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Les stress tests Européens se terminent sur l’échec de 20 établissements bancaires

Les stress tests Européens se terminent sur l’échec de 20 établissements bancaires

Au bout du compte le scénario macroéconomique pris en compte semble encore plus favorable que l’an dernier. En effet Le ratio minimal de fonds propres durs que les banques doivent afficher pour réussir les tests est de 5%, ce qui est inférieur au nouveau ratio minimal exigé par les normes de Bâle III. Et, cette fois encore, l’Autorité bancaire européenne n’a pas obligé les banques à simuler l’impact sur leurs comptes d’un défaut sur les dettes souveraines, qui est pourtant le principal sujet d’inquiétudes des marchés. Un seul cas a été envisagé et c’est celui d’un défaut grec portant sur seulement 25% de ses obligations

Petit résumé de la “mascarade” ou  dans la série “l’on prend des oies sauvages pour des enfants du bon dieu !!!  ” 

EN LIEN : LE RAPPORT DE L’EUROPEAN BANKING AUTHORITY

PLUS DE RISK EN SUIVANT :

 Le “résumé” des stress test

La publication des résultats des stress tests des banques européennes a révélé certaines surprises. On apprenait ainsi que 20 banques sur 90 ont échoué aux tests. Le manque de capital total atteint 26,8 milliards d’euros.

Sur les 90 établissements passés au crible, pesant 65% du secteur bancaire européen, neuf ont un ratio de solvabilité des fonds propres de base (Core Tier 1) jugé insuffisant – soit moins de 5% – pour faire face à un éventuel choc extérieur sur les marchés constate l’EBA. Par ailleurs, seize autres établissements ont réussi de justesse leur examen de passage avec un taux établi entre 5 et 6%

Néanmoins, l’autorité bancaire européenne (EBA) indique que de janvier à avril, 50 milliards d’euros de capital supplémentaire avaient déjà été levés. En tenant compte de ces actions, seules 8 enseignes se trouvent encore sous les 5 % de “core tier one” (les ratios de solvabilité) nécessaires à la réussite des tests. Il s’agit ainsi d’un manque de capital de 2,5 milliards d’euros.

 Autre surprise, on apprenait que toutes les banques portugaises avaient réussi l’examen, alors que des échecs étaient avancés dans ce secteur. 

Les banques belges, françaises et italiennes passaient, elles, sans surprise l’épreuve. Pas d’échec non plus en Allemagne, où la banque Helaba s’est retirée au dernier moment du test.

Les milieux financiers tablaient sur 10 à 15 échecs, notamment du côté des banques espagnoles, allemandes et grecques. Le pays le plus représenté dans la liste passée au crible était de loin l’Espagne avec 25 établissements, devant l’Allemagne (13) et la Grèce (6).

Parmi les mauvais élèves, on retrouve cinq banques espagnoles (les caisses d’épargne Caja Mediterraneo, CatalunyaCaixa, Unnim et CajaTres, et Banco Pastor), deux grecques (ATE et EFG Eurobank), une autrichienne (Volksbank). Il faut y ajouter l’allemande Helaba, qui a refusé jeudi de faire partie de l’échantillon. Selon l’EBA, ces établissements auront besoin de 2,5 milliards d’euros pour se renforcer. «Ce chiffre est trop faible, explique François Savary en rappelant que les agences estimaient les besoins des banques européennes en capitaux à 250 milliards et les analystes à 30 milliards.»

En cas de choc, le ratio de capital core tier one de Dexia s’établirait à 10,4% en 2012, contre 12,1% à fin 2010, très largement au-dessus des 5% exigés pour réussir l’examen, donc.

Exposition aux pays en crise

Les 90 banques dont les résultats aux tests de résistance ont été publiés vendredi présentent une exposition d’environ 200 milliards d’euros à la dette publique des trois pays de la zone euro ayant bénéficié d’un plan d’aide international. Dans le détail, l’exposition agrégée de ces banques à la dette grecque “atteignait 98,2 milliards d’euros, dont 67% sont en fait détenus par des banques grecques”, a expliqué dans son rapport final l’Autorité bancaire européenne (EBA).

Plus de 30 milliards d’euros sont donc détenus par les banques des autres pays européens, parmi lesquels l’Allemagne (9%), la France (8%), Chypre (6%) et la Belgique (4%). Par ailleurs, en dehors de la dette publique, l’exposition des banques étrangères aux établissements financiers grecs atteint de son côté 17,2 milliards d’euros supplémentaires.

L’exposition totale des banques européennes à la dette publique irlandaise représente 52,7 milliards d’euros (dont 61% sont détenus par les banques nationales) et 43,2 milliards d’euros pour la dette souveraine portugaise (dont 63% détenus par les établissements portugais).

Tests crédibles?

Fondée à la fin 2010, l’EBA supervisait pour la première fois ce test de résistance.

