Au coeur de la création de richesse : l'Entreprise

Buffett et Fischer adhèrent au scénario de la reprise en V

Les propos des deux investisseurs milliardaires ont annihilé les doutes du marché.

Les doutes commençaient à peine à gagner les investisseurs que Warren Buffett les a balayés d’une seule phrase. Lors d’une conférence en Californie, l’oracle milliardaire a affirmé que sa société Berkshire Hattaway était en train d’acheter des «opportunités », précisant qu’une part importante de ses avoirs était investie en actions. Des propos auxquels sont venus s’ajouter ceux d’un autre investisseur de renom, Kenneth Fischer. Celui-ci a déclaré que les actions mondiales n’en étaient qu’à la moitié de la reprise en V dans laquelle elles étaient engagée

PLUS DE DETAILS EN SUIVANT :

 (afp) – « La probabilité va nettement à l’encontre d’une aggravation significative de la situation, on a touché le fond », a déclaré M. Buffett, dont un entretien avec la chaîne de télévision CNBC a été diffusé mercredi.

« Nous n’avons pas rebondi mais nous avons cessé de chuter, et nous remonterons », a ajouté M. Buffett. « Nous sommes en convalescence ».

« S’il y avait un événement exogène dramatique, du type 11 Septembre ou pire, on pourrait avoir quelque chose qui bouleverse vraiment les choses et que tout recommence, mais pour ce qui est des problèmes identifiés auxquels nous nous sommes attaqués, il en reste mais nous avons dépassé la phase critique », a-t-il souligné.

EN COMPLEMENT INDISPENSABLE :

Investisseur hors pair, le milliardaire américain Warren Buffett s’est bâti une fortune colossale grâce à une stratégie et des choix boursiers ingénieux. Au plus fort de la crise financière, il s’affichait encore en conquérant. Aujourd’hui, à 79 ans, le doute semble s’installer dans la tête de cet homme d’affaires qui a cédé sa place d’homme le plus riche de la planète à Bill Gates. Il demeure néanmoins un précieux conseiller pour des millions de petits porteurs et une poignée de puissants dont Barack Obama.

Deux règles ont toujours présidé aux choix d’investissements de l’homme d’affaires américain Warren Buffett. La première : ne jamais perdre d’argent. La seconde : ne jamais oublier la première.

Avec la récente crise financière, ces principes ont volé en éclat. A 79 ans, celui qu’on surnomme l’Oracle d’Omaha vient de connaître l’une des pires périodes de sa longue carrière d’investisseur. Dans la panique financière de 2008, il a perdu 25 milliards de dollars ce qui lui a coûté son titre d’homme le plus riche du monde au bénéfice de son ami Bill Gates, d’après le magazine Forbes.

Rares pourtant sont ceux qui, comme lui, ont su capitaliser sur la crise. Après avoir conseillé l’administration américaine de l’industrie financière et exhorté ses compatriotes à acheter des actions malgré la tourmente boursière, il a lui-même investi des milliards dans Goldman Sachs et General Electric et profité des retombées des aides publiques en faveur de American Express, Bank of America, Wells Fargo et U.S. Bancorp.

Quel avenir pour Berkshire ?

Aujourd’hui, et un an seulement après la crise, Warren Buffett semble cependant s’inquiéter d’une nouvelle chute des marchés boursiers. Son conglomérat, Berkshire Hathaway, fait marche arrière en réduisant ses achats d’actions, à leur plus bas niveau depuis cinq ans. L’homme d’affaires estime en effet que l’économie, bien qu’en voie de guérison, reste profondément troublée : « Nous ne sommes pas encore sortis des problèmes. (…) Nous devons relancer l’économie pour qu’elle se remette à fonctionner normalement », a-t-il déclaré au Times la semaine dernière.

Le doute plane aussi sur l’avenir de Berkshire. Cette société tentaculaire, dont l’activité principale est l’assurance, a perdu environ un cinquième de sa valeur l’an dernier, à peu près autant que l’ensemble du marché boursier.

Par ailleurs, et même s’il n’a pas en tête de se retirer des affaires prochainement, Warren Buffett semble s’intéresser de près à d’éventuels successeurs, en particulier David L. Sokol, président de MidAmerican Energy Holdings, filiale de Berkshire, et de NetJets, société de jet privé appartenant à Berkshire.

Au-delà des récentes inquiétudes de Warren Buffett concernant ses investissements, Alice Schroeder, auteur d’une biographie intitulée The Snowball, a déclaré au Times que l’oracle d’Omaha était de plus en plus soucieux de l’image qu’il laissera derrière lui.

Une aura indiscutée

Pas d’affolement toutefois : selon Justin Fuller, auteur du blog Buffettologist, les événements de l’année dernière, bien que douloureux pour de nombreuses personnes, ont donné à Warren Buffett une formidable opportunité d’investissements porteurs d’avenir.

