Etats-Unis

Energie : feu vert à la plus grande centrale éolienne en mer aux Etats-Unis

Les autorités fédérales américaines ont donné leur feu vert mercredi à la construction de la plus grande centrale éolienne en mer aux Etats-Unis, un projet controversé d’un milliard de dollars au large des côtes du Massachusetts (nord-est).

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Ken Salazar, le ministre des Affaires intérieures –responsable de la protection des ressources naturelles– a approuvé ce projet, mais en posant certaines conditions pour préserver l’environnement.

« Après presque dix ans d’études et d’analyses approfondies, je pense que ce projet peut être réalisé de façon responsable et en tenant compte des richesses historiques et culturelles de cette région », a déclaré M. Salazar dans un communiqué.

« L’impact sur des propriétés historiques peut et sera minimisé et nous garantirons que les ressources culturelles ne seront pas affectées ou détruites durant la construction et l’entretien (…) de cette centrale », a-t-il assuré.

Ce projet, situé dans le détroit de Nantucket, a provoqué la colère des riches propriétaires de résidences secondaires luxueuses de cette région, dont le défunt sénateur Edward Kennedy.

Le ministre des Affaires intérieures a rejeté les conclusions du comité consultatif de la région selon lesquelles « l’impact visuel » de ce projet était un argument acceptable pour le refuser.

Les éoliennes se trouveront à huit kilomètres de la côte.

Les autorités fédérales ont toutefois exigé que le promoteur du projet réduise le nombre d’éoliennes de 170 à 130 et reconfigure leur distribution pour minimiser l’impact visuel. Le promoteur devra aussi peindre ces éoliennes en blanc cassé pour qu’elles se fondent mieux avec l’océan et le ciel.

Ken Salazar a souligné « qu’avec cette décision, l’avenir énergétique des Etats-Unis prend une nouvelle direction ».

Le projet appelé « The Cape Wind » produira suffisamment d’électricité pour satisfaire 75% de la demande de la presqu’île du Cap Cod et des îles de Martha’s Vineyard et de Nantucket.

Le vaste parc marin représentera l’une des plus importantes initiatives de réduction des émissions de CO2 aux Etats-Unis grâce à l’élimination de 700.000 tonnes par an de CO2 qui seraient autrement émis dans l’atmosphère par des centrales électriques au charbon.

Cette réduction d’émissions équivaut au retrait des routes de 175.000 véhicules par an.

Les Etats-Unis investissent beaucoup dans l’énergie éolienne ces dernières années, permettant ainsi en 2009 une augmentation record des capacités de 39% par rapport à 2008.

Selon l’American Wind Energy Association (AWEA), le groupement professionnel du secteur, les éoliennes installées aux Etats-Unis fin 2008 pouvaient produire 25.170 mégawatts, suffisamment pour satisfaire aux besoins de sept millions de foyers.

L’AWEA estime que l’énergie éolienne pourra satisfaire au moins 20% des besoins américains en électricité d’ici 2030, autant que le nucléaire aujourd’hui.

La décision a été saluée par des écologistes. « Cette annonce est une énorme victoire pour l’énergie propre », s’est félicité Michael Brune, directeur général du Sierra Club.

« Le désastre de la plateforme pétrolière dans le golfe du Mexique montre plus que jamais la nécessité de développer rapidement des projets comme celui du Cap Cod », a-t-il ajouté dans un communiqué.

source afp avril10

EN COMPLEMENTS INDISPENSABLES :

Energie : L’éolien premier dans les constructions de centrales énergétiques en Europe (cliquez sur le lien)

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4 réponses »

  1. Dans les comparatifs d’une technologie à une autre il est rarement intégré les coûts d’un accident.

    Dans cet exemple et rapidement :

    – le parc éolien devrait coûter autour d’1 milliard de dollars et ce type de parc s’amortit en quelques années seulement comme on l’a vu par exemple au Danemark. Les risques éventuels sont très relatifs et mesurés.

    – l’accident de la plateforme pétrolière coûte déjà :

    . la plateforme elle-même (environ 2 millards de dollars)
    . 6 millions de dollars par jour simplement pour BP. Durée de colmatage prévue : environ 90 jours si tout va bien = 540 millions de $
    . 5000 barils par jours perdus : environ 38 millions de $

    De plus la région fournit 30% des produits de la pêche des Etats-Unis entre autres, ce qui n’est pas rien, réclame de lourdes indémnités et va être assez durablement touchée.

    Il faut ajouter l’impact écologique, le coûts sur cette zone très touristique etc.

    Autrement dit une simple catastrophe de ce type coûte plusieurs parc éoliens maritimes alors que le nombre de divers forages en eaux profondes se multiplient, sans citer les diverses exploitations de shistes bitumineux dont la rentabilité est faible mais les dégâts d’exploitation étendus, considérables et durables.

    Si l’on évoque le nucléaire, les américains prennent souvent pour exemple la France mais soulignent par ailleurs à juste titre que la probabilité qu’un accident majeur survienne à présent dans l’Hexagone compte tenu de l’ancienneté de son parc est statistiquement désormais plus élevée. Le coût et les conséquences seraient dans ce cas exhorbitants. On n’en parle évidemment jamais sauf de façon très confidentielle pourtant les faits nous rappellent que c’est un paramètre très important pour faire un choix et une bonne diversification des ressources énergétiques permettant de mieux faire face à toutes éventualités.

    • Merci olivia pour vos commentaires toujours très détaillées, argumentés et interessants…Concernant la non prise en compte de certains couts mais aiussi de solutions éventuelles à apporter dans la gestion des risques quant à l’utilisation de telle ou telle technologie ils sont rarement pris en compte ou trop souvent volontairement minorés parce que considérés comme à la marge : mais hélas visiblement et en rapport avec cet accident de plateforme pétrolière le cygne noir n’est pas visible uniquement que dans le domaine de la finance….

  2. C’est moi qui vous remercie Lupus pour votre excellent blog, la très grande qualité et constance de votre travail, la richesse, la pertinence, la diversité et l’esprit critique des informations, que je ne manque pas de suivre régulièrement. Bon courage et très bonne continuation.
    Je suis certaine que tous vos nombreux lecteurs et lectrices pensent de même !

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