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L’Or comme le Diamant est éternel : Le métal jaune soutenu par quatre mille ans de bulle

L’Or comme le Diamant est éternel : Le métal jaune soutenu par quatre mille ans de bulle

Le spécialiste des métaux Picard Angst observe d’importants achats par de grands investisseurs institutionnels. Les cours touchent le seuil psychologique de 1600 dollars. Vontobel et Julius Baer sont tactiquement longs.

«L’or est-il sous-évalué?», s’interroge la banque Vontobel. Le métal précieux a repris environ 3,3% la semaine dernière à 1588 dollars. Après avoir chuté de plus de plus de 7% au cours des trois derniers mois. Son comité d’investissement a annoncé vendredi un changement d’allocation de l’or dans ses portefeuilles, en augmentant son exposition de 2,5. Augmentation de la volatilité due au ralentissement économique et à l’incertitude dans la zone euro, correction de l’or depuis fin février passant de 1784 à 1618 dollars, et ce bien que les données fondamentales se soient améliorées.

«Avec la dégradation des données économiques et la baisse de l’inflation, la probabilité d’une réponse en terme de politique monétaire (Quantitative Easing) a augmenté aux Etats-Unis. Sans monnaie alternative crédible, l’or devrait en bénéficier», justifie Vontobel. Qui souligne également la baisse de la production dans les mines d’or: 208 tonnes métriques en mars contre 213 tonnes en 2000. «Durant ces 12 dernières années, l’offre n’a pas réagi à la montée spectaculaire du prix de l’or. Les positions spéculatives longues sont au niveau le plus bas depuis 2008. Ceci soutient notre vision selon laquelle l’or est mûr pour un rebond.»

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Christoph Burkhalter, analyste chez Picard Angst, spécialiste des matières premières basé à Pfäffikon, constate d’importants achats du métal jaune par des investisseurs institutionnels cherchant à tirer parti de la récente correction. Ce qui ne veut pas encore dire que la correction prend définitivement fin à moyen terme. «Une telle hypothèse suppose au préalable la cassure de la zone de résistance délimitée par le seuil inférieur de 1671,55 dollars et celle de 1726 dollars», précise Christoph Burkhalter. Pour l’heure l’enveloppe comprend les seuils de 1527 et 1578,85 dollars.

L’analyse actions de Christian Gattiker (Insight Julius Baer Research) traduit cet optimisme vis-à-vis de la hausse structurelle de l’or à long terme. Pas de stratégie de buy & hold pour le moment, juste de la mean reversion de court terme, relativement aux marchés des actions. (La mean reversion, ou retour à la moyenne, désigne ici une logique d’oscillation de valeur autour d’un niveau d’équilibre à long terme). Ce qui revient à encourager à chercher un refuge, au moins relatif, dans le métal précieux.

Avant d’ajouter que les investisseurs se divisent actuellement en deux camps. «L’un, pour qui l’or n’est qu’une relique barbare uniquement propre à la spéculation et ne méritant pas de place fixe dans quelque portefeuille que ce soit.» C’est John Maynard Keynes, farouche opposant à Winston Churchill qui prônait le retour à l’étalon-or, qui qualifiait l’or de relique barbare. «L’autre camp, qui nous rappelle que l’or est le seul bien qui a gardé sa vraie valeur au fil des années.

S’il y a une bulle de l’or, celle-ci dure depuis 4000 ans et elle pourrait bien se poursuivre encore durant quatre millénaires», conclut Christian Gattiker, se référant ici à David Kestenbaum et Jacob Goldstein, du NPR, plateforme médiatique consacrée à la recherche scientifique, la culture et l’économie (Gold: The 4,000-Year-Old Bubble, May 2011). La banque Julius Baer maintient une approche prudente à court terme, avec un risque baissier pour les matières agricoles et «des opportunités à venir dans les métaux cycliques».

Patrimoine conservé en objets précieux

Les Suisses fortunés détiennent environ 6% de leur patrimoine total en objets précieux, selon une étude de Barclays. Seuls 7% des objets précieux (bijoux, œuvres d’art, vin, antiquités, voitures de collection et métaux précieux) sont conservés à des fins financières. L’étude publiée hier à Genève dans la série Barclays Wealth Insights révèle qu’au plan mondial, environ 10% du patrimoine total des particuliers fortunés est détenu sous forme d’objets précieux. Ce chiffre est de 18% pour les particuliers fortunés des Emirats Arabes Unis. 