Malgré ses récents faux-pas, de nombreuses personnes, dont le président Obama, continuent de l’écouter avec attention. Son statut d’homme d’affaires milliardaire lui confère cette aura, tout autant que la confiance accordée par des millions de petits investisseurs avides de ses conseils.

Sans doute ces derniers ont-ils en mémoire qu’en investissant 1 000 dollars dans Berkshire en 1965, ils auraient été à la tête d’une fortune de plusieurs millions de dollars aujourd’hui……

EN COMPLEMENT INDISPENSABLE : La huitième merveille du monde…. (cliquez sur le lien)

EN COMPLEMENT : LEGG MASON: fort potentiel des sociétés du S&P 500

Selon Legg Mason Capital Management, les sociétés du S & P 500, en particulier les grandes capitalisations, figurent parmi les meilleures sources de valeur ajoutée des 10 prochaines années.

Mary Chris Gay, gérante du fonds Legg Mason Value Fund, qui a progressé de 32,06% depuis le début de l’année (contre 15,44% pour l’indice S & P 500), estime que les valorisations des plus grandes entreprises américaines sont à des niveaux inédits depuis les années 1980.

Legg Mason estime que les marchés d’actions conservent une marge de progression et que, compte tenu de la sévérité de la correction, le rebond pourrait s’avérer nettement supérieur à la moyenne. Les Etats-Unis réunissent les quatre conditions nécessaires à l’amorce d’une phase haussière: les résultats ont atteint un plancher, l’activité économique se redresse, la politique de la Réserve fédérale est accommodante et favorable à la relance et les valorisations sont attractives…..

7 réponses »

  1. Si Warren Buffet se met à être versatile c’est que rien ne va plus alors…. Ses principes sont d’investir sur la valeur et non sur le prix et ça lui a correctement réussi jusqu’à maintenant malgré certains écueils. Il faut relativiser sa progression: 1000 dollars investis sur BRK en 1965 valent peut-être plusieurs millions maintenant mais il faut se poser la question : quel était le pouvoir d’achat obtenu avec 1000 dollars en 1965 ? Sur les quarante dernières années, l’inflation a été pour moitié située entre 15 et 30% et pour l’autre moitié entre 3 et 15%. Je n’ai pas fait le calcul de combien de $ actuels vaut 1$ de 1965 mais ça doit être assez impressionnant ce qui relativise fortement la performance de BRK. C’est là qu’on se rend compte que les rendements composés sont bel et bien le plus fantastique mécanisme en économie… Il ne faut pas confondre prix et valeur, ce n’est pas moi qui le dit mais l’homme le plus riche du monde…
    Mr Buffett est un très bon investisseur et un homme doté de plein d’autres qualités, c’est indéniable mais il a aussi fait de belles erreurs et a un mode de gestion assez risqué au final car sa performance est très corrélée à celle du marché. Si il était né au Japon et qu’il avait investit sur des sociétés qu’il connaissait (un de ces principes) alors on aurait jamais entendu parlé de lui car le Nikkei n’a pas connu du tout la même progression que le S&P500.

    J’étais assez étonné quand il a investit l’été dernier. Je pensait qu’au moins lui qui investit sur la valeur serait capable de voir que les marchés n’étaient pas si « bon marché » que ça. La génération actuelle d’investisseurs est victime d’un fort biais momentum, en effet elle n’a connu que des marchés chers depuis 1990. De ce fait un marché relativement cher historiquement comme c’est le cas en ce moment lui parait bon marché puisque comme le dit Mary Chris Gay, cela fait longtemps que l’on a pas vu des ratios de valorisation comme ça. On voit tout de suite dans ces propos qu’elle est victime d’un biais momentum : « les marchés sont à des niveaux inédits depuis les années 80 » Cela ne veut pas dire qu’ils ne sont pas chers pour autant !! De plus en réalité on est toujours plus chers qu’à la fin des années 80 période à laquelle les ratios étaient déjà fortement remontés pourtant.
    Mr Buffett à l’air de changer d’avis et d’opter plutôt pour une reprise en W puisqu’il a changé d’avis apparemment, ce qui me paraît bien plus sage (d’Omaha) lol.

