B.R.I. (Banque des Règlements Internationaux)

Les expositions les plus importantes du système bancaire européen à la dette grecque

Les expositions  les plus importantes du système bancaire européen à la dette grecque

source Financial Times

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Selon la BRI, les trois quarts des emprunts de l’Etat grec dus à des banques sont exigibles par des groupes répondant à Paris et Berlin

Un deuxième plan de sauvetage pour qui? Alors qu’Athènes s’est vu promettre vendredi une nouvelle aide financière s’ajoutant à celle de 110 milliards déjà ouverte il y a un an, les chiffres révélés lundi par la Banque des règlements internationaux (BRI) mettent en lumière la pierre angulaire de toute décision de ce type: le montant précis des prêts accordés à la Grèce par les banques européennes et encore dus à fin décembre.

Le rapport trimestriel de l’institution bâloise entérine officiellement que les banques allemandes sont les plus concernées par une éventuelle renégociation de ses emprunts par la République hellénique. Celles-ci en attendent toujours le remboursement de près de 23 milliards d’euros, soit environ la moitié de ce que doit l’Etat grec à des banques étrangères. Ajouter leurs homologues françaises – exposées à hauteur d’une quinzaine de milliards d’euros – fait passer à plus de trois quarts la proportion de ce passif étatique exigible par des établissements basés à Paris ou à Francfort. Mais pas à Zurich: selon la BRI, les établissements helvétiques attendent quant à eux moins de 3 milliards de dollars d’Athènes. Une concentration qui permet de comprendre que tout réaménagement des emprunts grecs – comme l’échange avec des emprunts à plus longue échéance évoqué par Jean-Claude Juncker, chef de fil des grands argentiers européens – nécessitera la convocation d’une poignée de grands banquiers par leurs ministères respectifs.

Ces prêts accordés par l’internationale bancaire à l’Etat grec ne donnent cependant qu’une image partielle du risque encouru. Car ces banques étrangères ont encore plus lourdement prêté aux entreprises – et aux ménages – helléniques, crédits dont le remboursement est menacé par la poursuite du marasme économique et la montée du chômage. La moitié de ces prêts «privés» accordés par des établissements étrangers sont exigibles par des banques françaises. Une prédominance qui reflète l’expansion poursuivie par ces dernières – essentiellement le Crédit Agricole – dans les activités bancaires grand public dans ce pays.

Ce degré de transparence sur l’origine des banques détentrices des dettes des différents Etats européens est une première de la part de la BRI: il reste donc difficile de mesurer à quel point les établissements français ou allemands ont tenté de se séparer ces deux dernières années de tout prêt marqué du drapeau bleu et blanc. Par exemple en confiant leur recouvrement à la Banque centrale européenne. Selon les estimations des analystes de JPMorgan, l’institution de Francfort en aurait repris pour 40 milliards d’euros. Fin février, la BCE soutenait en outre les banques grecques avec des prêts additionnels totalisant 90 milliards à fin février.

La BRI ne détaille pas ces chiffres. Pas plus qu’elle ne se penche sur la cinquantaine de milliards d’euros d’emprunts de l’Etat grec détenus par les banques du pays. Ajouter tous ces chiffres permettrait d’avoir une radioscopie complète de l’ensemble du passif grec, qui, selon les décomptes de l’agence Bloomberg, totalise 340 milliards d’euros.

Source Le Temps 7/6/11

3 réponses »

  1. Lundi 6 juin 2011 :

    Aides à la Grèce : l’Allemagne met les points sur les « i ».

    Un pas en avant, un pas en arrière. Alors que le Premier ministre luxembourgeois et président de l’Eurogroupe Jean-Claude Juncker avait dit, au nom de la zone euro, s’attendre à « un financement supplémentaire accordé à la Grèce en échange de conditions strictes », l’Allemagne a apporté ce lundi un cinglant démenti.

    C’est un recadrage en règle que l’Allemagne a infligé ce lundi à Jean-Claude Juncker, le président de l’Eurogroupe. Alors que ses déclarations, vendredi soir, sur un probable deuxième plan d’aide à la Grèce pour lui éviter la banqueroute avaient été interprétées comme un engagement des Européens à soutenir une nouvelle fois Athènes, le porte-parole du gouvernement allemand a freiné ce lundi des quatre fers.

