devenu un slogan, pas une pratique.
Le problème n’est pas l’opinion.
Le problème est l’absence d’alternative interne.
Quand tout le monde pense pareil,
ce n’est plus de l’information.
C’est de la pédagogie politique.
III. LA GABEGIE COMME MODE DE GOUVERNANCE
Budgets en hausse.
Audiences en baisse.
C’est la seule industrie où l’échec est récompensé par des crédits supplémentaires.
Pourquoi ?
Parce que l’audiovisuel public est devenu :
- un outil de stabilisation narrative,
- un relais de langage institutionnel,
- un amortisseur idéologique.
👉 On ne finance pas l’audience.
On finance la conformité.
IV. ENTRE PROPAGANDE D’ÉTAT ET INFLUENCE SPONSORISÉE
Le citoyen se retrouve coincé entre deux pôles également toxiques :
- La propagande douce, institutionnelle, normée, subventionnée.
- L’influence sponsorisée, émotionnelle, opaque, algorithmique.
D’un côté :
- le discours officiel,
- la morale d’État,
- la bien-pensance obligatoire.
De l’autre :
- le buzz,
- le clash,
- la monétisation de l’indignation.
👉 L’information disparaît entre le communiqué et le placement de produit.
V. LA DISPARITION DU JOURNALISME COMME MÉTIER
Ce qui s’effondre, ce n’est pas la presse.
C’est le journalisme.
- Moins d’enquêtes longues,
- moins de contradictions réelles,
- moins de risques éditoriaux,
- plus de commentaires,
- plus d’éditorialisation permanente.
👉 Le journaliste est devenu un médiateur idéologique,
pas un producteur de faits.
VI. L’ÉTAT COMME RÉDACTEUR EN CHEF INVISIBLE
L’État n’écrit pas les articles.
Il cadre les conditions de possibilité.
- Qui finance,
- qui nomme,
- qui subventionne,
- qui régule.
👉 La dépendance financière crée l’autocensure.
Inutile d’interdire quand tout le monde anticipe.
VII. LE SCANDALE N’EST PAS LA CENSURE, MAIS L’ALIGNEMENT
Il n’y a pas besoin de bâillon.
Il suffit d’un consensus obligatoire.
Le scandale n’est pas que certains médias soient engagés.
Le scandale est qu’ils le soient tous dans la même direction,
au même moment,
avec les mêmes mots.
👉 Quand l’uniformité remplace le débat, l’information devient décor.
VIII. QUEL AVENIR ?
Trois voies se dessinent :
- La poursuite du déclin subventionné
→ perte totale de crédibilité. - La bascule vers l’influence pure
→ information remplacée par le marketing. - La renaissance hors système
→ médias indépendants, lecteurs acteurs, responsabilité économique retrouvée.
👉 Sans lecteurs libres, il n’y a pas de presse libre.
⚖️ FORMULE DE SYNTHÈSE
Une presse qui ne dépend plus de ses lecteurs
finit toujours par parler à la place du pouvoir.
🕯️ CONCLUSION : L’INFORMATION COMME BIEN POLITIQUE
Le scandale d’État n’est pas un complot.
C’est une habitude.
Une presse sans public,
un audiovisuel sans pluralisme,
des budgets sans contrôle,
et un citoyen sommé de croire.
👉 L’information n’est pas neutre.
Mais elle doit rester contestable.
Sans cela, elle cesse d’être un contre-pouvoir
et devient un décor de démocratie.

QUAND LE PUBLIC DÉSERTE, LE RÉCIT S’EFFONDRE
Pourquoi les citoyens quittent les médias traditionnels — et ce que le pouvoir refuse de voir
On accuse les réseaux.
On accuse les algorithmes.
On accuse la crédulité populaire.
On n’accuse jamais le produit.
Or la crise de l’information n’est pas d’abord technologique.
Elle est éditoriale, économique et anthropologique.
Le public ne “se radicalise” pas.
Il s’éloigne.
I. LE MALENTENDU ORIGINEL : PRENDRE LE PUBLIC POUR UN ÉLÈVE
Les médias traditionnels ont glissé, lentement mais sûrement, d’un rôle d’information vers un rôle d’éducation morale.
- Ton professoral,
- vocabulaire normatif,
- hiérarchie implicite des opinions,
- sélection orientée des sujets.
👉 Le citoyen n’est plus un lecteur : il est un élève à corriger.
Résultat : il décroche.
II. L’INFORMATION DEVENUE COMMENTAIRE PERMANENT
La frontière entre le fait et l’interprétation s’est dissoute.
- Le fait arrive déjà cadré,
- l’expert arrive déjà aligné,
- la conclusion est connue avant l’enquête.
👉 Quand tout est commentaire, plus rien n’informe.
Le public ne fuit pas l’information.
Il fuit l’éditorialisation obligatoire.
