Chinamerica

Regard sur les Pays Emergents : Le coup de stylo sur les B.I.C de la semaine 28 et 29…

Des nouvelles de mon stylo à 3 couleurs : Brésil, Inde et Chine….La Russie Poutinienne a une couleur « spéciale » non répertoriée par mon stylo… 

PLUS DE DETAILS EN SUIVANT :

INDE 

En Inde, Infosys vient de publier un résultat trimestriel meilleur qu’attendu. Sa marge opérationnelle progresse de 50 pb par rapport au 1er trimestre 2009. La prévision du management pour le reste de l’année reste prudente mais les analystes vont devoir commencer à revoir leurs chiffres 2009 à la hausse. La qualité des résultats sera cruciale pour consolider le fort rebond du marché indien depuis le début de l’année. Les résultats des sociétés ayant publié à ce jour sont, dans l’ensemble, satisfaisants.

 C’est ce mouvement de révision à la hausse qui devrait contribuer à la bonne performance des marchés asiatiques sur le 2nd semestre 2009 et sur 2010. Un rebond des marchés développés au 1er semestre 2010 ne ferait qu’amplifier cette tendance.

Après une baisse de plus de 7% en début de semaine 28 , le marché Indien se stabilise en fin de semaine. Cette baisse a été déclenchée par l’annonce du budget (lundi) qui ne contenait pas d’éléments nouveaux sur la façon dont le gouvernement comptait financer le plan de stimulation de l’économie alors que le déficit fiscal devrait dépasser les 11% en 2009. Beaucoup de questions sont donc restées sans réponses. Le marché attendait des privatisations ainsi que des réformes quant aux subventions pétrolière. Pour autant, le gouvernement n’était nullement tenu d’en donner tous les détails à cette occasion..

Selon le secrétaire d’Etat aux finances, le gouvernement va annoncer des réformes dans le secteur de l’assurance visant à autoriser les investisseurs étrangers à augmenter leurs participations. Cette nouvelle est non seulement bonne pour le secteur  lui-même mais confirme également la bonne volonté du gouvernement quant à déployer des réformes. Toutes les déceptions de la semaine 28 liées à l’absence de mesures destinées à contenir le déficit fiscal (réformes des subventions pétrolières, privatisations) pourraient donc être effacées par des annonces dans le courant de l’année.

Les bons chiffres d’Infosys devraient rassurer le marché. Les signes de reprise se confirment : la production industrielle est, en mai, en hausse de 2,7% (contre 1,3% attendu). La croissance des volumes de ciment (+12,8%) et des ventes automobiles (+14,3%) en juin confirment cette tendance.

Les opérations d’augmentation de capital continuent : Sterlite Industries a levé 1,5 Md $ cette semaine et des introductions en bourse sont prévues dans les deux prochaines semaines.

Selon le consensus, à ce jour, le marché indien se traite 17x. Mais face à la qualité des résultats, les analystes revoient à la hausse leurs prévisions de croissance bénéficiaire. Ainsi, le réel PE du marché pourrait être significativement plus bas.

CHINE

En stand by : Les résultats des sociétés chinoises pour le 2e trimestre seront plutôt publiés en août. Du côté des nouvelles macroéconomiques, les crédits bancaires se sont à nouveau envolés à 1,5 trillions de yuans en juin ; les banques chinoises devraient annoncer des résultats meilleurs qu’attendus sur cet effet volume…

Je vous invite à consulter mon billet plus spécifiquement consacré à la Chine :  Sortie de crise à la chinoise… (cliquez sur le lien)

