Le retournement négatif pour l’économie américaine
Commerce extérieur/ Les échanges sont affaiblis par la hausse du cours du pétrole et le recul des exportations. Le déficit commercial chronique des Etats-Unis s’est fortement creusé en novembre, et cette détérioration des échanges annoncée vendredi par le gouvernement n’est pas de bon augure pour la croissance américaine.
Le solde négatif de la balance commerciale a atteint ce mois-là 47,8 milliards de dollars, soit 10,4% de plus qu’en octobre, selon le département du Commerce. Après quatre mois consécutifs de baisse, le déficit commercial mensuel apparaît à son niveau le plus élevé depuis juin. Sa poussée a résulté d’une baisse des exportations (177,8 milliards) de 0,9% et d’une hausse des importations (225,6 milliards) de 1,3%.
Selon les chiffres officiels, la position commerciale du pays s’est dégradée principalement sous l’effet de l’alourdissement de la facture pétrolière, ce qui est fréquent pour les Etats-Unis lorsque les prix du pétrole montent, ainsi que cela fut le cas en novembre, après quatre mois de baisse des cours. Mais le creusement du déficit découle aussi de ce que les exportations américaines ont reculé en novembre pour le deuxième mois de suite.
C’est une mauvaise nouvelle pour Washington dans la mesure ou la maigre contribution des échanges à la croissance économique au printemps et à l’été 2011 a été permise par une hausse des exportations supérieure à celle des importations. Le cabinet Macroeconomic Advisers a indiqué par ailleurs avoir abaissé son estimation de la hausse du PIB américain du quatrième trimestre de 0,3 point, à 3,0% en rythme annualisé, compte tenu des chiffres du commerce extérieur.
Pour les économistes de la maison de courtage Nomura, l’effet du commerce extérieur sur la croissance du quatrième trimestre, dont la première estimation officielle est attendue pour le 27 janvier, devrait être nul.
«L’accroissement du déficit commercial n’est pas une bonne nouvelle pour l’économie et nous pourrions bientôt voir une intensification des effets du ralentissement de l’Europe sur les exportations», note Joel Naroff, de Naroff Economic Advisors.