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Billet Invité : Part croissante des énergies renouvelables dans le monde par Olivia

Billet Invité : Part croissante des énergies renouvelables dans le monde par Olivia

Tous mes remerciements une nouvelle fois à Olivia qui nous offre là un dossier passionnant et trés complet sur la question des énergies renouvelables, sujet qu’elle maitrise parfaitement , le tout associé à beaucoup d’humilité de sa part et une grande volonté de partage des connaissances… 

Coachella 2007-Alternative Energy Screenprints par N10ZAlternative energy source?! par Klein Geißlein // // //

Malgré un relatif coup de froid en 2009, les énergies renouvelables continuent de gagner du terrain. La présentation, jeudi 15 juillet, par le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), des « Tendances mondiales d’investissement dans les énergies durables » montre que les investissements s’inscrivent en hausse sur le moyen terme.

PLUS DENERGIE EN SUIVANT :

« Les énergies renouvelables représentent un secteur d’investissement qui va rester important dans les années à venir », affirment les experts du PNUE.

Au premier semestre 2010, 65 milliards de dollars ont été dépensés en faveur des énergies vertes, en croissance de 22 % sur la même période de 2009. Ce bon début d’année se produit malgré la crise qui agite certains pays européens dynamiques sur le secteur et la volatilité des marchés financiers.

En terme de production en 2009 elles ont fourni 25% % de l’électricité consommée et 18% de l’énergie totale dans le monde.

Au plan des nouvelles capacités énergétiques, elles ont représentée une part de 60% en Europe, de plus de 50% aux Etats-Unis et pourraient correspondre à 50% et plus des nouvelles capacités énergétiques installées en 2010 ou 2011 dans le monde.

Différents chiffres, tableaux, graphiques et parts d’opérateurs du secteur :

http://www.ren21.net/globalstatusreport/REN21_GSR_2010_Figures.pdf (cliquez sur le lien)

Rapport complet en anglais :

http://ren21.net/globalstatusreport/REN21_GSR_2010_full.pdf (cliquez sur le lien)

Le nombre de pays au monde ayant des politiques encourageant le développement des énergies renouvelables a pratiquement doublé, passant de 55 en 2005 à plus de 100 à l’heure actuelle – dont la moitié sont des pays en développement. Ceux-ci jouent un rôle déterminant dans la croissance rapide des énergies vertes.

Le secteur a résisté à la récession économique mieux que beaucoup ne l’envisageaient et ce malgré des prix de l’électricité et du gaz restés faibles. Les difficultés de financement rencontrées par les investisseurs dans ce secteur innovant, souvent demandeur de capitaux initiaux assez élevés, étant la principale explication de la mauvaise performance de 2009.

L’année 2009 a été marquée par l’entrée en vigueur des plans de relance adoptés pour faire face à la crise économique. Une partie – 188 milliards de dollars – est consacrée aux énergies vertes et aux économies d’énergie et seuls 9 % des budgets prévus ont été dépensés en 2009. Le reste doit être débloqué en 2010 et 2011.

La part des investissements alloués en 2009 à la R&D dans les énergies propres par les entreprises et les gouvernements s’est élevée à 24,6 milliards de dollars, contre 24,2 en 2008, en recul de 16 % pour les premières (à 14,9 milliards de dollars) et en croissance de 49 % pour les seconds (à 9,7 milliards de dollars). Les gouvernements ont fait preuve de volontarisme politique pour soutenir l’émergence de ces nouvelles filières énergétiques tout en créant de nombreux emplois verts.

Un marché de l’éolien offshore à la mesure de la taille de ses éoliennes

L’éolien a attiré la plus grosse part de ces investissements en 2009, représentant en Europe et aux Etats-Unis 39 % de la puissance nouvellement installée, tandis que la Chine a doublé sa capacité avec l’addition de 18,8 GW en 2009. Sur la période 2005-2009, le rapport de REN21 montre que la puissance installée en éolien a progressé en moyenne de 27 % par an. Il était seulement présent dans une poignée de pays dans les années 1990, il l’est actuellement dans plus de 82. Directeur de l’Association européenne de l’énergie éolienne (EWEA), Christian Kraert rappelle que cette énergie a enregistré un rythme de croissance annuel moyen de 23 % depuis quinze ans et que l’on peut tabler à présent pour les quinze ans à venir sur un rythme égal ou supérieur pour l’offshore.

En Europe, l’éolien en haute mer se développe rapidement. 35 parcs existent déjà, concentrés au large du Danemark, de l’Allemagne, des Pays-Bas et du Royaume Uni. 52 ont reçu une autorisation de développement.

La Grande-Bretagne a annoncé qu’elle comptait investir 100 milliards de livres dans l’éolien offshore afin de couvrir un quart de ses besoins en électricité à l’horizon 2020. C’est elle qui, confrontée à l’épuisement de ses gisements pétroliers, affiche les ambitions les plus fortes. Elle a cartographié ses zones les plus ventées et lancé de gigantesques appels d’offres évoquant la construction de quelque 32 GW de puissance, soit environ la moitié de la puissance nucléaire installée en France ! où le Grenelle de l’environnement a fixé un objectif plus modeste de 6 GW à l’éolien en mer d’ici 2020 (contre une dizaine de GW prévus en Allemagne dont la façade maritime est pourtant bien inférieure en taille). Près de la moitié de cet objectif devrait être réalisé au large des côtes de la Manche et de l’Atlantique.

A l’automne, un premier appel d’offres sera lancé par l’État, il devrait porter sur la réalisation d’une dizaine de parcs permettant la production globale de 3.000MW. Ils seront donc probablement d’une puissance minimale de 200 à 300MW. L’État devrait communiquer la liste des sites et des opérateurs retenus à l’été 2011. De quoi permettre la création des premières fermes éoliennes françaises à l’horizon 2015-2016.

Le marché de l’énergie offshore devrait croître à des centaines de milliards de dollars. L’année dernière, l’European Wind Energy Association prédisait que l’Europe allait faire passer sa capacité d’éoliennes en mer de moins de 2GW aujourd’hui à plus de 150 GW d’ici à 2030. A cette fin, de nombreux ingénieurs en Grande-Bretagne, Etats-Unis, Norvège etc sont entrés en compétition pour concevoir et construire des éoliennes géantes offshore de 10 MW et plus, soit deux fois la taille et la puissance de la précédente génération.

Pour l’instant, les constructeurs allemands et danois Siemens et Vestas raflent 80 % du marché des turbines offshore, mais cette technique est encore loin de la maturité et les constructeurs français Areva, actionnaire de Multibrid, ou Alstom, à la tête d’Acciona, rêvent de prendre des parts du marché. Un groupe de travail de dix pays étudie à Bruxelles la connexion via un réseau électrique sous-marin de toutes les éoliennes offshore de mer du Nord, le « North Sea Grid », afin de délivrer au meilleur coût une énergie propre et bon marché à l’ensemble de l’Europe du Nord. Un projet soutenu par des groupes comme Vattenfall, Siemens, General Electric, E.ON, Iberdrola… mais encore toutefois largement ignoré par les sociétés françaises.