BRESIL

La semaine 28, qui a été plus courte en raison d’un jour férié (jeudi), a vu le marché reculer de 5% tandis que le réal a baissé de 2,7%. Le marché a été en partie impacté par le recul de l’indice CRB (-4,6%), lui-même entraîné par la baisse du prix du pétrole (-10,5%). La Banque Centrale a publié des flux des monnaies externes nets vers le Brésil : ceux-ci sont passés de 3,1 Mds $ en mai à 1,1 Md $ en juin. Les flux du 2e trimestre 2009 étaient de 5,6 Mds $ contre un déficit de 3 Mds $ au 1e trimestre 2009. Ces éléments montrent que le Brésil est toujours capable d’attirer les flux de capitaux malgré la crise globale. De plus, l’inflation IPCA a baissé de 0,47% en mai (5,20% sur un an glissant) à 0,36% (4,8% sur un an glissant) en juin. L’inflation devrait continuer à décroître et atteindre 4,5%, l’objectif de la banque centrale, ouvrant ainsi la possibilité d’autres baisses des taux d’intérêt. Tout cela devrait aider le marché actions.

Après avoir atteint son plus haut de l’année en juin (+65% depuis le début de l’année), le marché brésilien enregistre une correction saine de 11% depuis début juillet. Néanmoins, le marché a retrouvé le chemin de la hausse  la semaine 29, progressant de 7% en $ sur fond de publication du PIB chinois (+7,9%) et d’annonces plus favorables en provenance des Etats-Unis. A noter également sur le marché domestique l’amélioration des chiffres du marché de l’emploi et des ventes de voitures dans les 15 premiers jours de juillet (+8% sur une année glissante). De nombreuses rumeurs circulent sur l’OPA de Vale sur Mosaic (compagnie américaine de fertilisants) pour 25 Mds $. Les constructions de maisons, les compagnies aériennes et les bourses sont les secteurs ayant affiché les meilleures performances sur la  semaine 29. La semaine prochaine, la banque centrale va décider de sa politique en matière de taux d’intérêt. On attend  une baisse de 50 pb (et une autre coupe de 50 pb en septembre). Des taux d’intérêt plus bas sont bien évidement bénéfiques aux actions.

source : edram

BILLET PRECEDENT : Regard sur les Pays Emergents : Le coup de stylo sur les B.I.C de la semaine 25,26 et 27… (cliquez sur le lien)

ET EN COMPLEMENT :