 Pour que les banques en difficulté ne puissent passer entre les mailles de son filet comme ce fut le cas l’année dernière – deux banques irlandaises n’avaient pas été testées avant de devoir être secourues par l’Etat irlandais –, l’EBA a opté pour «un scénario plus sévère qu’en 2010».

Pour ces tests, l’EBA avait élaboré deux scénarios: l’un dit de base, reprenant les principales prévisions macroéconomiques en vigueur; et l’autre dit “adverse”, retenant des hypothèses théoriques de choc économique en 2011 et 2012.Il repose sur une récession d’une durée de deux ans avec une contraction de l’économie de la zone euro de 0,5% pour 2011 et 0,2% pour 2012, une chute du marché des actions de 15% et une aggravation de la crise de la dette en Europe. S’y ajoute un défaut sur 25% des titres à dix ans de l’Etat grec.

Mais au bout du compte le scénario macroéconomique pris en compte semble encore plus favorable que l’an dernier. En effet Le ratio minimal de fonds propres durs que les banques doivent afficher pour réussir les tests est de 5%, ce qui est inférieur au nouveau ratio minimal exigé par les normes de Bâle III. Et, cette fois encore, l’Autorité bancaire européenne n’obligera pas les banques à simuler l’impact sur leurs comptes d’un défaut sur les dettes souveraines, qui est pourtant le principal sujet d’inquiétudes des marchés.

Pour François Savary, il ne faut cependant pas trop attendre de ces tests de résistance qui représentent «une image du système bancaire qui n’est plus d’actualité».

Nicolas Véron, économiste de l’Institut Bruegel à Bruxelles, confirme que «le scénario est en retard par rapport aux événements. […] Différencier les banques saines et moins saines aurait été utile il y a deux ans, explique l’économiste, mais aujourd’hui, le problème principal est celui de la solvabilité des Etats.»

 Les spécialistes se félicitent toutefois de la publication d’un grand nombre d’informations. «Le rapport de l’EBA représente un précédent très intéressant, commente Nicolas Véron, car les grandes institutions financières ont pour habitude de ne pas donner assez d’informations sur les risques qu’elles prennent.» Le rapport montre ainsi que 67% de la dette grecque est détenue par des banques grecques, 9% par des banques allemandes et 8% par les banques françaises. «Contrairement à ce qui se disait, tout le monde ne possède pas de la dette grecque», ajoute François Savary.

Pour Georges Ugeux rien ne va plus et de pointer sur son blog la mascarade des stress tests européens :   

“Les stress tests européens vont probablement nous dire que dix banques mineures doivent se remettre en état. Mais ces stress tests ne traiteront pas du seul vrai risque qui importe : l’impact sur le portefeuille obligataire des banques européennes d’un défaut des dettes souveraines européennes. C’est pour cela que les dirigeants européens, qui prennent décidément l’opinion publique pour des imbéciles, espèrent « rassurer » par ces stress tests qui sont condamnés d’avance et ne changeront rien.

Qui plus est, l’Allemagne n’a pas réussi à imposer à la Hessische Landesbank (Helaba) l’obligation de communiquer ses informations pour les stress tests. Le Land de Hesse, ou se trouve Francfort, s’est depuis longtemps comportée de manière irresponsable et corrompue vis-à-vis de « sa » banque. On ose espérer que toutes les lignes interbancaires sur Helaba seront coupées des lundi”

A l’unisson Vendredi soir et dans un bel élan européen , les capitales européennes ont pourtant vanté la solidité de leur système bancaire, même celles dont des banques avaient échoué au test de résistance. 

Plusieurs raisons font cependant douter de cet optimisme. Tout d’abord, la crédibilité du test reste à démontrer, après le fiasco de l’an passé. Ensuite, l’examen simule un seul défaut souverain et limité à 25%. Or les événements des dernières semaines laissent penser que, si un pays se met à genoux, d’autres suivront immédiatement. En outre, si seulement neuf banques ont échoué, un peu moins qu’attendu, seize autres n’ont réussi que d’un cheveu.

 Enfin, l’épreuve se concen­tre sur la solvabilité des établissements et non sur leur liquidité. Or la tension est telle en ce moment qu’un «effet papillon» pourrait paralyser tout le système bancaire.  il est peu probable que les nouveaux tests permettront de remédier au principal problème auquel sont maintenant confrontées les banques: l’accès au financement. Sur ce front, elles restent à la merci de la crise des dettes souveraines qui souffle sur la zone euro. 

La position de fonds propres des banques européennes s’est nettement améliorée depuis les derniers tests de résistance. Malgré un faible taux d’échec aux premiers tests, le secteur a levé 67 milliards d’euros de capitaux depuis juillet 2010, dont 46 milliards d’euros cette année. Sur les 22 banques arrivées dernières lors des tests de 2010, 19 ont levé des capitaux, selon Morgan Stanley. Les seules qui ne l’ont pas encore fait sont l’italienne UniCredit et les autrichiennes Erste Bank et Raiffeisen. En outre, les banques européennes ont engrangé des bénéfices en 2010.

