Art de la guerre monétaire et économique

A Chaud !!!!!! Le Dimanche 6 novembre : Ben et Mario sur le mème bateau …et vogue la galère !!! par Bruno Bertez

A Chaud !!!!!! Le Dimanche 6 novembre : Ben et Mario sur le mème bateau …et vogue la galère !!! par Bruno Bertez

     Un marché c’est un lieu ou s’change des biens, des services, du capital, des dettes etc.  Sur ce marché se forment, se déterminent, se découvrent des prix. Et ces prix plaisent de moins en moins aux Pouvoirs politiques et monétaires. Alors ils interviennent, ils les faussent, ils les manipulent. Cela leur est facile, ils ont à leur disposition la possibilité de creuser des déficits, si cela ne suffit pas ils ont la printing press. Ils ont aussi bien sur la propagande et la communication.

 

PLUS DE BERTEZ EN SUIVANT :

La semaine dernière, on a frôlé la catastrophe sur la dette Italienne. Selon le FT, c’était le trou, pas de contrepartie aux ventes, pas d’acheteurs, pas de prix. Cela ne s’était jamais vu sur un marché de cette importance. La dette italienne n’est pas un petit marché local étroit, elle est de 1,8 trillions d’Euros.

 

source Financial Times 

Il a fallu que la BCE dirigée maintenant par un italien, ancien de chez Goldman Sachs, baisse ses taux en catastrophe, malgré l’inflation évidente de cette fin d’année et qu’elle fasse la contre partie sur les marchés pour pouvoir afficher un cours, un prix.

 

Et quel prix ! Un prix en forte baisse qui a fait ressortir un rendement de 6,35%, un bond de 16 points de base. Le spread sur les Bunds allemands de référence s’est envolé de 69points de base, à 453. Si le benchmark servant a mesurer les seuils d’appels de marge sur les souverains n’était pas truque, on aurait déclenché la spirale des couvertures. Heureusement elle l’est et ce ne sont pas les Bunds allemands qui servent de benchmark mais une moyenne qui inclut encore la France. Dans la semaine, le spread de l’OAT  Francaise est passé  à 122 points de base.

 Italy Government Bonds 10 Year Gross Yield

 
chart

Image: Bloomberg

Italian – German 10 Year Spread

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The spread between French 10-year bonds and German bunds
french bonds bunds 11-2-11 7:35 AM
 
Au point où nous en sommes, la question Grecque n’a plus beaucoup d’importance, d’ailleurs on ne se gène plus pour évoquer une sortie de la zone Euro. Il y a 6 mois, on jurait que cela était impensable. C’est vrai qu’il y a 6 mois il n’y avait pas de plan B et l’on est quasi à la fin de l’alphabet.
 
 

 La Grèce n’a plus d’importance, elle en avait dans le cadre ancien quand les politiques et banques centrales croyaient a la thèse de la contagion et voulait par conséquent se servir de la Grèce comme d’un pare feu.

Mais la thèse de la contagion a fait long feu, ce qui se passe sur les marchés n’est ni psychologique ni émotionnel, mais mathématique, probabiliste, statistique.

 Ce sont les chiffres qui parlent et qui précipitent les événements, avec le coup de pouce il est vrai des politiques qui ont encore redoublé d’erreurs en menaçant les banques. Ils les ont menacés de recapitalisation forcée, d’intervention étatique, que sais-je encore, ce que faisant elles ont réagi normalement, elles réduisent leur bilan et comme de juste elles vendent les emprunts subprimes europeens.

« Les autorités prennent le problème à l’envers, estime Steen Jakobsen, chef économiste de Saxo Bank. La hausse des fonds propres doit se faire de manière contre-cyclique. Autrement dit, les fonds propres doivent être renforcés lorsque la conjoncture est bonne, tandis qu’une réduction doit être permise lorsque la situation économique se corse pour éviter d’étouffer l’économie un peu plus. Soit «l’inverse de ce qui se passe aujourd’hui», poursuit-il. »

EN LIEN : Infographie. Besoins en recapitalisation banque par banque

 

Les banques européennes n’ont qu’un objectif sortir de leur bilan tout ce qui est douteux, tout ce qui est risqué, tout ce qui est artificiellement soutenu et n’est pas à son prix. Les  »runs » en cours sur les établissements (voir Jefferies par exemple) dont les spécialistes savent qu’ils sont engagés sur le subprime europeen accélèrent le phénomène.  