 L’Inde à l’épreuve de la crise

GILBERT ETIENNE IHEID juillet 09 

Après une croissance de 9% par an depuis 2004/05 et l’optimisme généralisé en Inde, la crise mondiale se fait sentir, même si ses effets sont moins brutaux que dans nos pays. Les banques ne connaissent pas de crise grave. La hausse sensible de la production agricole en 2007/2008 (avril-mars, année statistique), conséquence des efforts même insuffisants des autorités et d’une bonne mousson, atténue la baisse dans les secteurs moteurs que sont les services et l’industrie. Les exportations des deux secteurs ont chuté de 33%, ce qui conduit à la fermeture d’entreprises ou à des baisses de production, tandis que le chômage augmente. Après leurs succès spectaculaires, les technologies de l’information voient leurs profits baisser. Néanmoins, pour le premier trimestre la croissance du PIB affiche +6%. Le ciment, l’acier, la branche automobile se reprennent. Les investissements de porte feuille reviennent, après un gros exode. Les flux d’investissements privés étrangers directs se maintiennent. Après avoir atteint 13% en août 2008, l’inflation tombe au point zéro en mars 2009. Un paquet de stimulants a été lancé, atteignant 37 milliards de $, montant limité par les disponibilités financières restreinte. En comparaison la Chine joue sur 585 milliards de dollars. La victoire surprise du parti du Congrès aux élections de ce printemps a reconduit le Premier ministre Manmohan Singh au pouvoir dans une situation plus forte que durant la période 2004-09. Il n’a plus besoin de l’appoint des voix des partis communistes au Parlement qui freinaient les réformes, notamment les privatisations. Pour l’instant, la relance des réformes n’est pas encore apparue lors de la présentation du budget en juillet. La bourse qui avait pris l’ascenseur à la suite des élections a chuté. ( budget retardé de mars à la suite des élections). Le budget pour 2009/2010 met l’accent sur l’accroissement des programmes sociaux d’aide aux pauvres et à la création d’emploi en milieu rural , sur les infrastructures, l’éducation, la santé. Il faut en effet se souvenir qu’environ le quart des 1,15 milliard d’Indiens souffrent encore d’une pauvreté aiguë. On peut se demander s’il ne serait pas préférable de mettre davantage l’accent sur les investissements productifs comme l’irrigation, l’amélioration des régions qui ne peuvent être irriguées, l’amélioration des cultures ne dépendant que des pluies. L’irrigation assure des avantages permanents, contrairement aux créations temporaires d’emplois. Dans les districts avancés les salaires des manoeuvres agricoles sans terre sont au moins le double de ceux des zones en retard. Les infrastructures, transports, électricité, sont plus à l’ordre que jamais. Aux heures de pointe le manque d’électricité a passé de 11 à 18% ces dernières années. Les pertes des centrales et des réseaux sont estimées à 40% de la production, ce qui grève lourdement les budgets des usines. Les camions se traînent à 25 km/h , les voies d’accès aux ports comme aux aéroports sont engorgées. La gestion des chemins de fer a connu des améliorations  mais les trains de marchandises font 20-25 km/h. Tous ces défauts sont le résultat à la fois du manque de fonds d’entretiens et de l’insuffisance des investissements nouveaux. Le décalage entre infrastructures et progression globale de l’économie est apparu autour de 1980 au moment où la croissance du PIB a commencé à s’accélérer. Malgré les signaux d’alarme, la situation n’a fait qu’empirer. Les trois derniers plans quinquennaux ( 1992-2007) n’ont atteint que la moitié des objectifs dans la fourniture d’électricité. En 1999 a démarré le projet du «rectangle doré» soit des autoroutes reliant Delhi, Calcutta-Chennai (Madras)-Bombay-Delhi. Après un bon départ le programme (5850 km) n’est pas encore achevé, entre autres à la suite de défauts de management. Une croix nord-sud, est-ouest peine aussi à tenir l’horaire. Dans ces conditions, on peut se demander dans quelle mesure le nouveau budget portera tous ses fruits. Déjà aujourd’hui les objectifs du 11e Plan ( 2007-2012) sont compromis de source officielle. Les contrastes entre les actions menées avec le maximum d’efficacité dans tous les domaines et la lenteur à corriger des insuffisances flagrantes ou encore des signes de profond laisser-aller semblent plus marqués que dans d’autres pays. D’un autre côté, les Indiens disent avec raison: «We always muddle through». Malgré des failles, les institutions politiques ont creusé de profondes racines, gage de relative stabilité. Plusieurs secteurs de l’économie continuent à faire preuve d’une belle vitalité et attirent les investissements étrangers.

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Focus sur V. Strauss (Comgest) : spécialiste des marchés asiatiques et émergents  juillet 09

Vincent Strauss, diplômé des HEC de l’université de Lausanne et titulaire d’un DEA (Milan: DEA.MI – actualité) de sciences économiques, a débuté sa carrière à la direction financière du Crédit Commercial de France. Il est ensuite devenu responsable de la gestion sur les marchés asiatiques à la Banque Indosuez, puis directeur de la Batif. Après avoir été directeur de Multifinance International, il a rejoint Comgest, en avril 1994, où il est actuellement membre du directoire et responsable gérant Asie et pays émergents.

La stratégie d’investissement du gérant

Spécialiste dans le stock-picking d’entreprises basées en Asie et dans des pays émergents, Vincent Strauss ne s’intéresse ainsi qu’à des entreprises susceptibles de s’apprécier de façon durable. Pour cela, Comgest met en oeuvre une analyse fondamentale, menée par une équipe internationale de plus de 60 analystes gérants. Ce processus vise à trouver des sociétés avec un bilan solide et une visibilité des résultats ®à au moins cinq ans. C’est pourquoi nous évitons les valeurs cycliques, comme les banques¯, précise-t-il. Les sociétés doivent également présenter une rentabilité élevée de leurs capitaux propres, une capacité d’autofinancement, une marge bénéficiaire au-dessus de la moyenne et un positionnement concurrentiel dominant.

