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Climat : Des sceptiques confirment le réchauffement

Climat : Des sceptiques confirment le réchauffement

Une nouvelle institution a calculé les variations de la température globale. Elle arrive aux mêmes conclusions que ses aînées

L’évolution précise des températures au niveau mondial est l’un des principaux champs d’étude de la climatologie actuelle. Elle constitue aussi un champ de friction entre les climato-sceptiques les plus radicaux et les trois institutions qui publient les estimations, le Nasa’s Goddard Institute for Space Studies (NASA GISS) à New York, la US National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA) et le Hadley Centre (HadCRU) de l’office britannique de météorologie. Or voici qu’un nouveau groupe de recherche, basé en Californie, est entré ces derniers jours en lice: le Berkeley Earth Surface Temperature (BEST).

Dans le grand débat sur le réchauffement climatique, cette quatrième institution sera particulièrement intéressante à suivre. Et pas seulement parce qu’elle emploie une très grosse pointure comme Saul Perlmutter, dernier lauréat du Prix Nobel de physique pour ses travaux sur l’accélération de l’expansion de l’Univers. Mais aussi parce qu’avec ses Richard Muller (de l’Université de Californie) et ses Judith Curry (de l’Institut de technologie de Géorgie), elle comprend des climatologues réputés pour leurs critiques pertinentes envers leurs pairs, bref des «sceptiques modérés».

A première vue, la publication de matière brute comme des listes de températures ne devrait pas être sujette à caution. L’affaire est cependant beaucoup moins simple qu’elle ne le paraît. Les stations de mesure ne sont pas uniformément réparties sur les cinq continents et travaillent sur des bases variées. Cela signifie que leurs données doivent être homogénéisées, et donc passer par diverses opérations susceptibles d’influer sur le résultat final. D’où le soupçon que des scientifiques militants en sont venus à les manipuler pour souligner leur message. Dans le cas précis, pour renforcer l’alerte au réchauffement.

Or, en utilisant ses propres méthodes et après consultation de plus d’un milliard de données remontant à l’an 1800, le BEST est arrivé pratiquement au même résultat que ses trois aînés. Selon lui, les températures de surface des continents se sont élevées de 0,911°C au cours de ces cinquante dernières années. Un chiffre inférieur de 2% seulement à l’estimation de la NOAA. «Les problèmes valables soulevés par les sceptiques, alors même qu’ils ont été pris en compte complètement et dans le détail, n’ont pas modifié la réponse de manière significative», a assuré son directeur scientifique, Richard Muller.

Le plus connu des problèmes dont parle le professeur est l’influence de l’urbanisation sur les températures. Les villes produisant davantage de chaleur que les campagnes, l’idée a été émise que leur extension explique pour une large part le réchauffement climatique. Ou plus précisément sa mesure, étant donné que de nombreux thermomètres se trouvent en zone urbaine et périurbaine. Dans cette hypothèse, le réchauffement serait surestimé et les gaz à effet de serre ne joueraient pas le rôle prépondérant qui leur est prêté habituellement.

Or, sur ce sujet aussi, le BEST partage grosso modo les conclusions de ses pairs. Il estime que l’effet «îlot urbain de chaleur» est réel et puissant localement mais qu’il ne contribue que très marginalement à la hausse globale des températures. La raison en est la très faible superficie couverte par les villes: moins de 1% de la surface des continents.

Le BEST a révélé ses résultats de manière peu conventionnelle. S’il a rédigé quatre articles à leur propos et s’il a adressé comme il se doit ces écrits à une revue spécialisée, les Geophysical Research Letters, il n’a pas attendu leur relecture préliminaire par des pairs, et encore moins leur publication, pour en faire état. Richard Muller s’est justifié en assurant qu’il espérait susciter ainsi davantage de réactions de la part de ses collègues. Les méthodes employées étant parfois originales, il n’est pas tout à fait certain qu’elles passeront sans problème l’obstacle de la relecture.

Des figures climato-sceptiques contactées par le New Scientist ont accueilli ces résultats de manière dubitative. «Je n’ai jamais suggéré que les températures ne s’étaient pas élevées depuis le XIXe siècle. C’est tout le contraire», a par exemple réagi le mathématicien Steve McIntyre, du site ClimatAudit. «Ils se sont concentrés sur la mauvaise question», a assuré pour sa part David Whitehouse, conseiller scientifique du think tank britannique Global Warming Policy Foundation. «Les personnes qui sont en désaccord sur les températures constituent l’extrémité folle et vociférante du spectre.» L’incertitude, a-t-il souligné, concerne l’effet de l’homme sur le climat. Le débat continue.

Par Etienne Dubuis/le temps oct11


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2 réponses »

    • Il suffit de consulter régulièrement le site « pensée-unique » pour savoir ce qu’il en est … (et d’autres!). Il faut arrêter avec les délires réchauffistes qui ne sont que de l’idéologie mal réchauffée!

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