Cependant, si en ce qui concerne l’éolien terrestre l’industrie française est largement passée outre, les fabricants étant étrangers, de nombreuses entreprises se regroupent (Net-Wind, Neopolia etc) afin de s’imposer dès aujourd’hui sur le marché de la maintenance des parcs terrestres et demain si possible des fermes marines. En éolien terrestre 70 à 75% des coûts sont liés à l’achat de «nacelles» (qui produisent l’électricité) systématiquement fabriquées à l’étranger. En éolien offshore la nacelle et le mât ne comptent plus que pour 50% des coûts. Tout le reste est lié à des prestations correspondant aux fondations, à l’installation, à la pose de câblage, à la maintenance : sur tous ces métiers, les entreprises du tissu hexagonal peuvent prendre des positions. A elles seules les fondations pourraient constituer un énorme marché. L’éolien offshore pourrait également constituer une autre opportunité : la construction de navires spéciaux destinés à la pose et à la maintenance comme le fait Daewo en Corée.

Efficacité énergétique

Les technologies énergétiques telles que le stockage d’énergie et l’efficacité énergétique ont connu une hausse de 34% des investissements, à 4 milliards de dollars. Ainsi, pour la première fois, les technologies d’efficacité énergétique ont attiré plus de capital-risque et de capital-investissement que n’importe quel autre secteur des énergies propres. Une part de ces investissements concerne en particulier les batteries avec l’arrivée des véhicules électriques et les importantes évolutions technologiques à venir dans le secteur du stockage d’énergie. De même que dans les réseaux en général et smart grids.

BILLET INVITE Energie : Stockage/Batteries – Point de situation en France par Olivia (cliquez sur le lien)

Doublement des installations solaires en 2010

L’année 2010 montre un démarrage en trombe des ventes de panneaux au 2ème trimestre, préfigurant un doublement des installations solaires cette année. Pour la cinquième année consécutive les ventes mondiales de panneaux photovoltaïques, au 2ème trimestre, ont augmenté tant en volume qu’en valeur : elles ont atteint 3,7 GW et
généré un chiffre d’affaires de 7,1 milliards de dollars, selon IMS Research, qui prévoit une nouvelle hausse au 3ème trimestre, à 4,3 GW et une hausse globale de 60% en 2010.
Le consultant prévoit aussi pour l’ensemble de 2010 un quasi-doublement des installations mondiales de panneaux, à 14,6 GW, soit une augmentation de 95%. Une prévision qui rejoint celle de la société d’études iSuppli.

La demande sera largement dominée par l’Allemagne, qui devrait représenter 47% des installations mondiales. Elle aurait pu même être plus importante mais sera freinée par une pénurie d’onduleurs, qui entraînera des annulations de commandes de panneaux au 2ème semestre 2010, prédit IMS. Elles ont été tirées en particulier par tous ceux qui en Allemagne se sont précipités pour réaliser leurs installations solaires avant l’entrée en vigueur de la baisse annoncée des tarifs de rachat de l’électricité solaire. La hausse du 2ème trimestre se compare à un 2ème trimestre 2009 où la baisse des prix des panneaux et la crise économique avait freiné brutalement le marché du solaire. Conséquences: les fabricants de cellules et de panneaux voient leur marges augmenter considérablement et leurs résultats se sont accrus de manière notable. Leur marge brute va atteindre plus de 30% ce trimestre.

Les cinq plus grands fabricants de panneaux (Suntech, Trina, Yingli, Canadian Solar et Solarfun), qui tous produisent majoritairement des panneaux en silicium classiques, continuent d’accroître leur part de marché, qui atteignait déjà 28% au 1er trimestre.

Les trois principaux pays installateurs en 2010 seront, grâce à leur généreux tarifs de rachat de l’électricité solaire, l’Allemagne, l’Italie et la République tchèque, qui à eux trois installeront 9,8 GW. Mais puisque ces 3 pays vont réduire leurs tarifs de rachat de l’électricité produite, leurs installations devraient également chuter considérablement en 2011 et il faudra de nouveaux marchés pour prendre la relève.

Le ralentissement des ventes attendu par le cabinet IMS fin 2010 puis en 2011, devrait cependant être plus graduel que la dégringolade de fin 2008 qui avait suivi le brusque arrêt des subventions de l’Espagne, pays qui représentait en 2008 la moitié du marché mondial. Alors que le prix des panneaux avait chuté en 2008, il ne devrait en 2011 enregistrer qu’une diminution modérée. Les installations en Europe, Afrique et au Moyen-Orient devraient voir leur part de marché baisser légèrement cette année, à 78%, en raison d’un décollage des installations en Asie et en Amérique du Nord.

First Solar, le fabricant américain de panneaux solaires en couches minces, qui réalise l’une des meilleures marges au monde, est resté le plus gros fournisseur de panneaux au 1er trimestre 2010 : http://cjoint.com/data/hBpiC3LvTn.htm (cliquez sur le lien) mais sa part de marché a diminué, car les fabricants de panneaux en silicium classiques le rattrapent et l’écart devrait continuer à se combler durant l’année. Ainsi les ventes de panneaux en couches minces au tellurure de cadmium (CdTe), comme ceux de First Solar, devraient voir leurs ventes augmenter de seulement 20% en 2010 alors
que l’ensemble des ventes de panneaux photovoltaïques devrait augmenter de 60% cette année. La part de marché des panneaux CdTe devrait donc chuter de 11% actuellement à seulement 8% en 2010. Une prévision pessimiste à court terme pour les couches minces, qui rejoint celle de Suntech.

Pourtant a moyen terme le solaire en couche mince a des perspectives très importantes et les rendements sont régulièrement en hausse (MiaSolé par exemple a obtenu une efficacité de 13,8%). En France EDF EN a misé sur les couches minces car l’entreprise considère la bataille du silicium cristallin comme d’ores et déjà perdue. Il vient de s’engager à acheter sur 10 ans les couches minces fabriquées par l’américain First Solar dans la future usine de Bordeaux.

http://download.reedexpo.fr/salons/interclima/conferences/les-cellules-solaires-PereRoca.pdf (cliquez sur le lien)

Aperçu régional

L’Europe maintient de justesse sa position de région du monde où les investissements dans les énergies propres sont encore les plus importants. Leur total s’est établi à 43,7 milliards de dollars, en baisse de 48,4 milliards de dollars en 2008.

L’Asie et l’Océanie ont vu une forte augmentation des investissements financiers dans ce domaine en 2009, avec 40,8 milliards de dollars contre 31,3 milliards de dollars un an avant. L’Inde est cinquième au monde, la capacité totale d’énergie éolienne est en pleine expansion et de nombreuses formes d’énergies renouvelables en milieu rural comme le biogaz et l’énergie solaire photovoltaïque se répandent.

