Le marché du carbone ne fait plus guère parler de lui. Pour les investisseurs, c’est peut-être le moment de s’y intéresser
PLUS/MOINS DE DROIT A POLLUER EN SUIVANT :
A la mi-avril, la tonne de CO2 se négocie un peu plus de 14 euros, selon le prix des contrats à terme négociés sur Bluenext. Le prix reste loin des 15 euros. Ce seuil avait été dépassé à plusieurs reprises l’année dernière. Il faut dire que les attentes étaient nombreuses avant la conférence sur le climat de décembre dernier à Copenhague.
Des attentes déçues
Finalement, elles ont été déçues. Quant à l’arnaque à la TVA pratiquée par des aigrefins, elle a terni l’image de ce marché à court terme.
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De même, le récent abandon de la taxe carbone par le gouvernement français montre que le sujet du rejet des émissions de CO2 préoccupe moins. Mais les hésitations des gouvernements n’y changeront rien, il faudra revenir sur ce sujet à un moment ou un autre. En attendant, de nombreuses sociétés se sont lancées sur ce créneau et de prestigieux investisseurs les accompagnent… Preuve que ce marché a un avenir.
La problématique du réchauffement de la planète reste toujours aiguë à long terme. Ce réchauffement est dû, pour beaucoup, aux rejets de dioxyde de carbone (CO2). D’où l’idée de créer un marché sur la tonne de CO2. Les pollueurs sont censés acheter et les producteurs d’énergie verte peuvent vendre. Né en 2005, le négoce du CO2 est encore récent. Un particulier dispose de plusieurs solutions pour miser sur l’évolution du prix du carbone.
Plusieurs solutions pour investir ou spéculer
La première est d’acheter un certificat, lui-même indexé sur le prix du certificat de réduction d’émission ou sur la tonne de CO2 en tant que tel. Ces produits sont disponibles dans la gamme Société Générale (codes : 3662S et 8001S). Ces deux instruments sont conçus sans effet de levier. Ils suivent simplement l’évolution des sous-jacents. Le coût du passage d’un contrat à terme à un autre est limité sur ce marché car les écarts de prix sont faibles entre les différentes échéances.
L’autre solution s’adresse uniquement aux spéculateurs pur jus. Il s’agit de prendre position avec des contracts for difference, ou CFD. Ces produits permettent de spéculer sur le prix du CO2 pour un montant bien plus important que le dépôt réalisé au départ. Il faut donc être très convaincu par la hausse du prix du CO2, aussi vite que possible. En outre, les CFD ne conviennent pas à tout le monde. Il faut bien comprendre le mécanisme de l’appel de marge et avoir l’habitude de prendre des paris sur des sous-jacents volatils
OLIVIER AUBERGER | JDF HEBDO | 17.04.2010