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Chine : la population des migrants ruraux dans les villes est la clef d’un développement de la demande intérieure et du renouveau du modèle économique chinois par The Wolf

 Chine : la population des migrants ruraux dans les villes est la clef d’un développement de la demande intérieure et du renouveau du modèle économique chinois par The Wolf

La faiblesse de la demande intérieure et la persistance des discriminations sociales résultent en partie du contrôle des migrations intérieures

  En Chine au fur et à mesure de la modernisation de l’agriculture et, à partir des années 1990, en raison des limites atteintes par le développement des entreprises de bourgs et de villages, qui se traduisit par la stagnation de l’emploi industriel en milieu rural, on a assisté à de grands mouvements migratoires. L’accélération de la croissance économique a favorisé l’intensification de ces mouvements.

source The Economist

 

Même si leur ampleur est très difficile à mesurer, on peut estimer que 12 % de la population chinoise, soit 160 millions de personnes, sont concernés par ces migrations intérieures. Ce chiffre est à comparer, pour en mesurer l’importance, aux chiffres des migrations internationales qui concernent, selon l’Organisation internationale des migrations, 450 millions de personnes.

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  Le Gouvernement chinois avait mis en place au début des années 1950 un système très restrictif pour contrôler ces flux dont l’instrument essentiel est le « hukou »  ou livret d’enregistrement de résidence. Même si depuis les années 1990, celui-ci a perdu son caractère d’entrave policière à la libre circulation, il reste un outil discriminatoire à l’encontre des migrants paysans.

 Initialement, le système du registre familial interdisait à toute personne née dans une certaine ville de province, de travailler dans une autre, à moins d’obtenir un nouvel hukou, avalisant le changement de résidence. 

En outre, seul le hukou urbain permet de vivre et de travailler en ville, d’acheter un logement en bénéficiant de subventions, de scolariser les enfants et de bénéficier d’une assurance médicale ou d’indemnités en cas de licenciement.

 Il est très difficile pour le détenteur d’un hukou agricole d’obtenir une assignation de résidence non rurale lui assurant des avantages décrits ci-dessus.

 A défaut, les migrants urbains peuvent obtenir, moyennant finances, un droit de résidence temporaire, révocable au gré des autorités locales, celui-ci ne leur ouvrant pas droit aux mêmes avantages que le hukou urbain. Pour avoir une vision complète de la segmentation de la population urbaine en Chine, il faut également mentionner le groupe des migrants illégaux, qui ne détiennent pas de certificats temporaires et qui vivent dans des conditions de très grande précarité. Souvent très peu qualifiés, ces migrants acceptent des conditions de travail pénibles marquées par une très grande flexibilité et l’absence de contrat de travail.

 Depuis 1990, les assouplissements à la réglementation sur le hukou sont réels, notamment dans les villes moyennes et a priori les taxes levées sur les migrants par les municipalités ont été interdites. La province du Guangdong a même supprimé le dispositif. Mais les pré-requis à l’obtention du hukou urbain restent en vigueur et les grandes villes ont maintenu un dispositif très discriminatoire à l’encontre des migrants.

 En revanche, si la poursuite de la libéralisation économique s’accompagne d’un plus grand desserrement des contraintes administratives sur les migrations intérieures, on peut imaginer sans peine que les villes en forte croissance vont attirer un réservoir important des migrants potentiels. L’enjeu majeur pour l’économie chinoise sera alors l’intégration de ces nouveaux citadins dans des conditions décentes à méme d’en faire de nouveaux consommateurs et par là mème de stimuler une demande intérieure seule relais possible  d’un modèle économique chinois qui donne quelques signes de faiblesse  et d’essoufflement.

Pour l’heure on est loin du compte et c’est prés 80 billions de yuans  qui dorment sur les comptes des banques chinoises et sans doute autant sous les matelas enfin plus exactements sous les paillasses…

Plus de 90% des ruraux entre 15 et 30 ans ayant déjà migré en ville. C’est aussi la perspective d’une offre abondante de main d’oeuvre peu chère et flexible qui s’éloigne à grand pas…

Les usines chinoises sont en concurrence et désormais luttent  pour attirer les travailleurs…enfin pour attirer les travailleurs des concurrents…,C’est ainsi que de nombreux employeurs offrent des incitations telles que des dortoirs avec des climatiseurs, un approvisionnement en eau chaude et garanti, une meilleure nourriture à la cantine. En Dongguan, des primes allant de  400 RMB a Rmb600 sont devenues monnaie courante et dans de nombreux domaines, les augmentations salariales allant de 10 à 30 pour cent sont devenus la norme.mais malgré cela les employeurs se plaignent toujours d’être en sous-effectif…. L’âge du personnel en Chine, où la plupart des travailleurs d’usine ont dans la vingtaine, est donc également appelé à augmenter, et de plus en plus de gens après la cinquantaine sont incités à continuer de travailler….

La prochaine étape pourrait ètre donc bien l’abrogation purement et simplement du  » hukou »

Une synthèse signée The Wolf mars 2012


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