    « Ce qu’il y a pour le moment, ce ne sont pas des engagements, ce sont des opinions », a-t-il déclaré lors du point presse hebdomadaire. « Des paiements allemands doivent être décidés par des autorités allemandes, et c’est comme cela dans tous les pays ».

    http://www.latribune.fr/actualites/economie/international/20110606trib000627162/aides-a-la-grece-l-allemagne-met-les-points-sur-les-i.html

  2. Mardi 7 juin 2011 :

    « Je crois que lors du sommet de l’UE (en juin), il faut prendre quelques décisions qui seront difficiles », a indiqué M. Traa, chef de la délégation du FMI en Grèce, lors d’un colloque financier, tenu à Athènes.
    « Ensuite, nous allons décider au sein de notre institution de verser l’aide début juillet car le temps presse », a-t-il souligné.

    M. Traa faisait allusion au cinquième versement de 12 milliards d’euros, qui doit prochainement être versé au pays. Cette tranche fait partie du prêt accordé à la Grèce en mai 2010 sur trois ans et d’un montant total de 110 milliards d’euros dont 80 milliards sont versés par les pays de la zone euro et 30 milliards par le FMI.

    En raison de l’incertitude sur la possibilité de la Grèce de retourner sur les marchés d’ici 2013 pour emprunter et de l’éventualité d’une aide financière supplémentaire, le FMI a menacé de ne pas verser sa partie d’aide au pays si ce dernier ne procède pas à l’adoption de nouvelles mesures d’austérité et à des privatisations pour que sa dette soit viable.

    Le FMI souhaiterait une plus grande cohésion au sein de l’Europe sur la crise grecque survenue en 2010 et qui a été suivie quelque mois après par des plans de sauvetage en Irlande et au Portugal.
    « Les partenaires de la Grèce dans la zone euro doivent parler d’une seule voix, et ne doivent laisser aucune doute sur la poursuite de leur soutien politique et économique au pays », a relevé M. Traa.

    Toutes les parties proches du dossier grec — le gouvernement à Athènes, l’UE, le FMI et la Banque centrale européenne (BCE) — ont mis en garde contre toute restructuration de la dette alors que des discussions existent toujours sur une forme de restructuration douce après un accord avec les créanciers privés.

    Toutefois, des experts notent qu’une pure restructuration de la dette est inévitable et pourrait avoir des résultats vu le montant du montant colossal de la dette du pays, à plus de 350 milliards d’euros.

    « Si il y a une vraie restructuration de la dette, cela va faire la différence », a dit M. Traa, tout en soulignant qu’il s’agit d’un scénario « dangereux », qui provoquerait de problèmes « inédits » pour la Grèce et la zone euro.

    http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5hfFS8hCGmqG2uggCctUm3HvIF9ow?docId=CNG.e92b5d86688cea2c7390113649f72f93.4d1

  3. Mardi 7 juin 2011 :

    Le deuxième plan d’aide à la Grèce retardé ?

    La décision sur un deuxième plan d’aide à la Grèce pourrait ne pas intervenir avant l’automne, en raison de résistances au sein de la zone euro, selon le quotidien allemand Handelsblatt paru mardi.

    Un accord pourrait ne pas intervenir lors de la rencontre des ministres des Finances de la zone euro le 20 juin, écrit le journal citant « une source diplomatique européenne de haut rang ».

    Dans son édition en ligne, le quotidien précise que la décision bute en particulier sur l’opposition de la Slovaquie.

    Mais les banques, notamment en Allemagne, traînent aussi des pieds pour accepter le « geste volontaire » que leur réclament les responsables européens : à savoir renoncer à récupérer leurs investissements en Grèce qui arrivent à échéance, et au contraire y injecter de l’argent frais.

    « Les banques s’y refusent strictement », a déclaré au journal Handelsblatt un responsable gouvernemental européen. Or cette implication des banques a été posée comme condition par les responsables européens, et notamment Berlin, à tout nouvel effort en faveur d’Athènes, qui croule sous le poids de sa dette publique.

    La Banque centrale centrale (BCE) a elle répété de son côté lundi qu’une participation du secteur privé à un plan de sauvetage de la Grèce ne « devrait être que le dernier recours ».

    Une telle participation favoriserait « la spéculation sur le court terme au détriment de l’investissement sur le long terme » et découragerait les nouveaux investissements dans un pays qui mène des réformes d’ajustement pour réduire sa dette, a déclaré l’Italien Lorenzo Bini Smaghi, membre de son directoire.

    http://www.lefigaro.fr/flash-eco/2011/06/07/97002-20110607FILWWW00379-le-plan-d-aide-a-la-grece-retarde-a.php

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