 

source Financial Times

Nous ne sommes pas dans la contagion, nous sommes dans la gestion, la bonne gestion de père famille qui consiste à fuir le risque tant qu’il n’est pas encore a son prix grâce au soutien artificiel des Etats et des Banques Centrales. Les prix surevalués incitent à la vente avant la baisse future .

C’est un processus terrible que celui qui est enclenché.

Les marchés n’ont sauve la face , ne sauvent la face depuis quelque temps que grâce soit aux interventions, soit aux promesses d’interventions. Le mot  »promesse » d’ailleurs en l’occurrence pourrait être remplacé sans que le sens change par le mot  »menace ».

C’est un processus terrible que celui qui est enclenché en Europe.

La situation américaine  n’est pas notre sujet aujourd’hui.

L’austérité provoque le ralentissement économique, les chiffres de ces derniers jours sont formels.

La maladresse et les erreurs d’analyse incitent les détenteurs de dettes subprime a s’en débarrasser.

Le soutien des prix par la BCE donne l’opportunité de s’en défaire.

Tout concourt a ce que l’ardoise finale soit colossale, au delà des possibilités de solvabilité du core europeen, ce qui va déboucher très vite, plus vite que prévu sur la question de la monétisation par la BCE.

Il ne faut pas oublier qu’aux ventes de dettes anciennes s’ajoute le chiffre énorme de la masse de dettes à échéance et  dont il faudrait assurer le roll over.

De la même manière que l’euro monte alors qu’il est affaibli, ne vous étonnez pas si les marchés financiers eux aussi vous surprennent  et adoptent des comportements paradoxaux. Nous les attendons très volatils, au gré des déclarations, des annonces ou rumeurs. Il est évident que ce qui est en jeu maintenant, c’est la mise en place de nouveaux dispositifs d’intervention des banques centrales destinés, comme l’on dit pudiquement, à augmenter la taille de leur bilan. Le nouveau patron de la BCE  a donne un aperçu de ce dont il était capable la semaine dernière, celui de la Fed devient de plus en précis dans ses insinuations d’achats de mortgage backed securities.

BRUNO BERTEZ Le 6 Novembre 2011

A CHAUD!!!!! PRECEDENT : A Chaud!!!!! Le Jeudi 3 Novembre : Un peu d’AT pour les Croyants par Bruno Bertez

EN BANDE SON :

11 réponses »

  1. Lundi 7 novembre 2011 :

    Les investisseurs internationaux n’ont plus aucune confiance dans la capacité de l’Italie à rembourser ses dettes.

    Les taux de l’Italie sont en train d’exploser leurs records : le taux des obligations à 10 ans est aujourd’hui de 6,656 % !

    Le graphique ci-dessous montre que l’Italie va bientôt demander l’aide du FMI et de l’Union Européenne :

    http://www.bloomberg.com/apps/quote?ticker=GBTPGR10:IND

  2. reste à convaincre les allemands de laisser la bce monétiser. Je n ai rien entendu qui laisse supposer un changement de cap mais peut être cela se fera t’il en sous-main?

  3. Serait-ce la photo du Titanic, le supposé insubmersibl€ ?

    Merci d’avoir mis en ligne le tableau original qui a été pastiché il y a quelques jours.

    J’aime bien votre humour pince sans rire.

    • Oui Pat Mail il s’agit bien du titanic encore…à quai…Pour le tableau il s’agit du « préteur et de sa femme  » de Metsys fait en 1514….

  4. Merci pour cet article . J’en étais arrivé aux mêmes conclusions concernant le largage sous-marin des oblipourries en profitant du passage du futur paquebot BCE .

    Ca s’annonce pas beau du tout .

  5. Mardi 8 Novembre

    Encore un peu de technique. Nous avons signalé des indications fragiles mais positives le 3 Novembre sur le SP 500. Ces indications ont été confirmées par le comportement du marché les jours suivants.

    Nous approchons de la moyenne mobile des 200 qui se trouve autour des 1273.
    Son franchissement confirmerait significativement les indications précédentes.

    A noter que le DJ et le NASDAQ ont déjà croisé leur moyenne mobile des 200;

    Le marché est tiré par les banques, les annonces de passation de dividendes de la STE GENERALE, comme les annonces de BNP PARIBAS l’autre jour plaisent au marché.

    Le potentiel du mouvement nous parait être a 1295 puis 1340.

    La période des fêtes aux Etats Unis est souvent favorable au marché, on ne voudrait pas que le moral des consommateurs soit mauvais en ces périodes n’est ce pas !

    Il y a des réserves d’acheteurs, le Smart Money ne croit pas à la hausse si l’on en croit le Barron’s.

