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Risque Nucléaire /Japon : Cela fait 3 mois….et c’est comme si tout s’était passé hier !!!!

Risque Nucléaire /Japon : Cela fait 3 mois….et c’est comme si tout s’était passé hier !!!!

Cela fait 3 mois, jour pour jour, que le réveil sonne à 4 heures du matin pour lancer la collecte des nouvelles de Fukushima. Vous l’avez compris, nous en sommes déjà à 3 mois. A voir l’évolution de la situation, c’est comme si tout s’était passé hier!

Les liens

source Der Spiegel

 PLUS DE RISQUE EN SUIVANT :

Les mesures prises sur la neige des 7 montagnes qui entourent Fukushima montrent des taux de contamination radioactive élevés. Un échantillon de neige prélevé à 1300 mètres indique plus de 3000 becquerels de césium. L’eau de la fonte des neiges est devenue non potable, ce qui n’arrange pas la situation des habitants qui sont restés.

 Le plus grand souci de Tepco en ce moment est la montée de l’eau hautement radioactive dans les bâtiments 2, 3 et 4. L’opérateur est en train de rechercher de nouveaux lieux de stockage qui ressemblent à autre chose que le Pacifique. Mais comme tous les containers sont pleins, le processus n’est pas aisé. Dans les deux bâtiments 2 et 3, il ne reste plus que 25 cm avant que l’eau ne déborde. La mer semble la meilleure solution et de toute façon un peu plus, un peu moins…

 Dans le réacteur 1, c’est toujours la catastrophe. Le combustible nucléaire, qui a fait fondre la cuve et qui s’est répandu dans le fond du bâtiment, propulse le taux de radioactivité à un niveau tellement élevé que les liquidateurs ne peuvent plus s’y approcher pour trouver une solution et pomper l’eau.
Un bébé lapin «mutant» né dans le périmètre d’évacuation de Fukushima est en train de faire le buzz sur internet et a créé une panique au Japon. Le lapin serait la première trace «visuelle» de l’impact du taux élevé de contamination radioactive de la région. Il n’y a pas encore d’images de poissons rouges fluorescents de 4 m de long dans le Pacifique, mais ce n’est peut-être qu’une question de temps!

 2000 liquidateurs sont employés sur le site de la centrale de Fukushima.

Tepco annonce qu’il y a plus de 105 millions de litres d’eau hautement radioactive dans les sous-sols des bâtiments et que 500’000 litres s’y ajoutent quotidiennement. Tepco ambitionne de pouvoir «filtrer» 1,2 million de litres par jour dès le 15 juin. Une goutte d’eau dans l’océan. Tepco a commandé 370 réservoirs supplémentaires pour contenir toute cette eau. C’est peut-être avec toute cette eau extrêmement dangereuse qui la catastrophe va prendre toute son ampleur.

Tepco annonce que la pression à l’intérieur du réacteur 1 est identique à la pression de l’air externe. Cette nouvelle souligne l’importance et la grandeur des trous causés dans la cuve du réacteur par la fonte du combustible nucléaire. Elle montre également que l’air contaminé qui se trouve à l’intérieur du réacteur s’évacue dans la nature. C’est une très mauvaise nouvelle mais normale dans la situation actuelle. Au final, l’eau utilisée pour refroidir ce réacteur coule dans ses sous-sols et l’air du réacteur se propage hors du bâtiment.

 Pour la première fois du plutonium 239 et du plutonium 240 ont été découverts à l’extérieur de la centrale. Ces prélèvements ont été effectués, par hasard, à 1,7 km de Fukushima pendant l’enregistrement d’un film par la NHK, la télévision nationale japonaise. Le laboratoire de l’Université de Kanazawa a analysé les échantillons de NHK et découvert la présence de traces de plutonium. Le réacteur 3 de la centrale utilisait du MOX, du français Areva, qui contient effectivement du plutonium. Cette substance est utilisée pour la fabrication de bombes atomiques. Le plutonium est extrêmement dangereux pour l’homme.

 Deux employés de la centrale ont été conduits à l’hôpital pour déshydratation. Avec l’arrivée prochaine de l’été, les températures et l’humidité sont en constante augmentation. Il devient de plus en plus difficile de travailler avec des combinaisons et des masques afin de se protéger contre les radiations.

La situation ne s’arrange pas à Fukushima et c’est vraiment peu de le dire. Des niveaux de radiation de l’ordre de 4000 millisieverts par heure ont été détectés dans l’atmosphère proche de la centrale, du plutonium s’infiltre dans les sols et Tepco se noie sous des millions de litres d’eau hautement contaminée.

