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DJ Euro: remix! par Michel Juvet

DJ Euro: remix! par Michel Juvet

Michel Juvet  Le «policy mix» est à nouveau en pleine évolution

Le «policy mix» est à nouveau en pleine évolution. Fin 2008, en pleine crise bancaire et économique, les Etats alignèrent leurs politiques monétaires et budgétaires. Le coût de l’argent chuta, les dépenses publiques s’envolèrent.

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Mais aujourd’hui, la désynchronisation mondiale de ce «policy mix» est réapparue: les pays émergents, dont la croissance est forte, resserrent le volet monétaire, alors que la zone euro – qui ne bénéficie pas d’une forte croissance pour engranger des recettes fiscales – doit réduire ses dépenses budgétaires, afin de garder la confiance de ses créanciers. Pour alléger le fardeau économique qui en résulte, elle doit maintenir sa politique monétaire expansive et ses taux bas; et l’euro en pâtit. Les commentateurs économiques sont restés concentrés sur les effets négatifs de ces freins budgétaires plutôt que sur ceux, bénéfiques, de la baisse de l’euro. On estime que 10% de baisse de l’euro se traduit par un point de croissance en plus dans la zone euro.

Certes, les pays qui vont pratiquer le fitness budgétaire sont aussi ceux qui ne profiteront que peu de la faiblesse de l’euro, car leurs exportations hors zone euro sont négligeables. Mais leur poids économique (Espagne, Portugal, Irlande et Grèce = 18% du PIB de la zone euro) est inférieur à celui de l’Allemagne (25% du PIB de la zone), qui, elle, profitera largement de la baisse de l’euro. Ses exportations hors zone euro représentent en effet presque 20% de son PIB.

Si aujourd’hui, la question du ralentissement économique de la zone semble donc être une interrogation pour certains, celle de la disparité future entre ses membres ne doit pas être esquivée. On imagine certaines réactions politiques lorsque l’Allemagne aura retrouvé ses équilibres et qu’au même moment les pays du sud européens tenteront toujours de rembourser leurs dettes.

On entrevoit également les futures angoisses de la Banque centrale européenne, tiraillée entre le besoin de ralentir les pressions inflationnistes allemandes et de lutter contre les pressions déflationnistes au sud de la zone euro. Pour le meilleur ou pour le pire, la thématique de la nation reviendra interférer dans les discours politiques et les allocations des investisseurs. Pour ces derniers, il faudra bien choisir entre des entreprises de travaux publics espagnoles et des sociétés allemandes exportatrices ou dans l’immobilier. Ce n’est en tout cas pas dans un ETF régional qu’ils trouveront leur meilleur… «investment mix».

Commentaire du Wolf : Opportunités d’achat sur les marchés européens ???? (cliquez sur le lien)

Michel Juvet Bordier et Cie.mai10 

Commentaire hebdo : Les investisseurs semblent confus dans leur vue des événements. D’un côté, ils pensent que les Etats ne seront pas capables de résorber leurs dettes, et d’un autre côté ils pensent que les mesures d’austérité pénaliseront la croissance…simplement dit, la situation ressemble un peu à ce qui a prévalu après les mesures de relance et les plans financiers (TARP) de fi n 2008 – début 2009 : le manque de confiance pousse à la confusion et à la réduction des risques dans tous les domaines. Pourtant, les spreads obligataires étatiques diminuent, la baisse de l’euro est favorable à la croissance et à une hausse des marchés, les évaluations européennes sont attrayantes, les nouvelles économiques américaines sont très bonnes. Il y a comme un vent de capitulation dans les marchés actions européens.

BILLET PRECEDENT : Michel Juvet : Le plan de sauvetage grec est bon… pour les créanciers (cliquez sur le lien)

2 réponses »

  1. Pour rassurer les marchés, les dirigeants européens ont annoncé un plan de sauvetage pour les Etats d’Europe du sud (Portugal, Espagne, Italie, Grèce) de 750 milliards d’euros.

    C’était un gigantesque coup de bluff, destiné à rassurer les marchés, destiné aussi à « gagner du temps » comme vient de le dire Angela Merkel.

    http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/economie/20100516.OBS4039/angela-merkel-la-zone-euro-a-gagne-du-temps.html

    Résultat : les marchés ont été rassurés pendant deux jours seulement !

    Puis, à partir du mardi 11 mai, les taux des obligations d’Etat sont repartis à la hausse.

    Si l’Etat grec devait emprunter à 10 ans, combien devrait-il verser de taux d’intérêt ?

    Lundi 10 mai : à 18 heures, le taux de l’obligation grecque à 10 ans était de 6,717 %.
    Mardi 11 mai : à 18 heures, le taux de l’obligation grecque à 10 ans était de 7,338 %.
    Vendredi 14 mai : à 18 heures, le taux de l’obligation grecque à 10 ans était de 8,012 %.
    Lundi 17 mai : à 18 heures, le taux de l’obligation grecque à 10 ans était de 8,038 %.

    Le marché obligataire est resté tendu lundi 17 mai après les secousses de vendredi, dans un contexte toujours nerveux comme en témoigne le maintien au-dessus de la barre de 8 % des taux grecs à 10 ans et les tensions sur l’ensemble des rendements européens. A 18H00 (16H00 GMT), le rendement de l’obligation grecque à 10 ans est ressorti à 8,038 % contre 8,012 % vendredi soir.

    Les taux longs des pays périphériques (les plus fragiles de la zone euro par opposition aux pays du noyau dur) se sont tendus, soulignant le manque de confiance dans ces pays et dans leur solvabilité mais sans excès : ainsi les taux portugais à 10 ans ont atteint 4,652 % contre 4,561 % vendredi soir, ceux de l’Espagne 3,983 % contre 3,950 %. Ceux de l’Irlande ont également enregistré une hausse de 8 points de base par rapport à la clôture de vendredi à 4,674 %.

    http://www.boursorama.com/international/detail_actu_intern.phtml?num=c7d1bc9d1e426194b631bdd6cccdc2f9

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