  6. Je crois comprendre que d’aucuns distraits
    ont confondus les soustractions avec les additions et
    les divisions avec les multiplications. Ah ! « l’a rythme éthique »
    quelle chose étonnante, mais on dirait bien
    qu’on en a perdu le mode d’emploi ? Quel dommage (sic) A.C

  7. Mercredi 9 novembre 2011 :

    Marché : le rendement italien à 10 ans proche de 7,5 %.

    Les « spread » de taux s’accroissent sensiblement sur les marchés obligataires européens, alors que le départ annoncé de Silvio Berlusconi échoue à rassurer les investisseurs au sujet de la crise politique italienne.

    Ainsi, le rendement à 10 ans de l’obligation italienne grimpe d’environ 70 points de base à 7,47 %, alors que celui du Bund allemand perd sept points de base à 1,73 %, soit un écart de plus de 570 points de base.

    « Un écart de taux supérieur à 600 points de base, et un taux à 10 ans supérieur à 8 % a systématiquement entrainé une intervention de l’Europe et du FMI au niveau du pays européen concerné (Irlande, Grèce Portugal) », rappelle un gérant de Barclays Bourse.

    http://www.boursorama.com/actualites/marche-le-rendement-italien-a-10-ans-proche-de-7-5-fb002fe586ee696df76730ee72242d65

  8. Mercredi 9 Novembre
    La situation Italienne au lieu de s’améliorer empire.
    On voit les effets une fois de plus de la courte vue des dirigeants européens qui ont cru que se focaliser sur Berlusconi et le couler contribuait aux solutions.
    L e soulagement du possible futur départ de Berlusconi n’aura duré que quelques heures.

    Dès ce matin, après une courte pause la dégringolade des bonds Italiens a repris et l’on est à des niveaux de panique.

    Les appels de marge sur la dette italienne ont été déclenchés, les marges doublées et Goldman Sachs prédit qu’elles seront encore augmentées sévèrement sous peu:

    Au plan technique on voit les effets pervers de l’intervention incompétente des européens, le marche des CDS étant mort, décrédibilisé, on vend la dette italienne sèche. Et la dette française aussi, le spread a dépassé les 147 PBS, inutile de préciser que c’est un record.

    Au fond deux éléments justifient la rechute des marchés de ce jour.

    – la généralisation des indications de récession en Europe , production industrielle allemande en chute de 2,7% en sept par exemple: Cette annonce a fait mal et les Européens persistent dans l’austérité!
    .
    – Erreur colossale et impardonnable d’analyse des politiques sur l’Italie. Berlusconi n’est pas le responsable des problèmes , il en a même été pendant quelque temps la solution en rendant le pays gouvernable alors que la situation politique, sociale, partisane rend l’Italie ingouvernable.

    La coalition de Berlusconi a beau ne pas être très présentable, elle a fonctionné. C’est la société Italienne qui est ingouvernable, son découpage politique, ses structures sont irrémédiablement inadaptées et inefficaces.

    La société italienne n’a tenu que grâce au compromis qui a consisté à accepter une société dysfonctionnante et à masquer les problèmes par un consensus vicieux sur les dépenses sociales, la faible productivité, la gouvernance laxiste, la corruption, les arrangements etc etc le tout grâce au crédit évidemment. Incroyable d’ailleurs que les analystes des banques n’y aient pas pensé :

    Faites sauter Berlusconi, cassez ou rendez impossible le consensus antérieur et vous avez un pays strictement ingérable Le centre gauche Italien ne tient pas debout quant à l’illusion d’un gouvernement technicien ou d’union nationale, c’est une plaisanterie.
    .
    Les politiques européens n’ont aucune connaissance historique, aucune culture , ils auraient du relire tous les épisodes de la crise italienne de 1992 et les événements qui ont suivie, l’arrivée de Berlusconi, pourquoi, comment etc

    Une fois de plus ils ont ouvert une boite de Pandore.

    Savent-ils qu’en 1992 lors de la crise un prélèvement a été décidé dans la nuit sur les comptes en banque italiens ? Certainement pas mais les familles italiennes elles s’en souviennent : Et ici la rumeur de prélèvements bien supérieurs circule : on parle de 2%.
    La Deutsche Bank n’a qu’a se baisser pour ramasser les capitaux italiens qui veulent fuir le pays, la procédure est très simple on peut même le faire par internet.
    La richesse des Italiens est considérable, la dette italienne est essentiellement domestique, donc les italiens vendent leur dette , vendent leur assets et transfèrent comme les riches grecs avant eux.
    Non seulement c’est la dette italienne qui souffre mais les banques qui subissent un run .et sont déstabilisées

    Par incompétence, calculs politiciens absence de clairvoyance, les dirigeants ont transformé ce qui était une crise facilement gérable début 2010 en un monstre qui dégénère en spirale funeste :.Et qui nous en sommes persuadés débouchera sur la triste monétisation des dettes souveraines et même plus .

