Gestion de Portefeuille/Investir dans les Matières Premières : pourquoi et comment ?

Cinq raisons fondées d’investir
Les investisseurs sont de plus en plus nombreux à intégrer des matières premières dans leur portefeuille. Pourquoi les imiter?
L’importance des matières premières ne peut être surestimée. Chacun consomme, consciemment ou non, des matériaux de base. Il n’est donc pas illogique que les investisseurs cherchent à en profiter. Mais il existe également d’autres motivations à un investissement dans les matières premières :
1. Rendement
Les matières premières affichent des performances relativement intéressantes par rapport à d’autres investissements à risque. Bien entendu, les matières premières individuelles peuvent également décevoir à court terme, comme les actions et les obligations. Mais à long terme, les matières premières comme catégorie d’investissement n’ont rien à envier aux autres classes d’actifs. Concrètement, le rendement attendu annuel moyen des principaux indices de matières premières fluctue aux environs de 5%.
2. Risque
Au contraire des entreprises et des États, les matières premières ne peuvent faire faillite. Tant qu’il existe un marché pour l’offre et la demande, la cotation est garantie. Les indices des matières premières font cependant fluctuer la pondération des matières premières individuelles selon leur importance pour l’économie globale et les rendements réalisés. Cette gestion active contribue à la sécurité des matières premières en tant que catégorie d’investissement.
3. Diversification
Généralement, une hausse des cours des matières premières pèse sur la rentabilité des entreprises individuelles et entraîne une révision à la hausse des prévisions d’inflation. Ce qui entraîne une baisse des cours des actions et des obligations. La combinaison de matières premières, d’actions et d’obligations réduit par conséquent les fluctuations de la valeur totale de votre portefeuille. La tendance des investisseurs à chercher refuge dans des matières premières tangibles lorsque la nervosité augmente sur les marchés financiers accroît encore leur avantage en termes de diversification.
4. Investissement mondial
Un investissement en matières premières permet de miser sur l’évolution du marché mondial. L’augmentation globale de la demande pour une offre limitée peut engendrer une hausse structurelle des cours. À long terme, la croissance démographique va sans doute accroître les besoins de divers matériaux de base. Le développement des marchés émergents, la Chine en tête, a en tout cas entraîné une accélération de la demande de matières premières ces dernières années. Dans cette perspective, il existe donc un lien étroit entre les investissements dans les matières premières et sur les marchés émergents.
5. Inflation
Le recours à la planche à billets favorise l’inflation ou la dépréciation monétaire. Ce phénomène s’exprime notamment sous la forme d’une hausse des cours des matières premières. Cet environnement favorable n’a pas disparu : il retient moins l’attention parce que l’inflation n’est pas considérée comme une grande menace actuellement. Dès que la reprise économique s’accélérera, les réserves de capitaux excédentaires et les liquidités reflueront vers le marché de matières premières.
PLUS DE MATIERES PREMIERES EN SUIVANT :
Les cours de plusieurs matières premières ont déjà énormément progressé. Recèlent-elles encore un potentiel de hausse?
Une diversification sur plusieurs investissements en matières premières, si possible étalés dans le temps, empêche les grosses déceptions. Mais comme toujours, il y aura des gagnants et des perdants. L’évolution des cours des matières premières peut être capricieuse, alors, une poursuite de la tendance à la hausse de la plupart des cours des matières premières reste le scénario le plus réaliste. Il n’ est donc pas trop tard pour investir dans les matières premières.
- Gagnants à long terme
Les prix de l’énergie ont sensiblement augmenté ces dernières années. Les marchés prennent en effet conscience que les réserves de carburants fossiles, comme le pétrole, le charbon et le gaz naturel, diminuent à un rythme accéléré. Entre-temps, les soubresauts politiques donnent souvent lieu à de brusques flambées. Ainsi le cours du baril de pétrole Brent a-t-il récemment atteint un niveau record en euro. D’une part, la crise de la dette européenne pèse sur le pouvoir d’achat de notre monnaie, ce qui accroît le coût des importations de pétrole. D’autre part, les troubles incessants au Moyen-Orient constituent une menace croissante pour l’acheminement du pétrole. Ce cocktail explosif a entraîné une hausse d’environ 10% du cours du pétrole pour les Européens cette année. Les observateurs des marchés craignent qu’une escalade des problèmes engendre une nouvelle hausse du cours du pétrole. Pour les investisseurs, cette perspective crée des opportunités à court terme. De plus, la plupart des analystes pensent qu’il ne faut pas attendre une baisse structurelle des prix de l’énergie à plus longue échéance.
