Behaviorisme et Finance Comportementale

Finances Comportementales : les 7 péchés capitaux de l’Investisseur

Depuis 25 ans, les économistes collaborent avec des psychologues pour établir les causes des évolutions des cours qui divergent d’un parcours «normal».

Réfléchir sur la bourse vous coûte de l’argent

Passer un ordre boursier déclenche finalement une conjonction de facteurs psychologiques. En péchant aussi peu que possible contre les règles les plus élémentaires de la Bourse et en agissant à l’avenant, vous pourrez avoir la conscience tranquille.

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 Comportement grégaire

Les êtres humains ont instinctivement tendance à suivre le groupe, car ils s’y sentent en sécurité. De plus, on n’aime pas s’opposer au consensus, de peur de se sentir humilié si l’on avait tort. À court terme, le comportement grégaire s’exprime notamment par des réactions excessives à des informations nouvelles. À long terme, le comportement grégaire est responsable des bulles spéculatives et autres krachs.

Suivre la majorité n’est pas nécessairement un tort, mais retenez que la valorisation doit être un élément central de la prise de décision. Si l’analyse fondamentale émet des signes positifs, suivez le troupeau. Si les feux clignotants s’allument, adoptez à temps une attitude à contre-courant.

Ancrage

Parfois, on se base sur des informations incomplètes ou peu pertinentes. C’est ainsi qu’une grande partie des investisseurs avouent une préférence pour les actions de leur pays d’origine parce qu’ils en comprennent bien le rapport annuel. Une autre erreur souvent commise consiste à se focaliser sur un nombre trop restreint de critères. De nombreux investisseurs plus âgés se concentrent quasi exclusivement sur le rendement de dividende. La conséquence la plus fréquemment observée de cette erreur est une mauvaise diversification du portefeuille.

Illusions

Une application très simple de l’illusion financière est la suivante: la première semaine, l’action A s’échange à 100 euros et l’action B à 20 euros. La deuxième semaine, les actions se négocient respectivement à 150 euros et à 30 euros. Quelle action a le plus progressé? La majorité des personnes interrogées répond simplement l’action A, bien que les deux actions aient gagné 50%.

Une enquête menée parmi les investisseurs particuliers institutionnels révèle que presque tout le monde se range parmi les 50% des meilleurs investisseurs. C’est clairement une illusion en matière de connaissance (de soi). L’illusion de contrôle montre que la plupart des investisseurs pensent pouvoir prévoir l’évolution future des cours des actions.

Actions émotionelles

Vous devez investir de manière cohérente, sans céder à l’émotion. Ne tombez jamais amoureux de vos actions, car la plupart des histoires d’amour finissent mal. De la même manière, l’angoisse et le doute sont de mauvais conseillers lors de la prise de décision. Faut-il d’ores et déjà acheter des actions du secteur bancaire? Observez tout simplement la valorisation et formulez, sur cette base, une conclusion à partir des perspectives à plus long terme. Une confiance en soi excessive est tout aussi néfaste.

Sélectivité

Le cerveau humain absorbe des milliers de signaux chaque jour. Certains messages sont enregistrés dans notre mémoire, d’autres oubliés après quelques secondes. Le stockage sélectif d’informations influence les décisions d’investissement. De plus, les faits récents ont un impact supérieur à ceux d’un lointain passé et nous avons tendance à extrapoler l’évolution à court terme à plus long terme.

La sélectivité est d’ailleurs à la base de la théorie de la confirmation. Celle-ci postule que nous nous avons tendance à nous attribuer tous les bons résultats, alors que nous rejetons sur les autres la responsabilité de performances médiocres. Élargir sans cesse ses perspectives, sur le plan fondamental, géographique et historique, est la seule façon d’éviter un comportement sélectif.

Primauté du court terme

La contribution la plus importante de la science comportementale à la finance est l’étude menée par Daniël Kahneman sur l’irrationalité dans la prise de décision par les investisseurs. Les études expérimentales de sa théorie des perspectives révèlent que les investisseurs se concentrent davantage sur le rendement intermédiaire que sur la valeur absolue finale des investissements.

Cela peut justifier le fait que tant d’investisseurs spéculent en Bourse et négligent le dividende. D’autre part, cette théorie explique la primauté de la pensée à court terme sur la vision de long terme. Ne vous laissez pas séduire par les discours sur les gains potentiels à court terme. Ne prenez que des décisions qui s’inscrivent dans votre profil de risque et améliorent structurellement votre portefeuille.

Hyperactivité

Grâce à l’Internet, les investisseurs particuliers peuvent passer facilement des transactions eux-mêmes. Mais cela a plutôt tendance à réduire le résultat final. Il existe en effet un lien négatif entre le nombre d’ordres d’achat et de vente, ou la fréquence à laquelle on modifie la composition de son portefeuille, et le rendement à long terme. On observe un nombre croissant d’achats sans analyse fondamentale, basés sur des rumeurs ou des «tuyaux».

Généralement, ces investissements sont réalisés au mauvais moment, dans la mauvaise action. Les études révèlent que les actions déficitaires sont conservées trop longtemps alors qu’on prend trop vite ses bénéfices sur les valeurs les plus performantes, par peur du vertige sans doute…

source l’echo

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