Pour évaluer le potentiel de croissance à venir d’une entreprise, Comgest juge également la capacité du management à respecter ses engagements, ses minoritaires, ses clients, ses actionnaires… Sur un univers d’investissement d’environ 160 valeurs, très peu de sociétés répondent à ce profil très sélectif. Par conséquent, les fonds gérés par Vincent Strauss sont concentrés autour d’une quarantaine de titres. Pour construire ses portefeuilles, Vincent Strauss met en oeuvre une gestion contrariante. ®Je me méfie des effets de mode¯, indique-t-il. Il privilégie ainsi les entreprises qui, en croissance, offrent un prix raisonnable, dont il se sépare notamment lorsque ce dernier devient excessif. ®Cela nous a permis d’être très peu exposés à la chute des valeurs, très cycliques en 2008. Dans les pays émergents, il y a des tendances de long terme : à la fin des années 1990, les sociétés liées à la consommation des ménages et aux infrastructures étaient peu recherchées et se traitaient à des multiples incroyablement bas. Dix ans après, à partir de 2005/2006, ces valeurs sont devenues incontournables pour les gérants spécialisés et leur valorisation était parfois devenue excessive. A la fin de l’année 2007, nos portefeuilles émergents étaient extrêmement défensifs, avec une exposition élevée sur des valeurs de télécoms et sur certaines valeurs d’infrastructure comme des producteurs d’électricité.¯ Le gérant parvient ainsi à délivrer une surperformance, dans les périodes de baisse comme de hausse normale des marchés. Sur trois ans, au 26 juin, son fonds phare, Magellan, s’est ainsi apprécié de 12,50 %, contre – 7,55 % pour la moyenne de sa catégorie ®marchés émergents¯. Sur un an, le gérant fait quasiment deux fois mieux que ses concurrents, avec – 12 ,03 %, contre – 23,55%.

Une appréciation forte de ces marchés est moins évidente à court terme que sur le long terme. ®A titre d’exemple, la consommation de la Chine et de l’Inde se situe aux alentours de 1 500 milliards de dollars par an, soit le dixième seulement de la consommation cumulée de l’Europe et des Etats-Unis, affirme Vincent Strauss. Pour ne serait-ce que compenser une baisse de la consommation de 3 % dans les pays développés, il faudrait dans le même temps une croissance de 30 % en Chine et en Inde…¯ A long terme, ®un investissement dans les pays émergents devient incontournable dans l’allocation d’actifs d’un investisseur de long terme, explique Vincent Strauss. De façon générale, l’Afrique du Sud offre des opportunités intéressantes, car de nombreux groupes sont des ‘consolidateurs’ qui permettent d’avoir une exposition sur l’ensemble de l’Afrique. Ce marché dispose d’un marché financier efficace qui offre aux entreprises des capitaux à long terme, grƒce à un système bancaire, des compagnies d’assurances et d’assurance vie, ainsi que des fonds de pension qui fonctionnent. Elles lui permettent de financer les entreprises et les investissements du pays, ce qui est rarissime dans les pays émergents¯.

Les valeurs préférées du gérant

– MTN, opérateur mobile multinational sud-africain : pour son gisement de consommateurs potentiels en Afrique, un continent qui enregistre la plus forte croissance démographique au monde.

– TSMC, fabricant ta‹wanais de semi-conducteurs : il sortira renforcé de la crise, grƒce à un bilan solide, un accès au crédit et une génération de free cash flow.

– JBS, géant brésilien de l’industrie du boeuf : un positionnement leader en Amérique du Sud et du Nord, une position forte en Australie et un superbe réseau de distribution en Europe. Ce groupe va probablement pouvoir prendre des parts de marchés au détriment de compétiteurs financièrement affaiblis par la crise.

A retenir

– Société de gestion : Comgest

– Expérience du gérant : trente-deux ans

– Fonds phare du gérant : Magellan, géré depuis 1994

– Encours gérés et supervisés : 5 milliards d’euros

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