- Gagnants à court terme
La formation des cours des métaux fonctionnels, comme le cuivre, le zinc et l’argent, est déterminée par les perspectives d’activité économique. L’évolution du cours de ces matières premières dépend donc surtout de la demande. La reprise du secteur de la construction et de l’industrie dans de nombreux pays tire les cours de la plupart des métaux fonctionnels à la hausse. Ainsi le cuivre a-t-il déjà progressé de plus de 8% depuis le début de cette année.
- Perdants
Les cours de plusieurs matières premières agricoles, dont les fèves de café, sont en baisse par rapport au début de cette année. Un phénomène qui s’explique surtout par des effets saisonniers. Mais on trouve également des matières premières agricoles dont la valeur réelle – après déduction de l’inflation – baisse à long terme. Le rendement réel annuel moyen du maïs, par exemple, s’élève à environ -10% sur les quatre dernières années. Cette évolution est notamment la conséquence de techniques de production plus efficaces.
Néanmoins, nous observons également des évolutions qui rendent attrayant un investissement à long terme dans les produits agricoles de base. C’est par exemple le cas de l’essor de la classe moyenne dans les pays émergents. Une des principales caractéristiques de cette classe sociale est en effet son régime alimentaire beaucoup plus varié. Dès qu’ils peuvent se le permettre, l’homme commence à manger davantage de viande. Pour nourrir les animaux, on a cependant besoin de céréales. Une hausse du niveau de vie entraîne donc une augmentation exponentielle de la demande de matières premières agricoles par le biais de la chaîne alimentaire.
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Certains investisseurs redoutent les risques liés aux placements dans les matières premières. Qu’est-ce qui les retient? Pourquoi cette méfiance?
Toutes les catégories d’investissement, qu’il s’agisse de produits d’épargne, d’actions, d’obligations ou de matières premières, comportent des risques. Et le fait que la plupart des matières premières soient tangibles et utilisées dans le monde entier devrait précisément susciter une plus grande confiance. Il y a cependant d’autres raisons à la méfiance qui entoure les matières premières comme produit d’investissement :
- Trop d’intermédiaires
En premier lieu, de nombreuses parties interviennent entre l’extraction des matières premières et les placements qui y sont liés dans votre portefeuille. Producteurs, négociants et autres organismes financiers tentent de grappiller quelques commissions sur le marché des matières premières. De plus en plus d’entreprises manufacturières investissent également dans des produits dérivés sur les matières premières pour couvrir en partie leur résultat contre les fluctuations des cours. L’augmentation des coûts des matières premières érode en effet leur bénéfice. Mais un investissement dans les matières premières permet parfois de récupérer un petit peu de marge. On constate dès lors une augmentation de la corrélation entre les cours des matières premières et les autres catégories d’investissement depuis quelques années. En d’autres termes : l’avantage offert par les matières premières en termes de diversification diminue.
- Trop peu de couverture
En outre, les analystes remarquent que le montant des investissements en produits dérivés représente plusieurs fois la valeur réelle des matières premières. La plupart des produits d’investissement ne sont donc pas couverts par des matières premières sous-jacentes. En principe, cela ne pose pas de problème, puisqu’une matière première ne peut faire faillite. Mais le fait que le seul objectif des investissements en matières premières consiste souvent à spéculer sur l’évolution des cours à terme suscite la méfiance de certains investisseurs.
- Pas de création de valeur
Enfin, les investisseurs notent que les matières premières ne versent pas de dividendes. Pour les investisseurs qui tablent sur un flux constant de revenus, cette catégorie d’actifs n’a guère d’attrait. De plus, les matières premières ne génèrent d’elles-mêmes ni bénéfice, ni de plus-value. C’est pourquoi le légendaire investisseur américain Warren Buffett est un farouche opposant à tout investissement dans l’or. Concernant ce métal précieux, il a d’ailleurs déclaré un jour : » Tout l’or du monde peut être stocké dans un cube de 6 mètres de côté. L’or est cependant incapable de produire la moindre chose. Vous pouvez chatouiller le cube autant que vous le voulez, il ne réagira pas. »
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Terre nourricière
Les matières premières existent sous les formes, couleurs, tailles et poids par les plus divers. Un petit résumé.
La plupart des placements en matières premières englobent des participations dans plusieurs marchés partiels. Une bonne diversification réduit en effet le risque de dérapages. Rien n’empêche cependant les investisseurs de faire eux-mêmes une sélection des matières premières dans lesquelles ils veulent investir. En fait, le marché des matières premières se compose de trois grands groupes et de quelques cas particuliers.