 L’Amérique du Nord a subi une baisse de l’investissement, à 20,7 milliards de dollars contre 33,3 milliards de dollars. Le Moyen-Orient et l’Afrique ont connu une hausse modeste avec 2,5 milliards de dollars en 2009, contre 2,1 milliards de dollars. L’Amérique du Sud a vu glisser l’investissement à 11,6 milliards de dollars contre 14,6 milliards de dollars.

Le Brésil produit la quasi-totalité de l’éthanol dérivé de canne dans le monde et a accru ses capacités dans le domaine de la biomasse et de l’éolien.

Sur les marchés financiers

Le cours des actions du secteur énergies renouvelables a augmenté de près de 40% en 2009, rattrapant d’environ un tiers les pertes subies en 2008 et ces dernières disposent d’une valorisation actuellement attractive; cette année pourrait sans doute avoir enregistré un point bas pour certains indices concernés estime Schroders.

La Financière de Champlain va dans le même sens, soulignant que la forte décote accumulée sur certaines valeurs renforcent les opportunités de croissance externe pour les leaders du secteur. Les gérants de la Financière restent fortement positionnés sur le thème des énergies renouvelables qui, malgré sa forte volatilité, recèle du plus fort potentiel de rebond. Les 3 premières valeurs du fonds Performance Environnement sont par exemple en juillet 2010 : Iberdrola Renovables, Vestas et Acea.

La dynamique du secteur est toujours là et les annonces de nouveaux accords se multiplient estime Edram. Ainsi, Abengoa a remporté un important contrat à Abu Dhabi pour la construction d’une centrale solaire thermique de 100 MW en partenariat avec Total (20%) et Masdar (60%). Cette victoire ouvre un marché à fort potentiel pour le solaire thermique au Moyen Orient, dont la demande d’électricité y est actuellement en forte croissance (autour de 9% par an).

La hausse de ce thème sur les marchés financiers dépendra toutefois, entre autres, d’une tendance plus durablement soutenue des prix du pétroliers puisqu’il y a une assez nette corrélation et en distinguant plus particulièrement actuellement les différentes technologies, pays et entreprises.

Concernant le solaire photovoltaïque, IMS Research s’attend à une baisse du marché d’environ 10% probablement à prévoir d’une année sur l’autre en 2011, baisse qui sera traditionnellement plus marquée en début d’année prochaine et le groupe s’attend à un repli de 8% en moyenne du prix des modules classiques.

Le secteur photovoltaïque a pâti de la réduction des aides, au 21 juillet 2010 le chinois Suntech avait ainsi perdu en bourse -37%, Yingli -25%, Trina -13% (le MSCI World
seulement -6,9%). Mais dans le même temps en Occident Evergreen perdait -56%, Q-Cells -50%, Solarworld -29%.

Min Li (analyste énergie chez Yuanta Securities, Hong Kong) trouve les valeurs solaires chinoises désormais attractives, en particulier Yingli et Suntech et, globalement, les analystes sont plus favorables aux valeurs solaires chinoises qu’occidentales.

22 des 27 analystes suivis par Bloomberg recommandent d’acheter Trina, 14 Yingli (contre 1 la vente) et 11 Suntech (contre 8 la vente). En revanche 22 sont à vendre sur Q-cells contre seulement 3 à l’achat. 7 à vendre sur Evergreen contre 3 à l’achat. 14 à l’achat sur Solarworld contre 12 à vendre.

Augmentation du nombre des fusions-acquisitions

Pour les investisseurs, on peut identifier trois grand terrains sur lesquels le sort du solaire va se jouer : les startups de la technologie solaire, le développement d’offres commerciales spécialisées et le rachat d’entreprises par l’endettement, qui aide l’industrie à se consolider.

Avec 4,9 milliards d’euros de levées de fonds et fusions-acquisitions et près de 120 deals majeurs, le 2eme trimestre 2010 marque un bond de 54% par rapport au premier trimestre en valeur et presque un doublement du nombre d’opérations.

En France les fusions-acquisitions sont particulièrement importantes avec pas moins de 19 opérations. Cette montée en puissance illustre le réveil des grands industriels qui font des emplettes pour se positionner rapidement sur les marchés en forte croissance du green business :

http://www.greenunivers.com/2010/07/exclusif-pres-de-5-milliards-d%E2%80%99euros-de-deals-dans-les-cleantech-au-2e-trimestre-2010-39775/ (cliquez sur le lien)

Des modèles de distribution se développent dans le monde : une société fabricant/distributeur installe des panneaux solaires sur le toit d’immeubles à usage commercial ou autre gratuitement, en échange d’un accord d’achat d’électricité à long terme qui lui permet de revendre l’énergie produite. Le modèle est attractif pour l’entreprise ou particulier client parce qu’il lui permet d’avoir accès à l’énergie solaire sans engager son capital, puisque les panneaux appartiennent au fournisseur et sont exploités par lui (exemple une des plus importantes société de ce type basée aux Etats-Unis : SunEdison, filiale de MEMC Inc). On assiste cependant quelquefois à des dérives comme l’exploitation abusive des aides en fonction des pays, une multiplication de centrales au sol qui ne sont bien souvent pas la meilleure utilisation du solaire etc.

La Chine à égalité avec les Etats-Unis comme pays actuellement les plus attractifs en matière d’investissements dans les énergies renouvelables

C’est ce que souligne le dernier rapport d’Ernst & Young « Renewable Energy Country Attractiveness Indices »

http://www.ey.com/Publication/vwLUAssets/Baro_Renew_mai_2010/$FILE/Baro_Renew_mai_2010.pdf

Les dix pays arrivés en tête du classement à mai 2010 :

1° Etats-Unis – 69 pts
2° Chine – 69 pts
3° Allemagne – 64 pts
4° Inde – 63 pts
5° Italie – 61 pts
6° Royaume-Uni – 61pts
7° France – 58 pts
8° Espagne – 57 pts
9° Canada – 53 pts
10°Portugal et Irlande – 51 pts

La République populaire gagne en effet 2 points dans les indices avec 34,6 milliards d’USD d’investissements dans des projets d’énergies propres l’an dernier en hausse de 53% – soit près du double des États-Unis (17 milliards), le triple du Royaume-Uni (11,7 milliards) et de l’Espagne (10,7 milliards) – et s’est imposée comme le leader mondial en capacité éolienne installée également en 2009. Dans le même temps les États-Unis ont perdu un point suite au retard dans l’adoption de la législation climat.

Les démocrates du Sénat américain ont reconnu qu’ils ne disposaient pas de suffisamment de voix pour adopter le vaste projet de loi sur l’énergie et les changements climatiques visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre, grande priorité du président Barack Obama :

« Malheureusement, à ce stade nous n’avons pas un seul républicain qui veut nous rejoindre » pour l’adoption d’une loi, a déploré jeudi 22 juillet 2010 devant la presse le chef de la majorité démocrate du Sénat Harry Reid. L’opposition républicaine dispose d’une minorité de blocage de 41 voix sur 100 au Sénat. Par ailleurs certains démocrates sont réticents à l’idée d’approuver un plan qui contiendrait un système de droits d’émission de CO2 dit « cap and trade » sur le modèle européen. Même une version du « cap and trade » limitée aux seules usines électriques qui avait été évoquée par certains élus de la majorité n’a pu obtenir les 60 voix sur 100 requises.

