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La Grèce va effacer 100 milliards d’euros de dette, un montant record

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La Grèce va effacer 100 milliards d’euros de dette, un montant record

Le fait d’immobiliser l’argent plus longtemps que prévu a un coût pour les créanciers privés, ce qui va se traduire dans leurs comptes par une perte. « Quand on vous propose de vous rembourser dans 10 ans ou dans 30 ans, vous choisissez toujours 10 ans », illustre Xavier Paper, associé fondateur du cabinet Paper Audit & Conseil.

Selon une source bancaire, pour une valeur initiale d’obligation de 100, ils devraient recevoir pour 35 d’obligations grecques et pour 15 d’obligations du Fonds de secours temporaire de la zone euro, le FESF, les 50 restants étant perdus. Les nouveaux titres grecs devraient être assortis d’un rendement d’environ 3,5% par an.

Le taux d’intérêt des nouvelles obligations n’est donc que de 3,5% environ, soit sensiblement moins que celui des titres que les créanciers privés avaient en leur possession. Ce rendement moins intéressant induit également une perte pour les créanciers privés.

Au total, la perte atteindra donc environ 70% de la valeur comptable des obligations grecques détenues par les créanciers privés, pour une décote de 50%.

Qu’arrivera-t-il aux créanciers privés qui n’apporteront pas leurs obligations à l’échange ?

En théorie, l’échange est basé sur le volontariat. Les créanciers qui choisiraient de ne pas apporter leurs titres devraient donc être remboursés dans les conditions qui prévalaient avant l’échange. Mais dans les faits, leur sort est très incertain et ils courent le risque, en adoptant cette posture, de tout perdre.

L’effacement va-t-il déclencher le paiement des contrats de couverture contre le défaut de remboursement (CDS) ?

Les trois grandes agences de notation ont toutes indiqué depuis juillet que l’opération d’échange sera assimilée par chacune à un défaut de paiement partiel, car elle implique un effacement de dette. Une fois l’opération réalisée, les agences devraient toutefois redonner une note à la Grèce, en principe supérieure à celle en vigueur avant l’échange de titres. De son côté, l’International swaps and derivatives association (ISDA), entité de référence régulièrement consultée pour des arbitrages sur les CDS, les assurances que les investisseurs prennent pour se couvrir d’un risque de défaut, estime toujours que l’opération est volontaire. Dès lors, elle ne constitue pas un événement de crédit, c’est-à-dire une modification unilatérale des conditions du contrat passé entre débiteur et créancier, susceptible de déclencher le paiement de ces CDS (Credit Defaut Swap). Environ 3,2 milliards de dollars de CDS étaient en cours sur la Grèce début février, en net.

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