Behaviorisme et Finance Comportementale

Finance Comportementale : Des tulipes hollandaises à la panique de 2008…La Nature Humaine !!!!!

La finance comportementale s’attache à étudier les comportements économiques des individus intervenant sur le marché, et à expliquer les comportements, y compris dans leur caractère irrationnel.

PLUS DE DETAILS EN SUIVANT :

 Contrairement à la théorie financière classique, qui émet l’hypothèse que les acteurs économiques sont rationnels et que les prix s’ajustent sur le marché en fonction de l’évolution de facteurs fondamentaux, la théorie comportementale émet l’hypothèse qu’un certain nombre de biais sont également susceptibles d’influencer les prix. Ces biais peuvent être cognitifs, liés par exemple à la façon dont notre cerveau traite l’information : ainsi quand nous sommes convaincus de la direction du marché, notre cerveau aura naturellement tendance à occulter/réfuter toute information n’allant pas dans notre sens. Ils peuvent être liés à notre aversion naturelle pour la perte, qui peut conduire à ne pas vendre un titre en fort déclin (“pas vendu, pas perdu !”) ou, pire, à renforcer sa position à la baisse, dans l’espoir de “se refaire”. Ces biais peuvent être émotionnels (espoir, fierté, panique, euphorie…) ; individuels ou collectifs (liés par exemple à la psychologie des foules…) ; et peuvent même aller jusqu’à influencer les fondamentaux (cas de la prophétie auto-réalisatrice) !

Les implications en termes de risque pour l’investisseur sont importantes : même en supposant qu’il est possible pour l’individu de s’affranchir de ses propres biais comportementaux, le marché peut, lui, rester éloigné de ses fondamentaux pendant des périodes parfois très longues : comme le soulignait Keynes – qui en savait quelque chose – “les marchés peuvent rester irrationnels plus longtemps que vous ne resterez solvable.”

Mais la finance comportementale est-elle un phénomène nouveau ? Pas vraiment. Si, grâce aux technologies de l’information notamment, les marchés d’aujourd’hui n’ont pas grand-chose à voir avec ceux de nos parents et grands-parents, une constante semble être le caractère humain, et par conséquent parfois irrationnel, de ses intervenants. En effet, l’intuition comportementale trouve de nombreuses illustrations dans l’histoire économique, bien avant qu’elle ne soit formalisée par les prix Nobel Kahneman et Tversky dans les années 1970. On en trouve des traces dans le classique de Charles McKay de 1840 Extraordinary Popular Delusions and the Madness of Crowds. Un siècle auparavant, déjà, Sir Isaac Newton déclarait au sujet de la bulle de la Compagnie des Mers du Sud qu’il pouvait “calculer les trajectoires des corps en mouvements, mais pas la folie des hommes”. Quant à Jesse Livermore, trader légendaire qui s’illustra lors des crises de 1907 et 1929, il formulait dès 1939 l’hypothèse que “de tous temps, l’investisseur a du lutter contre des hordes d’ennemis qui lui coûtent très cher, et qui sont tapies au plus profond de lui-même : l’ignorance, la cupidité, la peur et l’espoir, qui sont inhérents à la nature humaine”.

Des tulipes hollandaises au début du XVIIème siècle à la panique de 2008, les tendances, les thématiques d’investissement vont et viennent ; les erreurs de comportement des investisseurs restent les mêmes…

Par Emmanuel Regnier, Gérant Allocation d’actifs, le 17 septembre 2009

ET EN COMPLEMENT INDISPENSABLE LES PROPOS FORTS PERTINENTS DE CE BON VIEUX ALAN :

Greenspan : les crises ont pour origine «la nature humaine»

.  | JDF | 09.09.2009

L’ancien président de la Réserve fédérale américaine (Fed) Alan Greenspan estime que la crise actuelle est le fruit d’«excès spéculatifs» inévitables en période de prospérité.