- Énergie
Quand on évoque les matières premières, on a souvent tendance à penser en premier lieu au pétrole. Outre le fait qu’il soit un élément de base de nos combustibles, le pétrole est également intégré sous l’une ou l’autre forme dans de nombreux biens de grande consommation. Cependant, l’épuisement des ressources nous obligera à réduire notre consommation de pétrole brut – et par extension de gaz naturel et de charbon – au cours des décennies à venir.
Selon les prévisions de l’Agence internationale de l’énergie, la demande mondiale d’électricité va augmenter en moyenne de 2% par an au cours des décennies à venir. Il sera donc nécessaire d’adopter des méthodes alternatives pour produire notre électricité, comme l’hydraulique et d’autres sources d’énergie renouvelable. Néanmoins, vous pourrez également y investir directement ou indirectement.
Cas particulier : L’énergie nucléaire est un dossier controversé. Les catastrophes, comme celle survenue dernièrement au Japon, en illustrent les risques. Cependant, la solution à la problématique mondiale de l’énergie réside en grande partie dans l’uranium. Cette matière première de l’énergie nucléaire est en effet loin d’être épuisée et son processus de production s’avère très rentable
- Minerais métalliques
Outre des matières premières riches en énergie, notre chère planète renferme également des éléments utilisés dans la production de matériaux durables. Nous pensons d’abord aux minerais extraits du sol pour fabriquer toutes sortes de métaux industriels. Il est indéniable que les évolutions économiques des marchés émergents ont eu un impact gigantesque sur les prix des métaux. La Chine concentre aujourd’hui près de 50% de la production mondiale d’acier. Les travaux d’infrastructure mis en œuvre dans d’autres pays émergents entraînent également une gigantesque hausse des prix du zinc, par exemple.
- Matières premières agricoles
Alors que les matières premières énergétiques et métalliques seront un jour épuisées, la nature offre une quantité infinie de matières premières agricoles. Elle permet en effet de procéder à de nouvelles récoltes chaque année et nous lui en sommes reconnaissants. En Orient, le soja et le riz comptent parmi les céréales les plus cultivées. En Occident, c’est le blé et le maïs qui arrivent largement en tête. Ces produits ont comme caractéristique commune d’offrir des possibilités d’investissement relativement sûres dans le segment des matières premières agricoles.
Cas particulier : On trouve également des produits dérivés ayant par exemple le cours du jus de fruit ou du porc maigre comme valeur sous-jacente. L’importance économique de ces produits est relativement faible par rapport aux produits agricoles classiques. Pour certains investisseurs, ils constituent cependant une variation intéressante dans un portefeuille
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Il est possible d’investir en matières premières de différentes manières.
L’univers des possibilités d’investissement s’étend chaque jour. Concernant les matières premières, les produits d’investissement disponibles peuvent être subdivisés en :
Futures: le cours d’une matière première donnée se forme sur le marché international des futures. C’est sur ce marché que les grands investisseurs achètent et vendent des matières premières spécifiques par le biais de contrats à terme assortis de prix et d’échéances fixes. Ce marché est peu accessible aux investisseurs particuliers. Une connaissance approfondie et des ressources financières importantes sont impératives pour supporter les risques importants et les frais de transaction élevés.
Indices de matières premières : ces placements suivent l’évolution globale des cours des différentes matières premières. Les gros investisseurs réunissent le capital de petits investisseurs et achètent régulièrement des futures sur différentes matières premières. Les coûts sont partagés. Un avantage supplémentaire réside dans la diversification du risque sur plusieurs matières premières. La gamme d’indices diversifiés dans lesquels il est possible d’investir est cependant limitée.
Produits dérivés : pour accroître l’attrait des matières premières auprès du grand public, plusieurs organismes financiers ont développé des produits dérivés sur des matières premières individuelles. Ainsi les investisseurs peuvent-ils également par exemple miser à partir d’un capital réduit sur l’évolution des cours de l’or, du pétrole ou du blé. Néanmoins, une bonne compréhension des déterminants du cours est nécessaire pour obtenir un rendement intéressant compte tenu des risques.
Actions: les matières premières sont produites et négociées par des entreprises, qu’il s’agisse de petits cultivateurs locaux ou de multinationales cotées en Bourse. Les activités de ces entreprises créent un effet de levier. Une hausse des cours d’une matière première entraîne en effet une augmentation plus que proportionnelle de la rentabilité, et donc du cours de Bourse de ces entreprises. Les actions sont également plus aisées à valoriser. Dans le meilleur des cas, l’entreprise distribue même un dividende.
Fonds d’actions : ces placements suivent les performances boursières de plusieurs actions d’entreprises liées aux matières premières. Les gestionnaires des fonds peuvent se concentrer sur un marché de niche – comme les producteurs de pétrole et leurs sous-traitants –, ou au contraire diversifier au maximum leurs investissements.
source L’Echo mars12
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