Concernant l’avenir du plan de réduction des gaz à effet de serre, John Kerry a indiqué qu’il continuera à travailler avec le sénateur indépendant Joe Lieberman pour « trouver les 60 voix nécessaires à l’adoption d’une législation qui cible de façon convenable le carbone ». Les discussions sur ce projet de loi pourraient reprendre à l’automne, avant les élections de mi-mandat.

La Chambre des représentants avait adopté en juin 2009 un projet de loi contenant un système de « cap and trade » qui nécessite un vote au Sénat effectif avant fin 2011.

L’annonce de la mise à l’écart de la loi sur les émissions de CO2 « laisse un grand trou dans la politique américaine sur l’énergie et le climat et le coût long terme sera énorme », a assuré dans un communiqué Rafe Pomerance, qui préside Clean Air-Cool Planet. Kevin Knobloch de Union of Concerned Scientists (UCS) a estimé que « le Sénat a une responsabilité absolue d’agir sur les changements climatiques cette année ».

Chine et Etats-Unis plus gros émetteurs de CO2

Les Etats-Unis se placent en effet juste après la Chine en matière d’émission de CO2 et sont tous deux en tête de ce sombre palmarès avec près de 50% des émissions mondiales.

L’an dernier, les dirigeants chinois ont promis une croissance moins polluante en réduisant leurs émissions de gaz à effet de serre de 40% à 45% par point de PIB d’ici à 2020. La Chine est pour le moment à la traîne, avec une amélioration de son rendement énergétique de 1,7% par an ces dix dernières années, contre 2,5% pour les États-Unis, selon l’AIE.

Domination et subventions chinoises

Ben Warren, directeur de la division Environnement et Energie d’Ernst & Young rappelle la volonté soutenue de la Chine depuis plusieurs années d’avoir une position dominante sur le marché des énergies renouvelables. Sa demande d’électricité est en forte hausse devant la Turquie (+ 8% par an) et, compte tenu de leurs populations, la Chine et l’Inde devraient représenter près de 80 % de la consommation d’électricité des pays émergents en 2030. La croissance moyenne de la demande d’électricité des pays émergents est estimée à 3,9 % par an d’ici à 2030, contre à peine 1 % pour les pays de l’OCDE :

http://www.lesechos.fr/info/energie/020674071480-un-projet-base-sur-la-hausse-de-la-demande-d-electricite-dans-les-pays-emergents.htm

Toujours inquiète de sa dépendance croissante vis-à-vis des importations de matières premières, de pétrole notamment, en 2009 la Chine a installé une capacité de 37 gigawatts
supplémentaires, générés par les énergies renouvelables, soit l’effort le plus important consenti en la matière dans le monde.

Les autorités chinoises dépensent 12 millions de dollars par heure pour s’assurer la domination du marché mondial des énergies renouvelables. La motivation de départ est plus économique qu’écologique mais le résultat est finalement positif. Dès 2011 la Chine devrait ainsi générer 1,8 GW d’énergie solaire, soit l’objectif qu’elle s’était fixé pour 2020.

En 2009 les entreprises chinoises ont déjà produit près de la moitié des cellules solaires du monde (et 77% des capteurs thermiques pour la production d’eau chaude, de même que 25% des éoliennes, contre 10% en 2007).

Ce chiffre devrait passer à 70% au cours des années à venir grâce à des coûts de production très compétitifs. Ainsi l’Allemagne, qui est pourtant dans le peloton de tête du photovoltaïque et compte parmi les entreprises les plus performantes du secteur, a fait appel pour certaines de ses installations à des acteurs chinois qui lui reviennent moins cher, un exemple de la compétitivité chinoise dont les entreprises sont parties à l’assaut du monde.

On pourrait également citer le chinois Yingli qui a réduit le coût de ses modules de 50% en 2 ans et qui a ainsi pu avoir pour clients les magasins américains Wal Mart.

Parité des prix de l’électricité solaire avec l’électricité conventionnelle bien plus rapide que prévu

La baisse des prix devrait permettre la parité de l’électrité solaire avec l’électricité conventionnelle sur plusieurs marchés, dès cette année dans plusieurs régions du Sud de l’Italie, d’ici 2012 dans plusieurs régions d’Espagne et en 2015 en Allemagne selon l’European Photovoltaic Industry Association, ce que confirme le groupe Pike (Boulder, Co) qui indique plus généralement 2013 pour de nombreux pays.

Bloomberg New Energy Finance rappelle que, partie de rien, la Chine a pris 43% du marché photovoltaïque ces 6 dernières années grâce une offre en moyenne 20% moins chère que les prix européens, avec toutefois des qualités parfois inégales. Elle a exporté pour 3300 MW de panneaux l’an passé et 6,6 milliards de dollars (de quoi équiper 2,6 millions de foyers américains).

La domination chinoise dans le solaire photovoltaïque a commencé dans les villes qui subventionnent les énergies renouvelables, comme Baoding à 140 km de Pékin, qui a ainsi attiré plus de 200 sociétés cleantech, dont Yingli qui équipe par exemple 80% des lampadaires de sa ville d’accueil.

De la même façon le Golden Sun Program subventionne 294 projets jusqu’à 70%. Pékin installe pour 1 milliard de dollars de panneaux solaires pour la fourniture d’eau chaude et d’électricité, etc.

La China Development Bank (sous contrôle d’Etat) a prêté 24 milliards de dollars entre autres à Yingli, Trina, Suntech, Solarfun… ce qui dépasse les aides fiscales accordées à mai 2010 au secteur Cleantech aux Etats-Unis et qui fait douter Kenneth Dewoskin (Deloitte, Chine) du coût réel de production solaire en Chine…

En terme d’énergie globale 1000 gigawatts seront nécessaires en Chine dans les quinze prochaines années. Pour Fatih Birol, chef économiste de l’AIE, si le pays veut éviter des pannes générales, il devra investir 4000 milliards de dollars dans le secteur énergétique sur vingt ans. Le pays dépend actuellement à 80% du charbon et devrait multiplier par 4 ses importations de pétrole d’ici 2030 par rapport à 2006.

La capacité solaire a été multipliée par 4 en 1 an avec 160 MW installés l’an passé et devrait quasiment doubler cette année (311 MW nouvellement installés).