 Pour couronner le tout, Tepco boit également la tasse à la bourse de Tokyo. les investisseurs ont sanctionné l’opérateur de Fukushima. Depuis la catastrophe, le 11 mars 2011, le titre a perdu plus de 90% de sa valeur. Le président de la bourse de Tokyo, Atsushi Saito, a estimé que le premier électricien japonais devrait être placé en redressement judiciaire, puis nationalisé. Aucun doute que cette expérience financière douloureuse va marquer les investisseurs et les producteurs d’électricité dans le monde entier

Ce n’est pas 1 mais 3 réacteurs qui ont vu leur cuve transpercée par leurs combustibles nucléaires. Ainsi, les réacteurs 1, 2 et 3 ont fondu et la matière en fusion s’est répandue dans les sous-sols des bâtiments 1, 2 et 3.

Là, c’est un nouveau record mondial qui sera difficile à battre. Mais les records ne sont-ils pas fait pour être battus? En tout cas, sur l’échelle des catastrophes nucléaires qui compte 7 marches, nous sommes en train de mettre une rallonge pour bientôt atteindre le même score que Nadia Comaneci au JO de Montréal: un 10 parfait!

 Une fuite dans le couvercle du réacteur 2 a été détectée. Grande comme une carte de crédit, cette fissure laisse échapper des particules hautement radioactives dans la nature

Nous assistons à un grand déballage au niveau du gouvernement et de l’opérateur Tepco. Les nouvelles sont assez effrayantes. Ainsi le Ministère des sciences a «oublié» de publier les taux de radiations autour de la centrale de Fukushima entre le 16 mars et le 4 avril. Le périmètre d’évacuation de 20 km avait été effectué sur les données fournies par ce ministère. Ainsi l’on comprend mieux pourquoi les USA et d’autres pays avaient demandé à leurs ressortissants de quitter une zone allant jusqu’à 80 km de la centrale. Les mesures de radioactivités montrent que certains gouvernements étaient au courant de l’ampleur des radiations.

 Sur une période de 4 ans et dès juillet, l’Agence internationale du nucléaire devrait commencer à mesurer l’impact de la forte contamination du Pacifique. Finalement, l’Autorité japonaise de sûreté du nucléaire a indiqué que les rejets radioactifs de la première semaine se sont élevés à 770’000 térabecquerels, soit deux fois plus que les 370’000 térabecquerels précédemment annoncés. Les records sont faits pour être battus…

Tohoku University a créé un robot spécial afin de pouvoir entrer dans les bâtiments hautement radioactifs des réacteurs 1, 2 et 3. Ce nouveau robot a été dévoilé à la presse ce matin et il devrait s’ajouter aux robots américains déjà sur place. Avec les niveaux de radiation actuels, le travail dans les bâtiments est très dangereux pour la santé des liquidateurs

Inlassablement, le niveau de l’eau hautement radioactive continue d’augmenter dans les sous-sols des réacteurs 1, 2, 3. Si rien n’est fait, cette eau devrait déborder d’ici au 20 juin. Du coup, Tepco tente de trouver une solution pour transvaser 2700 tonnes d’eau et gagner ainsi 5 jours. Cette stratégie rappelle le farouche combat de Don Quichotte et ses moulins à vent.

 L’opérateur de la centrale a décidé d’évacuer l’air hautement irradié qui se trouve à l’intérieur du bâtiment du réacteur 2. Le taux d’humidité de 99% et les radiations ne permettent pas aux liquidateurs d’y travailler. Des filtres doivent être installés d’ici à samedi pour y injecter de l’air pur pendant 3 jours. Ensuite, les portes du bâtiment seront ouvertes pour diminuer au maximum les risques pour les employés

Avec les dernières informations de l’Agence nucléaire japonaise, nous savons depuis quelques jours que les cœurs des réacteurs 1, 2 et 3 ont fondu et le corium a percé les cuves de chacun des 3 réacteurs. Une partie de ce magma s’est répandue au fond des enceintes de confinement sur des dalles de béton de 8 mètres d’épaisseur. La grande info du jour, c’est le timing de la fonte des réacteurs. 

Jusqu’à la semaine dernière, Tepco avait toujours assuré que tout était sous contrôle et réfuté la fusion du combustible. La réalité annoncée par l’Agence est différente.

 – Le cœur du réacteur 1 a commencé à se détériorer 3 heures après le séisme le 11 mars et la cuve a été percée 2 heures après.

 – La dégradation du cœur du réacteur 2 a débuté 77 heures après le séisme et 3 heures après, le percement de la cuve.

– Enfin, la cuve du réacteur 3 a été percée 79 heures après le séisme, soit 39 heures après le début de la fonte du cœur.

 Ahurissant, n’est-ce pas?

Cela fait 3 mois, jour pour jour, que le réveil sonne à 4 heures du matin pour lancer la collecte des nouvelles de Fukushima. Vous l’avez compris, nous en sommes déjà à 3 mois. A voir l’évolution de la situation, c’est comme si tout s’était passé hier!