    NOTE la rumeur selon laquelle la question d’une Europe à deux vitesses serait actuellement examinée constitue la cerise sur le gâteau .
    Une Europe à deux vitesses avec un core autour de l’Allemagne et des pays qui acceptent l’intégration fiscale, sociale et politique rejetterait tous les périphériques dans un no man’s land monétaire et financier. Cette rumeur a pris naissance après le discours de Sarkozy à Strasbourg. Le seul moyen pour tous les détenteurs d’assets sur les périphériques de se protéger c’est de vendre la quasi-monnaie de ces périphériques c’est-à-dire leurs bonds ! Au risque de solvabilité, au risque de taux cette rumeur ajoute un risque de change !

  9. Mercredi 9 novembre 2011 : c’est au tour de Wall-Street de dévisser, le VIX à + 30 % !

    La crise italienne s’invite sur les rivages nord-américains et elle n’est pas la bienvenue !

    Une atmosphère de « fin du monde » comme on n’en avait plus connu depuis le 10 août dernier règne à Wall Street à moins de 90 minutes de la fin de la séance : le Dow Jones plonge de – 400 Pts vers 11.760 Pts, le Nasdaq affiche pratiquement – 4 % à 2.620 Pts, et le ‘S&P’ dévisse de – 3,7 % à 1.229 Pts avec 99 % de ses composantes en repli.

    Les indices US avaient pris l’habitude de renverser la vapeur peu après l’heure du déjeuner : rien de tel ne se produit cette fois-ci… et les opérateurs ne comptent plus que sur un « petit miracle » pour sauver les marchés US d’un scénario catastrophe.

    Wall Street efface ce soir tout ce qui a été gagné depuis le 2 novembre et le spectre d’une instabilité incontrôlable des marchés évoquée par Christine Lagarde commence à prendre forme.

    L’indice VIX de la peur (panique ce soir) fait un bond quasi historique de + 30 % (à 36) tandis que l’Euro, l’autre baromètre de l’aversion au risque, chute de – 2,2 % sous les 1,3530 face au Dollar.

    http://www.boursorama.com/actualites/cac40-c-est-au-tour-de-w-street-de-devisser-le-vix-a-30-bd8df60b3116af2ce8cbe738ea48bdc2

  10. Mercredi 9 novembre 2011 :

    Wall Street finit en chute, paniquée face à la crise italienne.

    La Bourse de New York a fini en forte baisse mercredi, saisie par l’angoisse de voir l’Italie à son tour emportée par la crise de la dette : le Dow Jones a perdu 3,20 %, et le Nasdaq a perdu 3,88 %.

    « Cette dégringolade des indices de Wall Street est logique au regard des craintes grandissantes de contagion. On avait vu la même chose en octobre avec la Grèce, et maintenant c’est l’Italie », a expliqué Lindsey Piegza, de FTN Financial.

    « Cette inquiétude est justifiée : c’est la troisième économie de la zone euro, alors que la Grèce était en bas de la liste », a-t-elle poursuivi.

    Le soulagement qui avait accueilli mardi l’annonce de la prochaine démission du chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi a rapidement cédé la place à la crainte. Les taux d’intérêt de la dette italienne à dix ans ont atteint un nouveau record historique en dépassant les 7 %.

    De tels taux, s’ils se confirment lorsque Rome émettra de la dette, risquent de représenter un poids bien trop lourd pour le gouvernement italien au moment où il cherche à réduire ses déficits.

    « La pression du marché et l’incertitude politique ont fait passer l’Italie d’un risque de crise de liquidité à une crise de solvabilité », ont estimé les analystes de Natixis.

    De nombreux analystes ont relevé que des taux à plus de 7 % avaient poussé la Grèce, mais aussi l’Irlande et le Portugal, à avoir recours à l’aide financière de leurs partenaires européens et du FMI.

    « Mais les investisseurs ont en tête l’idée que le pays est trop gros pour faire faillite et trop gros pour être secouru », s’est inquiété Mace Blicksilver, de Marbleahead Asset Management.

    http://www.romandie.com/news/n/_Wall_Street_finit_en_chute_paniquee_face_a_la_crise_italienne091120112211.asp

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