Une enquête ayant pour objet les connaissances du public en matière d’environnement, menée conjointement par l’Académie chinoise des sciences sociales (Chinese Academy of Social Sciences) et le Programme de sensibilisation environnementale de Chine (China Environment Awareness Program) réalisée auprès de 3000 résidents âgés de 15 à 69 ans de 20 provinces et municipalités différentes, montre par ailleurs que l’environnement est la 4ème plus grande préoccupation des chinois après les soins médicaux, l’emploi et les écarts de revenu. Il faut préciser que 16 des 20 villes les plus polluées au monde se trouvent en Chine et que la pollution y tue plus de 300.000 personnes par an (ce chiffre « officiel » est sans doute sous évalué puisqu’à titre indicatif l’OMS rappelait le 28 juillet que pour la France et pour les seules pollutions au dioxyde d’azote, aux particules fines et à l’ozone liées aux véhicules, il y aurait 42 000 morts prématurées chaque année du fait de problèmes de qualité de l’air. Un jeune français sur 10 souffre d’asthme et 30 à 40% des français souffrent d’allergies). Concernant l’eau en Chine 1/4 de l’eau de surface (24,3%) est si polluée qu’elle ne peut même pas servir dans l’industrie, un autre quart (26,4%) ne peut être utilisée que pour l’industrie et l’agriculture et donc seulement moins de la moitié est potable, selon les données publiées par le ministère chinois de la Protection de l’environnement. En dépit d’un renforcement de la législation ces dix dernières années, le ministère peine à empêcher les milliers d’usines de ciment et d’usines chimiques de déverser leurs déchets dans les cours d’eau du pays. L’utilisation excessive d’engrais a également conduit au développement d’algues dans les lacs et les rivières.

Certaines sociétés chinoises oeuvrent efficacement à mettre en place un système de commercialisation pour profiter de l’absence de marques établies sur le marché. Cette situation est synonyme d’arbitrages complexes pour les décideurs occidentaux. Dans les pays qui ont soutenu une industrie depuis des décennies, en particulier l’Allemagne, les contribuables peuvent s’indigner de cette évolution, en estimant que les sociétés chinoises, balayant tout sur leur passage, anéantissent les sources de profit que leurs subventions ont permis de mettre en place.

Tendances européennes

La part d’énergie provenant de sources renouvelables doit atteindre 20 % du total de la consommation énergétique européenne d’ici à 2020. Des objectifs individuels tenant compte des situations de départ différentes selon les Etats membres ainsi que du potentiel d’énergies renouvelables et des performances économiques de chaque Etat membre, ont été fixés. La France, qui a atteint 11 % en 2008 selon Eurostat a un objectif de 23 % en 2020.

Parmi les champions européens des énergies renouvelables, la Suède (44,4 % de la consommation totale en provenance d’énergies renouvelables), la Finlande (30,5 %), la Lettonie (29,9 %), l’Autriche (28,5 %) et le Portugal (23,2%). Les mauvais élèves sont Malte (0,2 %), le Luxembourg (2,1 %), le Royaume-Uni (2,2 %), les Pays-Bas (3,2 %) et la Belgique (3,3%). La République Tchèque, l’Allemagne, la Grèce et la Slovénie ont vu la part d’énergies renouvelables dans leur consommation d’énergie légèrement régresser. Au contraire, l’Autriche (28,5%), l’Estonie (19,1%), la Roumanie (20,4%), le Portugal (23,2%) et la Slovaquie (8,4%) ont connu les plus fortes progressions.

Selon le rapport «Renewable Energy Snapshots», publié le 5 juillet dernier par le Centre commun de recherche de la Commission européenne, c’est l’énergie éolienne qui s’est le mieux développée en 2009 (pour la deuxième année consécutive). Le vent se taille la part du lion de la capacité nouvellement installée : 10,2 GW sur 27,5 GW, soit 37,1 % du total. Il est suivi par le photovoltaïque : 21 %. Puis par la biomasse (2,1 %), l’hydroélectricité (1,4 %) et le solaire thermique (0,4 %).

Parmi les énergies plus polluantes les centrales au gaz représentent encore 24 %. Sans oublier le charbon (8,7 %), le fioul (2,1 %), l’incinération des déchets (1,6 %)
et le nucléaire (1,6 %).

En valeur absolue, 19,9 % de la consommation européenne d’électricité était d’origine renouvelable l’an dernier (11,6 % pour l’hydroélectrique, 4,2 % pour l’éolien, 3,5 % pour le bois-énergie, et 0,4 % pour le solaire).

Résumé des conclusions du rapport RES Europe 2010

Énergie éolienne: avec une capacité totale installée supérieure à 74 GW en 2009, l’éolien a déjà dépassé de plus de 80 % l’objectif des 40 GW fixé pour 2010 par le livre blanc. Le nouvel objectif fixé par la European Wind Association est d’atteindre à l’horizon 2020 une capacité installée de 230 GW (dont 40 GW en mer), qui permettrait de couvrir environ 20 % de la demande européenne d’électricité.

Biomasse: au rythme de croissance actuel, la production d’électricité à partir de la biomasse pourrait doubler entre 2008 et 2010 (passant de TWh à 200 TWh). Cette ressource fait cependant l’objet d’une demande concurrente de la part d’autres secteurs énergétiques (chauffage et transport), ce qui pourrait freiner le développement de la bioélectricité. Du fait qu’elle est entreposable en vue d’une utilisation à la demande, la biomasse est une ressource particulièrement intéressante pour la production d’électricité.

Énergie solaire concentrée (ESC) : la capacité installée reste modeste en Europe, avec 0,430 GW comptabilisé en mai 2010 (soit environ 0,5 % du total), mais elle est en progression constante. Si la «European Solar Industry Initiative» (ESII) se concrétise, on estime que la capacité installée pourrait atteindre 30 GW d’ici à 2020. La plupart des chantiers en cours dans le domaine de l’énergie solaire concentrée se situent en Espagne.

Solaire photovoltaïque : on enregistre chaque année depuis 2003 un doublement de la capacité totale installée. En 2009, elle a atteint 16 GW, ce qui représente 2 % de la capacité totale. La croissance va se poursuivre, étant donné qu’on prévoit pour 2010 la construction d’installations d’une capacité allant jusqu’à 10 GW. Le solaire photovoltaïque a lui aussi dépassé les prévisions de capacité énoncées dans le livre blanc de l’Union européenne sur les sources d’énergie renouvelables.

Autres sources d’énergie : les technologies utilisant notamment l’énergie géothermique, marémotrice ou houlomotrice en sont encore au stade de la recherche ou du développement; c’est pourquoi elles n’ont pas encore été incluses dans les rapports Renewable Energy Snapshots. Il est toutefois probable qu’elles entreront plus largement sur le marché dans le courant de la prochaine décennie.

S’agissant de l’énergie hydroélectrique, aucune augmentation sensible n’est à espérer du fait que la plupart des ressources sont déjà utilisées. Les systèmes d’accumulation par pompage des centrales hydroélectriques sont en revanche appelés à jouer un rôle de plus en plus important dans la fourniture d’une capacité de stockage au profit des autres sources d’énergies renouvelables.

Si le rythme actuel de croissance se maintient, le rapport conclut qu’à l’horizon 2020 la production d’électricité issue de sources renouvelables pourrait atteindre 1 400 TWh. Ce résultat, qui pourrait représenter entre 35 et 40 % de la consommation totale d’électricité de l’Union européenne, en fonction de l’impact des politiques de l’Union en matière d’efficacité énergétique, contribuerait significativement à la réalisation de l’objectif des 20 % fixé pour la production d’énergie issue de sources renouvelables.