III. L’ÉCONOMIE DU CONSENSUS : QUAND LE RISQUE DISPARAÎT
La dépendance aux subventions et aux grands équilibres financiers a un effet mécanique :
- réduction du risque éditorial,
- autocensure,
- mimétisme.
👉 On ne perd pas son financement en répétant le récit dominant.
À l’inverse, on peut perdre :
- des lecteurs,
- de la crédibilité,
- de l’utilité sociale.
Mais cela, le modèle ne le pénalise plus.
IV. LE PUBLIC CHERCHE DES QUESTIONS, PAS DES RÉPONSES CLÉS EN MAIN
Ce que les citoyens réclament n’est pas la vérité absolue.
C’est le droit au doute structuré.
Ils veulent :
- entendre des thèses contradictoires,
- voir des désaccords réels,
- comprendre les zones d’incertitude.
👉 Quand les médias refusent les questions, le public va les poser ailleurs.
V. LE SUCCÈS DES NARRATIFS PARALLÈLES
Les médias alternatifs prospèrent non parce qu’ils seraient tous rigoureux,
mais parce qu’ils offrent :
- une diversité de ton,
- une conflictualité assumée,
- une impression de liberté.
👉 Le public préfère un espace imparfait mais ouvert
à un espace propre mais verrouillé.
VI. LE CITOYEN COINCÉ ENTRE DEUX EXCÈS
Aujourd’hui, le lecteur est pris en étau :
- D’un côté, l’information institutionnelle, lisse, subventionnée, moraliste.
- De l’autre, l’influence émotionnelle, sponsorisée, outrancière.
👉 Entre la propagande douce et le marketing de l’indignation, l’information disparaît.
VII. LA RESPONSABILITÉ QUE LE POUVOIR REFUSE D’ASSUMER
Plutôt que de s’interroger, le système accuse :
- “la défiance”,
- “le complotisme”,
- “la désinformation”.
Jamais :
- la monotonie,
- l’alignement,
- l’absence de pluralisme réel.
👉 Quand le public part, le pouvoir accuse le public.
VIII. RECONSTRUIRE OU REMPLACER
Deux options se dessinent :
- Réformer de l’intérieur
- réduire la dépendance aux subventions,
- restaurer le pluralisme réel,
- redonner une valeur économique au lecteur.
- Être remplacé
- par des médias indépendants,
- par des formats hybrides,
- par des communautés informationnelles.
👉 L’information survivra.
Pas forcément ceux qui la contrôlent aujourd’hui.
⚖️ FORMULE DE SYNTHÈSE
Quand un média ne parle plus à ses lecteurs,
il finit toujours par parler au nom du pouvoir.
🕯️ CONCLUSION : LE RETOUR DU LECTEUR OU LA FIN DU DÉCOR
La crise actuelle n’est pas une guerre contre la presse.
C’est une révolte silencieuse du public.
On peut continuer à :
- subventionner l’échec,
- moraliser la défiance,
- accuser les plateformes.
Ou accepter cette évidence brutale :
👉 Sans lecteurs libres, il n’y a pas d’information libre.
Le reste n’est que décor démocratique.


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📰 L’INFORMATION SOUS PERFUSION
Presse sans lecteurs, audiovisuel militant : le scandale d’État qui ne dit pas son nom
Ce diptyque n’attaque ni des journalistes isolés ni des rédactions en particulier.
Il démonte un système.
D’un côté, une presse écrite désertée par ses lecteurs, maintenue à flot par un empilement d’aides publiques.
De l’autre, un audiovisuel public hypertrophié, idéologiquement homogène, financé par une gabegie devenue structurelle.
Entre les deux, un citoyen pris en étau :
L’information n’a pas disparu.
Elle a été déplacée.
👉 Quand un média ne dépend plus de ses lecteurs, il dépend de ceux qui paient.
👉 Quand le pluralisme devient un slogan, l’alignement devient une pratique.
Ces deux textes posent une question simple, désormais incontournable :
peut-il encore exister une information libre sans lecteurs libres ?
📎 À lire sur Le Blog à Lupus :
– L’Information sous perfusion
– Quand le public déserte, le récit s’effondre
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SOUTENIR aussi
Charles Alloncle https://x.com/CHAlloncle
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Soutenir, oui — mais soutenir quoi, et au nom de quoi.
La question posée par l’article n’est pas celle des personnes, mais celle d’une presse devenue dépendante, économiquement, idéologiquement et structurellement.
Soutenir une information libre suppose d’abord de rompre avec les mécanismes qui la neutralisent. Sans cela, le soutien devient un simple réflexe de camp, pas un acte de souveraineté intellectuelle.
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C ‘est précisément ce qu’il fait en tant que
| Rapporteur commission d’enquête sur l’audiovisuel public
commission qui a beaucoup de mal a continuer son travail !
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