L’économie financière est-elle un casino? par william André Nadeau
La valeur financière de l’économie est largement supérieure à la valeur réelle de l’économie, est-ce un jeu de casino?
À la lecture d’un livre écrit en 1996 s’intitulant La planète Capital, Quand les marchés se libèrent, j’étais étonné de constater l’écart grandissant dans lequel évoluait l’économie réelle de l’économie financière. À cette époque, le secteur financier (banques, courtiers ect) n’occupait qu’une infime partie de la capitalisation mondiale des bourses.
L’économie financière grandissait à ce moment-là beaucoup plus rapidement que l’économie réelle, et cette tendance prenait de l’ampleur. Pour distinguer la différence entre les deux : il s’agit de comparer la valeur du PNB qui représente l’économie réelle d’un pays avec la valeur de tous les instruments financiers, comme les actions, les obligations, les contrats à terme et autres pour constater que la valeur financière vaut plusieurs fois la valeur de toute l’économie. Ce n’est pas surprenant que les marchés financiers deviennent de plus en plus volatiles. La valeur des lingots d’or sur la planète est largement inférieure à la valeur de touts les contrats émis sur l’OR.
Examinons l’exemple des papiers commerciaux sur les hypothèques et crédits émis à grand volume avant la dernière crise financière. La valeur des papiers excédait celle de la valeur des actifs immobiliers émis. Il ne fallait qu’une baisse de la valeur des immeubles pour faire éclater ces instruments financiers.
Après la crise financière, et pour la prochaine décennie, allons-nous voir cet écart entre les deux économies se rétrécir? Je l’espère! Rentrons-nous dans un monde plus réaliste où les vraies valeurs sont évaluées en fonction des véritables données. Pour le marché boursier, le chemin se trace bien dans cette direction. L’indice Nasdaq en mars 2000 se transigeait à 5,000 et environ 100 fois les profits des entreprises. La valeur réelle d’une Bourse depuis 1880 est de 16.8 fois ses profits et non 100 fois. La bulle a éclaté entre 2000 et 2003, le Nasdaq s’est transigé plus près de sa valeur réelle.
Il est, toutefois, normal que la valeur financière se transige à un niveau plus élevé que la valeur réelle, mais s’il y a exagération c’est là que ça va mal. C’est aussi normal que la valeur d’un titre boursier se transige à plusieurs fois sa valeur au livre, et c’est vrai pour tous les types de placements financiers.
William André Nadeau Gestionnaire de portefeuille