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Commentaire du 14 Septembre : Le Freudisme à l’épreuve du Behaviourisme par Bruno Bertez

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Commentaire du 14 Septembre : Le Freudisme à l’épreuve du Behaviourisme par Bruno Bertez

Verneinung ou dénégation. en langage psychanalytique la dénégation est un phénomène par quoi le sujet qui s’exprime révèle une vérité par la dénégation même qu’il en apporte et au moment même ou il l’apporte.

   Les banques françaises viennent d’être dégradées et l’une d’entre elles reste précise t on sous surveillance négative. Elle annoncent différentes mesures pour faire face à la situation. Elles sont en fait victimes d’un  » run  » sur le marché de gros du refinancement et les participants à ce marché préfèrent la garantie de la FED activiste à celle de la BCE. Ces banques françaises vont devoir, entre autres, poursuivre leur deleveraging, leur réduction d’exposition.

Le Gouverneur de la Banque de France , Christian Noyer vient de déclarer , selon Reuters que « la situation des banques françaises   » ne risque pas de se dégrader davantage après l’abaissement de la note de deux d’entre elles par l’agence de notation MOODY’S »

 

Il a ajouté   » je pense même que c’est une relativement bonne nouvelle « , … « il n’ a pas de nouvelle très mauvaise « , … »les banques françaises n’ont pas besoin d’argent frais pour faire face a leurs engagements  » et  » une nationalisation de ces banques n’aurait aucun sens »

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Dénégation?

Avant, dans le bon vieux temps ou les dévaluations formelles étaient possibles, les gouvernements pratiquaient la dénégation , ce qui faisait dire aux professionnels,  »s’ils le nient , c’est que c’est pour bientôt ».

Dans le monde de la dérégulation , des changes flottants, de la titrisation, bref dans le monde sans ancrage et sans référence exogène, les monnaies ne sont plus dévaluées formellement, mais ce sont les quasi monnaies, les money like qui le sont.  

C’est ce qui en train de se passer sur les marchés, les quasi monnaies émises par les gouvernements surendettés, les quasi monnaies émises par les banques surexposées, sont en train de se dévaloriser par le jeu de la hausse des taux exigée, par le jeu de l’élargissement des spreads, par le jeu de la hausse des CDS.

La solidarité organique entre les banques et les gouvernements, l’un finançant les déficits de l’autre et l’autre garantissant la solvabilité de l’un, fait qu’une dégradation , un run sur les banques, équivalent a une perte de rating , une fragilisation du pays d’origine de la banque. Nous sommes en pleine transitivité , et c’est cela qui rend les risques financiers si dangereux et incontrôlables. la fragilisation des banques entraîne fragilisation des souverains laquelle en retour rend les garanties apportées aux banques problématiques ce qui ensuite refragilise les banques etc etc

Les banques américaines sont elles aussi touchées par la fragilisation mais les prêteurs du marché de gros préfèrent se replier sur le dollar et les Etats Unis car ils estiment que les garanties apportées par le Trésor et la FED sont meilleures que les garanties d’une europe divisée, maladroite et d’une BCE aux pouvoirs d’intervention limités.

source Financial Times

On sait grâce a Christian Noyer que les banques françaises n’ont aucun problème de refinancement et que les dégradations des agences de notation sont à considérer comme des bonnes nouvelles.
Voici donc une autre bonne nouvelle. La BCE va devoir octroyer 575 millions de dollars à deux banques de la zone euro. Les banques euros éprouvent des difficultés à se refinancer en dollars.
Cette bonne nouvelle confirme celles qui sont en provenance des Etats Unis selon lesquelles les participants au marché de gros du refinancement se désengagent des certificats de dépôts, CD, émis par les établissement européens et singulièrement français.

 

La position allemande qui pousse maintenant, malgré les démentis, la Grèce à la faillite n’est finalement pas incohérente. À quoi sert de gaspiller des fonds précieux et limités à tenter de remplir le tonneau des Danaïdes grec alors que ces fonds pourraient être utilisés de façon très productive et avec un fort levier pour recapitaliser les établissements victimes de cette faillite grecque.

source Wall Street Journal

Avouons que le raisonnement se tient même si il est difficile à avaler pour certains orgueils nationaux : Reste que l’on n’est jamais sûr, avec l’Europe, que les bonnes idées ne seront pas gâchées.

Le problème du timing est en effet déterminant, tout comme celui de la séquence faillite- restructuration -reconstitution des fonds propres/ plan a long terme.

L’Europe n’excelle ni dans les calendriers, ni dans la cohérence, ni dans la communication , ni dans les plans a long terme ni dans …. etc…etc…

Vers un TARP à la mde européenne à grand pas

Toujours pour continuer dans notre série des bonnes nouvelles selon Noyer , la Banque d’Espagne confirme ce que nous pressentions a savoir que les banques espagnoles ont eu besoin de recourir aux refinancement de la BCE en Août dans des proportions en forte hausse. Si nos chiffres sont exacts, on serait à 70 milliards ! Nous sommes au maximum enregistré depuis septembre 2010. 

 « La dette des banques envers la BCE a bondi en août de 34% par rapport à juillet, à 69,92 milliards d’euros, révélant des difficultés pour se financer sur le marché, a indiqué la Banque d’Espagne. La dette des banques espagnoles vis-à-vis de la BCE atteint son maximum depuis septembre 2010, mais reste en repli par rapport à août 2010 (109,79 milliards). Ce chiffre, qui est un indice de la capacité ou non des banques espagnoles à recourir au marché pour se financer, avait atteint un record historique en juillet 2010 à 130,2 milliards. En août, le financement des banques espagnoles a représenté 21,4% des prêts consentis par la BCE au sein de la zone euro, en forte hausse par rapport à juillet (14,69%). »

Les risques s’ajoutent, se multiplient car il ne faut pas oublier en sus les achats de bonds espagnols par la BCE. On comprend la démission des faucons allemands de leurs postes a la BCE.

Malgré les propos rassurants des  »responsables » et le  silence des medias main street la situation du système bancaire européen est délicate et fragile .

 L’urgence d’un changement de politique qui consisterait à cesser de gaspiller les ressources  publiques et la capacité de création monétaire de la BCE  pour soutenir des débiteurs condamnés au défaut  pour les orienter vers le soutien des banques , cette urgence devient de plus en plus pressante .

L’Europe a besoin d’une sorte de TARP comme les Etats Unis en 2008 mais il est évident que le TARP  européen  devrait donner la priorité aux fonds propres.

BRUNO BERTEZ Le 14 Septembre 20111

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