Europe

Commerzbank touchée de plein fouet par la crise grecque

Commerzbank touchée de plein fouet par la crise grecque

La banque allemande déprécie de 180 millions d’euros ses prêts à la Grèce

Après BNP Paribas jeudi, Commerzbank vendredi. Dans le rouge pour la première fois depuis 2009, la deuxième banque allemande a dû comptabiliser des moins-values importantes sur les emprunts de l’Etat grec accumulés dans son bilan. Les événements de l’été ont forcé la banque à sabrer la valeur de ces titres de pratiquement 800 millions d’euros.

Des pertes qui expliquent en partie les pertes nettes de 687 millions d’euros (840 millions de francs suissses) sur le trimestre.

Vente massive sur l’Italie

Les obligations grecques «ne sont plus comptabilisées [par la banque] qu’à 48% de leur valeur», calcule Dirk Becker, analyste au sein de la maison de courtage Kepler C.M. à Francfort. Un sacrifice un peu plus sévère que celui auquel avaient consenti les banques à l’issue du plan de sauvetage mort-né adopté à Bruxelles le 27 octobre.

A fin septembre l’exposition restante au «risque souverain grec» était de 1,4 milliard d’euros. Le spécialiste de Kepler C.M. ajoute en outre que la banque s’est débarrassée cet été d’emprunts d’autres Etats en difficulté, en particulier de 800 millions d’euros d’obligations italiennes. Des cessions qui ont entraîné une moins-value de 200 millions (244 millions de francs).

Cure d’austérité

Pour atteindre l’objectif fixé par le superviseur bancaire européen – un niveau de fonds propres «durs» de 9% d’ici à mi-2012 –, ce groupe de 42 900 employés multiplie les mesures d’austérité. Son directeur financier a annoncé que la banque allait renoncer «temporairement» à toute nouvelle activité sans lien avec ses deux marchés clés: l’Allemagne et la Pologne. En parallèle, sa filiale Eurohypo va cesser d’octroyer de nouveaux prêts immobiliers. «Il n’y aura pas de licenciements», a tempéré Eric Sturtz. Ces résultats ont été accueillis avec fraîcheur: vendredi l’action Commerzbank a plongé de 7% sur la bourse de Francfort.

 Pierre-Alexandre Sallier/le temps nov11

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