Le Graphique du Jour : Yes I Can!!!! With a little help of my FED
L’événement médiatique du jour aux USA sera ce jour la première rencontre 2011 du comité responsable de la politique monétaire de la Fed. La grande différence avec les dernières rencontres se situe au niveau des membres qui peuvent voter pour faire adopter les politiques du comité. Thomas Hoenig, James Bullard, Sandra Pianalto et Eric Rosengren ne peuvent pas voter cette année. Ils sont remplacés par Richard Fisher, Charles Plosser, Narayana Kocherlakota et Charles Evans.
Ce sera probablement la 17e fois consécutive où le taux court des fonds fédéraux est resté le même. Comme le montre le second graphique ci-dessous, on en est maintenant à 533 jours depuis la dernière fois le taux des fonds fédéraux a été bougé . C’est de loin la plus longue période sans un mouvement depuis 1970
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La pente de la courbe américaine donne le vertige à la Fed
Alors que la Réserve fédérale se réunit mercredi, l’écart entre les taux 2 ans et 30 ans a atteint un plus haut historique à plus de 400 pb
Tandis que le programme d’assouplissement quantitatif (QE2) de la Fed, passant par un rachat pour 600 milliards de dollars d’obligations du Trésor américain, visait à faire baisser les taux longs pour soutenir à la fois le marché immobilier et les actifs risqués, le taux à 30 ans a au contraire connu une envolée spectaculaire de 110 points de base à 4,60% depuis fin août 2010. Sur la partie courte de la courbe, l’anticipation de Fed funds proches de zéro pour une période prolongée a pesé sur le taux 2 ans qui a perdu 50 points de base (bp) depuis août à 0,60%, conduisant ainsi l’écart entre les rendements à 2 ans et à 30 ans à toucher, jeudi, son plus haut niveau depuis 1977 à 402 bp. Il est revenu vendredi légèrement sous les 400 bp.
Une telle remontée des taux longs est à mettre, en théorie, au passif de la Fed. Mais la Réserve fédérale a aussi effacé le risque d’un retour en récession (le «double dip») évoqué l’été dernier, permis un rebond des marchés actions, et encouragé comme elle le souhaitait une hausse des anticipations d’inflation.
La repentification de la courbe reste un phénomène assez naturel qui s’est déjà produit dans deux périodes de crise: entre 1990 et 1994 et entre 2000 et 2004. Elle a permis aux banques de se refaire une santé pendant la crise, et constitue un signal positif renvoyé par le marché sur les perspectives économiques. En attestent le redressement du système financier, et la révision à la hausse des prévisions de croissance de la Fed pour 2011 à un rythme compris entre 3% et 4%.
Si l’issue de la réunion de mercredi prochain sur le niveau des taux est scellée, la question sera de savoir quel sort sera réservé au programme QE2. Une augmentation de sa taille pourrait conduire à un nouvel écartement du spread 2/30 ans, et contredirait les récents indicateurs qui pointaient vers une accélération de la croissance américaine. A contrario, «ces indicateurs ne sont pas suffisamment forts pour justifier un changement dans le programme d’assouplissement quantitatif», estiment les stratégistes d’ UniCredit. Ceux de BNP Paribas jugent aussi que la Fed devrait s’en tenir à une interprétation prudente de l’embellie récente. L’institution remettra par ailleurs à jour ses prévisions économiques en tenant compte du stimulus fiscal décidé en décembre par les Etats-Unis, une perspective que le marché obligataire a déjà intégrée
Par Patrick Aussannaire agefi le 24/01/2011