Résumé en français :

http://www.enerzine.com/605/10016+enr-ue—62-pct-de-la-nouvelle-capacite-de-production-2009+.html

Rapport complet, tableaux et graphiques, en anglais :

http://re.jrc.ec.europa.eu/refsys/pdf/FINAL_SNAPSHOTS_EUR_2010.pdf

La situation en France

En dehors de l’hydraulique, qui recule suite à une faible pluviosité à l’automne, la progression des énergies renouvelables s’établit à 23 % en deux ans. La production des renouvelables atteint désormais 20 Mtep, soit une augmentation de près de 3 millions de tonnes équivalent pétrole entre 2007 et 2009.

L’essor le plus important concerne les parcs éolien et photovoltaïque. La capacité installée du premier a ainsi augmenté de 84,5 % en deux ans, franchissant fin 2009 la barre des 4.500 MW, tandis que le deuxième a été multiplié par sept sur la même période pour atteindre 310 MW installés. L’Hexagone compte désormais 45.000 installations photovoltaïques raccordées.

Dans le même temps la production nucléaire fléchit pour la quatrième année consécutive de 7 % en 2009. En repli également les activités de raffinage et de pétrochimie.

Si la production éolienne demeure très faible en France, elle vient de franchir un cap et commence à prendre de l’importance atteignant en juin 2010 une puissance de 5.000 MW. En fonction de la force des vents la production d’électricité des éoliennes françaises a énormément varié au cours du mois de juin, passant par exemple de 17 mégawatts le 5 juin à 2.92 MW dix jours plus tard. En moyenne, la production a atteint 798 MW, soit seulement 16% de la puissance mais elle a permis de couvrir 6,8% de la consommation hexagonale le 16 juin. Le pays reste toutefois bien loin de son objectif fixé dans le cadre du Grenelle de l’Environnement, à savoir 25.000 MW de puissance installée d’ici à 2020.

Important retard dans l’exploitation du biogaz malgré l’ampleur de la ressource :

Une étude récente de l’AEBIOM (Association Européenne pour la Biomasse) montre que la France, qui dispose pourtant du plus grand gisement biogaz d’Europe, est à l’opposé la plus mal équipée en installations spécialisées et occupe seulement la 16e place en Europe. Il existe à l’heure actuelle plus de 5000 usines de biogaz en Europe, qui est également utilisé à partir d’un grand nombre de sites de décharge. Les deux pays qui comptent la production la plus importante sont l’Allemagne et l’Angleterre. Ces deux pays représentent ensemble presque 70% de la production
totale européenne de biogaz (estimée en 2002 à 92PJ/an comparée à un potentiel total européen de 770PJ/an en 2020). Les pays qui produisent le plus de biogaz par tête sont le Royaume-Uni, la Suède, le Danemark, la Suisse et les Pays-Bas. A court terme, le potentiel principal pour la production est le traitement des déchets humides comme les boues d’épuration, lisiers, déchets provenant de différents types d’industries alimentaires etc. A long terme différents types de produits agricoles représenteront la source principale du biogaz.

La part de biogaz utilisée comme carburant est encore infime en Europe et reste pour l’instant spécifique à un seul pays, la Suède (0,3 %), d’où la grande marge de progression possible, justifiée par le bilan souvent peu intéressant des agrocarburants, plus particulièrement ceux de première génération :

http://cjoint.com/data/hDlKoPpLi5.htm

En exploitant les 3 ressources que sont, les centres d’enfouissement techniques aux normes (décharges pour ordures ménagères), la méthanisation des boues de stations d’épuration, la méthanisation de déchets organiques agricoles, industriels et ménagers, le biogaz en résultant pourrait couvrir au minimum 10% de la consommation de gaz en France (qui est actuellement importatrice de gaz à plus de 90%).

Plusieurs centres de recherche dont l’Institut für Energie GmbH (Leipzig) et l’Öko-Institut eV sont même allés nettement plus loin fin 2007 en prévoyant que l’Allemagne, compte tenu notamment de la forte augmentation des rendements obtenus, aurait la capacité dès 2020 de produire à elle seule la totalité des importations de gaz russe en Europe (ci-après Vidéo traduite) :

http://news.mongabay.com/bioenergy/2008/01/report-biogas-can-replace-all-eu.html

Malgré cela, le potentiel de ces ressources est encore peu développé dans l’Hexagone alors que leur exploitation procure plusieurs avantages : production de gaz, de chaleur, d’électricité, de produits chimiques, de compost, réduction des déchets, de l’épandage et de ses inconvénients, des pollutions des sols, nappes, lacs, cours d’eau, gaz à effet de serre, stockage d’énergie très complémentaire aux énergies renouvelables etc.

Pour l’introduction du biométhane dans les véhicules, les meilleures conditions sont réunies : un grand potentiel de biomasse existe dans les zones urbaines, agricoles et forestières, l’Europe dispose d’un vaste réseau de gaz naturel permettant le transport de ce biométhane, plus de 2 000 stations-service sont équipées pour les véhicules roulant au gaz naturel, le marché du biométhane est très important : 600 000 véhicules, bus et camions roulent déjà au gaz naturel.

Seules 6 usines de méthanisation des déchets ménagers sont en service en France (Amiens, Varennes-Jarcy, Le Robert, Lille, Calais, Montpellier), 20 installations de biogaz sont basées sur l’exploitation des décharges, 70 sont des installations de traitement des eaux usées urbaines, 120 sont des installations de traitement des eaux usées industrielles et seulement une poignée sont des unités agro-alimentaires et de traitement du lisier animal, 13 de méthanisation agricole pour une capacité de traitement actuelle de 60 000 tonnes par an. Toutes revendent leur électricité au réseau national.

Des investisseurs institutionnels comme particuliers s’intéressent de plus en plus aux perspectives du secteur dont le rendement est souvent relativement élevé, comme c’est le cas d’Oddo Asset Management et XAnge Private Equity pour une société comme Naskéo. « Comme nous l’avions annoncé lors de la levée de notre fonds dédié à l’éco-innovation, la prise de conscience des enjeux énergétiques et environnementaux est de plus en plus forte. Elle favorise la naissance de projets innovants par des entrepreneurs de qualité. Naskéo est un bon exemple du type d’investissements que notre fonds recherche » souligne Olivier Hua, responsable de l’activité venture d’Oddo Asset Management.

En modèle du genre et référence entre autres l’Allemagne, où pourtant l’agriculture est moins développée que dans l’Hexagone, est devenue en quelques années le plus grand pays producteurde biogaz (2,4 Mtep en 2007) avec des taux de croissance du secteur de 40%, grâce à un fort développement de ses petites unités de méthanisation à la ferme (71,2 % du total) soutenu par des tarifs d’achats attractifs et dont la production dépasse celle des centres d’enfouissement et stations d’épuration. Le pays est également premier si l’on tient compte de la production par habitant.

