Douce France

Retraite : France/L’effet de ciseaux de l’inflation

Bientôt le 1er avril et son avalanche de canulars… La date coïncide avec l’annonce des revalorisations des pensions. Le principe est de réajuster leur montant ainsi que les valeurs des points retraite pour compenser les effets de l’inflation. Et là l’exercice n’a rien d’une plaisanterie car, en mettant les chiffres côte à côte, retraités et cotisants vont s’apercevoir très vite du décalage entre les réajustements consentis et la réalité de la hausse des prix.

PLUS DE PERTE DE POUVOIR DACHAT EN SUIVANT :

Au 1er avril, donc, les retraites du régime général du privé devraient être revalorisées de seulement 0,9 %. En 2009, l’inflation a été laminée par la crise et par les menaces de récession. Les retraités subissent cette année le contrecoup de la sagesse passée des prix. Le choc est rude car, selon les derniers chiffres publiés par l’Insee, les prix ont bondi de 0,6 % sur le seul mois de février 2010, ce qui porte l’inflation sur un an glissant à 1,3 %.

Parallèlement, les conseils d’administration de l’Agirc (retraite des cadres) et de l’Arrco (retraite complémentaire des salariés) ont annoncé la hausse de la valeur des points de retraite : 0,86 %, en moyenne sur l’année 2010, soit une revalorisation de 0,72 %à partir du 1er avril.

Le prix d’achat du point augmente lui aussi, mais pas de façon symétrique puisque la hausse est de 1,3 % pour 2010.

La revalorisation du point de retraite est décidée en fonction d’un savant calcul : l’anticipation de l’inflation hors tabac, pondérée par un correctif entre la prévision réalisée l’année précédente et celle réellement constatée. L’Insee prévoit une augmentation des prix de l’ordre de 1,2 % pour 2010, mais, pour 2009, elle avait largement surestimé la hausse des prix, ce qui la conduit à minorer la hausse de 0,34 %.

Un effet de ciseaux déplorable pour les retraités alors que la dérive inflationniste resurgit.

La réforme des retraites n’est pas seulement annoncée, elle est déjà en marche. Il faudra épargner davantage pour conserver un niveau de vie décent. Dans ces conditions, les politiques devront faire preuve d’audace pour encourager la consommation, indispensable à la croissance

JDF HEBDO | 20.03.2010

5 réponses »

  1. Bonjour Lupus,

    En 2010, avec 21 540 € annuels, le niveau de vie moyen des retraités (par unité de consommation) est proche de celui des actifs 22 470 € (source Conseil d’orientation des retraites). On est donc passé d’une situation où les retraités avaient en 1970 un niveau de vie nettement inférieur aux actifs à la situation actuelle proche de la parité. Nous sommes passés de 4,5 actifs pour 1 retraité dans les années 60 à 2,1 actif pour 1 retraité en 2010….et en projection 1,4 actif pour 1 retraité en 2050 (source INSEE). La problématique est connu depuis longtemps par nos politiques de tous bords, les réformes nécessaires elles, ont été mal ou pas engagées (dans notre beau pays basé sur ses acquis). La problématique est pourtant connue de tous depuis longtemps et basée sur la démographie. Certes l’inflation va rogner le niveau des pensions. La réformette à venir ne règlera pas le problème à long terme. Aucun chantier n’est réellement engagé sur la pénibilité, la capitalisation, l’emploi des seniors,… Ceux qui pourront capitaliser n’ont pas de réel soucis à se faire. Cependant, quid de nos enfants ? Quid du couple de smicards avec 2 enfants (pas d’études, pas de retraites, pas de logement, des métiers pénibles…)? Bien que je pense à nos retraités actuels, l’avenir est encore plus incertains pour les générations à venir. Un prochain billet sur les solutions qu’il est nécessaire de mettre en place ?

    Cdt,

    Laurent
    http://immobilier-finance-gestion.over-blog.com/

    • Bonsoir Laurent , je crois que le sujet necessitera hélas plus d’un billet pour en venir à bout et au bout….

      bien à toi

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