Au Brésil, en Chine et à Singapour, les objets précieux représentent en moyenne un sixième du patrimoine total, tandis que cette proportion est moins élevée pour la Suisse (6%), le Royaume-Uni (7%) et l’Inde (3%). 

Le rapport révèle que les investisseurs sont davantage susceptibles d’acheter ces actifs pour des raisons sentimentales que financières. En effet, 60% des objets précieux détenus par les personnes interrogées en Suisse ont été achetés pour le plaisir, contre 62% au plan mondial, 79% à Monaco et 75% aux Emirats Arabes Unis. 

Les raisons culturelles et l’héritage sont également des éléments importants justifiant la détention d’objets précieux. –

 Levi-sergio mutemba/Agefi juin12 +Ats

3 réponses »

  1. Une réflexion me travaille ces temps-ci. Ceux disent que l’or est dépassé, qu’il n’a plus sa place dans une économie moderne, que l’histoire l’a dépassé me rappellent les discours de la période 1999-2000. Souvenez-vous de la « nouvelle économie », la valuation des « dot-com » ceux qui nous disaient: « c’est un changement de paradigme, les anciennes mesures de valuation ne s’appliquent plus ».

    À l’époque je ne comprenais pas, je ne comprenais pas comment des entreprises déficitaires pouvaient valoir autant, comment le marché « tenait », comment on arrivait à de tels chiffres.

    Aujourd’hui je vois les banques imprimer de la monnaie fiduciaire à grands coups(ssss) de milliards(ssss), et un discours quasi-généralisé du « c’est pas grave »/ »on sait ce qu’on fait », et je ne comprends pas. Je ne comprends pas comment la valeur « tient ». Je ne comprends pas comment le Capital accepte d’être aussi peu rémunéré (voire dévaluer), je ne comprends pas que les États-Unis soit le refuge de tout cet argent, quand leur situation est vacillante ou « bonne mais pas désespérée ».

    En 1999-2000, je me disais que c’était moi qui était neuneu, que c’était trop compliqué pour mon esprit un peu simpliste. En 2001, j’ai compris qu’il n’y avait rien à comprendre, que c’étaient des inepties déblatérées par des idiots péremptoires. Par les temps qui courent, je vous avoue avoir peur de comprendre pourquoi je ne comprend pas.

  2. 1. Sur l’OR comme sur tout actif, l’important est de sortir avant la décrue.
    2. Pour rappel, l’OR s’est écrasé dans les années 80 quand Volker a pris tout le monde a contrepied avec le rehaussement des taux d’intérêts.
    3. Scénario qui ne risque pas de survenir actuellement du fait de la « stagflation ».
    4. Pour les années qui viennent, LA question est de savoir si :
    A) l’économie repart (ce qui semble illusoire) vu l’état généralisé de sur-dettes,
    B) l’économie s’écrase et conduit à une dépression généralisée (les indicateurs tendent vers ce scénario… sauf génie politique tombant du ciel).
    5. La politique de l’argent gratuit et de monétisation va donc se poursuivre (à défaut de solution viable).
    6. Le jour où l’OR dépasse 1800, on entre dans l’inconnu, le chaos ! On passerait de 1800 à 2000, 3000 en quelques semaines. Jusqu’à ce que tout retombe à « ZERO ».
    Moralité : prions pour que l’or reste à 1600 voire redescende.
    Amicalement.

  3. Totalement faux…l’or ne s’est absolument pas ecrasé en 1980.
    Il venait de 35$ est monté en chandele à 800$ et redescendu aux alentours de 400.
    Ceux qui avaient acheté au debut sont resté sur un gain de 1000% les plus malins ont fait 1500% en ayant le bon timing.
    Mais aucun n’a perdu un centime en dehors des derniers entrés en 1980 qui ont paumé au maxi 30%
    http://www.kitco.com/LFgif/au968-999.gif

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