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La Réflexion du Jour : ‘La situation de l’économie américaine est bien pire que celle de l’Europe’ par Jim Rogers

La Réflexion du Jour :  ‘La situation de l’économie américaine est bien pire que celle de l’Europe’ par Jim Rogers

 

 Les marchés boursiers du monde ont été bouleversés dans le contexte de crise de l’euro. Mais pour l’investisseurs Jim Rogers, les problèmes les plus graves ne sont pas ceux de l’Europe, mais ceux des Etats Unis. « L’Europe a quelques pays en difficulté, des états en faillite, comme l’Amérique. Nous avons l’Illinois qui est plus gros que la Grèce, nous avons la Californie, nous avons New York, vous savez, ce sont de gros Etats qui ont des problèmes économiques sérieux. Nous avons des systèmes de pension qui sont terriblement déficitaires », a expliqué Rogers à la chaine de télévision américaine CNBC mardi.

 Pour lui, les Etats Unis souffrent de problèmes structurels et de niveaux d’endettement plus graves que ceux de l’Europe. « L’Europe a quelques problèmes sérieux, mais dans son ensemble elle n’est pas aussi endettée que les Etats Unis. Ils n’ont pas un énorme déficit commercial, comme nous », estime-t-il.

 D’après Rogers, l’introduction d’obligations en euros, ou le renforcement du Fonds Européen de Stabilité Financière seraient néfastes, parce que qu’ils donneraient une nouvelle incitation aux politiciens à dépenser : « Cela va seulement aggraver l’effondrement final, parce qu’ils ne règlent pas les problèmes. La solution, lorsqu’il y a trop de dette, ce n’est pas plus de dette, bien que c’est ce qu’ils ont l’air de considérer ».

 Il refuse d’investir en euros, jugeant que la monnaie unique n’est pas sûre. Il pense que les dirigeants doivent procéder à des haircuts (des défauts) sur les dettes de tous les pays en difficulté, et à la nationalisation d’une partie du système bancaire. « Ça serait intéressant, s’ils faisaient ça. Cela concrétiserait qu’on ne peut pas dépenser l’argent que l’on n’a pas. Les banques refuseraient alors prêter de l’argent aux emprunteurs bidons. Et alors vous n’auriez plus de déficits débridés dans toute l’Europe. A ce moment-là, l’euro deviendrait probablement une monnaie saine».

Le milliardaire américain s’est par ailleurs désolidarisé de son vieux compère George Soros en appelant au non-sauvetage de la Grèce. Alors que Soros appelle l’Allemagne et tous les pays européens à renflouer Athènes, Jim Rogers encourage au contraire de sortir la Grèce de la zone euro, car les contribuables du Vieux continent n’ont pas à payer pour un pays responsable de son triste sort

Ses conseils d’investissements

 Le cours de l’or a augmenté régulièrement sur les 10 dernières années, ce qui est tout à fait inhabituel pour un actif de cette classe, et la chute du cours que l’on observe actuellement n’est qu’une correction après laquelle il devrait repartir à la hausse. Pour l’argent, c’est la même chose. Après la baisse passagère que l’on observe actuellement, il devrait repartir à la hausse.

 Quant au cuivre, son cours a perdu 30% sur le dernier mois, et il se pourrait qu’il subisse la crise économique à venir, comme les autres métaux de base, qui devraient connaitre une baisse de la demande.

 Jim Rogers   explique que les mouvements de correction que l’on observe actuellement sont le résultat de la peur des marchés, de la panique. Toutes les valeurs sont appelées à baisser, mais il estime que l’or, le pétrole et les matières premières seront les ultimes valeurs refuge.

 Mais parmi elles, il y a un type qu’il privilégierait particulièrement : les matières premières agricoles. Il rappelle que le secteur agricole est confronté à des défis énormes, et qu’il y a des pénuries de matières à peu près partout. Dans les pays développés, les populations d’agriculteurs se réduisent et sont vieillissantes. Le fermier américain moyen est âgé de 58 ans, l’agriculteur japonais moyen a même 66 ans. C’est vrai aussi pour l’Australie. En Inde, les fermiers se suicident par centaines de milliers. Au Royaume Uni, c’est la profession où le taux de suicide est le plus fort.

 « Lorsqu’il y a des problèmes aussi sérieux, les prix augmentent, et nous allons voir des prix bien plus élevés sur la prochaine décennie », conclut-il.

 source l’express sep11

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