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Marché obligataire : Les pays périphériques européens à la traîne sur leur programme d’émissions d’obligations 2010

La Grèce n’a réalisé que 15% du volume de dette publique prévu cette année, contre 30% à la même période en 2009

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Malgré la Grèce et la volatilité des spreads, les pays membres de la zone euro ont émis en janvier un record de 113 milliards d’euros d’emprunts d’Etat, selon Barclays Capital. Sur la période janvier-février, traditionnellement active, les émissions ont atteint 203 milliards, contre 179 milliards un an plus tôt. Les émetteurs ont davantage privilégié la dette à long terme (15 ans et plus) qui a vu sa contribution aux émissions totales passer de 11% à 14%.

Mieux notés que la Grèce, les principaux émetteurs ont profité du regain de sélectivité des investisseurs. L’Italie et l’Allemagne ont placé 42 et 46,8 milliards de dette sur les 250 et 220 milliards d’euros prévus en 2010, soit 19% de leur programme d’émissions. Cela représente  dans l’ordre 3 et 7 points de pourcentage (pp) de plus qu’en 2009. Sur les 188 milliards d’euros d’émissions qu’elle s’est fixés cette année, la France, sur la période, en a déjà exécuté 23% (42,7 milliards d’euros) à comparer à 19% un an plus tôt. Les émetteurs de la zone euro aux programmes d’émissions modestes sont aussi venus tester le marché. Les Pays-Bas et l’Autriche ont réalisé 33% et 23% de leur programme avec une avance de 4 et 3 points par rapport à la même période en 2009.

Sous pression sur ses notations, la Grèce a été moins active en janvier-février. En plaçant 8 milliards d’euros, l’Etat hellénique n’a effectué que 15% du volume prévu en 2010, contre 30% à fin février 2009. De même, l’Espagne semble à la traîne, puisqu’elle n’a exécuté que 18% de son programme, contre 22% un an plus tôt. Le Portugal est plus en avance, avec 26% de son programme exécuté (31% il y a un an). Un peu oubliée par les marchés, l’Irlande, avec 8 milliards d’émissions, a déjà réalisé 40% du sien, soit 11 points de plus qu’en 2009.

 

source agefi mars10

Grèce: demande pour émission obligataire 3 fois supérieure à l’offre

 le taux de l’émission obligataire à dix ans fixé à 6,38%

L’émission obligataire à dix ans lancée jeudi par la Grèce a recueilli pour 16 milliards d’euros d’offres, pour un montant proposé de cinq milliards d’euros, et son taux d’intérêt a été fixé à 6,38%, a indiqué jeudi à l’AFP la banque HSBC.

Le gouvernement grec avait mandaté cinq établissements dont la britannique HSBC pour réaliser cette opération considérée comme une véritable test de la capacité d’Athènes à emprunter sur les marchés

Malgré la forte demande, le montant emprunté lors de cette opération n’excédera pas cinq milliards, selon la demande explicitement formulée par la Grèce, a indiqué Frédéric Gabizon, responsable dette souveraine européenne sur les marchés primaires au sein de la banque HSBC, qui faisait partie des établissements chargés de l’opération.

M. Gabizon estime que les conditions financières de l’emprunt sont plus pertinentes que l’ampleur de la demande des investisseurs.

Elles sont plus favorables qu’attendu, avec une marge de 300 points de base (3 points) au-dessus du taux de référence pour les émissions obligataires dans la zone euro, contre 310 initialement prévu par les banques chargées de l’opération.

En offrant une prime attractive, l’opération s’étant faite à 6,38%, la Grèce a réussi à attirer des investisseurs, notamment en Grèce où 23% du placement a été souscrit, au Royaume-Uni (20%), en Allemagne (14%) et plus modestement en France à 7,5%, a indiqué la banque HSBC.

Les principaux investisseurs ont été des gestionnaires de fonds (39%), des banques (24,5%) et des compagnies d’assurance (24,5%), a-t-on appris de même source.

Cette opération est la deuxième réalisée par la Grèce en 2010 qui entend lever 54 milliards d’euros au final.

La Grèce est confrontée depuis plusieurs mois à une crise financière sans précédent qui a renchéri considérablement les conditions d’emprunt du pays.

Le pays a besoin de plus de 20 milliards d’euros d’ici mai pour faire face à ses échéances en matière de dette publique. Le déficit public a représenté près de 12,7% du PIB en 2009.

Sous la pression de l’Union européenne, le gouvernement socialiste a pris mercredi des mesures d’austérité draconiennes destinées économiser 4,8 milliards d’euros pour réduire son déficit public et rétablir la confiance des marchés.

EN COMPLEMENT :

Le risque souverain moins négativement percu par le marché des CDS depuis un mois

(Cliquer pour agrandir)
C’est ce qui ressort clairement de ce tableau établi par Bespoke Investment (voir post en lien) et qui retrace l’évolution des CDS pour les différents pays depuis le début février.

En lien le post de Bespoke Investment:
http://www.bespokeinvest.com/thinkbig/2010/3/3/sovereign-debt-default-risk-declines-significantly.html (cliquez sur le lien)

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