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Finances Comportementales : Maîtrise des émotions et contre-courant

 Condition préalable pour battre les marchés: maîtriser son enthousiasme et ses craintes. Avec des raisonnements autonomes. Quoi de neuf depuis Benjamin Graham?

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  Octobre 2008-mars 2009: le monde financier s’effondre. La confiance envers les actions atteint des plus bas historiques. Novembre 2009: les investisseurs sont accusés d’un excès d’optimisme concernant les perspectives économiques et bénéficiaires.

 Comment cela s’est-il produit? Comment la confiance est-elle mesurée? Les investisseurs peuvent-ils profiter de cette situation?

 Dexia Asset Management se pose ce genre de questions. Pour le gérant d’actifs franco-belge, les gérants expérimentés savent qu’il existe une condition préalable pour battre les marchés: gérer ses émotions afin de penser constamment de façon indépendante. Ce n’est pas parce que tout le monde est d’accord avec vous que vous avez raison, mais parce que votre raisonnement est juste et que les faits vous donnent raison, expliquait Benjamin Graham, le père de la value investing.

 Si cet objectif est atteint, le gestionnaire apportera souvent les réponses aux bonnes questions, deux des plus importantes étant: quand acheter lorsque les marchés sont en baisse et quand vendre lorsqu’ils rebondissent. En d’autres termes: quel est le meilleur moment pour être à contre-courant? «Si vous voulez mieux performer que les autres, agissez à l’opposé de ce que font les autres», disait le légendaire investisseur Sir John Templeton. 

Souvenez-vous de l’appel d’octobre 2008 de Warren Buffett enjoignant les investisseurs à acheter des actions américaines en vertu du principe: «soyez avide quand les autres sont craintifs et craintif quand les autres sont avides».

Etre contraire ne signifie cependant pas toujours avoir raison. En effet, une action peut chuter pour de bonnes raisons. Il ne suffit donc pas d’acheter aveuglément au paroxysme du pessimisme pour effectuer un bon investissement. Une bonne analyse fondamentale et un certain flair s’imposent. Ce que faisait d’ailleurs John Templeton ou fait encore Warren Buffett.

Benjamin Graham avait déjà tout expliqué dans les années 40 dans son fameux ouvrage «L’investisseur intelligent», en parlant des tendances maniaco-dépressives du marché des actions, avec l’allégorie de Mr. Market, et de la nécessité de respecter une marge de sécurité, qui est le meilleur hedging possible.

L’approche d’adopter une position baissière (haussière) quand tout le monde est optimiste (pessimiste) paraît quelque peu simpliste aux yeux de Dexia pour deux raisons.

Premièrement: même si un niveau extrême de consensus ne constitue pas une donnée statique, un élément se distinguera toujours: sa nature excessive. D’emblée, il sera clair que l’intensité de l’excès dépendra fortement de l’environnement. Ainsi, alors que l’histoire a tendance à se répéter, elle aura toujours une autre couleur.

Deuxièmement, il n’est pas rare d’observer un consensus extrême avant le point d’inflexion. La prise d’une position et sa gestion consécutive sont donc essentielles dès lors que les investisseurs décident d’agir après l’identification du consensus extrême.

Dexia utilise l’approche d’investissement contraire pour évaluer les risques de renversement de tendance et dispose à cet effet d’un outil: le Proprietary Sentiment Index (PSI). Ce dernier s’appuie sur des mesures telles que le ratio haussier/baissier, le ratio des options de vente/d’achat, les biais, la volatilité et les positions nettes sur les marchés de contrats à terme. (NDLR : Des indicateurs de suivi de marché que nous avons avons souvent mis en avant et expliqué  ici) 

Cet indice prend la mesure de deux types d’environnement spécifiques : l’excès d’optimisme et l’excès de pessimisme.

L’excès d’optimisme traduit deux émotions : l’avidité et l’espoir.

L’avidité apparaît généralement juste avant la fin d’un marché haussier. L’espoir, d’autre part, est en général ressenti par les investisseurs après une période de vente massive.

De son côté, l’excès de pessimisme est une question de peur. Or, la peur est souvent mauvaise conseillère et destructrice de valeur. 

Le marché sert et ne guide pas 

Un des plus grands plagiats de l’industrie financière est la finance comportementale, qui ne fait que reprendre ce que Benjamin Graham avait expliqué, il y a 60 ans. Outre son concept de marge de sécurité, l’autre grande idée est que le marché n’est pas là pour guider l’investisseur mais pour le servir; c’est-à-dire lui offrir des prix sensiblement inférieurs à la valeur estimée d’une entreprise.

Les peurs du marché, qui peuvent être extrêmes, comme en mars dernier par exemple, et expliquent pourquoi il n’est pas efficient à 100%, créent justement des prix alléchants pour ne pas dire plus. La volatilité pousse alors les cours tout en bas et, du coup, diminue le risque. En pareils moments, le pessimisme est toujours l’ami des affaires de qualité supérieure! Il s’agit de repérer au préalable de telles entreprises, qui possèdent un véritable avantage compétitif, et d’avoir une idée de leur valeur réelle. C’est un des grands enseignements de Warren Buffett. Quand une telle occasion se présente, il faut pouvoir agir rapidement, avoir le courage de ses convictions et investir un gros montant, comme si on acquérait une entreprise privée. En l’occurrence, la théorie moderne du portefeuille n’a pas de grande utilité.(NDLR : il s’agit dans ces moments là de concentrer son portefeuille et non de le diversifier)

Philippe Rey agefi  nov 09

EN COMPLEMENT INDISPENSABLE : Si vous investissez comme tout le monde, vous obtiendrez les mêmes résultats que tout le monde (cliquez sur le lien)

Les leçons de Sir Templeton (cliquez sur le lien)

Vous reprendrez bien un peu de …Behaviorisme (cliquez sur le lien)

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