    Je vous transmet un lien fort intéressant qui est un graphe de Mr Shiller (l’auteur d’exubérance irrationnelle) représentant le ratio P/E ajusté de l’inflation.

    http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/d/d2/SP500pe.svg

    Cordialement,

    Romain Delvigne

    • Bonjour Romain, merci pour ce commentaire argumentée…

      Merci si je respecte Shiller sur bien des points, ne pas oublier que chez lui qu’il y a des gros biais idéologiques et que c’est le super pote de ROUBINI, SORROS et toute la bande de joyeux bobos qui n’ont de cesse de saper le système pour des raisons aussi diverses que variées que je ne vais pas exposer ici…Effectivement le début des années 80 voit aux US exploser toute la pertinence des idées de FRIEDMAN, des REAGANOMICS et depuis 40 ans cela « emmerde » bien tout ce joli petit monde dans leurs petites affaires…C’est pourquoi il me semble quant à moi plus interessant d’étudier les cycles sur les 40 denières années plutot que le long terme…
      Intérets composés ou pas WB obtient des performances bien supérieures au marché et sur une période longue et année après année, je connais peu de gestionnaires qui en sont capables (et pour cause…)et je dirais mème que l’on peut les compter sur les doigts des 2 mains…Bénéficier d’un momentum favorable et d’un hasard qui fait bien les performances c’est une chose , faire preuve d’instinct, de jugeotte et d’anticipation c’en est une autre !!! pour le reste les états d’ame de WB et la mauvaise conscience du bonhomme concernant l’état de sa richesse, son soutien à ZORROBAMA appartiennent au « folklore » du personnage…Parce qu’après tout nul n’est parfait en ce monde … 🙂

      cordialement

  2. Bonjour Lupus,

    Effectivement pour un investisseur, WB est très fort. Étant très risk adverse, je ne pourrais pas pratiquer comme ces gens là car j’estime qu’il sont trop exposés aux aléas de marchés que l’on ne peut prévoir. Il y a des choses prévisibles mais une partie imprévisible également. Être exposé long only aurait eu pour conséquence de perdre 90% de ses capitaux lors de la crise de 29 et le capital aurait seulement été revu 25 ans plus tard (sans prise en compte de l’inflation). Rien n’exclut que cela se reproduise un jour et je ne trouve pas acceptable d’être autant tributaire de l’évolution des marchés à moyen terme. Après cela ne regarde que moi mais c’est pour expliquer que ma critique allait plus vers l’investissement traditionnel que vers WB car dans cette catégorie, si il fallait prendre un exemple ça serait bien évidemment lui.

    Encore une fois, je n’y connais pas grand chose en économie, c’est d’ailleurs une des raisons pour laquelle je suis assidument votre blog car cela me permet d’apprendre pas mal dans ce domaine. Les idées de Friedman ont bien sûr étaient les plus performantes lors de ces 25 dernières années mais il faut aussi dire que c’est 25 dernières années correspondent à une phase générale d’expansion. Les idée de Friedman étant parmi les plus expansionnistes, il est assez logique qu’elles aient bien performées. Elles resteront probablement valables dans les phases de croissance à venir mais quid des phases de récession ? C’est pour cette raison que je préfère me référer au très long terme pour avoir un échantillon de tous les environnements économiques possibles. Il nous faudra malheureusement attendre un certain temps pour avoir la réponse à cette interrogation…

    Cordialement,

    • Bonjour Romain il faut savoir quand mème que WB est aussi un bon praticien des dérivés !!!! Autre point vous soulignez l’expansionisme actuel en faisant référence je pense à la FED, permettez moi d’ètre en désaccord avec cela : c’est en effet une idée communement admise mais qui ne résiste pas à l’épreuve des faits…il s’avère que la seule politique réellement expansioniste de type monétaire menée actuellement est celle de la banque centrale chinoise…Pour le reste augmentation de bilan des banques centrales ne signifie en rien expansionisme mais substitution à un système bancaire défaillant…j’en avais déjà traité quelque part par là je tacherais de vous retrouver le lien…
      Depuis 40 ans que les théories de Friedman sont appliquées elles donnent d’excellents résultats que cela soit aux ETATS UNIS ou en SUISSE mais à condition de respecter un certain nombre de règles qui bien comprises assurent la prospérité de tout à chacun….regardez la décripitude du Royaume Uni depuis qu’il a abandonné son tatcherisme aux mains des socialistes conservateurs ou travaillistes…l’oeuvre de Friedman EST IMMENSE et l’apport de l’école de chicago en général est considérable…Dommage que dans des pays aussi obscurantistes et réactionaire que la France il faille encore l’étudier sous le manteau….Nous aurons vraisemblablement à l’avenir des cycles économiques de plus en plus courts empreints de beaucoup de volatilité : le temps des turbulences, ce qui correspond plutot à des successions de crises au rythme desquelles le capitalisme a toujours vécu pour mieux se regénérer…crise qui peuvent ètre d’origine économique en général crise de surproduction, de surcapicité(internet) ou des crises d’origine financière comme celle que nous traversons actuellement….

      bien cordialement

  3. Merci pour votre réponse, je m’en remet à votre savoir car je dois bien avouer que j’ai de grosses failles sur ces points. De toute façon si ce n’était pas le cas je ne vous lirais pas et ne vous écrirais pas… Comme vous attisez ma curiosité, en vous écrivant cela me permet de combler petit à petit ces lacunes !

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