Art de la guerre monétaire et économique

De Nouvelles Règles comptables plus contraignantes pour les Banques US

La nouvelle est tombée ici en Europe dans l’indifférence générale ce qui en dit long sur les présupposés idéologiques anti américains et antilibéraux de nos chers médias pourtant largement financés par le dit système capitaliste et  libéral… Passons et revenons au détail des nouvelles règles annoncées le 12 juin par le FASB, l’organisme professionnel d’harmonisation des règles comptables aux Etats-Unis

PLUS DE DETAILS EN SUIVANT :

L’organisme professionnel d’harmonisation des règles comptables aux Etats-Unis a édicté vendredi de nouvelles règles interdisant aux institutions financières de regrouper certains actifs dans des « véhicules spéciaux » en dehors de leur bilan.

Le FASB, entité privée à laquelle cette mission d’ordre public est déléguée par le régulateur boursier (SEC), a indiqué que ces deux nouvelles règles entreraient en vigueur en 2010.

La première règle  « exigera plus de transparence sur les transferts d’actifs financiers, dont les transactions de titrisation » et « supprime le concept de +véhicule spécial+ », a indiqué le FASB dans un communiqué. Les « véhicules » hors bilan sont désormais interdits pour les banques à partir de 2010

Rappel rapide : la titrisation consiste à transformer des créances en actifs financiers revendus à des investisseurs, permettant de répartir les risques du crédit sur le marché.

La seconde règle « change la manière dont une société détermine si une entité qui est insuffisamment capitalisée ou qui n’est pas contrôlée à travers les droits de vote (ou d’autres droits similaires) devrait être consolidée dans le bilan ».

Précisément, cette consolidation « se base, entre autres choses, sur la raison d’être et la façon dont est conçue une entité, et sur la capacité de la société à diriger les activités de l’entité qui ont les répercussions les plus importantes sur les performances économiques de cette entité », selon le FASB.

Mettre des actifs hors bilan, dans des « véhicules spéciaux » destinés à porter certains risques que la maison mère ne veut pas intégrer et dont les comptes ne sont que partiellement ou pas du tout présentés aux investisseurs et aux régulateurs, a été une technique comptable répandue chez les géants américains de la finance pendant les années d’explosion du crédit.

Le président du FASB, Robert Herz, a souligné que les nouvelles règles « s’attaquent au problème des sociétés qui étendaient l’usage des entités hors bilan au détriment des investisseurs » et « éliminent les exceptions ».

L’organisme a précisé que les nouvelles règles avaient déjà été prises en compte dans les « tests de résistance » imposés aux 19 plus grandes banques du pays, et dont les résultats ont été publiés en mai.

Le Wall Street Journal affirmait début juin que les banques auraient chacune à rapatrier des dizaines de milliards de dollars d’actifs dans leurs bilans, et citait une estimation de 145 milliards de dollars pour la banque JPMorgan Chase. 

La Réserve fédérale américaine a indiqué dans un communiqué qu’elle était « en train d’examiner les exigences en matière de capital associées à l’entrée en vigueur des nouvelles normes comptables ».

« Les groupes bancaires doivent prendre en compte dans leur processus interne de prévisions en matière de capital les pleines conséquences de (ces nouvelles règles) et évaluer si de nouveaux capitaux pourraient être nécessaires pour amortir les risques associés aux véhicules », a ajouté la banque centrale.

De plus et selon le Financial Times dixit son site internet du 15/6 les Etats-Unis s’apprêtent à annoncer ce mardi 16 juin une nouvelle règle financière interdisant à une institution de totalement évacuer grâce à la titrisation le risque relatif à un prêt qu’elle émet, affirmait lundi soir le Financial Times sur son site internet.
Cette règle forcerait « les prêteurs à retenir au moins 5% du risque de crédit des prêts qui sont titrisés », a indiqué le quotidien des affaires, qui ne cite pas sa source.
La titrisation est une technique qui consiste à transformer des créances en actifs financiers revendus à des investisseurs, permettant de répartir les risques du crédit sur le marché.
La facilité à vendre ces actifs lors des années d’explosion du crédit qui ont mené à la crise financière est considérée comme l’une des origines d’une prise de risque excessive, qui avait amené les banques à prêter à des emprunteurs non fiables.
Depuis le début de la crise financière, ce marché de la titrisation s’est toutefois effondré, contribuant au recul du volume de prêts aux Etats-Unis. « Le Trésor espère que son plan va contribuer à ramener ces marchés vers une forme plus stable en améliorant la transparence et en modifiant ses avantages », d’après le FT.
Les prêteurs se verraient ainsi imposer des normes harmonisant la conception de ces actifs issus de la titrisation, pour qu’ils puissent s’échanger sur un marché ouvert.
Washington compte également interdire de comptabiliser immédiatement l’ensemble des bénéfices tirés de la vente des titres adossés à un prêt, et contraindre les agences d’évaluation financière à adopter pour ces actifs une échelle de notation différente de celle des obligations classiques, affirme le quotidien. 

source AFP 12/6/09 et FT du 15/6/09

A BON ENTENDEUR SALUT ,BERNIE (BERNANKE) VEILLE AU GRAIN !!!!!!

CE QUI PROUVE QUE LA FEUILLE DE ROUTE A ETE BIEN TENU :

http://leblogalupus.com/2009/05/11/game-over/

7 réponses »

  1. Excellent commentaire mon cher Lupus. La nouvelle est en effet très importante (et attendue). Depuis l’affaire Enron, les autorités avaient déjà resserré les règles de consolidation, mais c’était sans compter sur la créativité des cabinets de conseil qui jouent le jeu de pompiers-pyromanes en la matière. D’un coté, ils vendent du conseil, de la créativité comptable et fiscale, de l’autre ils auditent et certifient les comptes (même si officiellement les 2 activités sont séparées). J’ai vécu le credit crunch de 99 en France dans une société cotée en bourse, peu après l’affaire LTCM et un peu avant le scandale Enron. Le cabinet qui a été mis en cause dans l’affaire Enron était aussi notre conseil… J’ai vu apparaître dans ces années une multitude de produits déconsolidants et de titrisation de dettes. L’immobilier a été le précurseur car les conseils avaient entrevus qu’il était plus intéressant de compartimenter les actifs de qualité dans des structures ad hoc afin d’obtenir des ratings excellents et donc un coût de refi plus bas. Les foncières ont lancé le bal. Ensuite, les banques ont suivi. Je le dis souvent, la finance est un petit monde. Monkey see, monkey do. Et le dénominateur commun ? les cabinets de conseils.

    • yann ce que vous évoquez ici avec beaucoup de justesse t d’à propos est il me semble la mème problématique qu’avec les agences de notation : peut on ètre juge et partie sans tomber dans le conflit d’intéret ?

    • Pas toujours possible quand il s’agit à la base d’une simple dépèche d’agence comme dans le cas présent

  2. Ben je vous suggère au moins de faire des saisies d’écran que vous mettez en ligne sur picasa ou dieu sait quoi… Je ne remets pas la main sut la dépêche afp dont vous parlez.
    Sinon vous comprenez bien que c’est un peu la foire sur ce genre de sujet…on peut dire tout et n’importe quoi si l’on oublie certains éléments (je ne dis pas que c’est ce que vous avez fait, juste je vérifie toujours mes sources, ça évite bien d’écrire des salades)
    cordialement

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