«Il y aura d’autres crises, mais elles seront différentes», assure Alan Greenspan dans une interview publiée  sur le site internet de la BBC.( cliquez sur le lien pour le texte original)

 «C’est la nature humaine qui en est à l’origine», estime-t-il, et «tant que personne ne trouve le moyen de la changer, nous aurons encore d’autres crises». Et d’ajouter : «Deux crises n’ont jamais rien en commun excepté la nature humaine». D’après lui, à chaque fois que les hommes sont confrontés à des périodes de croissance économique, ils espèrent à tort que celle-ci durera le plus longtemps possible. «C’est une capacité inextinguible de l’être humain, lorsqu’il est face à de longues périodes de prospérité, de présumer qu’elles dureront toujours». D’où la formation de bulles financières, immobilières ou autre, qui finissent tôt ou tard par imploser.

Surveiller les excès de régulation

Un an après la faillite de la banque d’investissement américaine Lehman Brothers, qui a précipité la finance mondiale dans la crise entraînant une récession globale, Greenspan jette ainsi un œil fataliste sur les événements qui sont arrivés après son départ à la tête de la Fed. Il affirme que les banquiers «savaient qu’ils sous-estimaient les risques et qu’à un moment il y aurait une correction (…) mais un trop grand nombre d’entre eux ont cru qu’ils seraient capables de s’en sortir juste avant». L’ancien dirigeant de la Fed estime de surcroît que les gouvernements devront désormais davantage surveiller les fraudes et augmenter les exigences de capital des banques, un point défendu par le secrétaire américain au Trésor Tim Geithner.

Il a cependant mis en garde contre la tentation de trop réguler en réaction à la crise. «On ne peut pas avoir un commerce mondial libre avec des marchés nationaux régulés très restrictifs», a-t-il dit….

EN COMPLEMENT INDISPENSABLE : Finance Comportementale : Les bulles spéculatives ont toujours fait partie de l’histoire…. (cliquez sur le lien)

9 réponses »

  1. Hehe, Voila un article qui tranche fortement avec le précédent ! Cela crée une belle diversité

    • leur sucession n’est pas innocente car les 2 approches me semblent complémentaires et non antagonistes, dire que les marchés ne sont pas complètement rationnels ne signifient pas pour autant qu’ils soient totalement irrationnels et livrés totalement à la théorie du chaos comme il est pour certains très confortables de le dire à défaut de pouvoir le démontrer….certains seront plus à l’aise avec les constantes d’autres avec les anomalies….. 🙂

  2. En effet il y a un juste milieu à trouver mais ce n’est pas facile et la majorité des personnes préfèrent se classer dans un “clan” plutôt que de se faire leurs propres opinions et de chercher le meilleur des “clans”. On oppose l’analyse fondamentale et l’analyse technique, les keynesiens et les machins, ou les bidules… Les gens ont apparemment un besoin de se classer et il est vrai qu’il n’est pas facile d’être “apartiste” parfois mais c’est pourtant souvent la meilleure solution.
    Vous évoquez la théorie du Chaos qui est une notion intéressante et pas si …. chaotique que son nom pourrait le laisser penser. En effet dans des données pouvant paraître chaotiques comme les marchés financiers, on peut noter une certaine récursivité qui rend les marchés en partie prévisibles à court terme, à plus long terme ça se complique avec le nombre de variables rentrant en compte. On arrive alors sur la notion de fractalité dans les marchés défendues par B. Mandelbrot qui est une thèse qui me plaît assez bien.
    On retrouve la difficulté de trouver le juste milieu entre rationalité et irrationalité quand il s’agit de créer des modèles de marchés et il n’y en a toujours pas de satisfaisants et solides à l’heure actuelle… en tous cas dévoilés mais je serais bien curieux de voir du coté de chez Renaissance Technologies, ils doivent probablement avoir des choses très sympathiques… 😉

    • Ce dernier message illustre pour moi parfaitement j’aime tant le monétarisme et Friedman tout particulièrement…Le cross over entre les disciplines y ait omniprésent et la quète perpétuelle de la simplicité vécu comme un graal dans un maelstrom de complexité est sans cesse à renouveler, à conquérir….La vérité dans la praxis quelque part entre entropie et néguentropie…. 🙂

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