En mai dernier, lors de l’examen du projet de loi Grenelle 2, les députés ont adopté un amendement qui ouvre d’importantes perspectives de développement pour la filière biogaz en France. Celui-ci va pouvoir être injecté dans le réseau de distribution de gaz. L’injection est déjà pratiquée dans plusieurs pays d’Europe depuis plusieurs années, notamment les Pays-Bas, la Suède, la Suisse, ainsi qu’aux Etats-Unis et dans différents pays d’Amérique Latine (Chili, Brésil).

Géothermie : multiplier par 6 la production d’ici 2020

Développer l’utilisation de la chaleur en sous-sol pour générer de l’énergie « propre » : c’est toute l’ambition du plan gouvernemental issu du Grenelle de l’environnement et du Plan de développement des énergies renouvelables. Un Comité National de la Géothermie vient d’être lancé le 20 juillet dernier. Présidé par Philippe Vesseron, Président d’honneur du BRGM (agence publique française de recherche et d’expertise pour les sciences de la Terre), ce Comité aura pour tâche de proposer des actions et recommandations pour le développement de chacune des formes de la géothermie au travers d’une « gouvernance à 5 », en cohérence avec la méthode du Grenelle Environnement. L’ambition : multiplier par six la production d’énergie issue de la géothermie d’ici à 2020. Pour y parvenir, le projet prévoit de relancer à grande échelle les programmes en Ile-de-France, en Alsace, en Aquitaine, Midi-Pyrénées et Centre, et en équipant 2 millions de foyers de pompes à chaleur. Montant de l’investissement : entre 15 et 20 milliards d’euros. « Il s’agit non seulement de contribuer à l’atteinte de l’objectif de 23 % d’énergies renouvelables dans la consommation d’énergie à l’horizon 2020, mais également de susciter l’émergence en France d’une véritable filière industrielle créatrice d’emplois », précise le Meedm. La géothermie a ainsi été identifiée comme l’une des 18 « filières vertes » prioritaires dans l’hexagone.

Encore des progrès à accomplir

Tous les cinq ans, l’Agence Internationale de l’Energie effectue une revue en profondeur des politiques énergétiques de ses pays membres. Le 26 juillet 2010, le directeur exécutif de l’AIE, Nobuo Tanaka a remis au ministre français de L’Ecologie, de l’énergie, du développement durable et de la mer, ainsi qu’à son representant, Pierre Franck Chevet, le rapport sur la politique énergétique de la France.

« La France fait des grands efforts afin de réduire la consommation de l’énergie et, ainsi, lutter contre le réchauffement climatique », souligne le rapport de l’AIE. Par ailleurs, il indique que le pays est le deuxième consommateur d’électricité en Europe mais que, dans le même temps, il parvient à couvrir ses besoins avec 80 % de production issue du nucléaire, ce qui le place parmi les leaders mondiaux. Elle met toutefois en avant le gros problème de gestion des déchets jugé « capital pour le développement harmonieux de ce secteur ».

De plus, toutes les énergies fossiles, telles que pétrole, gaz ou charbon sont importées. Le rapport souligne la nécessité de développer davantage les interconnexions électriques et gazières avec d’autres pays du « vieux continent » pour mieux assurer les besoins pendant les périodes de forte consommation. Et finalement, les tarifs régulés de l’électricité en France ne semblent pas être du goût de l’AIE: « ils constituent un obstacle à la libéralisation du marché et n’incitent pas aux économies d’énergie ».

Le baromère EurObserv’Er montre que malgré ses progrès évidents, la France est encore loin d’être sur la trajectoire qu’elle s’est elle même fixée dans le cadre du Grenelle de l’environnement, en parfaite cohérence avec le paquet Énergie-Climat de l’Union européenne. Ce constat devrait nourrir les réflexions prochaines de l’ensemble des parties qui ont élaboré le rapport du comité opérationnel sur les énergies renouvelables (Comop) du Grenelle de l’environnement, véritable feuille de route qui a fixé à 20 Mtep le supplément d’énergies renouvelables en France entre 2006 et 2020.

En complément :

9e bilan EurObser’ER Europe :

http://www.energies-renouvelables.org/observ-er/stat_baro/barobilan/barobilan9.pdf

Baromètres EurObserv’ER :

– photovoltaïque :

http://www.energies-renouvelables.org/observ-er/stat_baro/observ/baro196.pdf

– thermique :

http://www.energies-renouvelables.org/observ-er/stat_baro/observ/baro197.pdf

– éolien :

http://www.energies-renouvelables.org/observ-er/stat_baro/observ/baro195.pdf

– biogaz :

http://www.energies-renouvelables.org/observ-er/stat_baro/observ/baro186_a.pdf

http://www.biogaz-europe.com/OpenDocument.aspx?open=y&docid=22

http://www.record-net.org/record/etudesdownload/record02-0415_1A.pdf

– biocarburants :

http://www.eurobserv-er.org/pdf/baro198.pdf

L’Irena

29 Etats plus l’Union européenne, sur 148 signataires, ont ratifié leur adhésion à l’Agence internationale des énergies renouvelables (Irena), permettant aux statuts de l’agence d’entrer en vigueur jeudi 8 juillet dernier. Basée à Abu Dhabi (Emirats arabes unis), l’Irena a été créée en janvier 2009 par 75 Etats dont 48 pays africains, 38 européens, 35 asiatiques, 17 américains et 10 d’Australie/Océanie. La nouvelle organisation internationale est dirigée par la Française Hélène Pelosse.

L’Agence internationale vise à promouvoir les énergies renouvelables dans le mix énergétique mondial (porter leur part à au moins 50% dans la production électrique mondiale).et à assister les Etats adhérents. Elle doit être un lieu d’échanges d’expériences et de bonnes pratiques sur la production mais aussi la distribution de l’énergie d’origine renouvelable, notamment sur leur intégration aux réseaux de distribution existants. Elle va également permettre de faciliter la mise en place de normes internationales cohérentes, qu’il s’agisse de la certification des produits de consommation comme les panneaux solaires ou de celle des bornes permettant aux véhicules électriques de recharger leurs batteries.
Irena s’appuie actuellement sur une équipe de 38 personnes de 23 nationalités – experts en énergies renouvelables, connexions, réseaux de distribution et financement – dont la moitié de femmes.

http://www.irena.org/home/index.aspx?mnu=hom

VIDEOS – TV

Eco EnR TV, les objectifs :

http://www.ecoenrtv.com/video-19.html

Les acteurs du solaire (en anglais) :

http://www.pv-tech.org/solar_leaders_video_clips/

Clean Skies (en anglais)

http://www.cleanskies.com/

Etude d’mpact des énergies renouvelables sur la biodiversité (en anglais)

Les impacts des parcs éoliens sur la biodiversité touchent principalement les oiseaux et les chauves-souris. Ils sont de trois types – mortalité, dérangement, perte d’habitat – et varient en fonction des espèces, des saisons, des milieux, de la taille des parcs éoliens… S’ils sont relativement faible par rapport à ceux d’autres activités humaines (agriculture intensive, collision avec les vitres d’immeubles allumés la nuit, avec les voitures ou les fils électriques, prédation des chats domestiques, chasse…) ils constituent néanmoins des risques supplémentaires qu’il convient de connaître afin de pouvoir les réduire.

