L’an dernier, le gouvernement américain a défendu son plan d’aide aux banques (TARP), même si cela représentait une dépense titanesque de 700 G$US (tous les chiffres de cet article sont en SUS), en pleine crise financière. Le contribuable américain l’a avalé de travers. Mais le magazine Slate écrit que les contribuables risquent désormais de faire des profits avec ce plan. Le monde à l’envers!
PLUS DE DETAILS EN SUIVANT :
Dans son texte intitulé « Is TARP profitable? » (cliquez sur le lien), Slate affirme que, un an après l’adoption du plan controversé, certains des Fannie Mae, Freddie Mac, AIG, Citigroup et autres General Motors se portent plutôt bien. Ils remboursent leurs dettes à un rythme accéléré. Mais ce n’est pas tout.
Lorsque le gouvernement a adopté son plan, il s’est comporté comme un fonds spéculatif, souligne Slate. Il a prêté aux firmes en difficulté de l’argent à un taux moyen de 5% contre l’obtention d’actions privilégiées, plus des garanties (warrants). Le gouvernement a financé ces prêts par des emprunts au taux moyen de 1%.
Les bilans publiés récemment par le gouvernement indiquent que 21 institutions ont remboursé les emprunts et racheté les garanties. Une quinzaine ont jusqu’à maintenant remboursé uniquement les emprunts. Slate indique qu’une institution comme Morgan Stanley a remboursé sa dette de 10 G$ contractée en octobre 2008 et racheté ses garanties au coût de 950 M$, le 12 août dernier. Le rendement pour le gouvernement : 12,7%.
Pour les 21 firmes qui ont remboursé leurs prêts et racheté les garanties gouvernementales, le rendement moyen pour le payeur de taxes est de 17,5%. Ce qui est beaucoup mieux, souligne Slate, que la performance de la majorité des fonds de couverture!
Des 204 G$ d’aide accordées aux banques jusqu’à maintenant, les contribuables ont récupéré 70,2 G$ en principal et environ 10G$ en dividendes et en garanties. En juillet, le Trésor américain a converti son prêt de 25 G$ accordé à Citigroup en actions ordinaires, au prix de 3,25$ l’action. Le contribuable détenait donc 7,69 milliards d’actions. À la fermeture des marchés, le 27 août dernier, l’action cotait 5,05$, ce qui s’est traduit par un gain sur papier de 13,8 G$ pour le contribuable, ou un rendement de 55%. L’action cotait à 4,67$ hier à la fermeture.
Certains prêts sont plus problématiques, comme ceux accordés à l’industrie automobile ou l’aide de 70 G$ à l’assureur AIG. Mais les dirigeants du programme d’aide affirment désormais qu’il est possible que, dans son ensemble, l’État puisse faire de l’argent malgré tout.