 Quelle différence y a-t-il entre un enfant européen et un enfant de la ville de Date City à 60 km de Fukushima? L’enfant européen va à l’école avec une Nintendo DS dans sa poche alors que les 8000 élèves de Date City ont reçu un compteur Geiger pour visualiser le taux de radiation nucléaire. Inquiète, la municipalité a mesuré des taux de césium 20 fois supérieurs à la limite légale. Ne serait-ce pas plus simple de les évacuer?

 Le gouvernement japonais pense qu’il serait opportun d’élargir le périmètre d’évacuation autour de la centrale et confirme les taux de radiation publiés par Greenpeace. La contamination ne cesse de s’élever. Du strontium a même été découvert à 62 km de la centrale. De son côté, la région de Fukushima fait face à une pénurie de médecins. On les comprend!

 De solides taux de césium ont été découverts dans les feuilles de thé dans la ville de Shizuoka, proche de Tokyo (300 km de Fukushima). Pour la préfecture de Shizuoka, qui est connue pour l’excellence de son thé, il devient paradoxal de ne plus pouvoir vendre son thé et de boire la tasse….

6 réponses »

  1. Bonjour,

    Citation : « Pour la première fois du plutonium 239 et du plutonium 240 ont été découverts à l’extérieur de la centrale. Ces prélèvements ont été effectués, par hasard, à 1,7 km de Fukushima pendant l’enregistrement d’un film par la NHK, la télévision nationale japonaise. Le laboratoire de l’Université de Kanazawa a analysé les échantillons de NHK et découvert la présence de traces de plutonium. Le réacteur 3 de la centrale utilisait du MOX, du français Areva, qui contient effectivement du plutonium. »

    Tout réacteur nucléaire génère du plutonium par transformation progressive d’une petite fraction d’uranium 238. Environ 200kg sur 3 ans pour chaque réacteur Fukushima..
    Le chargement de « combustible » vendu par la France pour le réacteur n°3, avec approximativement 6% de plutonium (surtout 239 et 240), en représente donc plusieurs tonnes (dont plus de la moitié en plutonium 239), mais une partie importante est « consommée » ( par sa fission) durant le cycle de son utilisation dans le réacteur.

    Amicalement,

    Delphin

    • Bonjour et Merci Delphin pour ces précisions permettant de bien centrer et de vulgariser un sujet somme toute assez technique…

      Amicalement

  2. Bonjour Lupus,

    Merci pour cet excellent article 🙂

    Sauf erreur, j’ai retrouvé le niveau de radioactivité à 40 km autour de Fukushima.
    Données publiées le 11 juin par l’agence de l’Environnement, des Ressources et de l’Energie au Japon.

    Ces mesures sont alarmantes pour des doses de 2,6 à 170 fois supérieures au seuil maximum admissible.

    Voir les données sur : http://immobilier-finance-gestion.over-blog.com/
    – Radioactivité hors norme à Fukushima !

    Bien Cordialement,

    Laurent
    Fan du blog à Lupus 😉

    • Bonjour et merci Laurent pour le lien en écho permettant de corroborer les dires qui au delà l »aspect catastrophique et humain s’avère ètre une fabuleuse mascarade en termes d’infos gouvernementales ….provenant d’une des premières puissances et démocratie au monde cela n’augure rien de bon pour la suite !!!

      Bien cordialement

  3. Un autre problème également :

    Tout le monde garde en mémoire ces voitures, camions, voire bateaux emportés par la
    vague gigantesque. Fracassé par la violence du tsunami, tout ce matériel arraché à
    la terre s’est retrouvé en débris dans la mer et est entré «dans un infernal cercle
    océanique, la boucle du Pacifique Nord, dont le tour complet se fait en dix ans»
    Avions, bateaux, voitures et réservoirs vont progressivement rejeter en mer les
    hydrocarbures et autres liquides toxiques, fûts, jerrycans, bombes d’aérosol
    épandant dans l’océan des solvants, des acides, des pesticides, des médicaments,
    des bois traités (…) Les risques de collision entre des gros déchets, conteneurs
    maritimes et troncs d’arbres et les navires de surface et les sous-marins ne sont
    pas négligeables. Après le typhon Morakot qui a dévasté Taiwan en 2009, 170.000 tonnes
    de bois ont été récupérés dans les eaux territoriales du Sud du Japon, mais la majorité
    des bois flottés ont été pris en charge par les courants trans-Pacifique.

    Certains de ces déchets sont particulièrement dangereux, comme les appareils électriques
    et électroniques qui relarguent en mer des polluants persistants (PCB, composés bromés…).

    http://www.20minutes.fr/article/738571/tonnes-dechets-prisonniers-mer-apres-tsunami-japon

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