Boston Consulting Group

WSJ : Wall Street se prépare à des années moins fastes

Les banques d’investissement doivent battre le fer tant qu’il est chaud.

Les revenus de l’investment banking en baisse de 11 % en 2010

C’est la prévision en tous cas du Boston Consulting Group dans son dernier investment banking and capital markets report qui prévoit une chute de 11 % des revenus d’ investment banking en 2010, l’accroissement des revenus liés au M&A et aux Equities ne suffisant pas à compenser la chute des revenus du fixed income.

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La contribution du fixed income aux revenus serait ramenée de 45 à 39 %, celle des Equities passerait de 21 à 26 % et celle du M&A de 20 à 28 % selon le BCG

Le secteur a connu une période de vaches grasses en 2009 grâce à des marges généreuses, à des volumes de transactions considérables et à de vastes émissions obligataires. 2010 pourrait ne pas être aussi favorable mais se présente relativement bien, notamment parce que la revalorisation des actifs pourrait compenser une éventuelle baisse d’activité.

Mais 2010 risque aussi d’être la dernière des années fastes: la mise en place d’une nouvelle réglementation, conjuguée à la lutte pour les parts de marché, va creuser l’écart entre les gagnants et les perdants.

Les marges des banques d’investissement ont nettement diminué depuis le début de l’année dernière, lorsque les politiques monétaires adoptées face à la crise par les banques centrales avaient fait s’envoler les bénéfices. Morgan Stanley estime que les marges sur les marchés à taux fixe les plus liquides sont revenues à leurs niveaux d’avant la crise, après avoir triplé au plus fort de la crise. Les écarts entre cours vendeur-acheteur sur les marchés du crédit européens se sont resserrés de 75% par rapport au premier trimestre 2009.

La banque d’investissement s’attend à un recul de 20% à 25% de revenus sur les produits de taux en 2010 et à une baisse de 10% des bénéfices du secteur dans son ensemble, même si cette baisse sera compensée par la revalorisation des portefeuilles de prêts.

La concurrence pourrait s’intensifier dans la mesure où les banques placent leurs espoirs dans des gains de parts de marché. Certaines, comme UBS, qui comptent doper sensiblement leurs revenus à taux fixe, cherchent à reconstituer leur part de marché d’avant crise. D’autres comme J.P. Morgan Chase, Credit Suisse et Barclays Capital, veulent mettre à profit leur récent succès.

Mais une des conséquences de la crise est que la plupart des concurrents sont désormais en train d’adopter des stratégies similaires axées sur le client, délaissant les transactions pour compte propre et les crédits structurés à forte intensité capitalistique. Morgan Stanley estime que neuf sociétés ont dégagé plus de 2 milliards de dollars de revenus sur titres/actions au second semestre 2009 et s’affrontent pour être parmi les trois premières à l’échelle mondiale, aux côtés de Goldman Sachs et de Credit Suisse. Faire la différence dans un environnement aussi concurrentiel sera difficile.

Les perspectives s’annoncent encore plus complexes du fait d’incertitudes d’ordre réglementaire, liées aussi bien au projet de refonte de la régulation du président de la commission bancaire du Sénat américain, Christopher Dodd, qu’aux discussions autour d’une taxe sur les transactions.

USA: le projet Dodd fait de la Fed le principal régulateur bancaire (cliquez sur le lien)

La majeure partie des réformes n’entreront en vigueur qu’après 2011, mais Morgan Stanley pense que, dans le pire des scénarios, les banques d’investissement pourraient voir leur retour sur fonds propres amputé de 8 points de pourcentage. Dans tous les cas, un nombre croissant d’entreprises pourraient se tourner vers les institutions non bancaires, telles que les conseillers en finances d’entreprise, les gérants d’actifs alternatifs ou les marchés boursiers.

Pour les banques qui réussissent à intégrer l’élite, la récompense devrait être des rendements sur fonds propres bien supérieurs à leur coût du capital. Pour celles qui échouent, 2010 pourrait bien marquer les derniers jours d’un âge d’or.

Simon Nixon, The Wall Street Journal mars10

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