http://www.lpo.fr/etudes/eolien/doc/englische20windkraftstudie.pdf

Olivia juil10
 

4 réponses »

  1. Boom du marché des énergies énergies renouvelables, en particulier solaire, éolienne et de l’efficacité énergétique en Inde

    L’Inde est l’un des moteurs de l’économie mondiale et dépend d’un approvisionnement en énergie sûr et économique. Les combustibles fossiles importés représentaient jusqu’ici la majeure partie du mix d’électricité (constitué à environ 63% par des centrales thermiques avec une prédominance du charbon pour encore quelques décennies), mais les choses vont largement changer. Le gouvernement indien veut en effet couvrir le déficit en énergie et la demande de plus en plus conséquente par des énergies renouvelables indigènes. Elle fait du développement de ces énergies une priorité nationale et a autorisé 100% des investissements directs étrangers dans le secteur. Cet objectif ouvre de nouvelles perspectives aux producteurs locaux d’énergie éolienne et solaire, de même qu’aux entreprises de l’efficacité énergétique.

    Ces prochaines années l’Inde – qui compte plus d’1,1 milliard d’habitants, dont environ 45% des ménages n’a pas encore accès à l’électricité quand les coupures sont pour la plupart des autres récurrentes – va devenir un marché important pour les énergies renouvelables.

    Le déficit énergétique atteint à l’heure actuelle plus de 12% aux heures de pointe. Le pays souffre également d’une infrastructure de transmission et distribution d’énergie obsolète, source de perte importante estimée entre 30 et 40%. Le secteur de l’efficacité énergétique offre ainsi de nombreuses opportunités, tant du côté des réseaux que dans le bâtiment.

    Etat, potentiel et opportunités du marché des énergies renouvelables en Inde (en anglais)

    http://direc2010.gov.in/India%27s-RE-Sector-Potential-and-Investment-opportunites-SSM.pdf

    Le gouvernement indien s’est fixé pour objectif de couvrir d’ici 2020 environ 20% de l’approvisionnement en énergie à partir de sources renouvelables. Le budget de l’Etat 2010/2011 prévoit des dépenses d’un milliard de dollars pour des mesures de promotion des technologies propres. Des capacités de production d’énergie renouvelable de 2,33 GW ont été raccordées au réseau durant l’exercice financier 2009. L’Inde mise avant tout sur le solaire et l’éolien.

    Entre aujourd’hui et 2022, le pays aura besoin de 295 GW de puissance énergétique supplémentaire, estime Sophie Clavelier, chef du pôle Infrastructures Transport Industrie de la Mission économique d’Ubifrance de New Delhi. Soit l’installation de 24 GW par an ! Ce chiffre donne le vertige quand on sait que le pays ne dispose que de 16,8 GW d’énergies renouvelables installées actuellement, c’est à dire environ 10% de la capacité énergétique totale du pays.
    Ce dernier est l’un des seuls au monde à s’être doté d’un ministère chargé exclusivement des énergies renouvelables.

    Ministère indien des énergies renouvelables :

    http://www.mnre.gov.in/

    Energie solaire: taux de croissance élevé

    Grâce au rayonnement solaire idéal (plus de 300 jours d’ensoleillement par an) et aux mesures de promotion étatiques, l’énergie solaire a un grand avenir en Inde. La capacité des panneaux solaires installés augmentera de 100% entre 2010 et 2012 à partir d’un niveau relativement modeste. Les petites installations photovoltaïques individuelles (« Solar Home Systems ») se tailleront la part du lion. Si les prix baissent, elles deviendront en effet accessibles à l’importante population rurale qui n’est souvent pas encore raccordée au réseau électrique. Moser Baer, l’une des principales entreprises technologiques indiennes qui produit également des cellules solaires, ainsi que Tata BP Solar, un joint venture entre Tata Power Company et BP Solar, profiteront du succès de l’énergie solaire. Le pays a placé la barre haute dans le solaire avec la National Solar Mission, un programme visant à disposer d’une capacité solaire installée de 20 GW en 2020, contre 125 MW actuellement !

    Energie éolienne : seul un quart du potentiel exploité

    Dans le secteur de l’énergie éolienne, seul un quart du potentiel est exploité pour l’instant. Globalement, les capacités du pays sont de 11 GW ; l’Inde est donc le cinquième producteur mondial d’énergie éolienne (et le 2e producteur mondial de biogaz avec un potentiel estimé à 16000 MW). Selon les estimations, l’énergie éolienne devrait couvrir quelque 15% des besoins énergétiques du pays d’ici 2030. Le fabricant indien de turbines éoliennes Suzlon, qui détient déjà 50% du marché indien et 12% du marché mondial, sera l’un des bénéficiaires de cette évolution. Le potentiel éolien national est évalué à 45 GW avec une répartition plutôt favorable pour le Sud et l’Ouest du pays.

    Nouvelle réduction des émissions de gaz à effet de serre

    « En raison des lacunes d’approvisionnement en énergie et de l’augmentation de la demande attendue ces vingt prochaines années l’Inde est un marché intéressant pour les énergies renouvelables. Le gouvernement a reconnu les signes du temps : il veut non seulement couvrir 20% des besoins énergétiques à partir de sources renouvelables d’ici 2020, mais aussi réduire les émissions de CO2. Les gaz à effet de serre sont un sujet de préoccupation, car selon divers pronostics, le pays sera particulièrement touché par les conséquences du changement climatique dont les effets l’impactent déjà largement. En se fixant un objectif précis, l’Inde pourrait devenir un modèle pour les autres pays émergents. »

    Le nouveau ministre de l’Environnement Jairam Ramesh admet volontiers que l’Inde doit s’associer aux efforts collectifs de réduction des émissions de carbone. New Delhi continue à refuser de signer à ce sujet un accord juridiquement contraignant, mais proclame désormais sa volonté de s’orienter vers une croissance moins productrice de carbone. Même si les positions de Ramesh irritent les traditionnalistes, l’Inde sait qu’il lui faut agir, sous peine d’être confrontée à des désastres écologiques. Le gouvernement élabore un plan d’action national concernant l’habitat durable, la protection de l’Himalaya, le reboisement… Décidé à favoriser une reforestation du pays, il s’oppose aux projets de construction d’autoroutes ou d’exploitations minières, souvent situés dans des zones fragiles. Ce qui suscite la colère de ses détracteurs qui l’accusent de vouloir étouffer le développement du pays.

    Etude de la Banque Sarasin

    http://www.sarasin.ch/internet/iech/fr/index_iech/news_iech?reference=110941&checkSum=6711EAC9E360BBA5597C5C377DE4E9AD

    4th International Renewable Energy Conference 2010. The Delhi International Renewable Energy Conference (DIREC) 2010 du 27 au 29 Octobre 2010 à New Delhi

    http://direc2010.gov.in/overview.html

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