 Il est peu probable que les nouveaux tests de résistance entraînent d’importantes recapitalisations. .  

Mais à certains égards, le débat sur les fonds propres n’est qu’un leurre. En réalité, ce sont surtout les écarts de rendement des dettes souveraines qui influencent le cours des valeurs bancaires dans les Etats périphériques – un facteur qui représente 80% de leurs performances relatives en Bourse, selon Morgan Stanley. La hausse des écarts de rendements a un impact direct sur les marges des banques, aussi bien en renchérissant leurs coûts de financement qu’en provoquant une intensification de la concurrence pour les dépôts. De surcroît, lorsqu’un pays se trouve exclu des marchés, ses banques le sont aussi, quel que soit leur niveau de capitalisation.

 A son tour, l’envolée des coûts de financement des banques a des conséquences néfastes sur l’économie réelle, car les banques doivent alors choisir entre répercuter cette hausse sur les emprunteurs ou réduire leur bilan et priver ainsi de crédits l’ensemble des acteurs économiques. Une situation qui déclencherait, par effet domino, de nouvelles pertes, un ralentissement de la croissance et de nouvelles pressions sur la dette souveraine. C’est précisément ce qui se passe dans les pays périphériques de la zone euro.

 Le problème ne semble pas près d’être résolu. Les banques européennes devront refinancer une dette totale de 1.700 milliards d’euros au cours des trois prochaines années, estime Morgan Stanley

Tant que les dirigeants européens ne présenteront pas de solution globale à la crise des dettes souveraines permettant de faciliter l’accès au crédit, leurs banques auront des problèmes de résistance.

source : Wall Street Journal,L’Echo, Le Temps, Bloomberg, AFP juil11

EN COMPLEMENTS :  Portugal / Moody’s dégrade la dette de sept banques, malgré les tests réussis

L’agence de notation financière Moody’s a annoncé vendredi avoir abaissé la note de la dette de sept banques portugaises, dont les principales sont reléguées au niveau d’investissement « spéculatif », dans le sillage de la dégradation de la dette du Portugal la semaine dernière.

Cette décision « a été déterminée par la dégradation de la République du Portugal le 5 juin 2011″, a expliqué Moody’s dans un communiqué. Mardi dernier, l’agence avait brutalement abaissé la note du Portugal de quatre crans, de « Baa1″ à « Ba2″, estimant que le pays pourrait avoir besoin, comme la Grèce, d’un deuxième plan d’aide après celui conclu en mai avec l’UE et le FMI avant de pourvoir revenir sur les marchés pour emprunter.

 La banque publique Caixa geral de depositos (CGD) et les deux premières banques privées, la BCP et la BES, voient leur note abaissée de un à trois crans à « Ba1″, soit un niveau au-dessus de la note du Portugal mais tout de même considéré « spéculatif ». Les notes de la Montepio Geral et du groupe financier Espirito Santo, holding détenant la banque BES, ont été dégradées à « Ba2″.

 La BPI, quatrième institution financière du pays, a été dégradée d’un cran à « Baa3″, restant un niveau au-dessus des investissements « spéculatifs » comme la Santander-Totta, filiale de la banque espagnole Santander, qui a été abaissée d’un cran à « Baa1″.

Publié par AFP le 16/07/2011

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Allemagne: la banque régionale Helaba échoue aux tests de résistance

La banque régionale allemande Helaba a échoué aux tests de résistance européens, la modification de ses participations silencieuses n’ayant pas été traitée à temps, a déclaré mercredi à l’AFP un porte-parole.

En avril, l’Etat régional de Hesse (ouest), qui possède 10% de la banque, avait annoncé qu’il allait adapter ses 1,92 milliard d’euros de participations silencieuses –des capitaux hybrides exclus par les tests des fonds propres durs–, pour qu’ils soient pris en compte afin de permettre à Helaba de répondre aux critères fixés par l’Autorité bancaire européenne (EBA).

Dans un communiqué, la banque exprime son « incompréhension », expliquant que le Land de Hesse avait soumis à l’EBA, chargée des tests, une déclaration d’engagement dans le sens d’une modification des participations silencieuses dès la fin avril.

« On nous a confirmé que les mesures prises étaient suffisantes pour réussir les tests », poursuit le communiqué. Mais fin juin, l’EBA aurait changé son fusil d’épaule et demandé un document plus solide, avant d’annoncer en juillet qu’elle ne disposait plus du temps nécessaire pour un « examen qualitatif » de ce dernier. Si cette modification des participations silencieuses avait été prise en compte, la banque aurait réussi haut la main les tests, affirme-t-elle.

Publié par AFP le 14/07/2011

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