Au coeur de la création de richesse : l'Entreprise

WSJ : Pour les entreprises européennes, c’est le moment d’emprunter

Les entreprises feraient bien d’emprunter tant que les conditions sont encore avantageuses. C’est en tout cas le conseil que les banquiers européens donnent actuellement à leurs clients. Les obligations d’entreprise ont bénéficié de conditions idéales pendant près d’un an, et la situation commence à changer. Le dynamisme du marché obligataire repose sur un point de vue économique relativement étroit, et il n’en faudrait pas beaucoup pour que l’équilibre soit rompu.

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Les vulnérabilités du marché sont apparues au grand jour pendant la crise de la dette grecque; les écarts de rendement se sont creusés et les émissions d’obligations d’entreprises se sont asséchées.

 Le marché a regagné du terrain depuis, mais contrairement à l’année dernière, où la plupart des émissions émanaient des entreprises les mieux notées, celles de cette année proviennent majoritairement des groupes plus risqués et moins bien notés, qui ont besoin de conditions plus favorables. Près de 70% des 30 milliards d’euros d’émissions d’obligations de catégorie investissement réalisés jusqu’à présent en 2010 ont été le fait de groupes affichant des notes de crédit BBB, contre 33% en 2009, selon Société Générale.

Ces conditions dépendent de la performance de l’économie par rapport aux attentes.

Le consensus estime qu’une croissance molle est favorable aux emprunts d’entreprises parce qu’elle les dissuade de se lancer dans des activités risquées comme les fusions-acquisitions, tout en garantissant, de la part des banques centrales, un maintien des taux d’intérêt à des niveaux très bas et un apport de liquidités dans le système.

L’inconvénient, c’est que tout écart par rapport à ce scénario fragilise le marché. En cas de croissance plus solide que prévu, les rendements obligataires ont tendance à augmenter, ce qui désavantage les investisseurs, alors que les rendements des actions ont tendance à diminuer, encourageant les prises de risque de la part des entreprises. En revanche, un recul de la croissance – et il s’en faut de peu pour que l’économie européenne retombe dans la récession – augmenterait les risques de défaut de paiement.

Sans compter que la dette non financière européenne semble relativement chère par rapport au rendement des actions, commente Morgan Stanley.

Ces éléments suggèrent que les opportunités d’emprunts pour les entreprises risquent de ne pas durer. Celles qui ont d’importants besoins de refinancement feraient bien d’agir rapidement

Richard Barley Wall Street Journal mars10

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