Analyse Marché du Jour : Focus sur l’Inde par EDRAM

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La quasi-totalité des sociétés ont publié leurs résultats trimestriels. La croissance bénéficiaire annualisée est satisfaisante pour les sociétés du Sensex : +24%. Cependant, il est difficile de croire au consensus des analystes qui tablent encore pour une croissance bénéficiaire des sociétés du Sensex de 20% sur les 12 prochains mois pour les raisons suivantes :
1. Le resserrement monétaire opéré par la Reserve Bank of India depuis plus de 18 mois commence à produire ses effets dans le domaine des infrastructures : une grande partie des projets sont retardés en raison de l’augmentation du coût du capital. L’infrastructure représentant entre 20 et 40% des encours de crédit des banques, il y a fort à parier que la croissance de 20% des crédits sur laquelle les analystes tablent est à risque.
En outre, la rémunération des dépôts augmente, mettant les marges d’intérêt sous pression. Les banques et l’infrastructure représentent plus de 35% du MSCI India.
2. L’augmentation du prix des matières premières va mettre la marge des entreprises de consommation de masse sous pression.
3. La hausse du coût du capital pourrait faire légèrement baisser la croissance du chiffre d’affaires des sociétés.
Si ce ralentissement se produit, ce sera probablement une bonne nouvelle macroéconomique : le manque de liquidité dans le système bancaire va s’atténuer (car la croissance des crédits sera plus en ligne avec celle des dépôts) et l’inflation pourrait également se calmer.
La question qui se pose aux investisseurs est la suivante : qui l’emportera entre des données macroéconomiques en amélioration et une détérioration à court terme des perspectives bénéficiaires des sociétés ? Il est difficile de répondre avec précision à cette question, c’est pourquoi on peut faire des analogies :
1. Si l’on considère que le consensus sur les bénéfices des sociétés du Sensex est encore 10% trop élevé, et qu’on applique le PE de 15x (qui correspond à la moyenne historique des 10 dernières années), on peut avoir un objectif de 17 000 pour le Sensex (qui traite actuellement à 17 778) ;
2. Si l’on prend le pire des scénarios, similaire à 2008, nous pourrions terminer l’année à 11x, ce qui donne un objectif de 13 900.
Nous pouvons donc conseiller aux investisseurs de commencer à réinvestir progressivement si le marché perd encore 5%.
L’économie indienne va passer de la surchauffe à une normalisation. Cette phase transitoire pourrait offrir de bonnes opportunités d’investissement.
Source edram 11 FEV11